Prier pour le Pape

De nombreux articles paraissent pour dénoncer la malice du Pape. C’est parfaitement justifié, car il faut dénoncer le loup, surtout lorsqu’il se couvre d’une peau de brebis et encore plus lorsqu’il occupe une place d’influence.

Or, que fit Notre Dame de Fatima face à ce drame ? Elle avertit et elle demanda prières et sacrifices.

Elle avertit. Les enfants de Fatima eurent la vision de l’horrible état actuel de l’Église qui leur fut montré dans le troisième secret, lequel devait être rendu public avant 1960. La Sainte Vierge nous rappelle ainsi qu’avertir est un devoir, surtout face à un tel enjeu, celui du salut de millions d’âmes.

Pour compléter ses avertissements, Notre Dame demande prières et sacrifices et les enfants de Fatima comprennent que, le pape étant au centre de la lutte des ennemis de Dieu contre l’Église, c’est pour lui qu’il faut prier en premier.

La malice du Pape montre à l’évidence que sa conversion sera une grande grâce de Dieu, or, toute grâce doit se demander.

Jacinthe eut une perception si profonde de cette impérieuse nécessité de prier pour le Saint-Père qu’elle eut l’audace de modifier une des prières enseignées par Notre-Dame le 13 juillet 1917 : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, et en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie ».

En effet, voici ce que rapporte Lucie dans son premier mémoire à propos de leur emprisonnement à Vila Nova de Ourem en août 1917 :

En levant les yeux et les mains au ciel, il [François] fit cet acte d’offrande : « Ô mon Jésus ! C’est par amour pour vous et pour la conversion des pécheurs ! » Jacinthe ajouta : « C ’est aussi pour le Saint-Père et en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie ». (…)

Les joues baignées de larmes, levant les mains et les yeux au ciel, elle [Jacinthe] fit son acte d’offrande : « Ô mon Jésus ! C’est par amour pour vous et pour la conversion des pécheurs, pour le Saint-Père et en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie ».

Et depuis ce moment, les petits voyants prirent l’habitude d’ajouter « et pour le Saint-Père » à la fin de la prière enseignée par Notre-Dame. Un peu plus tard, Notre-Dame gratifia Jacinthe de deux visions du Saint-Père, montrant ainsi que ce qu’elle avait proposé était bien conforme à sa volonté. Voici comment Lucie rapporte les faits dans son troisième mémoire :

Jacinthe m’appela : « N’as-tu pas vu le Saint-Père ? Non ? Je ne sais pas comment cela s’est fait, mais j’ai vu le Saint-Père dans une très grande maison, à genoux devant une table, la tête dans les mains et pleurant. Au-dehors, il y avait beaucoup de gens et les uns lui lançaient des pierres, d’autres le maudissaient et lui disaient beaucoup de vilaines paroles. Pauvre Saint-Père. Il nous faut beaucoup prier pour lui ! » (…)

« Dans une autre occasion, nous nous rendîmes à la “Lapa” du Cabeço. Arrivés là, nous nous sommes prosternés à terre pour réciter les prières de l’Ange. Au bout d’un certain temps, Jacinthe se releva et m’appela : « Ne vois-tu pas tant de routes, tant de chemins et de champs pleins de gens qui pleurent de faim et n’ont rien à manger ? Et le Saint-Père dans une église, devant le Cœur Immaculé de Marie, en prière ? Et tant de monde qui prie avec lui ? »

Certes, notre pape François n’est pas encore à genoux et pleurant… Raison de plus pour prier pour lui. Notre-Dame a demandé de prier et de faire beaucoup de sacrifices pour la conversion des pécheurs et le pape actuel est certainement le pécheur à en avoir le plus besoin puisque de lui dépend d’arrêter le drame, et qu’il fait tout le contraire.

On priera pour la conversion du Pape, ou pour que Dieu le ramène à l’intégrité de la foi, mais il faut prier pour lui. Depuis sa naissance, l’Église n’a cessé de traverser des difficultés, d’avoir des périodes glorieuses et d’autres moins. Elle a subi bien des épreuves, des trahisons ; mais qu’elle soit dans une période sainte ou difficile, il faut prier pour elle, pour que ses chefs soient dignes ou redeviennent dignes de la fonction qu’ils exercent.

Et il faut de façon de plus en plus urgente diffuser le message de Fatima dans son intégralité. C’est à nous qu’incombe cette tâche. Déjà en décembre 1956, sœur Lucie disait au père Fuentès : « Père, n’attendons pas que vienne de Rome un appel à la pénitence de la part du Saint-Père pour le monde entier ; n’attendons pas non plus qu ’il vienne de nos évêques dans leur diocèse, ni non plus des congrégations religieuses. Non. Notre-Seigneur a déjà utilisé bien souvent ces moyens et le monde n’en a pas fait cas. C’est pourquoi maintenant, il faut que chacun de nous commence lui-même sa propre réforme spirituelle. Chacun doit sauver non seulement son âme, mais aussi toutes les âmes que Dieu a placées sur son chemin. » (Extrait de la déclaration au Père Fuentès.)

Alors, n’attendons pas ; n’attendons plus ! Diffusons autour de nous le message de Fatima. Fondons des groupes de prière qui répondent aux demandes de la Très Sainte Vierge.

Abbé François Pivert