Dom Guéranger ~ L’Année liturgique
Historique, mystique et pratique de l’avent

Dom Guéranger ~ L’Année liturgique
Historique, mystique et pratique de l’avent

Historique de l’avent
Mystique de l’avent
Pratique de l’avent

Historique de l’avent

On donne, dans l’Église latine, le nom d’avent (du mot latin adventus, qui signifie avènement) au temps destiné par l’Église à préparer les fidèles à la célébration de la fête de Noël, anniver­saire de la naissance de Jésus-Christ. Le mystère de ce grand jour méritait bien sans doute l’honneur d’un prélude de prière et de pénitence : aussi serait-il impossible d’assigner d’une manière certaine l’institution première de ce temps de préparation, qui n’a reçu que plus tard le nom d’avent. Il paraît toutefois que cette observance aurait commencé d’abord en Occident ; car il est in­dubitable que l’avent n’a pu être affecté comme préparation à la fête de Noël, que depuis que cette fête a été définitivement fixée au vingt-cinq décembre : ce qui n’a eu lieu pour l’Orient que vers la fin du 4e siècle, tandis qu’il est certain que l’Église de Rome la célébrait en ce jour longtemps auparavant.

L’avent doit être considéré sous deux points de vue différents : comme un temps de préparation proprement dite à la naissance du Sauveur, par les exercices de la pénitence, ou comme un corps d’offices ecclésiastiques organisé dans le même but. Nous trou­vons, dès le 5e siècle, l’usage de faire des exhortations au peuple pour le disposer à la fête de Noël ; il nous reste même sur ce sujet deux sermons de saint Maxime de Turin, sans parler de plusieurs autres attribués autrefois à saint Ambroise et à saint Augustin, et qui paraissent être de saint Césaire d’Arles. Si ces monuments ne nous apprennent point encore la durée et les exercices de cette sainte carrière, nous y voyons du moins l’ancienneté de l’usage qui marque par des prédications particulières le temps de l’avent. Saint Yves de Chartres, saint Bernard, et plusieurs autres doc­teurs des 11e et 12e siècles, ont laissé des sermons spéciaux de Adventu Domini, totalement distincts des homélies dominicales sur les évangiles de ce temps. Dans les Capitulaires de Charles le Chauve, de l’an 846, les Évêques représentent à ce prince qu’il ne doit pas les retirer de leurs Églises pendant le carême, ni pendant l’avent, sous prétexte des affaires de l’État, ou de quelque expédi­tion militaire, parce qu’ils ont des devoirs particuliers à remplir, et principalement celui de la prédication, durant ce saint temps.

Le plus ancien document où l’on trouve le temps et les exercices de l’avent précisés d’une manière tant soit peu claire, est un pas­sage de saint Grégoire de Tours, au deuxième livre de son His­toire des Francs, dans lequel il rapporte que saint Perpétuus, l’un de ses prédécesseurs, qui siégeait vers l’an 480, avait statué que les fidèles jeûneraient trois fois la semaine, depuis la fête de saint Martin jusqu’à Noël. Par ce règlement, saint Perpétuus établis­sait-il une observance nouvelle, ou sanctionnait-il simplement une loi établie ? C’est ce qu’il est impossible de déterminer avec exactitude aujourd’hui. Remarquons du moins cet intervalle de quarante jours ou plutôt de quarante-trois jours, désigné expres­sément, et consacré par la pénitence comme un second carême, quoique avec une moindre rigueur.

Nous trouvons ensuite le neuvième canon du premier Concile de Mâcon, tenu en 582, qui ordonne que, durant le même intervalle de la Saint-Martin à Noël, on jeûnera les lundis, mercredis et vendredis, et qu’on célébrera le sacrifice suivant le rite Quadra­gésimal. Quelques années auparavant, le deuxième Concile de Tours, tenu en 567, avait enjoint aux moines de jeûner depuis le commencement du mois de décembre jusqu’à Noël. Cette prati­que de pénitence s’étendit bientôt à la quarantaine tout entière pour les fidèles eux-mêmes ; et on lui donna vulgairement le nom de carême de saint Martin. Les Capitulaires de Charlemagne, au livre sixième, n’en laissent plus aucun doute ; et Rhaban Maur atteste la même chose au livre second de l’Institution des Clercs. On faisait même des réjouissances particulières à la fête de saint Martin, en la manière qu’on en fait encore aux approches du carême et à la fête de Pâques.

