Entretien de Mgr Viganò : Le monde peut et doit revenir à Dieu

ENTRETIEN AVEC STEVE BANNON Source

Mgr Viganò montre comment la Révolution mondialiste s’est servie du Covid, puis il s’élève à un plan plus général, illustre son propos avec la guerre en Ukraine et, enfin, affirme qu’il n’y a qu’une conclusion : le monde doit revenir à Dieu et il le peut.

Monseigneur, après la psychopandémie, nous avons maintenant la crise russo-ukrainienne. Sommes-nous dans la « phase deux » d’un seul et même projet, ou pouvons-nous maintenant considérer que la farce Covid est terminée et nous préoccuper de l’augmentation des prix de l’énergie ?

Si, au cours des deux dernières années, nous avions été confrontés à une véritable pandémie, causée par un virus mortel pour lequel il n’existe aucun remède à l’exception d’un vaccin, nous pourrions penser que l’urgence n’était pas programmée. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé : le virus du SRAS-CoV-2 n’est rien d’autre qu’une grippe saisonnière qui aurait pu être soignée avec les traitements existants et une prévention efficace basée sur le renforcement des défenses immunitaires. L’interdiction de traitement, le discrédit de l’efficacité de médicaments utilisés depuis des décennies, la décision d’hospitaliser les personnes âgées tombées malades dans des maisons de retraite et l’imposition d’un traitement génique expérimental dont il a été démontré qu’il était non seulement inefficace, mais aussi nocif et souvent mortel – tout cela nous confirme que la pandémie a été planifiée et gérée dans le but de créer le plus de dégâts possible. C’est un fait qui a été établi et confirmé par les données officielles, malgré la falsification systématique de ces mêmes données.

Il est certain que ceux qui ont voulu gérer la pandémie de cette manière ne sont pas disposés à céder facilement, notamment parce qu’il y a des intérêts milliardaires derrière tout cela. Mais ce qu’« ils » veulent n’arrive pas toujours nécessairement.

À votre avis, Monseigneur, la pandémie a-t-elle été gérée de cette manière en raison de l’inexpérience ? Ou était-elle due à la corruption de ceux qui occupent des postes de contrôle et qui sont en conflit d’intérêts parce qu’ils sont payés par l’industrie pharmaceutique ?

C’est le deuxième élément à prendre en compte : la réponse à la pandémie a été la même partout dans le monde, où les autorités sanitaires se sont servilement adaptées à des protocoles sanitaires contraires à la littérature scientifique et aux preuves médicales, en suivant plutôt les directives d’« experts » autoproclamés, qui ont un palmarès d’échecs sensationnels, de prédictions apocalyptiques complètement déconnectées de la réalité et de très graves conflits d’intérêts. Nous ne pouvons pas penser que des millions de médecins dans le monde ont perdu leurs connaissances de base de l’art de la médecine, en croyant qu’il faut laisser une grippe se transformer en pneumonie et ensuite la traiter avec de la tachypirine ou en plaçant les patients sous ventilateur. S’ils ont agi ainsi, c’est sous la pression – jusqu’au chantage – des autorités sanitaires sur le personnel médical, avec l’aide d’une campagne scandaleuse de terrorisme médiatique et avec le soutien des dirigeants occidentaux. La plupart de ces dirigeants sont membres d’un lobby – le Forum économique mondial – qui les a formés et placés aux plus hauts niveaux des institutions nationales et internationales afin d’être certain de l’obéissance des gouvernants. Klaus Schwab s’est publiquement vanté, à de nombreuses reprises, d’être capable d’interférer même avec les chefs religieux. Ce sont là aussi des faits documentés dans toutes les nations qui ont suivi les directives de l’OMS et des entreprises pharmaceutiques. Il y a manifestement un scénario unique sous une direction unique : cela démontre l’existence d’un dessein criminel et la malice de ses créateurs.

Dans certaines de vos autres déclarations, vous avez parlé d’un « golpe bianco » (un « coup d’État silencieux »).

Un « coup d’État silencieux » est un coup d’État qui a lieu sans recours à la force, réalisé par un gouvernement qui exerce le pouvoir de manière anticonstitutionnelle.

