Sermon ~ L’Église à travers l’Apocalypse
217. La prospérité de l’Église à travers les persécutions

Mes bien chers Frères,

Oui, saint Ambroise affirme bien que l’Église prospère et croît à travers les persécutions. Cela, grâce au Christ, bien sûr.

Si nous en sommes convaincus, nous ne serons plus tentés d’aller chercher des solutions humaines aux difficultés de la persécution.

L’Église prospérera aussi dans les oppressions volontaires que vous vous imposerez pour le carême.

Que Dieu vous bénisse !

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Texte sacré de l’Apocalypse

Chapitre X. Et je vis un autre ange, fort, qui descendait du ciel, revêtu d’un nuage ; et fil y avait un arc-en-ciel autour de sa tête, et son visage était comme le soleil, et ses pieds étaient comme des colonnes de feu. Et il avait dans sa main un petit livre ouvert : et il posa son pied droit sur la mer, son pied gauche sur la terre, et il cria d’une voix puissante, comme quand le lion rugit. Et lorsqu’il eut crié, les sept tonnerres firent entendre leurs voix. Et lorsque les sept tonnerres eurent fait entendre leurs voix, je me préparais à écrire : et j’entendis une voix [venue] du ciel qui me disait : Scelle ce qu’on dit les sept tonnerres ; et ne l’écris point, Et l’ange que je vis se tenant debout sur la mer et sur la terre, leva sa main vers le ciel : et il jura par Celui qui vit dans les siècles des siècles, qui a créé le ciel, et ce qu’il renferme ; la terre et ce qu’elle renferme ; la mer et ce qu’elle renferme : Qu’il n’y aura plus de temps :

Résumé du sermon

La prospérité

Il s’agit ici de la prospérité de l’Église à travers les persécutions. Oui, la prospérité. Il n’y a pas un déclin de l’Église après son sommet idéal du Moyen Âge. S’il y a un sommet, c’est celui de la chrétienté plus que de l’Église, et un déclin, c’est celui de l’humanité et non de l’Église.

L’Église marche vers le triomphe à travers les épreuves. Si Dieu permet des épreuves de plus en plus violentes ou, pire, de plus en plus insidieuses, c’est pour son triomphe à travers la vertu des bons et la sainteté de son Église. Rappelez-vous, l’Église c’est les amis de Dieu. Un petit nombre d’amis excellents porte plus de bonheur qu’un grand nombre de médiocres.

Ce titre “de la prospérité de l’Église à travers les persécutions”, c’est saint Ambroise qui le donne. Plus l’Église est opprimée et plus elle croît, se développe. Comme le peuple d’Israël – qui est la figure de l’Église – croissait en Égypte sous l’oppression. Comme l’Église sous l’Empire romain durant les persécutions.

Le Christ sauve son Église

L’Ange, c’est Jésus-Christ. Il descend du Ciel. Nous savons qu’il descend pour réparer les ruines du péché.

Fort. C’est un des noms qui lui est donné ailleurs. Fort pour soutenir et attaquer.

Revêtu, enveloppé d’un nuage. Sa chair immaculée pour se conformer aux hommes à sauver. Mais aussi tous les chrétiens fidèles qui sont comme son habit.

Un arc-en-ciel le nimbe. Signe de la paix, depuis Noé, et de la miséricorde. Sa divinité avait une telle miséricorde pour les pécheurs qu’elle ne dédaigna pas d’assumer l’humanité et même de souffrir la Passion et la mort ignominieuse de la Croix.

Son visage était comme le soleil. Le soleil désigne Dieu. Ce soleil est dans le cœur des fidèles de Jésus-Christ, car ils ne cessent jamais de le contempler, d’être éclairés par lui, de se conduire sous sa lumière et d’avoir la foi et la ferme espérance de demeurer toujours dans la lumière de Dieu au Ciel.

Ses pieds sont des colonnes de feu. C’est l’Église qui resplendit du feu du Saint-Esprit, tant par la foi que par le charité.

Les deux pieds sont les prophètes de l’Ancien Testament et les docteurs de l’Église, appuyés un sur la terre, l’autre sur la mer. Sur les juifs et les gentils. Pour constituer l’Église chez les Juifs et chez les Gentils et en faire une seule Église.

Au sens moral, les pieds représentent la misé­ri­corde de Notre-Seigneur. Cette miséricorde se fait sentir à nous tantôt sous la forme de consolations : c’est le pied droit ; tantôt sous forme d’épreuves, destinées à nous purifier : c’est le pied gauche. Le Sauveur pose son pied droit sur la mer quand, par la douceur de sa visite, il apaise les agitations de l’âme et lui donne la paix ; il pose son pied gauche sur la terre, quand, par les épreuves qu’il lui envoie il appuie sur les points malades, sur les affections trop terrestres dont elle est infectée et les perce comme des abcès.

Il tient un livre dans la main, c’est évidemment la Révélation.

Il révèle aux docteurs le sens des Écritures. Le pied droit sur la mer, c’est-à-dire les nations qui fluctuent dans les profondeurs, non de la mer, mais de l’ignorance et de l’erreur. En posant le pied dessus, elles deviennent solides. Le pied gauche sur la terre, la terre qu’on cultive pour qu’elle porte du fruit, ce sont les Juifs, cultivés par la discipline de la loi. La loi ancienne ne porte pas le fruit, elle cultive la terre qui portera le fruit.

Et il clama comme un lion, car on entendit sa voix dans tout l’univers. Et il fit entendre les sept tonnerre qui sont les sept vertus, selon l’explication de saint Ambroise.

La loi disait : « Œil pour œil, dent pour dent », l’Évangile dit « donne ta tunique à celui qui te prend ton manteau ». La loi disait « aime ton ami, hais ton ennemi », l’Évangile commande de prier pour ses ennemis et de pardonner septante fois sept fois. Et de même pour toutes les vertus. La virginité que les juifs ne connaissaient pas et que, même, la plupart méprisaient. La douceur, l’humilité, et toutes les autres vertus.

Les prophéties n’ont aucun sens si n=on ne les rapporte à Notre Seigneur. Quand Jésus clame, alors les prophéties révèlent leur signification.

Et l’Ange que j’avais vu debout sur la terre et sur la mer leva sa main vers le ciel. C’est l’Ascension.

Puis le Christ annonce la fin du monde.