Fatima et la réparation pour nos péchés

En complément de ce que nous avons écrit sur la consécration de la Russie par le pape François, il est utile de rappeler ce que la Sainte Vierge a demandé à Fatima.

«Le point central du message de Fatima est l’urgente nécessité de prier pour la conversion des pécheurs afin de leur éviter de tomber en enfer. Immédiatement après ce point et intimement lié à lui, se trouve la réparation des offenses faites à Dieu par nos péchés. Ces deux points, la conversion des pécheurs et la réparation des offenses faites à Dieu, sont absolument omniprésents dans toutes les révélations faites à Lucie, aussi bien par l’Ange que par Notre-Dame ou Notre-Seigneur.

Dès sa première apparition de 1916, dans la prière qu’il enseigna aux petits voyants, l’Ange leur fit dire : « Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, qui ne Vous aiment pas. » Le mot « réparation » n’est pas employé, mais l’esprit est bien le même.
Au cours de sa deuxième apparition, l’Ange précisa : « De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs. »
Et dans sa troisième apparition, l’Ange enseigna une deuxième prière dans laquelle sont précisées les offenses à réparer : « Je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. » Puis en leur donnant la communion, l’Ange ajouta : « Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu. »
Et à chaque fois, l’Ange précisa un moyen pour réparer : la prière dans la première apparition, l’offrande des sacrifices de la vie quotidienne dans la deuxième et la communion dans la troisième.

L’année suivante, la Sainte Vierge reprit ces différents enseignements en les précisant ou en les complétant. En mai, elle demanda : « Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ? » Ainsi, dès sa première apparition, Notre-Dame aborde les deux points essentiels de son message : la conversion des pécheurs et la réparation des offenses faites à Notre-Seigneur.
En juillet, Notre-Dame dit : « Sacrifiez-vous pour les pécheurs, et dites souvent, spécialement chaque fois que vous ferez un sacrifice : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, et en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie« . » Cette fois, Notre-Dame demande de réparer les offenses faites non plus à son Fils, mais à son Cœur Immaculé.
Peu après, dans le secret qu’elle confia aux petits voyants, elle ajouta : « Je viendrai demander (…) la communion réparatrice des premiers samedis du mois. »

Ainsi, les termes « réparation » ou « réparer » ont été prononcés six fois à Fatima : trois fois par l’Ange et trois fois par Notre-Dame.

Plus tard, notamment à Pontevedra en 1925/1926, puis à Tuy en 1929/1930, Notre-Seigneur et Notre-Dame apportèrent d’autre précisions.

À Pontevedra, l’Enfant-Jésus demanda à sœur Lucie : « Aie compassion du Cœur de ta Très Sainte Mère, entouré des épines que les hommes ingrats lui enfoncent à tout moment, sans qu’il y ait personne pour faire un acte de réparation afin de les en retirer. » Puis la Sainte Vierge lui dit : « Tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi, se confesseront, recevront la sainte Communion, réciteront un chapelet et me tiendront compagnie pendant quinze minutes, en méditant sur les quinze mystères du Rosaire en esprit de réparation, je promets de les assister à l’heure de la mort, avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. »
Le mois suivant, l’Enfant-Jésus lui confia : « Les âmes qui font les cinq premiers samedis avec ferveur et dans le but de faire réparation au Cœur de ta Mère du Ciel me plaisent davantage que celles qui en font quinze, tièdes et indifférents. »

Dans une lettre à Mgr da Silva datée d’octobre 1928, parlant de la communion réparatrice, sœur Lucie écrit :

Le bon Dieu, dans son infinie miséricorde, se plaint de ne pouvoir supporter plus longtemps les offenses qui se commettent contre l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge. Il dit qu’à cause de ce péché, un grand nombre d’âmes tombent en enfer, et il promet de les sauver, dans la mesure où l’on pratiquera la dévotion suivante, avec l’intention de faire réparation au Cœur Immaculé de notre très Sainte Mère.

Le 13 juin 1929, en venant demander la consécration de la Russie, Notre-Dame confia à sœur Lucie : « Elles sont tellement nombreuses les âmes que la justice de Dieu condamne pour des péchés commis contre moi, que je viens demander réparation. Sacrifie-toi à cette intention et prie. »

La réparation est donc bien un point important du message de Fatima. Et on comprend que Notre-Seigneur ait demandé que le Saint-Père « daigne faire, et ordonne aux évêques du monde catholique de faire également, un acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie aux très Saints Cœurs de Jésus et de Marie ».