Sermon Les œuvres de Dieu ~ 13 L’homme : un composé chimique vivant ?
Test de personnalité

Mes bien chers Frères,

Un complément sur la méthode des tempéraments, car il y en a vraiment besoin et que cela a une grande influence sur la morale. Je crois que vous serez en haleine jusqu’au bout du sermon.

Bon et saint avent à tous !

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Résumé
Les tempéraments selon leurs promoteurs
Saint Thomas d’Aquin

Résumé du sermon

Pourquoi l’homme a-t-il des sens ?

L’âme intellectuelle n’a pas une connaissance innée de la vérité, comme les anges, mais il faut qu’à l’aide des sens, elle la recueille de la multiplicité des choses.

Exemple des portails des églises romanes et gothiques. Les prêtres s’adaptent aux gens simples et leur font un catéchisme à travers des représentations sensibles. De même tous les gestes liturgiques : les cierges, l’encens, les ornements, les autels, la configuration de l’église, les couleurs, les lumières, etc. qui parlent si bien aux enfants et aussi aux adultes.

Cette opération de la prise de connaissance des réalités sensibles s’accomplit au moyen d’un organe, mais non d’une qualité corporelle. Un organe : les yeux, le cerveau, mais non le corps en tant que tel, dans ses qualités corporelles : gros, grand, mou, ou encore colérique, mélancolique, sanguin, flegmatique. Ces qualités corporelles sont requises seulement pour que l’organe soit en bonne disposition.

Puisque les sens sont au service de la découverte de la vérité, pourquoi les animaux ont-ils des sens ? réponse : pas pour eux, mais pour l’homme. La découverte du monde animal participe à la découverte de la vérité par l’homme. – Quelle est alors l’intelligence qui gouverne les sens des animaux ? Réponse : principalement celle de Dieu, secondairement celle des hommes.

L’homme a-t-il des activités en dessous des sens ?

Les qualités strictement corporelles requièrent une activité qu’on appelle végétative : l’assimilation nutritive et les opérations consécutives à savoir la croissance et la génération. Cette activité a pour objet seulement le corps uni à l’âme.

Les quatre tempéraments

C’est à ce niveau végétatif que se situent les quatre tempéraments.

Voici pourquoi nous devons une nouvelle fois condamner la méthode des tempéraments :

– on ne peut mettre l’humanité en quatre cases. Objection : les quatre tempéraments se multiplient à l’infini selon la proportion des humeurs. Réponse : ce n’est pas ainsi que procèdent les partisans de la méthode des quatre tempéraments. Ils classent les hommes selon le tempérament dominant, sans nuance, pour obtenir une réponse facile à mettre en œuvre.

– Cette méthode part d’en bas et non d’en haut, c’est-à-dire qu’elle part de la matière purement végétative pour définir comment l’homme peut être ami de Dieu, car c’est bien cela la vertu chrétienne : vivre en ami de Dieu. C’est évidemment à l’inverse qu’il faut procéder, selon saint Thomas d’Aquin : partir de l’amitié à développer avec Dieu et mettre en œuvre les moyens disponibles.

– Objection : vous admettez-donc bien qu’il faut tenir compte des tempéraments. Réponse : Ah, nous y voilà ! Si je vous réponds que non, je suis un idéaliste et, de nos jours, cela me conduit inévitablement à une dénonciation auprès des supérieurs ecclésiastiques et des tribunaux comme homme dangereux qui impose ses propres vues idéalistes et dogmatistes à une pauvre humanité qui n’a que trop souffert d’une morale sectaire dont elle a eu tant de mal à se sortir. Et, si j’insiste, mon cas relève de l’hôpital psychiatrique… Si je vous réponds que oui, alors vous n’écoutez plus mon discours et concluez que je vous donne raison sur la méthode des tempéraments.

– Si je vous disais que j’ai développé une méthode d’amélioration morale pour les myopes, vous ririez. La myopie crée une difficulté par rapport à la connaissance sensible, mais on peut lui donner toute sorte de valeur morale. en tirer parti pour être plus attentif aux autres, l’accepter comme un sacrifice à offrir à la Providence divine, une colère contre Dieu cause de cette infirmité, un atout pour se protéger du monde extérieur. Eh bien, la myopie affecte un sens, les tempéraments ne sont même pas de ce niveau, mais à celui du corps végétatif. Comment peut-on en tirer une méthode morale ???!!!

– Cette méthode est malhonnête en ce qu’elle attribue le même mot – colérique – pour un tempérament végétatif (prédominance du foie), à une passion sensible (propension à des réactions vives et non contrôlées), à un vice moral et même à un péché, sans distinguer entre les péchés de faiblesse et ceux de malice. En donnant quelques vagues remèdes au vice on valide le recours à la méthode des tempéraments et c’est alors un dangereux psychopathe qui enfonce toute l’humanité dans une méthode même pas digne d’un élevage de chiens.

– Enfin, cette méthode n’est même pas vraie au niveau végétatif, c’est-à-dire qu’elle est médicalement nuisible. Certes les humeurs et les fluides mériteraient, ce me semble, d’être étudiées, et cela ne m’étonnerait pas que la médecine chinoise s’en serve, mais pas en réduisant tout à l’eau, au feu, à l’air et à la terre !

