Sermon ~ Mise en garde contre les vices de notre époque
4. L’hébétude, voie vers l’aveuglement

Mes Bien chers Frères,

Saint Thomas d’Aquin insiste sur l’aveuglement et sur la « myopie » spirituelle, l’hébétude. On peut dire que c’est le vice le plus dangereux pour les chrétiens aujourd’hui.

Nous commençons par des exemples, il y aura d’autres sermons sur les remèdes.

Vive le Christ Roi !

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Résumé du sermon

Importance d’être attentif à l’hébétude

Aveuglement. Ce qu’il est : l’esprit est trop préoccupé par des intérêts humains ou personnels pour considérer les mystères divins.

La forme atténuée : l’hébétude de l’esprit. Hébété veut dire émoussé et s’oppose à l’acuité. Saint Thomas d’Aquin : « L’acuité permet de pénétrer ce qu’il il y a de plus petit ou de plus intérieur dans l’objet. Un sens hébété, ou émoussé, au contraire, ne perçoit les objets sensibles que s’ils sont proches et de grande taille. On attribue un “sens” aigu, dans le domaine de l’intelligence, à celui qui, dès qu’il a perçu une propriété de la chose, ou encore son effet, comprend sa nature et parvient à en découvrir les moindres conditions. (Une intelligence aigüe voit, entre autres, les rapports entre les causes et les effets, ou les propriétés de la chose.) L’hébétude, en matière intellectuelle, implique une certaine débilité de l’esprit dans la considération des biens spirituels. La cécité de l’esprit implique une totale privation dans la considération de ces biens. L’une et l’autre s’opposent au don d’intelligence par lequel on connaît les biens spirituels dès qu’on les appréhende, et l’on pénètre finement dans ce qu’ils ont de plus intime. L’hébétude comme la cécité spirituelle ont raison de péché en tant qu’elles sont volontaires. Cela est évident chez celui qui, attaché aux biens charnels, n’éprouve qu’ennui ou négligence à scruter finement les réalités spirituelles. »

Or les aveugles et les hébétés sont les derniers à se rendre compte de leur aveuglement et de leur hébétude. On ne peut pas savoir qu’on ne voit pas quand on ne sait pas qu’il y a quelque chose à voir.

C’est à cause de cet aveuglement que des grands sont tombés, que des papes, des évêques sont devenus modernistes, que les modernistes ne savent plus qui est Dieu. Si on n’a pas compris ce qu’est l’aveuglement, on se dit, “Ce n’est pas possible ! Pas le pape ! Pas les évêques !” La principale cause de l’aveuglement des modernistes, c’est d’avoir voulu trouver un accord avec le monde.

C’est à cause de l’hébétude que les « traditionalistes » qui avaient su voir clair ont finit par se laisser aller. Ils ont encore la foi, mais ils ne savent plus et ne veulent plus la mettre en application. La cause est l’égoïsme, la peur de devoir combattre.

Exemples

Un évêque me disait que nous avions besoin de Rome pour renforcer les mariages célébrés par la Fraternité Saint Pie X, ou pour suppléer au manque d’autorité de la Fraternité Saint Pie X. Cet évêque n’était pas aveugle, il voit et voit bien les grosses erreurs des modernistes, mais il est hébété : il ne voit plus les liens entre les choses.

Le grand problème des chrétiens tièdes, c’est le naturalisme.

Les prêtres avant le Concile avaient encore la foi en Dieu, en Jésus-Christ, en la Très Sainte Vierge, mais ils n’avaient plus la foi en la puissance de la Croix, en la puissance de la grâce, du catéchisme, etc. Ils ne vivaient plus de l’intime de la liturgie et ne savaient plus en nourrir les âmes.

C’est parce que nous n’avons pas défendu la chrétienté que nous avons perdu l’Indochine, l’Algérie. Voir Château-Jobert, La Contre-Révolution en Algérie, le combat de Robert Martel.

Le Front National est tombé si bas parce qu’il n’était pas chrétien. « Vous cherchez quelqu’un pour vous succéder, mais c’est quelqu’un à suivre qu’il vous faut. »

Sortons de notre hébétude

Celui qui considère les choses de Dieu oublie les préoccupations du monde, celui qui considère les choses du monde, oublie les choses de Dieu. La foi ne suffit pas, il faut l’esprit de foi.

 Saint Grégoire le Grand : « L’Évangile, frères bien-aimés, nous avertit de réfléchir attentivement, afin que nous, qui avons reçu en ce monde plus que les autres, nous ne soyons pas jugés plus sévèrement par l’Auteur du monde. Avec la largesse des dons, grandit l’exigence des comptes. Chacun doit donc prendre motif du don qu’il reçoit, pour être d’autant plus humble et se dévouer d’autant plus promptement au service de Dieu, qu’il s’aperçoit devoir rendre compte de plus d’obligations. »