L’obligation de ce carême, qui, commençant à poindre d’une manière presque imperceptible, s’était accrue successivement jusqu’à devenir une loi sacrée, se relâcha insensiblement ; et les quarante jours de la Saint-Martin à Noël se trouvèrent réduits à quatre semaines. On a vu que la coutume de ce jeûne avait com­mencé en France ; mais de là elle s’était répandue en Angleterre, comme nous l’apprenons par l’Histoire du Vénérable Bède ; en Italie, ainsi qu’il conste d’un diplôme d’Astolphe, roi des Lom­bards, de l’an 753 ; en Allemagne, en Espagne, etc., comme on en peut voir les preuves dans le grand ouvrage de Dom Martène sur les anciens Rites de lÉglise. Le premier indice que nous rencon­trons de la réduction de l’avent à quatre semaines se trouve être, dès le 9e siècle, la lettre du pape saint Nicolas Ier aux Bulgares. Le témoignage de Rathier de Vérone et d’Abbon de Fleury, tous deux auteurs du même siècle, sert aussi à prouver que dès lors il était grandement question de diminuer d’un tiers la durée du jeûne de l’avent. Il est vrai que saint Pierre Damien, au 11e siècle, suppose encore que le jeûne de l’avent était de quarante jours, et que saint Louis, deux siècles après, l’observait encore en cette mesure ; mais peut-être ce saint roi le pratiquait-il ainsi par un mouvement de dévotion particulière.

La discipline des Églises de l’Occident, après s’être relâchée sur la durée du jeûne de l’avent, se radoucit bientôt au point de trans­former ce jeûne en une simple abstinence ; et encore trouve-t-on des Conciles dès le 12e siècle, tels que ceux de Selingstadt, en 1122, et d’Avranches, en 1172, qui semblent n’astreindre que les clercs à cette abstinence. Le Concile de Salisbury, en 1281, paraît même n’y obliger que les moines. D’un autre côté, telle est la confusion sur cette matière, sans doute parce que les diverses Églises d’Occident n’en ont pas fait l’objet d’une discipline uniforme, que, dans sa lettre à l’Évêque de Brague, Innocent III atteste que l’usage de jeûner pendant tout l’avent se conservait à Rome de son temps, et que Durand, au même 13e siècle, dans son Rational des divins Offices, témoigne pareillement que le jeûne était conti­nuel en France durant tout le cours de cette sainte carrière.

Quoi qu’il en soit, cet usage tomba de plus en plus en désuétude, en sorte que tout ce que put faire, en 1302, le pape Urbain V pour en arrêter la chute complète, ce fut d’obliger tous les clercs de sa cour à garder l’abstinence de l’avent, sans aucune mention du jeûne, et sans comprendre aucunement les autres clercs, et moins encore les laïques, sous cette loi. Saint Charles Borromée chercha aussi à ressusciter l’esprit, sinon la pratique des temps anciens, chez les peuples du Milanais. Dans son quatrième Concile, il enjoignit aux curés d’exhorter les fidèles à communier au moins tous les dimanches du carême et de l’avent, et adressa ensuite à ses diocésains eux-mêmes une lettre pastorale, dans laquelle, après leur avoir rappelé les dispositions avec lesquelles on doit célébrer ce saint temps, il faisait instance pour les engager à jeûner au moins les lundis, les mercredis et les vendredis de chaque semaine de l’avent. Enfin Benoît XIV encore archevêque de Bologne, marchant sur de si glorieuses traces, a consacré sa onzième Institution Ecclésiastique à réveiller dans l’esprit des fidèles de son diocèse la haute idée que les chrétiens avaient autrefois du saint temps de l’avent, et à combattre un préjugé répandu dans cette contrée, savoir que l’avent ne regardait que les personnes religieuses, et non les simples fidèles. Il montre que cette assertion, à moins qu’on ne l’entende simplement du jeûne et de l’abstinence, est à proprement parler téméraire et scanda­leuse, puisqu’on ne saurait douter qu’il existe, dans les lois et les usages de l’Église universelle, tout un ensemble de pratiques des­tinées à mettre les fidèles dans un état de préparation à la grande fête de la naissance de Jésus-Christ.

L’Église grecque observe encore le jeûne de l’avent, mais avec beaucoup moins de sévérité que celui du carême. Il se compose de quarante jours, à partir du 14 novembre, jour où cette Église célè­bre la fête de l’apôtre saint Philippe. Pendant tout ce temps, on garde l’abstinence de la viande, du beurre, du lait et des œufs ; mais on y use de poisson, d’huile et de vin, toutes choses interdi­tes durant le carême. Le jeûne proprement dit n’est d’obligation que pour sept jours sur les quarante ; et tout l’ensemble s’appelle vulgairement le carême de saint Philippe. Les Grecs justifient ces adoucissements, en disant que le carême de Noël n’est que de l’institution des moines, tandis que celui de Pâques est d’institu­tion apostolique.

Mais si les pratiques extérieures de pénitence qui consacraient autrefois le temps de l’avent, chez les Occidentaux, se sont peu à peu mitigées, en sorte qu’il n’en reste plus maintenant aucun ves­tige hors des monastères, l’ensemble de la liturgie de l’avent n’a pas changé ; et c’est dans le zèle à s’en approprier l’esprit que les fidèles feront preuve d’une véritable préparation à la fête de Noël.

