Mes bien chers Frères,
Bientôt je vais commencer une série de sermons sur l’éducation, mais, auparavant, il faut que je vous mette en garde contre un vice qui ne paraît pas grave et qui cause cependant des dégâts considérables et funestes : la curiosité, principalement sur Internet.
Saint Thomas d’Aquin est assez précis sur ce sujet et son argumentation est parfaitement juste.
Pour que vous puissiez y revenir à t^te reposée, je vous donne, à la suite du sermon audio, l’essentiel de son enseignement, puis le résumé du sermon.
Courage ! Dieu veut des saints ! Ce n’est pas le moment de faiblir !
Saint Thomas d’Aquin
Résumé du sermon
Saint Thomas d’Aquin
La curiosité (2-2 q. 167)
Article 1. Comme nous l’avons dit, l’application studieuse ne concerne pas directement la connaissance elle-même, mais son désir et l’application à l’acquérir. Or il faut juger différemment la connaissance de la vérité et, d’autre part, le désir et l’application qui y conduisent. En effet, la connaissance de la vérité, absolument parlant, est bonne. Elle peut néanmoins être mauvaise, par accident, en raison de ses conséquences, par exemple lorsque quelqu’un s’enorgueillit de la connaissance de la vérité, comme dit S. Paul (1 Co 8, 1) : “La science enfle” ; ou bien lorsque l’homme s’en sert pour pécher.
Au contraire, le désir ou l’application conduisant à la connaissance de la vérité peuvent être droits ou pervers. D’une première façon lorsque, en tendant par son application à la connaissance de la vérité, on y joint accidentellement un élément mauvais ; c’est le cas de ceux qui s’appliquent à la science de la vérité afin d’en retirer un motif d’orgueil. C’est pourquoi S. Augustin dit : “Certains, abandonnant toute vertu et ignorant qui est Dieu et combien est grande la majesté de sa nature immuable, pensant faire quelque chose de grand en se livrant avec une curiosité et une ardeur insatiables à la connaissance de cette masse universelle de matière que nous appelons le monde. De là naît un tel orgueil qu’ils se figurent habiter le ciel pour cette raison qu’ils en parlent souvent.” De même aussi ceux qui cherchent à apprendre quelque chose en vue de pécher, ont une application vicieuse. Comme dit Jérémie (9, 5), “ils ont exercé leur langue à proférer le mensonge, ils ont travaillé afin de mal faire”.
D’une autre façon encore il peut y avoir vice en raison précisément du désordre dans le désir et l’application à apprendre la vérité. Et cela de quatre manières.
1° Lorsqu’une étude moins utile nous arrache à l’étude que la nécessité nous impose. C’est pourquoi S. Jérôme écrit : “Nous voyons des prêtres, ayant abandonné les Évangiles et les Prophètes, lire des comédies et chanter les poèmes d’amour des bucoliques.”
2° Lorsqu’on cherche à être instruit par celui à qui il n’est pas permis de s’adresser : c’est le cas de ceux qui interrogent les démons sur l’avenir, ce qui est une curiosité superstitieuse. C’est pourquoi S. Augustin dit : “Je ne sais pas si les philosophes n’ont pas été détournés de la foi par leur curiosité vicieuse à consulter les démons.”
3° Lorsque l’homme désire connaître la vérité concernant les créatures sans se référer à la vraie fin, c’est-à-dire à la connaissance de Dieu. C’est pourquoi S. Augustin dit : “Dans la considération des créatures il ne faut pas exercer une vaine et périssable curiosité, mais en faire un désir pour arriver à ce qui est immortel et durable.”
4° Lorsqu’on cherche à connaître la vérité en dépassant les possibilités de son propre talent, car alors on tombe facilement dans l’erreur. C’est pourquoi on lit dans l’Ecclésiastique (3, 21) : “Ne cherche pas ce qui est trop difficile pour toi, ne scrute pas ce qui est au-dessus de tes forces.” Et on lit ensuite : “Car beaucoup se sont fourvoyés dans leur présomption, une prétention coupable a égaré leurs pensées.”
Ad 1. Le bien de l’homme consiste dans la connaissance du vrai. Cependant le souverain bien de l’homme ne consiste pas dans la connaissance de n’importe quel vrai, mais dans la connaissance parfaite de la vérité suprême.
Article 2. s. c. S. Augustin dit que “c’est la convoitise des yeux qui rend les hommes curieux”. De même, dit Bède : “La convoitise des yeux ne se trouve pas seulement dans l’étude des arts magiques”, mais encore “dans l’assistance aux spectacles ainsi que dans l’examen et la critique des vices du prochain”, toutes choses qui sont des réalités particulières tombant sous les sens. Comme “la convoitise des yeux” est un vice, de même que “l’orgueil de la vie” et “la convoitise de la chair”, dit S. Jean dans sa première épître (2, 16), le vice de curiosité concerne la connaissance des réalités sensibles.
