Sermon ~ L’Église à travers l’Apocalypse
210. Jésus Christ, le livre scellé

Mes bien chers Frères,

Le chapitre 5 de l’Apocalypse nous montre Jésus-Christ immolé au centre de l’Église.

Quoique cette vérité soit une évidence, elle n’en demeure pas moins un mystère que nous devons pénétrer. C’est ce que nous rappelle le livre scellé que Jésus-Christ va ouvrir sous nos yeux.

Ce chapitre conclut en rappelant les merveilles que le Christ a faites pour son Église ou, plutôt, de son Église.

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Texte sacré de l’Apocalypse
Résumé du sermon

Texte sacré de l’Apocalypse

Chapitre V. Et je vis, dans la (main) droite de celui qui était assis sur le trône, un livre écrit au dedans et au dehors, scellé de sept sceaux. Et je vis un Ange puissant, annonçant d’une voix forte : Qui est digne d’ouvrir le livre, et de briser ses sceaux ? Et personne ne pouvait ni dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ouvrir le livre, ni le comprendre. Et moi je pleurais beaucoup, de ce que personne n’avait été trouvé digne d’ouvrir le livre, ni de le considérer. Et l’un des vieillards me dit : Ne pleure point : voici venir en vainqueur le lion de Juda, la racine de David, pour ouvrir le livre et briser ses sept sceaux. Et je vis : voici qu’au milieu du trône et des quatre animaux, et au milieu des vieillards, il y avait un agneau qui se tenait debout, comme tué, ayant sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu, envoyés sur la terre. Et il vint, et il reçut le livre de la (main) droite de celui qui était assis sur le trône. Et lorsqu’il eut ouvert le livre, les quatre animaux et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l’agneau, ayant chacun des cithares et des coupes d’or pleines de parfums, qui sont les prières des saints : et ils chantaient un cantique nouveau, disant : Vous êtes digne, Seigneur, de recevoir le livre et d’ouvrir ses sceaux : parce que vous avez été mis à mort, et vous nous avez rachetés à Dieu, par votre sang, de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation : et vous avez fait de nous un royaume, et des prêtres pour notre Dieu : et nous régnerons sur la terre. Et je vis, et j’entendis la voix d’une multitude d’anges autour du trône, et des animaux et des vieillards : et leur nombre était des myriades de myriades, qui disaient à haute voix : Il est digne, l’Agneau qui a été tué, de recevoir la vertu, la divinité, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la bénédiction. Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, et sous la terre, celles qui sont dans la mer et celles qui y demeurent : toutes, je les entendis qui disaient : À Celui qui est assis sur le trône, et à l’Agneau, bénédiction, honneur, gloire et puissance à travers les siècles des siècles. Et les quatre animaux disaient : Amen. Et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent la face (contre terre), et ils adorèrent Celui qui vit à travers les siècles des siècles.

Résumé du sermon

Le livre : ce qui va suivre – la Bible – l’humanité de Jésus-Christ

L’humanité de Jésus-Christ

L’apocalypse nous enseigne que le centre de l’Église, c’est l’Agneau immolé.

Est-il un ouvrage qui soit plus éloquent, plus apte à nous faire connaître Dieu tel qu’il est, que le Sauveur en croix ? Saint Thomas d’Aquin, dont l’érudition était prodigieuse, disait avoir appris plus de choses dans la contemplation de son Crucifix que dans tous les traités qu’il avait pu lire.

Ce livre est écrit au dehors : tous ceux qui l’aperçoivent n’ont aucune peine, s’ils veulent bien le considérer un instant, à déchiffrer le mot Amour, écrit en grosses lettres dans les plaies des pieds et des mains, dans la tête tendrement inclinée, dans la blessure ouverte du côté. Mais ce sera bien autre chose pour ceux qui, illuminés de sa grâce et conduits par l’Esprit septiforme, pourront lire au dedans, et pénétrer les secrets de son Cœur.

L’ange qui ouvre le livre : les docteurs de l’Ancienne loi.

Le Christ a ouvert le livre d’abord, quand il a accompli en sa personne les prophéties de l’ancienne Loi ; il a brisé les sceaux ensuite, quand il a donné l’intelligence de ces mystères à ses disciples, en leur envoyant le Saint-Esprit.

Et personne ne pouvait ni dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ouvrir le livre, ni le comprendre. Seul le Christ le pouvait par son Esprit, le Saint-Esprit qui fut donné à Abraham lors de la première alliance, lors du sacrifice d’Isaac. Qui fut donné à Moïse, aux prophètes, à la Très Sainte Vierge le jour de l’annonciation, puis constamment durant sa vie. Qui fut donné par le Christ aux apôtres le jour de la Pentecôte : Je vous enverrai mon esprit, qui procède du Père et du Fils.