La forme liturgique de l’avent, telle qu’elle se garde aujourd’hui dans l’Église romaine, a souffert quelques variations. Saint Grégoire paraît avoir le premier dressé cet Office qui aurait d’abord embrassé cinq dimanches, ainsi qu’on est à même de le voir par les plus anciens Sacramentaires de ce grand Pape. On peut même dire à ce sujet, d’après Amalaire de Metz et Bernon de Richenaw, qui sont suivis en cela par Dom Martène et Benoît XIV, que saint Grégoire semblerait être l’auteur du précepte ecclésias­tique de l’avent, bien que l’usage de consacrer un temps plus ou moins long à se préparer à la fête de Noël soit d’ailleurs immémo­rial, et que l’abstinence et le jeûne de ce saint temps aient d’abord commencé en France. Saint Grégoire aurait déterminé, pour les Églises du rite romain, la forme de l’office durant cette espèce de carême, et sanctionné le jeûne qui l’accompagnait, laissant tou­tefois quelque latitude aux diverses Églises dans la manière de le pratiquer.

Le sacramentaire de saint Gélase ne porte aucune messe, ni office de préparation à Noël ; les premières que l’on rencontre sont au sacramentaire grégorien, et, ainsi que nous venons de le dire, les messes y sont au nombre de cinq. Il est remarquable qu’alors on comptait ces dimanches à rebours, appelant premier dimanche celui qui était le plus voisin de Noël, et ainsi des autres. Dès les 9e et 10e siècles, ainsi qu’on le voit par Amalaire, saint Nicolas Ier, Bernon de Richenaw, Rathier de Vérone, etc., les dimanches étaient déjà réduits à quatre ; c’est aussi le nombre que porte le sacramentaire grégorien donné par Pamélius, et qui semble avoir été transcrit à cette époque. Depuis lors, dans l’Église romaine, la durée de l’avent n’a pas varié, et il a toujours consisté en quatre semaines, dont la quatrième est celle même dans laquelle tombe la fête de Noël, à moins que cette fête n’arrive le dimanche. On peut donc assigner déjà à l’usage actuel une durée de mille ans, du moins dans l’Église romaine ; car il y a des preuves que jusqu’au 13e siècle certaines Églises de France ont gardé l’usage des cinq dimanches.

L’Église ambrosienne, aujourd’hui encore, compte six semaines dans sa liturgie de l’avent ; le missel gothique ou mozarabe garde la même coutume. Pour l’Église gallicane, les fragments que Dom Mabillon nous a conservés de sa liturgie ne nous apprennent rien à ce sujet ; mais il est naturel de penser avec ce savant homme, dont l’autorité est encore fortifiée par celle de Dom Martène, que l’Église des Gaules suivait en ce point, comme dans un grand nombre d’autres, les usages de l’Église gothique, c’est-à-dire que la liturgie de son avent se composait également de six dimanches et de six semaines.

Quant aux Grecs, leurs rubriques pour le temps de l’avent se lisent dans les ménées, après l’office du 14 novembre. Ils n’ont point d’office propre de l’avent, et ne célèbrent point pendant ce temps la messe des Présanctifiés, comme ils le font en carême. On trouve seulement, dans le corps même des offices des saints qui remplissent l’intervalle du 15 novembre au dimanche le plus proche de Noël, plusieurs allusions à la Nativité du Sauveur, à la maternité de Marie, à la grotte de Bethléhem, etc. Le dimanche qui précède Noël, ils font ce qu’ils appellent la Fête des saints Aïeux, c’est-à-dire la Commémoration des saints de l’Ancien Tes­tament, pour célébrer l’attente du Messie. Les 20, 21, 22 et 23 décembre sont décorés du titre d’Avant-Fête de la Nativité ; et quoique, en ces jours, on célèbre encore l’Office de plusieurs saints, le mystère de la prochaine naissance du Sauveur domine toute la liturgie.

Mystique de l’avent

Si maintenant, après avoir détaillé les caractères qui distinguent le temps de l’avent de tout autre temps, nous voulons pénétrer dans les profondeurs du mystère qui occupe l’Église à cette épo­que, nous trouvons que ce mystère de l’avènement de Jésus-Christ est à la fois simple et triple. Il est simple, car c’est le même Fils de Dieu qui vient ; triple, car il vient en trois temps et en trois manières.

