La spiritualité du martyre
4. Prisonnier avec l’Eucharistie

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Début de ce récit.

SEUL DANS LA CELLULE DE PRISON

Dimanche ! Quel triste dimanche : sans messe, sans communion, sans église, sans bréviaire. C’est aujourd’hui le dernier dimanche d’octobre, donc la fête du Christ-Roi. D’un seul coup, je suis debout, mais je tombe de nouveau sur mon bas lit de planches, titubant et affaibli par la faim. Avec peine, j’arrive à m’asseoir sur le bord de la planche, la tête dans mes mains.

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La spiritualité du martyre
3. Prisonnier avec l’Eucharistie

Voir le début de ce récit.

DANS LES MAINS DE LA POLICE SECRÈTE

Budapest n’est pourtant pas à une distance trop longue, mais il me sembla que nous roulions depuis très longtemps et que le chemin n’en finissait pas. Finalement, après une longue route, sans parler, nous arrivâmes au célèbre n8.., de la rue A…. Je fus d’abord soigneusement fouillé. Je n’avais rien d’autre avec moi que mon bréviaire, le Nouveau Testament et un chapelet. Naturellement, ils m’ont pris ces objets, qui, bien que de peu de valeur, m’étaient si chers. Je dus même donner mes chaussettes et mon linge de corps. Quand un de mes détectives remarqua la chaînette du scapulaire autour de mon cou, il l’arracha avec un rire brutal.

“Qu’est-ce que cela ?”, demanda-t-il.

— C’est, répondis-je simplement, l’habit de Notre-Dame.

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La spiritualité du martyre
2. Prisonnier avec l’Eucharistie chapitre 1

Vous trouverez ci-dessous un récit passionnant. Il est d’actualité, non pas en ce que nous sommes prisonniers comme ce prêtre, mais il nous brosse le tableau d’un prêtre fidèle et zélé face à des prêtres plus ou moins lâches. Dans les mêmes circonstances, de quel côté serions-nous ? C’est dès maintenant que nous devons tremper notre caractère et notre âme. Une telle énergie est le fruit de la grâce… liée à un travail exigeant de vie intérieure.

Subsidiairement, la tactique communiste est bien dévoilée. La parade mise en œuvre par ce prêtre est la seule efficace : aucune compromission quoi qu’il en coûte. (Il en coûterait beaucoup plus d’ailleurs à se compromettre).

Ce récit complète utilement celui, parallèle, du Cardinal Minsdzenty dans ses Mémoires que tout le monde devrait avoir lus, car il est très important de bien connaître la tactique communiste envers les catholiques. Il s’agit là d’un récit absolument authentique de la captivité d’un prêtre hongrois. Des raisons de sécurité obligent à garder secrète l’identité du prêtre, héros et auteur de ce récit. C’est ce que garantissent les traducteurs, dont l’un a rencontré personnellement l’auteur.

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La spiritualité du martyre
1. Vouloir mourir à la place d’un autre

Tout en tête de l’examen de conscience « de mes péchés cachés, délivrez-moi Seigneur » j’ai posé la question « Ai-je inspiré à mes enfants le désir du martyre, meilleur moyen de proclamer la foi à la face d’un monde indifférent à Dieu ? Leur ai-je inspiré le désir du martyre pour imiter Jésus-Christ qui s’est fait obéissant jusqu’à la mort ? »

C’est pour illustrer cette proposition surprenante que je me propose de publier quelques récits de martyrs. Voici le premier récit qui se passe dans la nuit du 24 au 25 mai 1871, à la prison de la Roquette, à Paris, sous la Commune.

