Quo vadis, Joseph ?
de Mgr Viganò à Mgr Strickland

En tant que successeurs des Apôtres, ostracisés pour avoir défendu la vérité catholique, nous ne pouvons pas abandonner le champ de bataille, ni attendre passivement que quelqu’un prenne notre place. Au contraire, notre exemple dans la vertu de la force d’âme doit inciter d’autres évêques à se joindre à notre voix et à notre combat.

Notre tâche de pasteurs est de protéger le troupeau du Seigneur des mercenaires et des loups rapaces, et non de nous retirer dès que nous sommes attaqués, en l’abandonnant ou en le confiant à d’autres. Être les successeurs des Apôtres implique une responsabilité personnelle, dont personne ne pourra jamais nous dispenser, car cela constituerait une trahison de l’exemple du Christ.

Chacun de nous, en vertu de son mandat apostolique, doit continuer à accomplir la mission qui lui a été confiée par Notre Seigneur et donner sa vie pour le troupeau persécuté et dispersé, confiant qu’à une croix plus lourde correspond toujours une grâce plus grande pour la porter jusqu’au sommet du Calvaire.

Note. Quo vadis ? fait référence à un épisode de la vie de saint Pierre, non rapporté dans l’Écriture Sainte, mais reçu comme une tradition. Saint Pierre quitte Rome pour échapper à la persécution. Il rencontre Jésus qui lui apparaît. Saint Pierre lui demande « Où allez-vous Seigneur ? » en latin : « Quo vadis Domine ? » Jésus lui répond : « Je vais à Rome pour y être crucifié de nouveau. » Saint Pierre comprend que Jésus lui demande d’accepter le martyre et il rentre dans Rome. En effet, rien ne se fait ici-bas que par la Croix.