« Dans le premier avènement, dit saint Bernard au sermon cin­quième sur l’avent, il vient en chair et infirmité ; dans le second, il vient en esprit et en puissance ; dans le troisième, il vient en gloire et en majesté ; et le second avènement est le moyen par lequel on passe du premier au troisième. »

Tel est le mystère de l’avent. Écoutons maintenant l’explication que Pierre de Blois va nous donner de cette triple visite du Christ, dans son sermon troisième de Adventu : « Il y a trois avènements du Seigneur, le premier dans la chair, le second dans l’âme, le troisième par le jugement. Le premier eut lieu au milieu de la nuit, suivant ces paroles de l’évangile : Au milieu de la nuit un cri sest fait entendre : Voici l’Époux ! Et ce premier avènement est déjà passé : car le Christ a été vu sur la terre et a conversé avec les hommes. Nous sommes présentement dans le second avène­ment : pourvu toutefois que nous soyons tels qu’il puisse ainsi venir à nous ; car il a dit que si nous laimons, il viendra à nous et fera sa demeure en nous. Ce second avènement est donc pour nous une chose mêlée d’incertitude ; car quel autre que l’Esprit de Dieu connaît ceux qui sont à Dieu ? Ceux que le désir des choses célestes ravit hors d’eux-mêmes, savent bien quand il vient ; cependant, ils ne savent pas doù il vient ni où il va. Quand au troisième avènement, il est très certain qu’il aura lieu ; très incer­tain quand il aura lieu : puisqu’il n’est rien de plus certain que la mort, et rien de plus incertain que le jour de la mort. Au moment où lon parlera de paix et de sécurité, dit le Sage, cest alors que la mort apparaîtra soudain, comme les douleurs de l’enfantement au sein de la femme, et nul ne pourra fuir. Le premier avènement fut donc humble et caché, le second est mys­térieux et plein d’amour, le troisième sera éclatant et terrible. Dans son premier avènement, le Christ a été jugé par les hommes avec injustice ; dans le second, il nous rend justes par sa grâce ; dans le dernier, il jugera toutes choses avec équité : Agneau dans le premier avè­nement, Lion dans le dernier, Ami plein de ten­dresse dans le second [1]. »

Les choses étant telles, la sainte Église, pendant l’avent, attend avec larmes et impatience la venue du Christ Rédempteur en son premier avènement. Elle emprunte pour cela les expressions en­flammées des prophètes, auxquelles elle ajoute ses propres sup­plications. Dans la bouche de l’Église, les soupirs vers le Messie ne sont point une pure commémoration des désirs de l’ancien peuple : ils ont une valeur réelle, une influence efficace sur le grand acte de la munificence du Père céleste qui nous a donné son Fils. Dès l’éternité, les prières de l’ancien peuple et celles de l’Église chrétienne unies ensemble ont été présentes à l’oreille de Dieu ; et c’est après les avoir toutes entendues et exau­cées, qu’il a envoyé en son temps sur la terre cette rosée bénie qui a fait germer le Sauveur.

L’Église aspire aussi vers le second avènement, suite du premier, et qui consiste, comme nous venons de le voir, en la visite que l’Époux fait à l’Épouse. Chaque année cet avènement a lieu dans la fête de Noël ; et une nouvelle naissance du Fils de Dieu délivre la société des fidèles de ce joug de servitude que l’ennemi voudrait faire peser sur elle [2]. L’Église, durant l’avent, demande donc d’être visitée par celui qui est son chef et son Époux, visitée dans sa hiérarchie, dans ses membres, dont les uns sont vivants et les autres sont morts, mais peuvent revivre ; enfin dans ceux qui ne sont point de sa communion, et dans les infidèles eux-mêmes, afin qu’ils se convertissent à la vraie lumière qui luit aussi pour eux. Les expressions de la liturgie que l’Église emploie pour solli­citer cet amoureux et invisible avènement, sont les mêmes que celles par lesquelles elle sollicite la venue du Rédempteur dans la chair ; car, sauf la proportion, la situation est la même. En vain le Fils de Dieu serait venu, il y a dix-huit siècles, visiter et sauver le genre humain, s’il ne revenait, pour chacun de nous et à chaque moment de notre existence, apporter et fomenter cette vie sur­naturelle dont le principe n’est que de lui et de son divin Esprit. Mais cette visite annuelle de l’Époux ne satisfait pas l’Église ; elle aspire après le troisième avènement qui consommera toutes choses, en ouvrant les portes de l’éternité. Elle a recueilli cette dernière parole de l’Époux : Voilà que je viens tout à lheure [3] ; et elle dit avec ardeur : Venez, Seigneur Jésus [4] ! Elle a hâte d’être délivrée des conditions du temps ; elle soupire après le complé­ment du nombre des élus, pour voir paraître sur les nuées du ciel le signe de son libérateur et de son Époux. C’est donc jusque-là que s’étend la signification des vœux qu’elle a déposés dans la liturgie de l’avent ; telle est l’explication de la parole du disciple bien-aimé dans sa prophétie : Voici les noces de lAgneau, et l’Épouse s’est préparée [5].

