Mes bien chers Frères,
L’étude du caractère sacramentel nous fait découvrir de nouvelles merveilles et à quel point tout chrétien participe au sacrifice et au sacerdoce du Christ.
Cela est également très rassurant dans les épreuves actuelles.
Enfin, cela donne la raison d’une des demandes du Ciel à Fatima.
Notes et résumé du sermon
Notes tirées ce saint Thomas d’Aquin
Notes tirées ce saint Thomas d’Aquin
Les sacrements produisent-ils dans l’âme un caractère ?
Comme on l’a montré plus haut, les sacrements sont ordonnés à une double fin : remédier aux péchés et parfaire l’âme en vue du culte de Dieu tel qu’il convient au rite de la vie chrétienne. Or tous ceux que l’on députe à une fonction précise, il est d’usage de les marquer par un signe approprié ; ainsi, dans l’antiquité, les soldats enrôlés au service militaire portaient certains caractères sur leur corps, du fait qu’ils étaient députés à un service corporel. Aussi, puisque les hommes sont députés par les sacrements au service spirituel du culte de Dieu, il est logique que ces sacrements marquent les fidèles d’un certain caractère spirituel. D’où la parole de S. Augustin : “Supposons un soldat qui, pris de peur, a fui le combat, reniant ainsi le caractère imprimé dans son corps ; s’il a recouru ensuite à la clémence du chef, obtenu son pardon à force de prières et retourne au combat, maintenant que cet homme est libre, qu’il s’est amendé, va-t-on lui renouveler son caractère, alors qu’il suffit de le reconnaître et de l’approuver ? Les sacrements du Christ seraient-ils moins profondément imprimés que cette marque corporelle ?”
Les fidèles du Christ sont députés à la récompense de la gloire future par le sceau de la prédestination divine ; mais ils sont députés, aux actes qui conviennent à l’état présent de l’Église par un certain sceau spirituel, imprimé en eux, que l’on nomme le caractère.
Définition du caractère
“Le caractère est une marque distinctive imprimée par le Caractère éternel dans l’âme rationnelle selon qu’il est image, configurant la trinité créée à la Trinité créatrice et re-créatrice, et distinguant les fidèles de ceux qui ne sont pas configurés selon la condition stable de la foi.” Mais le Caractère éternel, c’est le Christ lui-même qui est, selon l’épître aux Hébreux (1, 3) : “le rayonnement de la gloire, et la figure (ou caractère) de la substance du Père.” C’est donc au Christ que l’on doit attribuer en propre le caractère sacramentel.
Le caractère est proprement un sceau qui désigne une chose ordonnée à une fin déterminée ; ainsi, c’est par un caractère que le denier est désigné pour servir au commerce, et les soldats sont marqués d’un caractère qui les députe au service militaire. Or le fidèle est député à deux choses. D’abord et à titre principal à la jouissance de la gloire, et pour cela, il est marqué du sceau de la grâce ; c’est ce que dit Ézéchiel (9, 4) : “Marque d’un Tau le front des hommes qui gémissent et qui souffrent”, et de même l’Apocalypse (7, 3) : “Ne nuisez pas à la terre, ni aux arbres, jusqu’à ce que nous ayons marqué au front les serviteurs de notre Dieu.” En second lieu, chaque fidèle est député à recevoir ou à donner aux autres ce qui concerne le culte de Dieu ; et c’est là le rôle propre du caractère sacramentel. Or, tout le rite de la religion chrétienne découle du sacerdoce du Christ. C’est pourquoi il est évident que le caractère sacramentel est spécialement caractère du Christ, au sacerdoce de qui les fidèles sont configurés selon les caractères sacramentels ; et ceux-ci ne sont pas autre chose que des sortes de participations du sacerdoce du Christ, qui découlent du Christ même.
Dans sa raison propre, le caractère est un signe configurant au chef qui possède l’autorité souveraine sur la tâche à laquelle on est député ; par exemple, les soldats qui sont députés au combat sont marqués de la marque du chef, et lui sont ainsi comme configurés. De même, ceux qui sont députés au culte chrétien dont le souverain est le Christ, reçoivent un caractère qui les configure au Christ ; il est donc bien proprement caractère du Christ.