Le P. Guerrin, des Missions étrangères, occupait la cellule 22, qui communiquait avec la cellule 21, où se trouvait un des otages laïques, marié et père de famille, M. Chevriot, proviseur au lycée de Vanves. Après lui avoir prodigué toutes les consolations et tous les encouragements de la charité la plus affectueuse, le P. Guerrin, dans la nuit qui suivit l’assassinat de l’archevêque et des cinq autres victimes, fit observer à son compagnon que l’appel des condamnés s’était fait et se ferait probablement encore sans contrôler leur identité ; que, par suite, une substitution de personnes serait chose facile, et que, si l’on procédait par fournées, les survivants auraient quelque chance de recevoir en temps utile le secours des libérateurs qu’il était encore permis d’espérer. Le hasard avait fait que le P. Guerrin se trouvait vêtu d’habits bourgeois au moment de son arrestation ; il avait laissé pousser en prison sa barbe et ses moustaches, et son extérieur n’avait en ce moment rien qui pût révéler un membre du clergé. Se fondant sur toutes ces circonstances heureusement réunies, dit-il avec une touchante simplicité, le P. Guerrin proposa à son voisin de répondre pour lui et de prendre sa place, si, lors du premier appel, le nom de ce père de famille était prononcé le premier.

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La méthode Montessori est-elle chrétienne ?

Montessori et les traditionalistes
Sa vie
Sa philosophie
Ses croyances
Les promoteurs de la méthode Montessori
Montessori et saint Pie X

Montessori et les traditionalistes

La méthode Montessori jouit d’une réelle faveur dans les milieux catholiques conservateurs y compris chez les traditionalistes puisque les Dominicaines de Fanjeaux l’utilisent dans les petites classes. Chacun la met à sa sauce pour justifier son utilisation et prétendument corriger les défauts. Elle est particulièrement en faveur chez ceux qui se veulent conservateurs tout en étant « ouverts ».

Elle plaît parce qu’elle écrivit même des livres d’éducation religieuse catholique conformes à sa méthode, par exemple La messe expliquée aus enfants.

Elle plaît parce que le principe clé de Maria Montessori est l’éducation comme l’accompagnement du développement naturel de l’enfant, via un environnement préparé, adapté aux caractéristiques et aux besoins de son âge.

Comment ne pas voir qu’elle est un précurseur – pour ne pas dire qu’elle est à l’origine – de la conception moderne – et franc-maçonne – de l’éducation ? elle refuse la transmission du savoir, c’est à l’enfant de se former soi-même, l’adulte n’étant qu’un accompagnateur. Le ministre de l’éducation nationale française, Jean-Michel Blanquer, s’est dit en 2017 favorable à « l’esprit Montessori » : « Je suis pour la créativité, la diversité des expériences. Je ne dis pas que Montessori doit être appliqué partout. D’ailleurs c’est plus l’esprit Montessori, qui doit être revisité, dans des modalités qui doivent évoluer. Au-delà du génie pédagogique qu’était Montessori, c’est sa démarche qui est importante. » (Jean-Michel Blanquer : « Dans l’éducation, c’est par plus de liberté qu’on peut aller vers plus d’égalité » », France Culture,‎ 27 juillet 2017 (lire en ligne [archive])

Ceux qui aiment Montessori sont aussi ceux qui donnent à plein dans la psychologie des tempéraments.

Mais, il faut que ces conservateurs soient bien imprégnés de l’esprit moderne et de son orgueil pour apprécier la pédagogie Montessori alors qu’elle repose sur les principes suivants : le libre choix de l’activité, l’autodiscipline, le respect du rythme de chacun et l’apprentissage par l’expérience. « Tout enfant est un roi en marche vers l’aurore » affirme Maria Montessori (Maria Montessori, la « Dottoressa » au regard confiant sur l’enfant, Journal La Croix,‎ 12 novembre 2019 (ISSN 0242-6056, lire en ligne [archive]). L’objectif est de donner une éducation aux enfants pour qu’ils deviennent des adultes responsables, indépendants et capable de s’adapter : « N’élevons pas nos enfants pour le monde d’aujourd’hui, écrivait le docteur. Ce monde n’existera plus lorsqu’ils seront grands. Et rien ne nous permet de savoir quel monde sera le leur : alors, apprenons-leur à s’adapter. » (ibidem).

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