Mes bien chers Frères,
La Genèse s’ouvre sur le récit merveilleux de la création. C’est là que nous apprenons pour la première fois que Dieu nous crée et qu’il met à notre service le ciel, la terre, le soleil qui rythme les saisons si bienfaisantes dans leur variété, les oiseaux, les animaux, etc.
Ne nous perdons pas dans des analyses de science physique sur l’âge du monde, sur le comment de la création, contemplons la puissance de Dieu, sa bonté. C’est ce que je vous invite à faire avec saint Augustin et saint Thomas d’Aquin.
Résumé
Le récit de la Genèse est historique, divinement inspiré et vrai.
Cela a toujours été cru sans difficulté jusqu’aux contestations de la fausse science moderne auxquelles l’Église a répondu par la voix de Léon XIII, par l’enseignement antimoderniste de saint Pie X (décret Lamentabili) et par la réponse de la commission biblique pontificale.
Les mots et les phrases de la Genèse doivent donc être prises dans leur sens propre et non métaphorique, ni imagé. La difficulté est de connaître exactement ce sens propre.
La bonne interprétation nous met au sommet de la révélation divine entre deux ravins : à gauche le ravin des mécréants rejoints par les modernistes qui réduisent le plus possible l’action de Dieu et, pour cela, prennent la Genèse pour un récit poétique, voir pour le reflet des légendes des païens ; à droite ceux qui prennent les mots au pied de la lettre sans chercher le sens réel et profond.
L’interprétation catholique et vraie de la Genèse
Deux écoles : l’ensemble des Pères de l’Église d’une part et saint Augustin d’autre part. Les premiers répartissent l’œuvre de la création sur les six jours, c’est-à-dire sur six périodes, tandis que saint Augustin prend le mot “jour” dans un sens purement spirituel puisque la lumière est d’abord dans l’esprit avant d’être dans les choses. Les deux écoles se rejoignent sur l’essentiel : dans le récit biblique, il faut distinguer 1. l’œuvre de la création elle-même : « Dieu créa le ciel et la terre » 2. l’œuvre de la distinction sur trois jours, 3. l’œuvre d’embellissement les trois jours suivants et 4. le jour du repos de Dieu le septième jour.
- Saint Augustin
Saint Augustin estime que la Genèse ne peut passer sous silence la création des êtres les plus parfaits, les anges. Il estime donc que, lorsque Dieu crée la lumière avant d’avoir créé les astres, il s’agit des intelligences lumineuses des anges. Les six jours sont six lumières que Dieu donne aux anges sur ce qu’il réalise ici-bas. Il faut imaginer Dieu parlant avec les anges six jours de suite pour leur expliquer son œuvre.
Dans ces conditions, toute la création est simultanée et cela résout sans difficulté l’accord des six jours avec l’âge du monde. Nous ne nous perdons plus dans des considérations de science moderne et nous pouvons nous adonner à la contemplation de l’œuvre de Dieu.
- Les autres Pères
Les autres Pères répartissent la création sur six jours qui peuvent être six périodes – car le même mot en hébreu signifie ‘jour’ ou ‘période’.
L’œuvre des six jours
1er jour : la lumière. Pour saint Augustin : les anges. Pour les autres Pères : le soleil dans un état primitif
2e jour : le firmament. Pour saint Augustin, la terre désigne ce qui est stable, les eaux ce qui est instable.
3e jour le rassemblement des eaux et la production des plantes
4e jour : début de l’œuvre d’ornementation, les luminaires. Pourquoi les luminaires ? Pour les hommes. Saint Thomas d’Aquin : « 1. Il est utile pour la vue, qui dirige l’homme dans ses activités et qui est extrêmement nécessaire pour lui faire connaître les choses. À cet égard le texte dit : “Pour qu’ils brillent dans le firmament et qu’ils éclairent la terre.” 2. Pour assurer les phases du temps, qui écartent l’ennui, conservent notre santé et font pousser les produits nécessaires à notre nourriture. Ce qui n’aurait pas lieu, si c’était toujours l’été ou toujours l’hiver. Sous ce rapport le texte ajoute : “afin qu’ils soient pour les temps, les jours et les années”. 3. Pour faire connaître quelles entreprises et quelles affaires sont opportunes, du fait que les luminaires du ciel nous renseignent sur la pluie et le beau temps, qui se prêtent à des entreprises différentes. C’est pour cela que le texte dit : “afin qu’ils soient des signes”. »
5e jour : La création des poissons, des oiseaux.
6e jour : les animaux. L’homme. Étant donné sa dignité, la création de l’homme sera détaillée quelques chapitres plus loin.
7e jour : tout est parfait. Deux perfections : celle du départ, la nature, et celle de l’arrivée, la fin, c’est-à-dire la béatitude éternelle des hommes. Il s’agit ici de la première. Bénédiction et sanctification du 7e jour.
Origine de l’homme sur la terre
L’Église enseigne que Dieu créa un homme et un seul, puis son épouse Ève et que toute l’humanité descend de ce premier couple. Cela est de foi et, sans cela, la doctrine du péché originel n’a plus de fondement et la rédemption par Jésus-Christ non plus.
De même, plus tard, il est certain que seuls Noé, sa femme et ses enfants furent préservés du déluge et que toute l’humanité descend d’eux.
Comment expliquer, alors, la différence physiologique des races ? L’Église n’en dit rien.
L’Église admet que l’origine de l’homme ne soit pas exactement de 5.000 ans avant Jésus-Christ en raison d’erreurs de copistes. Ainsi, la traduction grecque de la Bible donne quelques siècles de plus que la traduction latine. C’est un détail sur lequel l’Église refuse de s’attarder. Au contraire il n’est pas conforme au texte biblique de dater l’origine de l’homme de façon fantaisiste à plusieurs dizaines de milliers d’années.
Saint Thomas d’Aquin n’étudiera la création de l’homme que plus tard après avoir expliqué la nature de l’homme. Disons dès maintenant que lorsque la Genèse enseigne que le corps de l’homme fut formé à partir du limon de la terre, cela signifie seulement que l’homme a quelque chose de commun par son corps avec les natures inférieures. Dieu est l’auteur direct et immédiat du corps d’Adam et d’Ève.
Remarque sur les sciences naturelles
L’Église laisse les scientifiques modernes pleinement libres d’étudier les origines des choses, mais leurs sciences naturelles demeureront toujours à une place très inférieure à la révélation divine.
La hiérarchie de nos connaissances est celle-ci : 1. la révélation qui est la parole de Dieu. Elle est infaillible, elle donne la lumière supérieure sur les choses, le sens spirituel des choses matérielles. Elle est accessible à quiconque a la foi tandis qu’elle est obscure à ceux qui n’ont pas la foi. 2. la connaissance par la raison humaine et en premier par la philosophie qui étudie le cœur des choses. 3. Les connaissances scientifiques modernes qui étudient la matière. Elles fascinent les modernes, mais leur intérêt est fort limité.
Quant aux inventions faussement scientifiques, l’évolutionnisme notamment ou les extrapolations fantaisistes, elles ne méritent pas le nom de science et n’ont pour but que d’obscurcir l’esprit humain.