Mais ce jour de l’arrivée de l’Époux sera en même temps un jour terrible. La sainte Église souvent frémit à la seule pensée des for­midables assises devant lesquelles comparaîtront tous les hom­mes. Elle appelle ce jour « un jour de colère, duquel David et la Sibylle ont dit qu’il doit réduire le monde en cendres ; un jour de larmes et d’épouvante. » Ce n’est pas cependant qu’elle craigne pour elle-même, puisque ce jour fixera à jamais sur son front la couronne d’Épouse ; mais son cœur de Mère s’inquiète en son­geant qu’alors plusieurs de ses enfants seront à la gauche du Juge, et que, privés de toute part avec les élus, ils seront jetés pieds et mains liés dans ces ténèbres où il n’y aura que des pleurs et des grincements de dents. Voilà pourquoi, dans la liturgie de l’avent, l’Église s’arrête si souvent à montrer l’avènement du Christ comme un avènement terrible, et choisit dans les Écritures les passages les plus propres à réveiller une terreur salutaire dans l’âme de ceux de ses enfants qui dormiraient d’un sommeil de péché.

Tel est donc le triple mystère de l’avent. Or, les formes litur­gi­ques dont il est revêtu, sont de deux sortes : les unes consistent dans les prières, lectures et autres formules, où la parole elle-même est employée à rendre les sentiments que nous venons d’exposer ; les autres sont des rites extérieurs propres à ce saint temps, et desti­nés à compléter ce qu’expriment les chants et les paroles.

Remarquons d’abord le nombre des jours de l’avent. La quaran­taine est la première forme qu’ait adoptée l’Église pour cette période ; et cette forme est restée dans le rite ambrosien et chez les Orientaux. Si, plus tard, l’Église romaine et celles qui la sui­vent l’ont abandonnée, le quaternaire n’en est pas moins exprimé dans les quatre semaines qui ont été substituées aux quarante jours. La nouvelle naissance du Rédempteur a lieu après quatre semaines, comme la première naissance eut lieu après quatre mille années, selon la supputation de l’Hébreu et de la Vulgate.

Au temps de l’avent comme en celui du carême, les noces sont suspendues, afin que les joies humaines ne viennent pas distraire les chrétiens des pensées graves que doit leur inspirer l’attente du souverain Juge, ni les amis de lÉpoux [6] de l’espérance qu’ils nour­rissent chèrement d’être bientôt conviés aux Noces de l’éternité.

Les yeux du peuple sont avertis de la tristesse qui préoccupe le cœur de la sainte Église par la couleur de deuil dont elle se couvre. Hors les fêtes des saints, elle ne revêt plus que le violet ; le diacre dépose la dalmatique, et le sous-diacre la tunique[7]. Autre­fois même, on usait de la couleur noire en plusieurs lieux, comme à Tours, au Mans, etc. Ce deuil de l’Église marque avec quelle vérité elle s’unit aux vrais Israélites qui attendaient le Messie sous la cendre et le cilice, et pleuraient la gloire de Sion éclipsée, et « le sceptre ôté de Juda, jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé, et qui est l’attente des nations [8] ». Il signifie encore les œuvres de la pénitence, par lesquelles elle se prépare au second avènement plein de douceur et de mystère, qui a lieu dans les cœurs, en proportion de ce qu’ils se montrent touchés de la ten­dresse que leur témoigne cet Hôte divin qui a dit : Mes déli­ces sont d’être avec les enfants des hommes [9]. Il exprime enfin la désolation de cette veuve attendant l’Époux qui tarde à paraître. Elle gémit sur la montagne, comme la tourterelle, jusqu’à ce que la voix se fasse entendre qui dira : « Viens du Liban, mon Épou­se ; viens pour être couronnée, car tu as blessé mon cœur [10] ».

Pendant l’avent, l’Église suspend aussi, excepté aux fêtes des saints, l’usage du cantique angélique : Gloria in excelsis Deo, et in terra pax hominibus bonœ voluntatis. En effet, ce chant mer­veilleux ne s’est fait entendre qu’en Bethléhem sur la crèche de l’Enfant divin ; la langue des anges n’est donc pas déliée encore ; la Vierge n’a pas déposé son divin fardeau ; il n’est pas temps de chanter, il n’est pas encore vrai de dire : Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté !

De même, à la fin du Sacrifice, la voix du diacre ne fait plus en­tendre ces paroles solennelles qui congédient l’assemblée des fidèles : Ite, Missa est ! les remplace par cette exclamation ordi­naire : Benedicamus Domino ! comme si l’Église craignait d’inter­rompre les prières du peuple, qui ne sauraient être trop prolon­gées en ces jours d’attente.[11]

À l’office de la nuit, la sainte Église retranche aussi, dans les mêmes jours, l’hymne de jubilation, Te Deum laudamus. C’est dans l’humilité qu’elle attend le bienfait souverain, et, durant cette attente, elle ne peut que demander, supplier, espérer. Mais à l’heure solennelle, quand, au milieu des ombres les plus épaisses, le Soleil de justice viendra à se lever tout à coup, elle retrouvera sa voix d’action de grâces ; et le silence de la nuit fera place, par toute la terre, à ce cri d’enthousiasme : « Nous vous louons, ô Dieu ! Seigneur, nous vous célébrons ! Ô Christ ! Roi de gloire, Fils éternel du Père ! pour la délivrance de l’homme, vous n’avez point eu horreur du sein d’une faible Vierge ».

