Mes bien chers Frères,
La création est beaucoup plus que ce que nous croyons. Mgr Lefebvre écrit qu’elle est la diffusion de Charité de la sainte Trinité dans les créatures.
Le coucou a compris ce que Dieu attend de lui. Il nous servira d’exemple.
Résumé du sermon
Catéchisme du concile de Trente
Mgr Lefebvre
Résumé du sermon
Dieu a tout créé à partir de rien
Saint Jean, prologue de son évangile : « Omnia per ipsum facta sunt, tout a été fait par lui (le Verbe) ».
Tout c’est-à-dire toute et chacune des êtres qui existent, mais aussi tout et chacun des éléments dans chaque créature : la nature avec chacune de ses particularités, l’existence, les actions et opérations.
Par Dieu, car seul Dieu peut créer. Seul Dieu peut faire de l’être là où il n’y avait rien. Les créatures ne peuvent pas faire à partir de rien, mais à partir de quelque chose.
N.B. C’est toute la Trinité qui crée dans un seul et même acte. On attribue la création au Père pour montrer sa puissance, au Fils, le Verbe, pour montrer sa sagesse, au Saint-Esprit pour montrer qu’il est l’amour.
Dieu crée par bonté et pour communiquer sa bonté
Mgr Lefebvre : « Si nous passons de cette Charité éternelle à la diffusion de cette Charité dans les créatures, nous aurons tôt fait de découvrir dans toutes les créatures la marque de la Charité divine. Dieu étant Charité peut-il communiquer autre chose que de la charité ? »
Cela comporte deux choses : 1. Dieu répand sa bonté, 2. toutes les créatures sont faites pour aimer la bonté de Dieu. Dieu ne communique pas ses trésors seulement pour que les créatures en jouissent, mais pour que, comme lui, elles aiment.
Exemple du père de famille qui communique à ses enfants la perfection, mais pas seulement comme un bien dont ils peuvent jouir, mais pour qu’ils aiment à leur tour cette perfection.
La même chose pour le professeur, pour le médecin, le gouvernant, l’ami. L’apôtre.
La diffusion de la charité sera le moteur de toute activité dans la création. Activité inconsciente, c’est pourquoi l’étude de la nature est passionnante. Par exemple l’entomologiste Fabre, ou l’étude des oiseaux migrateurs.
Activité consciente. L’intelligence et la volonté des esprits devront concourir à l’obtention de la fin, même par les actes libres. La liberté est elle aussi dépendante de la fin et doit concourir méritoirement à atteindre ce but. La liberté n’est donnée que pour le choix des divers moyens qui mènent à la fin, mais elle ne peut, sans entrer dans le désordre, faire le choix de moyens qui détournent de cette fin. »
L’activité surnaturelle : « Comme mon Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés, demeurez dans mon amour » et non « aimez ce que je vous ai donné ».
Voilà pourquoi l’Écriture Sainte nous dit que l’homme a été créé à l’image de Dieu. La plus parfaite ressemblance de Dieu, c’est d’aimer. Là est la source de la paternité, de tout dévouement, de l’apostolat, en un mot de l’amitié.
Les erreurs modernes
Vatican II : prétend justifier de ne pas vivre dans l’amour de Dieu.
L’éducation moderne : laisser l’enfant s’épanouir dans ce qu’il trouve en soi, comme si l’épanouissement était en nous et non dans le retour à aimer comme Dieu ce que Dieu aime. On aboutit aux caprices.
Y compris chez beaucoup de catholiques, qui ne veulent pas voir qu’on doit former l’enfant.
Le remède : les œuvres de miséricorde.
Catéchisme du concile de Trente
«Le seul motif qui a déterminé Dieu à l’œuvre de la création, c’est sa bonté, qu’il voulait répandre sur les êtres qu’il allait produire. Car Dieu, souverainement heureux en lui-même et par lui-même, n’a besoin de rien, ni de personne, comme le proclame David en ces termes : J’ai dit à mon Seigneur : Vous êtes mon Dieu, et vous n’avez pas besoin de mes biens. Et comme il n’a obéi qu’à sa bonté, quand il a fait tout ce qu’il a voulu, de même pour former l’univers, il n’a pris ni modèle ni dessein qui ne fût en lui. Son intelligence infinie possède en elle-même l’idée exemplaire de toute chose. Et c’est en considérant au dedans de lui cette idée exemplaire, c’est en la reproduisant pour ainsi dire, que l’Ouvrier par excellence, avec cette Sagesse et cette Puissance suprêmes qui lui sont propres, a créé dès le commencement l’universalité des choses qui existent. Il a dit, et tout a été fait ; il a ordonné, et tout a été créé. »
Mgr Lefebvre :
Itinéraire spirituel ~ La Création
«Si nous passons de cette Charité éternelle à la diffusion de cette Charité dans les créatures, nous aurons tôt fait de découvrir dans toutes les créatures la marque de la Charité divine. Dieu étant Charité peut-il communiquer autre chose que de la charité ?
