Sermon Les œuvres de Dieu ~ 14 L’homme maître du monde ou son esclave ?

Mes bien chers Frères,

Pour une bonne préparation à la fête de Noël, j’infléchis l’étude de l’homme selon saint Thomas d’Aquin pour revenir à l’essentiel. Le titre du sermon est suffisamment significatif.

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2e dimanche de l’Avent

N’oubliez pas la fête de l’Immaculée Conception le 8 décembre.

Que Dieu vous bénisse par Marie.

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Résumé du sermon :

Le chrétien et le monde

« Du haut du Ciel, Dieu a regardé les enfants des hommes pour voir s’il est quelqu’un de sage, quelques qui cherche Dieu. Tous sont égarés, tous ensemble sont pervertis. Il n’en est pas un qui fasse le bien, pas un seulement. » (Ps 52, 3)

« Lorsque le Fils de l’Homme viendra, pensez-vous qu’il trouvera la foi sur la terre ? » (s. Luc 18, 8)

« Sache-le, dans les derniers jours, surviendront des temps périlleux. » (2 Tim)

1. La première intention de Dieu : le monde dominé et dirigé par l’homme au service de sa gloire

Dans la Genèse, Dieu établit l’homme maître du monde, comme roi sous la royauté divine. Après le péché originel, cette mission est transférée aux chrétiens : « Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, afin d’annoncer l’excellence de Dieu. » (Saint Pierre, 2e épître)

Au paradis terrestre l’homme est déchargé de tout souci pour se consacrer pleinement à sa mission royale et sacerdotale au service de Dieu.

Exemple : la vie monastique. Le moine use de ce monde uniquement pour le service et la gloire de Dieu.

Importance de ce sujet pour la vie de famille. La mission des parents est de former la race royale et sacerdotale dont parle saint Pierre.

Importance pour les royaumes et donc en politique.

2. Depuis le péché originel, le monde est blessé

En réalité, c’est l’homme qui est blessé dans son usage du monde.

Difficulté à le reconnaître.

« N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, la charité du Père (=l’amour du Père) n’est pas en lui. Car tout ce qui est dans le monde n’est que concupiscence de la chair, concupiscence des yeux et orgueil de la vie. Le monde passe ainsi que sa concupiscence [tandis que l’amour de Dieu demeure]. » Saint Jean, épître.

Le monde n’est pas une chose, c’est une tendance.

Le monde est mauvais car, dès que nous sommes en rapport avec les habitants du monde, notre mauvaise tendance se coagule avec la leur. La mauvaise tendance du vendeur rencontre celle de l’acheteur, l’un pour fournir le luxe, l’autre pour en jouir. La mauvaise tendance du producteur de films se coagule avec celle du spectateur et réciproquement. Les tendances ne s’ajoutent pas, elles se multiplient.

Cette triple tendance, ce sont les trois convoitises énumérées par saint Jean.

Selon saint Ignace, l’enchaînement est le suivant : concupiscence des yeux qui fait naître la vanité qui fait naître l’orgueil qui engendre tous les péchés.

Pourquoi l’orgueil est-il le plus grave ? Parce qu’il méprise le service de Dieu.

Le monde moderne ne sera pas châtié, il est lui-même le châtiment.

3. Le chrétien face au monde

La fuite

Exercice du combat.

Objection : il est nécessaire de fréquenter le monde. Réponse. – Les libéraux prennent la nécessité de fréquenter le monde comme une autorisation d’en jouir donnée par la Providence.
– Le vrai chrétien préférerait ne pas avoir à fréquenter le monde et l’acepte comme une exigence de combat.

Le démon a reçu l’autorisation de quitter l’enfer et d’envahir le monde pour nous exercer au combat.

La Croix

Stat crux dum volvitur orbis, la croix se tient sur le monde qui tourne. (Devise des chartreux)

Enseignement de Mgr Lefebvre.

Aspect négatif de la croix : la fierté des opprobres. Être fier que le monde soit notre ennemi et nous méprise.

Aspect positif : le retour à Dieu.

Regnavit à ligno Deus, Dieu règne par le bois de la croix. Le Christ rend aux amoureux de la croix la royauté qu’ils avaient perdue par le péché.

Conclusion

Le Seigneur ne tarde pas à accomplir sa promesse, comme quelques-uns le pensent, mais il agit avec patience à cause de vous, voulant que personne ne se perde, mais que tous se convertissent par la pénitence. (Saint Pierre)

Tel est l’enseignement de Jésus dans la crèche : avec douceur et bénignité il nous attire à la pauvreté, aux opprobres, à porter notre croix à sa suite, de façon quasi-maternelle.