Dans les jours de férie[12], avant de conclure chaque heure de l’office, les rubriques de l’avent prescrivent des prières particuliè­res qui doivent se faire à genoux ; le chœur doit aussi se tenir dans la même posture, aux mêmes jours, durant une partie consi­dérable de la messe. Sous ce rapport, les usages de l’avent sont totalement identiques à ceux du carême.

Toutefois, il est un trait spécial qui distingue ces deux temps : c’est que le chant de l’allégresse, le joyeux Alleluia, n’est pas sus­pendu durant l’avent, si ce n’est aux jours de férie. À la messe des quatre dimanches, on continue de le chanter ; et il forme con­traste avec la couleur sombre des ornements. Il est même un de ces dimanches, le troisième, où l’orgue retrouve sa grande et mélodieuse voix, et où la triste parure violette peut un moment faire place à la couleur rose. Ce souvenir des joies passées, qui se retrouve ainsi au fond des saintes tristesses de l’Église, dit assez que, tout en s’unissant à l’ancien peuple pour implorer la venue du Messie, et payer ainsi la grande dette de l’humanité envers la justice et la clémence de Dieu, elle n’oublie cependant pas que l’Emmanuel est déjà venu pour elle, qu’il est en elle, et qu’avant même qu’elle ait ouvert la bouche pour demander le salut, elle est déjà rachetée et marquée pour l’union éternelle. Voilà pourquoi l’alleluia se mêle à ses soupirs, pourquoi sont empreintes en elle toutes les joies et toutes les tristesses, en attendant que la joie surabonde à la douleur, en cette nuit sacrée qui sera plus radieuse que le plus brillant des jours.

Pratique de l’avent

Si la sainte Église, notre mère, passe le temps de l’avent dans cette solennelle préparation au triple avènement de Jésus-Christ ; si à l’exemple des vierges sages, elle tient sa lampe allumée pour l’arrivée de l’Époux, nous qui sommes ses membres et ses enfants, nous devons participer aux sentiments qui l’animent, et prendre pour nous cet avertissement du Sauveur : « Que vos reins soient ceints d’une ceinture comme ceux des voyageurs ; que des flam­beaux allumés brillent dans vos mains ; et soyez semblables à des serviteurs qui attendent leur maître [13] ». En effet, les destinées de l’Église sont les nôtres ; chacune de nos âmes est, de la part de Dieu, l’objet d’une miséricorde, d’une prévenance, semblables à celles dont il use à l’égard de l’Église elle-même. Elle n’est le tem­ple de Dieu, que parce qu’elle est composée de pierres vivantes ; elle n’est l’Épouse, que parce qu’elle est formée de toutes les âmes qui sont conviées à l’éternelle union. S’il est écrit que le Sauveur sest acquis l’Église par son sang [14], chacun de nous peut dire en parlant de soi-même, comme saint Paul : Le Christ ma aimé et s’est livré pour moi [15]. Les destinées étant donc les mêmes, nous devons nous efforcer, durant l’avent, d’entrer dans les sentiments de préparation dont nous venons de voir que l’Église elle-même est remplie.

Et d’abord, c’est pour nous un devoir de nous joindre aux saints de l’ancienne Loi pour demander le Messie, et d’accomplir ainsi cette dette du genre humain tout entier envers la divine miséri­corde. Afin de nous animer à remplir ce devoir, transportons-nous, par la pensée, dans le cours de ces quatre mille ans, repré­sentés par les quatre semaines de l’avent, et songeons à ces ténè­bres, à ces crimes de tout genre au milieu desquels l’ancien monde s’agitait. Que notre cœur sente vivement la reconnaissance qu’il doit à celui qui a sauvé sa créature de la mort, et qui est des­cendu pour voir de plus près et partager toutes nos misères, hors le péché. Qu’il crie, avec l’accent de la détresse et de la confiance, vers Celui qui voulut sauver l’œuvre de ses mains, mais qui veut aussi que l’homme demande et implore son salut. Que nos désirs et notre espérance s’épanchent donc dans ces ardentes supplica­tions des anciens prophètes, que l’Église nous met à la bouche en ces jours d’attente ; prêtons nos cœurs, dans toute leur étendue, aux sentiments qu’ils expriment.