La marque de la charité dans les créatures se découvre par la finalisation (orientation vers la fin). Chaque créature est constituée en vue de sa fin ; sa fin est inscrite dans la nature et la surnature des créatures spirituelles et dans la nature des êtres corporels. Un “ordre vers la fin” est inscrit dans toute créature. C’est dans cet ordre que se trouve le dynamisme de la charité, qui entraîne chaque créature vers sa fin. Évidemment ce dynamisme se trouve pleinement conscient dans les créatures spirituelles, et inconscient dans l’ordre animal, végétal, minéral.
“Homo ad Deum ordinatur, l’homme est ordonné à Dieu” dit saint Thomas. La finalisation de l’homme, et d’ailleurs celle de l’ange, c’est Dieu.
L’Église nous enseigne dans nos catéchismes catholiques :
“Pourquoi Dieu a-t-il créé l’homme ? Dieu a créé l’homme pour Le connaître, L’aimer et Le servir et par ce moyen obtenir la Vie éternelle.”
Cette réponse n’est que la synthèse de ce que Notre Seigneur nous enseigne dans l’Évangile : “Haec est autem vita aeterna, ut cognoscant te solum Deum verum et quem misisti Jesum Christum : la vie éternelle, c’est qu’ils Vous connaissent, Vous le seul vrai Dieu, et celui que Vous avez envoyé, Jésus-Christ” (Jn. XVII, 3)
Ce principe de finalisation, réalisant la diffusion de la charité, sera le moteur de toute activité dans la création, et l’intelligence et la volonté des esprits devront concourir à l’obtention de la fin, même par les actes libres. La liberté est elle aussi dépendante de la fin et doit concourir méritoirement à atteindre ce but. La liberté n’est donnée que pour le choix des divers moyens qui mènent à la fin, mais elle ne peut, sans entrer dans le désordre, faire le choix de moyens qui détournent de cette fin.
Ces principes sont élémentaires pour la réalisation du plan divin : répandre la charité, qui n’est autre que l’union à Dieu. Toute la Providence de Dieu a été, et est toujours, orientée en ce sens.
Le vrai sens de l’intelligence, de la volonté, de la liberté ne se comprennent qu’à cette lumière venant de Dieu “qui illumine tout homme venant en ce monde” (Jn. 1, 29), Lumière vivante et ardente de la Charité divine. Dieu est libre et communique la liberté en fonction du premier commandement d’amour, qui contient toute la loi : “un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement.”
Toute la création est en dépendance de ce premier commandement, et toutes les personnes et toutes les sociétés, créatures de Dieu, doivent s’y soumettre, même les sociétés civiles. Tout doit concourir à cet amour et rien ne doit s’y opposer. Le règne de Dieu que Notre Seigneur est venu rétablir n’est pas autre chose que ce règne d’Amour.
(C’est au niveau de ces principes fondamentaux de la Providence divine et de sa Sagesse infinie, que se situe l’erreur du libéralisme qui tend à ignorer la finalisation de la liberté, pour lui accorder une extension qu’elle n’a pas dans le plan divin, au détriment de la Loi divine et au détriment des devoirs des diverses sociétés qui laissent proliférer les péchés et les scandales. Cette erreur détruit la morale individuelle et la morale sociale. Elle s’oppose au règne d’Amour de Dieu et de Notre Seigneur.)