Les serviteurs du démon sont marqués par lui par le « caractère de la bête ».
Tous les sacrements confèrent-ils un caractère ?
Les sacrements ont un double objet : le remède au péché et le culte divin. Il est commun à tous les sacrements de fournir un remède contre le péché par le don de la grâce. Mais tous les sacrements ne sont pas ordonnés directement au culte divin ; il est évident, par exemple, que le sacrement de Pénitence, qui délivre l’homme du péché, ne lui fournit rien de nouveau pour le culte divin, mais le rétablit dans son état premier.
Or, les sacrements peuvent se rapporter au culte divin de trois façons différentes : premièrement dans l’action sacramentelle elle-même, deuxièmement en lui fournissant des ministres ou agents, troisièmement en lui fournissant des patients ou sujets. Le sacrement qui concerne le culte divin dans l’action sacramentelle elle-même, c’est l’Eucharistie en quoi consiste comme en son principe le culte divin, en tant qu’elle est le sacrifice de l’Église ; et ce sacrement n’imprime pas de caractère en l’homme, car il ne l’ordonne pas à faire ou à recevoir ultérieurement dans l’ordre sacramentel, étant plutôt, selon Denys, « la fin et la consommation de tous les sacrements ». Mais il contient le Christ lui-même, qui n’a pas le caractère, mais toute la plénitude du sacerdoce.
Ensuite, le sacrement qui se rapporte au culte divin pour lui fournir des ministres, c’est l’Ordre qui députe certains hommes à transmettre aux autres les sacrements.
Enfin, le sacrement qui se rapporte au culte divin pour lui fournir des sujets, c’est le Baptême, car il donne à l’homme le pouvoir de recevoir les autres sacrements de l’Église : aussi le nomme-t-on la porte de tous les sacrements.
À cela aussi est ordonnée d’une certaine façon la Confirmation, comme nous le verrons en son temps.
Ainsi trois sacrements impriment un caractère, à savoir : le Baptême, la Confirmation et l’Ordre.
Résumé du sermon
Pourquoi le caractère, ce qu’il est
Le fidèle est député à deux choses. D’abord et à titre principal à la jouissance de la gloire, et pour cela, il est marqué du sceau de la grâce
En second lieu, à recevoir ou à donner aux autres ce qui concerne le culte de Dieu ; et c’est là le rôle propre du caractère sacramentel.
Le baptême de désir est une effusion de la grâce qui sauve, mais qui ne fait pas entrer dans le culte public de l’Église et ne donne donc pas la capacité de recevoir les sacrements.
Principe et fondement selon saint Ignace : L’homme a été créé pour honorer, louer, servir Dieu et par ce moyen sauver son âme. Louer, c’est le culte ; le salut, c’est la gloire par la grâce.
L’importance du culte rendu à Dieu
Le culte rendu par le Christ à son Père
Notre association au culte rendu par le Christ à son Père : tout le rite de la religion chrétienne découle du sacerdoce du Christ. C’est pourquoi il est évident que le caractère sacramentel est spécialement caractère du Christ, au sacerdoce de qui les fidèles sont configurés selon les caractères sacramentels ; et ceux-ci ne sont pas autre chose que des sortes de participations du sacerdoce du Christ, qui découlent du Christ même.
Ceux qui sont députés au culte chrétien dont le souverain est le Christ, reçoivent un caractère qui les configure au Christ ; il est donc bien proprement caractère du Christ.
Les prêtres
Les simples fidèles
Le sacerdoce des fidèles
- recevoir les sacrements
- offrir à Dieu : eux-mêmes, leurs actes, en union avec le Christ
- d’une certaine manière, offrir le Christ à son Père
« Très sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit je Vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. »
« Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, »
Le caractère de la bête
Les serviteurs du démon sont marqués par lui par le « caractère de la bête ».
Par rapport à la grâce : une malice obstinée qui députe à la peine éternelle,
Par rapport au culte : la profession d’un culte illicite. Culte : considérer le démon comme source du bien, même s’il n’y a pas de culte rituel.