Ce premier devoir étant rempli, nous songerons à l’avènement que le Sauveur veut faire en notre cœur : Avènement, comme nous avons vu, plein de douceur et de mystère, et qui est la suite du premier, puisque le bon Pasteur ne vient pas seulement visiter le troupeau en général, mais qu’il étend sa sollicitude à chacune des brebis, même à la centième qui s’était perdue. Or, pour bien saisir tout cet ineffable mystère, il faut se rappeler que, comme nous ne pouvons être agréables à notre Père céleste qu’autant qu’il voit en nous Jésus-Christ, son Fils, ce Sauveur plein de bonté daigne venir en chacun de nous, et, si nous y voulons consentir, nous transformer en lui, en sorte que nous ne vivions plus de notre vie, mais de la sienne. Et tel est le but du christianisme tout entier, de diviniser l’homme par Jésus-Christ : telle est la tâche sublime imposée à l’Église. Elle dit aux fidèles avec saint Paul : « Vous êtes mes petits enfants ; car je vous donne une seconde naissance, afin que Jésus-Christ soit formé en vous [16]. »

Mais, de même que, dans son apparition en ce monde, le divin Sauveur s’est d’abord montré sous la forme d’un faible enfant, avant de parvenir à la plénitude de l’âge parfait qui était néces­saire pour que rien ne manquât à son sacrifice, il tend à prendre en nous les mêmes développements. Or, c’est à la fête de Noël qu’il aime à naître dans les âmes, et qu’il répand par toute son Église une grâce de naissance, à laquelle, il est vrai, tous ne sont pas fidèles.

Car voici la situation des âmes à l’approche de cette ineffable solennité. Les unes, et c’est le petit nombre, vivent avec plénitude de la vie du Seigneur Jésus qui est en elles, et aspirent à chaque heure après l’accroissement de cette vie. Les autres, en plus grand nombre, sont vivantes, il est vrai, par la présence du Christ ; mais elles sont malades et languissantes, faute de désirer le progrès de cette vie divine ; car leur charité s’est refroidie [17]. Le reste des hommes ne jouit point de cette vie, et ils sont dans la mort ; car le Christ a dit : Je suis la vie [18].

Or, dans les jours de l’avent, le Sauveur s’en va frappant à la porte de toutes ces âmes, tantôt d’une manière sensible, tantôt d’une manière cachée. Il vient leur demander si elles ont place pour lui, afin qu’il naisse en elles. Mais, quoique la maison qu’il réclame soit à lui, puisqu’il l’a bâtie et la conserve, il s’est plaint que les siens ne lont pas voulu recevoir [19] ; au moins le grand nombre d’entre eux. « Quant à ceux qui l’ont reçu, il leur a donné de devenir fils de Dieu, et non plus enfants de la chair et du sang [20]. »

Préparez-vous donc à le voir naître en vous plus beau, plus radieux, plus fort encore que vous ne l’avez connu, ô vous, âmes fidèles qui le gardez en vous comme un dépôt chéri, et qui, dès longtemps, n’avez point d’autre vie que sa vie, d’autre cœur que son cœur, d’autres œuvres que ses œuvres. Sachez démêler, dans les paroles de la sainte liturgie, ces mots cachés qui vont à votre amour, et qui charmeront le cœur de l’Époux.

Dilatez vos portes pour le recevoir dans sa nouvelle entrée, vous qui déjà l’aviez en vous, mais sans le connaître ; qui le possédiez, mais sans le goûter. Il revient avec une nouvelle tendresse ; il a oublié vos dédains ; il veut renouveler toutes choses [21]. Faites place à l’Enfant divin ; car il voudra croître en vous. Le moment approche : que votre cœur donc se réveille ; et dans la crainte que le sommeil ne vous ait surpris quand il passera, veillez et chantez. Les paroles de la liturgie sont aussi pour vous ; car elles parlent de ténèbres que Dieu seul peut dissiper, de plaies que sa bonté seule peut guérir, de langueurs qui ne cesseront que par sa vertu.

Et vous, chrétiens, pour qui la bonne nouvelle est comme si elle n’était pas, parce que vos cœurs sont morts par le péché ; soit que cette mort vous retienne dans ses liens depuis longues années, soit que la blessure qui l’a causée ait été plus récemment portée à votre âme : voici venir celui qui est la vie. « Pourquoi donc vou­driez-vous mourir ? Il ne veut pas la mort du pécheur, mais bien qu’ils se convertisse et qu’il vive [22]. » La grande fête de sa nais­sance sera un jour de miséricorde universelle pour tous ceux qui voudront bien lui donner entrée. Ceux-là recommenceront à vivre avec lui ; toute autre vie antérieure sera abolie, et la grâce sura­bondera, là même où avait abondé l’iniquité [23].