Contemplons l’acte d’amour qu’a été la création et efforçons-nous de réaliser en nous et autour de nous ce règne de Dieu et de Notre Seigneur, pour le rétablissement duquel Dieu a accepté de mourir sur la Croix, manifestant à nouveau son amour infini pour les créatures désordonnées et pécheresses. “O admirabile commercium !…“ Aimons à relire le passage admirable de l’épître de saint Paul aux Éphésiens (Eph. III, 8 sq.) que la liturgie nous présente au jour de la fête du Sacré Cœur : La création de cette nouvelle famille humaine des chrétiens est à vrai dire une nouvelle création qui prépare les prédestinés et les élus de Dieu : “Quotquot autem receperunt eum, dedit eis potestatem filios Dei fieri : à tous ceux qui L ‘ont reçu, Il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.” (Jn. J, 12) ; c’est la création du Corps mystique de Jésus auquel nous adhérons par un baptême valide et fructueux. “Euntes docete omnes gentes, baptizantes eos in nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti : allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils, et du Saint-Esprit” (Mt. 28, 19). Cette famille est la famille catholique, et elle exclusivement, parce que seule elle possède une foi intégrale en Jésus-Christ et en son œuvre : l’Église.
(La volonté de Vatican Il de vouloir intégrer dans l’Église les non-catholiques tels qu’ils sont, est une volonté adultère et scandaleuse. Le Secrétariat pour l’Unité des Chrétiens par des concessions mutuelles — le dialogue — aboutit à la destruction de la foi catholique, la destruction du sacerdoce catholique, l’élimination du pouvoir de Pierre et des évêques, l’esprit missionnaire des apôtres, des martyrs, des saints, est éliminé ; tant que ce Secrétariat gardera le faux œcuménisme comme orientation et que les autorités romaines et ecclésiastiques l’approuveront, on peut affirmer qu’elles demeureront en rupture ouverte et officielle avec tout le passé de l’Église et avec son Magistère officiel. C’est donc un devoir strict pour tout prêtre voulant demeurer catholique de se séparer de cette Église conciliaire, tant qu’elle ne retrouvera pas la tradition du Magistère de l’Église et de la foi catholique.)
En conclusion de ces quelques considérations sur la Sagesse divine dans le plan de la Création, rappelons que l’œuvre de la sanctification des âmes ici-bas, que l’exercice de la charité s’exerçant par l’application des commandements d’amour contre l’esprit de la chair, l’esprit du monde et du démon, est attribué particulièrement à l’Esprit-Saint, Esprit d’Amour. Saint Grégoire dans les leçons de la fête de la Pentecôte exprime avec éloquence et force ce lien entre l’amour de Dieu et l’observance des commandements, s’appuyant sur les paroles de Notre Seigneur lui-même : “Si quis diligit me sermonem servabit, et Pater meus diliget eum et ad eum veniemus et mansionem apud eum faciemus, Si quelqu’un m’aime il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons en lui et nous ferons en lui notre demeure,” et sur celles de saint Jean dans ses épîtres : “qui dicit, diligo Deum et mandata ejus non custodit, mendax est, celui qui dit ‘j’aime Dieu et qui ne garde pas ses commandements est un menteur’.”
O Jésus, ô Marie, aidez-nous à réaliser cette demande du “Pater” : “Que votre volonté soit faite sur la terre comme au Ciel”, afin que nos âmes deviennent le temple de la Trinité Sainte aujourd’hui et pour l’éternité !…
Puissions-nous, prêtres ou futurs prêtres du Seigneur, vivre dans cette présence active de Dieu omniprésent et tout-puissant. Puissions-nous voir dans l’Eucharistie, le Dieu créateur et rédempteur, le Jésus de la Crèche, le Jésus de Nazareth, le Jésus Prophète, Prêtre et Roi enseignant ses futurs prêtres et les ordonnant avant de monter sur la Croix, le Jésus qui ressuscite, monte au Ciel et envoie son Esprit d’Amour pour fonder son Église, son épouse, son Corps mystique et attirer ses membres au Ciel !
Puissions-nous acquérir un esprit missionnaire qui transmette ce feu divin aux âmes, par l’exemple d’une foi vive qui rapporte tout à Dieu et à Jésus-Christ, éclairant les âmes sur l’infinie sagesse de Dieu, sa bonté, sa miséricorde et habituant les âmes à l’humilité devant Dieu, à adorer sa Volonté, à se mettre en totale dépendance de Lui, associant les âmes à la conquête du règne de Notre Seigneur, de son Cœur Sacré, et au règne du Cœur Immaculé de Marie.