Sermon ~ mise en garde contre les vices de notre époque
8. Le martyre, modèle de vie chrétienne

Mes bien chers Frères,

Pour les bons chrétiens, le martyre est non seulement un don de Dieu, il est aussi un modèle de vie chrétienne. Ainsi l’ont considéré les premiers moines. Puis, à l’époque moderne, la vie chrétienne fut considérée sous un tout autre angle… jusqu’à ce que nous tombions dans le modernisme. Allons-nous continuer à descendre la pente ou voulons-nous la remonter ?

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La spiritualité du martyre
11. Prisonnier avec l’Eucharistie

XX
MON CHER PETIT ENFANT À CROQUER

L’ambiance devenait toujours très pénible à l’approche de Noël. Pour comprendre cela il faut connaître la chaude intimité avec laquelle on célèbre cette fête en Hongrie. Pendant ces froides journées de décembre chacun sombrait dans un profond mutisme comme si la grisaille avait aussi glacé nos cœurs. J’avais déjà passé trois Noëls en détention mais, dans la salle des prêtres, nous avions trouvé moyen de célébrer cette grande fête liturgique. Sans rien de spécial pour égayer la veillée, nous étions à même de célébrer la Sainte Messe et, après l’office, de bavarder en évoquant les souvenirs des Noëls de nos jeunes années. Nous prenions notre repas du soir en commun. À cette époque-là, nous obtenions encore des paquets et chacun gardait quelque chose en surprise : un morceau de pain blanc, même s’il était devenu dur comme pierre, ou un peu de confiture ou quelques morceaux de sucre… cela donnait une atmosphère de fête à la soirée. 

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La spiritualité du martyre
10. Prisonnier avec l’Eucharistie

XII
COLLABORER AVEC LES COMMUNISTES ?

Le responsable de la salle des prêtres était un jeune chapelain. Il avait échoué en prison par hasard et, de ce fait, n’avait qu’une seule pensée : en sortir le plus rapidement possible. À plusieurs reprises il tâcha de me convaincre de collaborer avec les autorités du camp de concentration. Une conversation m’apprit que les autorités désiraient que les prêtres introduisent conjointement un recours en grâce. Cela impliquait naturellement un engagement de coopération avec le gouvernement pour le développement et la prospérité de l’État démocratique. Le chef de salle se dépensait sans compter pour rallier les voix de tous les ecclésiastiques en vue du recours en grâce. Il espérait gagner aussi mon concours, mais là il se trompait lourdement dans ses calculs. Au lieu de m’associer à son œuvre, j’inaugurai de mon côté une puissante offensive en sens contraire. Un jeune curé qui avait environ mon âge était mon principal auxiliaire. Il y eut de grandes discussions dans la salle, car les points de vue étaient totalement divergents. Le nôtre était le suivant : pourquoi mendier une remise de peine puisque nous étions innocents et maintenus en détention sans jugement ? En tout cas, il ne pouvait être question de collaborer avec le régime communiste. Tout cela fit tellement de bruit dans notre chambrée que les autorités du camp préférèrent enterrer provisoirement le projet de requête. Le chef de salle fut transféré en cellule pour avoir échoué dans sa mission. Il revint parmi nous après une quinzaine de jours mais on le déposséda de sa fonction de préposé.

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La spiritualité du martyre
9. Prisonnier avec l’Eucharistie

X
ADIEU, CHÈRE MAMAN, AU REVOIR DANS LE CIEL !

Quand l’exaspération eut atteint son maximum et que les gens épuisés par la faim, tentèrent de s’en tirer par le suicide ou l’évasion, il y eut un peu de détente. Nous pouvions écrire dix mots chez nous, et, demander des petits paquets de deux kilos et demi contenant 500 g de graisse, 500 g de sucre, 500 g de confitures et 1 kg de pain. Nous pouvions aussi attendre des visites, mais seulement des plus proches parents.

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