Que si la tendresse, la douceur de cet avènement mystérieux ne vous séduisent pas, parce que votre cœur appesanti ne saurait encore comprendre la confiance, parce que, ayant longtemps avalé l’iniquité comme l’eau, vous ne savez ce que c’est que d’aspirer par l’amour aux caresses d’un père dont vous aviez méprisé les invitations ; songez à l’avènement plein de terreur, qui suivra celui qui s’accomplit silencieusement dans les âmes. Entendez les craquements de l’univers à l’approche du Juge redoutable ; voyez les cieux s’enfuir devant lui, et se rouler comme un livre à sa vue [24] ; soutenez, si vous pouvez, son aspect, ses regards étincelants ; regardez sans frémir le glaive à deux tranchants qui s’élance de sa bouche [25] ; écoutez enfin ces cris lamentables : Montagnes, tombez sur nous ; rochers, couvrez-nous, dérobez-nous sa vue effrayante [26] ! Ces cris sont ceux que feront entendre, en vain, les âmes infortunées qui n’ont pas su connaître le temps de la visite [27]. Pour avoir fermé leur cœur à cet Homme-Dieu qui pleura sur elles, tant il les aimait ! elles descen­dront vivantes dans ces ardeurs éternelles, dont la flamme est si vive qu’elle dévore le germe de la terre et les fondements les plus cachés des montagnes [28]. C’est là que l’on sent le ver éternel d’un regret qui ne meurt jamais [29].

Que ceux-là donc que n’attendrit pas la douce nouvelle de l’approche du céleste Médecin, du généreux Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis, méditent pendant l’avent sur l’affreux et pourtant incontestable mystère de la Rédemption rendue inutile par le refus que l’homme fait trop souvent de s’associer à son propre salut. Qu’ils sondent leurs forces, et s’ils dédaignent l’Enfant qui va naître [30], qu’ils voient s’ils seront en mesure de lutter avec le Dieu fort, au jour où il viendra non plus sauver, mais juger. Pour le connaître de plus près, ce Juge devant qui tout doit trembler, qu’ils interrogent la sainte liturgie : là, ils appren­dront à le craindre.

Au reste, cette crainte n’est pas seulement le propre des pécheurs, elle est un sentiment que tout chrétien doit éprouver. La crainte, si elle est seule, fait l’esclave ; si elle balance l’amour, elle convient au fils coupable, qui cherche le pardon de son père qu’il a irrité ; même quand c’est lamour qui la chasse dehors [31], elle revient parfois comme un éclair rapide ; et jusqu’en ses fon­dements le cœur fidèle en est heureusement ébranlé. Il sent alors se réveiller le souvenir de sa misère et de la gratuite miséricorde de l’Époux. Nul ne doit donc se dispenser, dans le saint temps de l’avent, de s’associer aux pieuses terreurs de l’Église qui, tout aimée qu’elle est, dit chaque jour, dans l’office de sexte : Percez ma chair, Seigneur, de laiguillon de votre crainte ! Mais cette partie de la liturgie sera utile surtout à ceux qui commencent à se donner au service de Dieu.

De tout ceci, on doit conclure que l’avent est un temps principa­lement consacré aux exercices de la vie purgative ; ce qui est signifié par cette parole de saint Jean-Baptiste, que l’Église nous répète si souvent dans ce saint temps : Préparez la voie du Sei­gneur ! Que chacun donc travaille sérieusement à aplanir le sen­tier par lequel Jésus-Christ entrera dans son âme. Que les justes, suivant la doctrine de l’Apôtre, oublient ce qu’ils ont fait dans le passé [32], et travaillent sur de nouveaux frais. Que les pécheurs se hâtent de rompre les liens qui les retiennent, de briser les habitu­des qui les captivent ; qu’ils affaiblissent la chair, et commencent le dur travail de la soumettre à l’esprit ; qu’ils prient surtout avec l’Église ; et quand le Seigneur viendra, ils pourront espérer qu’il ne franchira pas le seuil de leur porte, mais qu’il entrera ; car il a dit, en parlant de tous : « Voici que je suis à la porte et que je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre, j’entrerai chez lui [33] ».

 

 

[1]               De Adventu, Sermo 3.

[2]              Collecte du jour de Noël.

[3]              Apoc. 22, 20.

[4]              Ibid.

[5]              Ibid. 19, 7.

[6]              s. Jean 3, 29.

[7]              ce qui n’est plus depuis la réforme de Jean XXIII

[8]              Gen. 49, 10.

[9]              Prov. 8, 31.

[10]             Cant. 5, 8.

[11] Par simplification, la réforme de Jean XXIII maintient l’Ite missa est.

[12] Les jours de férie sont les jours de semaine non consacrés à une fête de saint ou du Seigneur.

[13]             s. Luc 13, 35.

[14]             Act. 20, 28.

[15]             Gal, 2, 20.

[16]             Gal. 4, 19.

[17]             Apoc. 2, 4.

[18]             s. Jean 14, 6.

[19]             s. Jean 1, 11.

[20]             Ibid. 12-13.

[21]             Apoc. 21, 5.

[22]             Ézéch. 18, 31.

[23]             Rom. 5, 20.

[24]             Apoc. 6, 14.

[25]             Ibid. 1, 16.

[26]             s. Luc 23, 3o.

[27]             s. Luc 23, 19, 44.

[28]             Deut. 32, 22

[29]             s. Marc 9, 43.

[30]             Isaï. 9, 6.

[31]             s. Jean 4, 18.

[32]             Phil. 3, 13.

[33]             Apoc, 3, 20.