Par l’intermédiaire du Dicastère pour la promotion du développement humain intégral, le Vatican promeut une alliance en faveur d’un « capitalisme inclusif » avec les Rothschild, les Rockefeller et certains des plus grands dirigeants d’entreprises du monde, dont Lynn Forester de Rothschild, fondatrice du Conseil et directrice d’Inclusive Capital ; Ajay Banga, président et directeur général de Mastercard ; Rajiv Shah, président de la Fondation Rockefeller, ou Oliver Bäte, président du conseil d’administration d’Allianz SE, afin de déployer un système de « capitalisme inclusif » qui intègre des principes éthiques dans la politique des entreprises et des investissements.
(Agences/Infocatholique) « Sous la direction morale de Sa Sainteté le Pape François et de Son Éminence le Cardinal Peter Turkson, Préfet du Dicastère du Vatican pour la promotion du développement humain, et inspiré par l’impératif moral de toutes les confessions, le Conseil invite les entreprises de toutes tailles à exploiter le potentiel du secteur privé pour construire une base économique plus juste, plus inclusive et plus durable pour le monde », peut-on lire dans le communiqué de presse.
Selon sa propre définition, il s’agit d’une organisation mondiale à but non lucratif créée sous les auspices du Vatican : « Notre mission est d’exploiter le potentiel du secteur privé afin de construire une base économique plus inclusive, durable et responsable pour le monde. Le Conseil est dirigé par un groupe de base de PDG et de dirigeants publics connus sous le nom de Gardiens du capitalisme inclusif, qui se réunissent chaque année avec le Vatican.
On notera que toutes les actions du « Conseil pour un capitalisme inclusif avec le Vatican » visent fondamentalement à promouvoir « des mesures environnementales, sociales et de gouvernance » afin « d’atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies ». Objectifs, déjà explicitement soutenus par le pape, qui comprennent le droit au « planning familial » et à la « santé reproductive », autrement dit à la contraception et à l’avortement.
Les chefs d’entreprise et les dirigeants financiers qui ont signé cette proposition représentent plus de 10 500 milliards de dollars d’actifs sous gestion, des entreprises d’une capitalisation boursière de plus de 2 100 milliards de dollars et 200 millions d’employés dans plus de 163 pays.
« L’organisation met au défi les dirigeants d’entreprises et les investisseurs de toute taille d’adopter les principes directeurs du Conseil et de s’engager publiquement à les mettre en œuvre. Ces actions collectives sont destinées à conduire à un changement systémique en transformant le capitalisme en une force plus grande pour l’inclusion et la durabilité », précise-t-il.
Pour sa part, la fondatrice du Conseil et associée directrice de cette organisation, Lynn Forester de Rothschild, a souligné que si le capitalisme a généré « une énorme prospérité dans le monde », il a également laissé « de nombreuses personnes derrière lui », ce qui a conduit à la « dégradation » de la planète et n’est pas « largement reconnu par la société ». Et elle a ajouté : « Ce Conseil suivra la recommandation du pape François d’écouter « le cri de la terre et le cri des pauvres » et de répondre aux demandes de la société pour des modèles de croissance plus équitables et durables.
Le Conseil est dirigé par un groupe de dirigeants mondiaux connus sous le nom de Gardiens du capitalisme inclusif, qui se réunissent chaque année avec le pape et le cardinal Turkson. La liste des entrepreneurs qui font partie de cette initiative comprend Marc Benioff, président, PDG et fondateur de Salesforce ; Edward Breen, PDG de Dupont ; Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération internationale des syndicats ; Mark Carney, conseiller financier de la COP26 auprès du Premier ministre et représentant spécial des Nations unies pour l’action climatique et les finances ; Carmine Di Sibio, président et PDG mondial de EY ; Brunello Cucinelli, PDG et directeur créatif de Brunello Cucinelli S. p.A. ; Roger Ferguson, président et directeur général de la TIAA ; et Lady Lynn Forester de Rothschild, fondatrice et associée directrice d’Inclusive Capital Partners, Kenneth Frazier, président du conseil d’administration et directeur général de Merck & Co, Inc ; Fabrizio Freda, président et directeur général de The Estée Lauder Companies ; Marcie Frost, directrice générale de CalPERS ; Alex Gorsky, président et directeur général de Johnson & Johnson ; Angel Gurria, secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques ; Alfred Kelly, président et directeur général de Visa Inc ; William Lauder, président et directeur général de The Estée Lauder Companies ; Bernard Looney, directeur général de BP ; Fiona Ma, trésorière de l’État de Californie ; Hiro Mizuno, membre du conseil d’administration de Principles for Responsible Investment ; et Brian Moynihan, président et directeur général de Bank of America, Deanna Mulligan, présidente et PDG de la compagnie d’assurance-vie Guardian d’Amérique ; Ronald P. O’Hanley, président et directeur général de State Street Corporation ; Rajiv Shah, président de la Fondation Rockefeller ; Tidjane Thiam, membre du conseil d’administration du groupe Kering ; Darren Walker, président de la Fondation Ford ; Mark Weinberger, ancien président et directeur général de EY et membre du conseil d’administration de J&J, MetLife et Saudi Aramco ; Ajay Banga, président et directeur général de Mastercard ; ou Oliver Bäte, président du conseil d’administration d’Allianz SE.
En novembre de l’année dernière, le pape François a apporté son soutien à cette initiative dans un discours.
Traduction abbé Pivert