Ne pleure point. Voici venir en vainqueur le lion de Juda, pour ouvrir le livre et en briser les sceaux. Le lion est le symbole du courage. Lorsqu’il a choisi sa proie, il bondit sur elle et l’emporte sans se laisser effrayer ni arrêter par rien. C’est ainsi qu’en agira le Christ avec l’humanité : il veut la ravir au démon. Isaïe déjà s’était servi de cette image, lorsqu’il avait dit : De même que le lion et le petit du lion, quand il saute en rugissant sur sa proie, et que la multitude des pasteurs se précipite au-devant de lui, ne se laisse point effrayer par leurs cris, ni intimider par leur nombre, ainsi descendra le Seigneur des armées, pour combattre sur la montagne de Sion et sur sa colline. (Is 31, 4)

L’Agneau paraît

On nous annonce un lion, et c’est un agneau qui paraît ! à nous de comprendre : le Christ, le lion de Juda, a vaincu ses ennemis, non point par la force et la violence, mais par la patience et la douceur, par l’humilité et la pauvreté. En un mot par la Croix.

Trop souvent, comme les juifs qui attendaient un messie conquérant, c’est au génie, à la puissance, à la fortune, que nous demandons le triomphe du christianisme : et nous oublions l’Agneau qui se tient debout, comme tué… Comme tué, car, dans sa mort, il demeure maître de la mort. Personne ne peut m’ôter la vie : c’est moi qui la dépose de moi-même, et j’ai le pouvoir de la déposer, et j’ai le pouvoir de la reprendre à nouveau. (Jn 10, 18)

L’Agneau avait sept cornes et sept yeux. Saint Jean ajoute aussitôt l’explication de ce phénomène : Ce sont là les sept esprits de Dieu envoyés sur la terre, c’est-à-dire les sept dons du Saint-Esprit, que l’Agneau a mérités au monde par sa mort.

Les sept dons du Saint-Esprit sont des cornes qui rendent forts dans l’action et des yeux qui illuminent l’intelligence de la foi et guident sa pratique.

Jésus-Christ est notre modèle également sous cet aspect.

L’Église

Les animaux et les vingt-quatre vieillards, représentant la multitude des Saints, tombèrent à ses pieds. Ils lui offraient chacun les cithares et les coupes d’or pleines de parfums, qu’ils tenaient à la main. Ce double symbole représente les deux instruments essentiels employés par les Saints pour s’avancer dans la vertu, savoir : la mortification et la prière.

Et ils chantaient un cantique nouveau, disant : Vous êtes digne, Seigneur, de recevoir le livre et d’ouvrir ses sceaux : parce que vous avez été mis à mort, et vous nous avez rachetés à Dieu, par votre sang, de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation

Voilà ce qu’est l’Église. C’est cela qu’il faut chercher en premier dans l’Apocalypse. C’est pour cela que je vous donne des sermons. Cela rassure dans les épreuves actuelles. Ils peuvent bien se liguer, tous les ennemis de l’Église et du Christ, le lion qui s’est fait agneau, les a vaincus. À nous cependant d’entrer dans le salut par la mortification et la prière.

Vous avez fait de nous un royaume, et des prêtres pour notre Dieu : et nous régnerons sur la terre.

Trois considérations : prêtres – royaume – nous régnerons.

Prêtres : le sacerdoce des fidèles. Réécouter le sermon que j’ai fait sur cette vérité.
Par le caractère sacramentel.
Participer à l’offrande du sacrifice du Christ avec toute l’Église : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présents dans tous les tabernacles de la terre… Par les mérites infinis de son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »
S’offrir soi-même : Notre Dame à Fátima : prière et pénitence pour la conversion des pauvres pécheurs.

Royaume : l’Église. Dans le chapitre précédent, nous avons vu que l’Église est le trône de Dieu. Nous participons à la royauté humaine et divine du Christ.

Nous régnerons : Que votre règne arrive. Notre victoire sur le monde, c’est notre foi. C’est toute l’Église qui combat pour le règne de Dieu, pas seulement les prêtres. Certes, c’est du clergé que les fidèles reçoivent l’étendard du Christ rappelle saint Pie X dans son encyclique Il Fermo Proposito. D’où l’importance aujourd’hui de trouver des évêques et des prêtres qui confient aux fidèles l’étendard du Christ et de s’écarter de ceux qui soit ont laissé tomber l’étendard, soit ne le confient pas.

Et je vis, et j’entendis la voix d’une multitude d’anges autour du trône, et des animaux et des vieillards : et leur nombre était des myriades de myriades, qui disaient à haute voix : Il est digne, l’Agneau qui a été tué, de recevoir la vertu, la divinité, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la bénédiction. Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, et sous la terre, celles qui sont dans la mer et celles qui y demeurent : toutes, je les entendis qui disaient : À Celui qui est assis sur le trône, et à l’Agneau, bénédiction, honneur, gloire et puissance à travers les siècles des siècles. Et les quatre animaux disaient : Amen. Et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent la face (contre terre), et ils adorèrent Celui qui vit à travers les siècles des siècles.

Encore une fois, c’est cela, l’Église.

Conclusions pratiques

Je vous les ai données dans le commentaire.

– Être dévoués à Jésus-Christ.

Quoi qu’il arrive. Quoi que disent les ennemis du Christ, fussent-ils en tiare et en mitre. À plus forte raison quoi que le monde dise. Nous ne sommes pas du monde.

– Ceux qui composent l’Église, depuis l’Ancien Testament jusqu’à nos jours. Unité à travers le temps depuis l’Ancien Testament et dans l’espace, au Ciel et sur terre.

– La fonction de l’Église, fidèles et prêtres : sacerdoce, royauté pour que son règne arrive. Ce chant que l’Apocalypse met dans notre bouche, c’est à la face des hommes que nous le chantons.