Les vices d’un certain clergé
Causes et conséquences

Vous connaissez le grand scandale des prêtres américains dont les mœurs contre nature – hélas ! – viennent d’être dénoncées par Mgr Vigano.

J’ai refusé de m’en faire l’écho jusqu’à maintenant, car ce n’est pas ainsi qu’on restaurera l’Église. Tout d’abord, il faut ne pas confondre causes et conséquences. Ensuite, nos ennemis profitent du scandale pour désorienter les esprits. La passion est toujours mauvaise conseillère.

Voici le témoignage intéressant d’un jésuite ayant vécu aux États-Unis, le père Jean-François THOMAS, s.j.[1] Après cela je donnerai quelques observations complémentaires.

Père J.-F. Thomas – Ce scandale est trop rapidement réduit à un problème moral. Il me semble que le fondement du problème n’est pas moral parce que, dans l’Église, en effet, il y a toujours eu des cas [de péché]. La nature de l’homme est pécheresse depuis les origines, donc les hommes d’Église sont également des pécheurs. En revanche ce qui est nouveau dans l’Église, c’est que le fondement doctrinal et liturgique s’est depuis les dernières décennies complètement écroulé.

Le journaliste – Vous faites un rapport entre les deux ?

Père Thomas – Oui, je fais un rapport entre les deux parce que ce qui a été abîmé à cause de cet écroulement doctrinal et liturgique, c’est le rôle de l’autorité [doctrinale]. Dans un pays comme les États-Unis, c’était flagrant. J’ai vécu quelques années aux États-Unis comme jeune jésuite à la fin des années 80. La culture des lobbies au sein même des congrégations religieuses et des diocèses était effrayante parce que l’autorité n’avait plus son mot à dire ou bien ne faisait pas son travail. Il n’y avait donc absolument plus aucune base pour faire la part des choses entre ce qui était bien et ce qui était mal, l’Église ayant fait le choix depuis quelques dizaines d’années d’épouser le monde ; or, à l’époque, tout était permis dans un pays comme les États-Unis et dans les pays anglo-saxons. Et donc on voit bien que s’il y a eu une perte de crédibilité de l’Église, ce sont les pays anglo-saxons qui sont les plus touchés. On ne peut pas dire que la situation est la même entre les États-Unis et la France. Non. Bien évidemment qu’en France, il y a des problèmes, mais ils ne sont pas sur la même échelle qu’aux États-Unis, qu’en Irlande, qu’en Australie ou dans les pays anglo-saxons – et qu’en Amérique latine, mais là c’est encore totalement sous le boisseau.

Le journaliste – Quand vous dites que les lobbies étaient en activité au sein des congrégations religieuses, vous avez quelques exemples que à nous dire ?

Père Thomas – Oui. Par exemple, j’appartenais à une très grande communauté jésuite puisque c’était celle du scolasticat de la côte Est à Cambridge près de Boston. Or, dans les réunions de communauté, l’habitude des jeunes jésuites américains lorsqu’ils se présentaient – ceci en présence des supérieurs et des jésuites plus âgés qui faisaient la même chose – c’était toujours de dire quelle était leur préférence sexuelle.

Le journaliste – Ah oui, c’était clairement affiché ?

Père Thomas – C’était clairement affiché. Il ne fallait donc pas s’étonner qu’il y ait ensuite des débordements qui aillent au-delà de la théorie, que cela aille jusqu’à la pratique bien évidemment. Donc il était très difficile pour un jeune religieux de résister à cet esprit, qui venait du monde en fait, puisque dans la société américaine de l’époque, c’était la manière de faire. »

Voici mes observations.

Ce témoignage illustre clairement que c’est la doctrine qui guide la pratique. Car la doctrine, c’est la vérité, c’est-à-dire la sagesse de Dieu. C’est le puritanisme qui met la morale au-dessus de la vérité et cette morale, étant aveugle, ne tient pas longtemps.

Ce n’est pas l’Église qu’il faut attaquer et condamner – comme le font nos ennemis – mais la secte conciliaire qui a prétendu prendre la place de l’Église.

On met toujours en avant les fautes des chrétiens, et particuliè­rement celles de prêtres, pour dénigrer la sainteté de l’Évangile et l’œuvre de Notre Seigneur Jésus-Christ. Mais l’argument ne vaut pas, car, justement, l’Évangile condamne ces fautes et l’Église rejette ces pécheurs. Elle les rejette puisqu’elle ne les admet plus à la communion. Si elle les accueille, c’est uniquement en passant par le confessionnal. Au contraire, les fautes commises dans toutes les fausses « religions » révèlent la malice de celles-ci puisqu’elles sont commises avec leur accord. Et ces fausses « religions » ont la plupart du temps été créées pour favoriser ces fautes et leur donner une apparence de légitimité. Un des premiers actes de Luther n’a-t-il pas été de permettre le divorce aux princes allemands ? Ne parlons pas des horreurs du bouddhisme avec son culte phallique et encore moins de la religion des droits de l’homme qui a pour but de valider toute révolte, qui est le culte de la révolte contre Dieu.

Alors, quand on constate que ce sont les « prêtres » de la religion des droits de l’Homme, les procureurs de Pennsylvanie, les francs-maçons, les journalistes achetés par eux, qui font un procès à l’Église pour des vices qu’ils encouragent et qu’ils prétendent justifier chez eux-mêmes, qu’ils justifient pas leurs propres lois ! Ils reprochent à l’Église le vice contre nature de certains de ses prêtres, mais ils lui interdisent de s’y opposer sous prétexte d’homophobie ! On sent le rire triomphant de Satan dans ces attaques. Rire d’autant plus triomphant qu’il a obtenu que les hommes d’Église épousent le monde, c’est-à-dire l’épousent lui, Satan, ce qui est bien le pire de tous les vices contre nature.

Abbé François Pivert

[1] Témoignage durant l’émission L’Homme Nouveau, Club des hommes en noir à 16 mn 45. Mais je vous déconseille de perdre votre temps à écouter cette émission de libéraux.