Corpus. La connaissance sensible a deux buts. D’une part, chez les hommes comme chez les autres animaux, elle est ordonnée au soutien du corps, car c’est par cette connaissance que les hommes et les autres animaux évitent ce qui est nuisible et trouvent ce qui est nécessaire à la vie du corps. D’autre part, spécialement chez l’homme, la connaissance sensible est ordonnée à la connaissance intellectuelle, spéculative ou pratique. S’appliquer à l’étude de ce qui tombe sous les sens peut donc être vicieux de deux façons. D’une première façon, dans la mesure où la connaissance sensible n’est pas ordonnée à quelque chose d’utile, mais détourne plutôt l’homme d’une réflexion profitable. C’est pourquoi S. Augustin a écrit : “je ne vais plus au cirque voir un chien courir après un lièvre ; mais que le hasard, dans un champ où je passe, m’offre cette chasse, elle m’accapare, me détourne peut-être même d’une profonde méditation … Et si vous ne m’avertissez sur-le-champ, en me montrant ma faiblesse, j’ai l’absurdité de rester là bouche bée.” – D’une autre façon, dans la mesure où la connaissance est ordonnée à quelque chose de nuisible, lorsque par exemple le regard porté sur une femme est ordonné à la convoitise ; ou bien lorsque l’examen attentif de ce que font les autres est ordonné au dénigrement.
Au contraire, si l’on s’applique à la connaissance des choses sensibles de façon réglée, à cause de la nécessité où l’on est de maintenir sa nature, ou en vue d’arriver à la connaissance de la vérité, l’application studieuse au sujet de la connaissance sensible est vertueuse.
La divination
La loi nouvelle détourne l’esprit humain des soucis temporels. C’est pourquoi elle ne détermine aucune pratique à laquelle on puisse recourir pour connaître d’avance les événements futurs.
Résumé du sermon
Ce n’est pas Internet qui est mauvais, c’est la concupiscence qu’on y met.
Or la concupiscence est la pente naturelle de notre nature blessée.
Il faut donc se méfier d’Internet comme de tout ce qui flatte les sens.
La concupiscence des yeux
Elle est mauvaise lorsqu’elle anesthésie la raison.
Trop d’images rend l’esprit « obèse » comme trop de nourriture pour le corps.
les images à un rythme non naturel ne permettent pas aux sens internes d’opérer le tri.
Des images trop fortes éblouissent l’esprit et captivent l’imagination.
Et quand elle pousse à dénigrer le prochain.
Il faut voir le prochain comme Dieu le voit, et avoir envers lui la même attitude que Dieu.
La curiosité intellectuelle
1° Lorsqu’une étude moins utile nous arrache à l’étude que la nécessité nous impose. C’est pourquoi S. Jérôme écrit : “Nous voyons des prêtres, ayant abandonné les Évangiles et les Prophètes, lire des comédies et chanter les poèmes d’amour des bucoliques.”
Cela condamne la lecture des romans, et la plus grande partie de l’audiovisuel.
2° Lorsqu’on cherche à être instruit par celui à qui il n’est pas permis de s’adresser.
Saint Thomas d’Aquin pense aux démons, mais cela est vrai du recours à tout mauvais maître, ou à des hommes sans autorité, c’est-à-dire qui n’ont pas les compétences, ou pas les mérites ou pas les vertus pour être des maîtres.
3° Lorsque l’homme désire connaître la vérité concernant les créatures sans se référer à la vraie fin, c’est-à-dire à la connaissance de Dieu. C’est pourquoi S. Augustin dit : “Dans la considération des créatures il ne faut pas exercer une vaine et périssable curiosité, mais en faire un désir pour arriver à ce qui est immortel et durable.”
Dans la situation actuelle de la persécution, il y a le but voulu par Dieu et la manière, le mode, le temps de la persécution. C’est le but qui doit nous préoccuper pour le poursuivre. Le reste est très secondaire et détourne souvent de l’abandon à la Providence.
4° Lorsqu’on cherche à connaître la vérité en dépassant les possibilités de son propre talent, car alors on tombe facilement dans l’erreur. C’est pourquoi on lit dans l’Ecclésiastique (3, 21) : “Ne cherche pas ce qui est trop difficile pour toi, ne scrute pas ce qui est au-dessus de tes forces.” Et on lit ensuite : “Car beaucoup se sont fourvoyés dans leur présomption, une prétention coupable a égaré leurs pensées.”
C’est le vice de ceux qui jugent sans connaître.
Mgr Lefebvre a donné un enseignement de foi, car celle-ci est à la portée de tous et tous peuvent s’en servir pour juger. Mais il n’a pas exposé la théologie parce que cela est réservé à ceux qui ont des compétences particulières et ont étudié sous un maître.
Dans le domaine des choses naturelles, Internet pousse à juger sans connaître. Cela corrompt même les connaissances justes. Ainsi sur le prétendu vaccin contre le Covid dont le but est l’asservissement des hommes, beaucoup sont allés trop loin avec des considérations médicales hors de leur portée. Ou, pire, en colportant des affirmations sans fondement et sans preuves.
La divination
La divination consiste à chercher à savoir ce que Dieu ne permet pas de connaître.
Pour cela, les hommes recourent aux démons. Mais cela peut se faire sans pour autant les invoquer.
La curiosité n’est pas ordinairement une divination, mais elle s’en rapproche quand on veut connaître les secrets de Dieu.
Conclusion
« La loi nouvelle détourne l’esprit humain des soucis temporels. »
Se préoccuper de son salut.
Se préoccuper du salut des autres.
Chercher à connaître ce qui permettra d’être fidèle : le catéchisme, l’Évangile, la vie du Christ, principalement par le rosaire. Surtout le mystère de la croix.
Il y a une connaissance par la raison, il y a aussi une connaissance comme instinctive par l’amour. Les dons du Saint-Esprit.