– conclusion. Ceux qui utilisent cette méthode donnent la main aux matérialistes, aux amis de Freud, aux partisans de la psychologie des foules, aux nazis avec la supériorité ou infériorité raciale, aux marxistes pour qui la vie n’est que réaction chimiques, ce qui n’est même pas vrai de la vie végétative. Allez faire un être vivant avec de la simple chimie !

Applications aux autres méthodes faussement psychologiques

Combien de mamans, même traditionalistes, croyant bien faire, examinent le nombril de leurs enfants et justifient toute sorte de caprices avec des ordonnances de psychiatres ou de psychologues. Ce cocooning est bien plus grave qu’on le croit.
Raconter l’histoire des distributeurs de Coca-Cola au séminaire des États-Unis

Les méthodes d’apprentissage en fonction du cerveau reptilien, du cerveau gauche ou droit, procèdent du même état d’esprit.

Les tempéraments d’après leurs promoteurs

« Le concept de personnalité, et aussi de classification, a été étudié pendant au moins 2 000 ans, en commençant par Hippocrate en 370 avant J.-C, lui même inspiré par la théorie des quatre éléments d’Empédocle : la terre, l’eau, le feu et l’air. Hippocrate a théorisé que les traits de personnalité et les comportements humains sont basés sur quatre tempéraments distincts associés à quatre fluides (« humeurs »). Ce pionnier est encore aujourd’hui une référence notamment dans la psychologie moderne.

« Cet article fait partie intégrante de notre masterclass “captiver” ou comment gagner en influence et performance via l’analyse comportementale. Les quatre tempéraments sont : colérique, mélancolique, sanguin et flegmatique. »

https://www.vecteurdecroissance.com/blog/personnalite-4-temperaments

Saint Thomas d’Aquin

« Ce n’est pas la forme qui est ordonnée à la matière, c’est bien plutôt la matière qui est ordonnée à la forme ; et c’est à la forme de nous expliquer pourquoi la matière est de telle sorte, et non inversement. Or l’âme intellectuelle est, comme on l’a dit, au plus bas degré des substances spirituelles ; car elle n’a pas une connaissance innée de la vérité, comme les anges, mais il faut qu’à l’aide des sens, elle la recueille de la multiplicité des choses. Il fallait donc que l’âme intellectuelle possédât non seulement la faculté de penser, mais encore celle de sentir. Or, le sens ne peut fonctionner sans un organe corporel. Il était donc nécessaire que l’âme intellectuelle fût unie à un corps apte à servir d’organe au sens. » (I q.78 a. 5)

« Certains ont voulu chercher un principe de distinction des sens externes dans la structure des organes, selon qu’y prédomine tel ou tel élément, l’eau, l’air, etc. D’autres, dans la nature du milieu sensible qui est ou contigu ou extérieur au sens : l’air, l’eau, etc. D’autres enfin, d’après la nature des diverses qualités sensibles que ce soit la qualité d’un corps simple, ou la qualité résultant d’une combinaison.

« Mais aucune de ces solutions n’est valable. Les puissances ne sont pas faites pour les organes, mais les organes pour les puissances. La diversité des puissances ne vient pas de la diversité des organes ; mais la nature a disposé des organes différents pour correspondre à la diversité des puissances. De même, elle a donné divers milieux aux divers sens, sous le mode qui convenait à l’activité des puissances. Quant à la nature des qualités sensibles, ce n’est pas aux sens qu’il appartient de les connaître, mais à l’intelligence. » (I 78, 3)

« La nature ne manque jamais de donner le nécessaire ; il faut donc qu’il y ait dans l’âme sensitive autant d’actions diverses qu’en requiert la vie d’un animal parfait. Et toutes les actions qu’on ne peut ramener à un seul principe demandent des puissances diverses ; car une puissance de l’âme n’est rien d’autre que le principe immédiat d’une opération de cette âme. (ibid a. 4)

« Il faut remarquer que la vie d’un animal parfait requiert non seulement qu’il connaisse la réalité quand elle est présente au sens, mais encore quand elle est absente. Autrement, du fait que le mouvement et l’action de l’animal suivent la connaissance, celui-ci ne se mettrait jamais en mouvement pour chercher quelque chose qui n’est pas là. Or c’est le contraire qu’on observe, surtout chez les animaux parfaits qui se meuvent dans l’espace ; ils se dirigent en effet vers un objet absent dont ils ont connaissance. L’animal doit donc, en son âme sensitive, non seulement recevoir les ressemblances des qualités sensibles au moment où il est actuellement modifié par elles, mais encore les retenir et les conserver.

« Il faut encore remarquer que si l’animal ne se mettait en mouvement que pour des objets agréables ou douloureux pour les sens, il lui suffirait de connaître les qualités que le sens perçoit et qui le délectent ou lui font horreur. Mais l’animal doit rechercher ou éviter certains objets non seulement parce qu’ils conviennent ou non au sens, mais encore parce qu’ils sont ou utiles ou nuisibles. Par exemple, la brebis qui voit le loup arriver, s’enfuit, non parce que sa couleur ou sa forme ne sont pas belles, mais parce qu’il est son ennemi naturel. De même, l’oiseau rassemble de la paille, non pour le plaisir sensible qu’il en éprouve, mais parce qu’elle lui sert à construire son nid. Il faut donc que l’animal perçoive des représentations de ce genre, que le sens externe ne perçoit pas.