Sermon Les œuvres de Dieu ~ 11 L’âme humaine

Mes bien chers Frères,

Qu’elle est belle, la vraie doctrine sur l’homme ! Qu’elle lui donne une vraie et belle dignité ! Le démon a tout fait pour la remplacer par ses mensonges auxquels il est si facile de croire par facilité. L’enseignement de l’Église vous élèvera beaucoup au-dessus de la matière dans laquelle — vous le constaterez — nous nous sommes laissé engluer avec des conséquences que nous ne soupçonnons pas.

La doctrine que je vous expose est riche. Pour bien en profiter, je vous conseille de lire ensuite le résumé ci-dessous et, si nécessaire, de réécouter le sermon.

Je vous bénis de tout cœur !

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Résumé du sermon

Plan du sermon :
La primauté de l’âme
Note sur les tempéraments (sanguin, colérique, etc.)
L’âme humaine est subsistante et immortelle
Elle n’est pas de même nature que les anges
La spécificité de l’homme dans le plan de Dieu

La primauté de l’âme

Saint Thomas d’Aquin  n’étudie que ce qu’il est nécessaire ou utile de connaître pour le théologien. « La nature humaine est du domaine du théologien, en ce qui concerne l’âme ; le corps ne l’intéresse que dans son rapport avec cette dernière. On commencera donc par l’âme, et puisque les sub­stances spirituelles possèdent, selon Denys, essence, pouvoir et activité, l’on examinera les questions relatives : 1° à l’essence de l’âme ; 2° à son pouvoir, c’est-à-dire à ses puissances ; 3° à son opération. »

L’âme est-elle une réalité corporelle ? non, c’est le contraire : le corps est une réalité animée.

Cela contredit la conception moderne faussement scientifique et matérialiste de l’être vivant.
conception marxiste : la pensée n’est que réactions chimiques dans le cerveau.

Cela contredit la priorité sensible et passionnelle dans la vie humaine – ce qu’on appelle couramment, mais faussement la “psychologie” – conception américaine qui envahit même l’Occident et même les bons chrétiens. Saint Thomas d’Aquin  ne commence pas l’étude de l’homme par le bas : le cerveau, les tempéraments, les passions, mais par le haut : l’âme humaine.

Note sur les tempéraments

       « Le concept de personnalité, et aussi de classification, a été étudié pendant au moins 2 000 ans, en commençant par Hippocrate en 370 avant J.-C, lui même inspiré par la théorie des 4 éléments d’Empédocle : la terre, l’eau, le feu et l’air. Hippocrate a théorisé que les traits de personnalité et les comportements humains sont basés sur quatre tempéraments distincts associés à quatre fluides (« humeurs »). Ce pionnier est encore aujourd’hui une référence notamment dans la psychologie moderne.

       « Cet article fait partie intégrante de notre masterclass “captiver” ou comment gagner en influence et performance via l’analyse comportementale. 

       « Les quatre tempéraments sont : colérique, mélancolique, sanguin et flegmatique. »

       On ne peut dire plus clairement qu’on considère l’homme à partir de la matière. C’est donc sur la matière qu’on fonde les rapports sociaux.

       Étant donné l’importance du sujet, j’en ferai un sermon la semaine prochaine.

Même déjà chez les animaux, c’est le principe vital qui est la source de tout et non le corps. C’est parce que le chat a un principe vital de chat qu’il a un corps de chat, et non parce qu’il a un corps de chat qu’il a un principe vital de chat et un comportement de chat. Pour le comprendre il faut se mettre voir quelle est l’intention du créateur lorsqu’il crée un chat ou un chien : il veut un animal qui ait telles qualités, tel comportement pour tenir telle place auprès de l’homme ou dans la création. Il crée donc un principe vital qui produira de telles opérations et qui les produira dans un corps adapté.

Or, que Dieu veut-il en créant l’homme ? Il veut un être capable de le connaître et de l’aimer : l’homme a été créé pour honorer, louer et servir Dieu et, par ce moyen, sauver son âme. Cela est une activité spirituelle, c’est-à-dire de l’esprit, éminente, qui est le propre d’un esprit, c’est l’âme humaine.  Mais comme il le veut comme représentant de la création terrestre, contrairement à l’ange qui est purement spirituel, Dieu veut que l’homme produise et des activités purement spirituelles intérieures à l’âme qui sont le propre de l’âme et produites par elle, et d’autres activités extérieures que l’âme produit en animant un corps auquel elle communiquera sa vie.

L’âme humaine est subsistante et immortelle

Conséquences : l’âme humaine est subsistante, c’est-à-dire qu’elle existe par soi, c’est-à-dire que la raison d’être de son existence est en elle même, contrairement au corps humain dont la raison d’être est dans l’âme et qui donc n’existe que par l’âme. Certes, le corps est corruptible, comme une scie dont les dents s’émoussent à l’usage et qui peut rouiller, mais comme l’âme ne dépend pas du corps, elle ne disparaît pas lorsque le corps disparaît. Cela contrairement au principe vital des animaux dont la raison d’être est d’animer un corps animal pour produire des activités vivantes, mais animales, et qui disparaît avec le corps, car il n’a plus de raison d’être.

Subsistante, donc immortelle.

En raison de l’importance de ces vérités elles sont rappelées par la Révélation chrétienne, mais quiconque réfléchit se rend bien compte que son activité intellectuelle domine toutes les réalités matérielles et peut monter jusqu’à Dieu, source de tout. Nous avons même démontré avec saint Thomas d’Aquin tout ce qu’on pouvait savoir sur Dieu créateur rien qu’en réfléchissant.

L’âme humaine n’est pas de même nature que les anges

On pourrait croire qu’un ange dans un corps donne un homme. Bien pis, Origène pensait que les hommes étaient des anges étaient des créatures rationnelles qui s’étaient rapprochées de Dieu par leur amour, et que les hommes étaient les mêmes créatures qui s’en étaient éloignées et s’étaient ainsi matérialisées.

Mais c’est oublier que Dieu a voulu les anges et les hommes pour des activités d’un même genre (spirituelles), mais pas de même nature. Les hommes, tout en ayant une activité semblable à celle des anges doivent aussi ramener toute la création à Dieu, ils ont donc une âme qui leur est propre.

La spécificité de l’homme

Dieu montre sa supériorité en agissant par des intermédiaires auxquels il communique une part de sa puissance. Par conséquent, il a voulu régir les créatures matérielles et corporelles non pas directement, mais à travers un maître, l’homme. Pour cela, l’homme doit avoir quelque chose de commun avec Dieu et quelque chose de commun avec les créatures corporelles.

Quelque chose de commun avec Dieu, ce qui se fait dans la contemplation.

Quelque chose de commun avec les créatures corporelles, principalement par les sens.

Il n’y a pas dans l’homme autant d’âmes que d’activités – une âme angélique pour honorer Dieu, un principe vital animal pour animer le corps – car cela ferait deux êtres en un : un ange + un animal.

C’est l’âme unique qui assume toutes les activités afin de mettre l’unité et l’ordre. Nous verrons cela la prochaine fois en étudiant les sens de l’homme et leur rapport à l’intelligence.