Dans ce cas, le coup d’État a été réalisé dans tous les pays occidentaux presque simultanément, dès les premières années de la décennie 1990. Pour l’Italie, ce coup d’État a commencé par la cession de sociétés d’investissement et la privatisation de services qui pesaient normalement sur le trésor, comme les services de santé et de transport, suite aux directives données par la haute finance à Mario Draghi le 2 juin 1992, sur le yacht Britannia. Oui, Mario Draghi, qui était à l’époque directeur général du ministère du Trésor et que le président de la République italienne de l’époque, Francesco Cossiga, a qualifié d’« homme d’affaires lâche ». Dans d’autres nations, ce coup d’État s’est déroulé de manière analogue, avec une série de transferts progressifs de souveraineté vers des entités supranationales comme la Commission européenne, la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Avec l’introduction de l’euro [en 2002], la souveraineté monétaire a été retirée aux nations adhérant au traité de Maastricht et transférée à la Banque centrale européenne, qui est une banque privée. Cette banque décide du taux avec lequel elle finance les budgets nationaux, en utilisant l’argent que ces mêmes nations lui ont déjà donné. Dans la pratique, la Banque centrale européenne exige des intérêts sur l’argent qu’elle ne rend qu’un centime à la fois, et seulement sous certaines conditions : réformes, réduction des dépenses publiques, imposition de lois favorisant l’égalité des sexes, le droit à l’avortement, l’endoctrinement des enfants, etc. L’introduction d’une exigence d’équilibre budgétaire dans la Constitution [italienne] – comme si l’État était une entreprise – a également fait partie du coup d’État silencieux.

Tous les membres de ces organismes, y compris les mêmes dirigeants qui ont été nommés sur recommandation de pouvoirs non élus ou ont réussi à se faire élire grâce à la manipulation de l’information, sont en même temps les serviteurs de groupes de pouvoir de la haute finance ou de grands fonds d’investissement – certains étaient leurs employés, comme Draghi de Goldman Sachs – d’autres sont devenus des employés après la fin de leur mandat. Tout comme les agences de médicaments et les organismes de santé sont composés d’anciens employés de BigPharma, qui reçoivent souvent des contrats de conseil et qui sont payés par les mêmes entreprises pharmaceutiques qu’ils sont censés surveiller.

Dans la pratique, jusqu’à la pandémie, le pouvoir était encore géré, du moins officiellement, par les différentes nations, et les lois étaient adoptées par les parlements. Mais depuis deux ans, les Parlements sont privés d’autorité, et tous ceux que le Forum économique mondial et d’autres lobbies ont réussi à placer au sommet des gouvernements et des institutions internationales ont commencé à légiférer contre la Constitution et les intérêts de la Nation, obéissant aux ordres qui leur sont donnés d’en haut – « des marchés », nous disent-ils – qui, en fait, sont constitués d’un très petit nombre de sociétés multinationales qui engloutissent les entreprises concurrentes, aplatissent les compétences professionnelles avec des dommages à la qualité du produit, et réduisent la protection et les salaires des travailleurs grâce à la complicité des syndicats et de la gauche.

En bref, nous sommes gouvernés par un haut commandement d’usuriers et de spéculateurs, de Bill Gates qui investit dans de grandes exploitations agricoles à la veille de l’urgence alimentaire ou dans des vaccins juste avant l’apparition de la pandémie, à George Soros, qui spécule sur les fluctuations des devises et des obligations d’État et finance avec Hunter Biden un laboratoire biologique en Ukraine.

Penser qu’il n’y a pas de relation entre les instigateurs de ces crimes et ceux qui les exécutent au plus haut niveau des gouvernements nationaux, de l’UE et de l’ONU est un signe de mauvaise foi, car même un enfant pourrait comprendre que nous sommes pris en otage par un groupe de technocrates idéologiquement déviants et moralement corrompus. Les peuples du monde doivent reconquérir leur souveraineté, qui a été usurpée par l’élite mondialiste.

Les instigateurs de ce crime s’affichent fièrement au Forum de Davos, aux réunions de la Commission trilatérale ou du groupe Bilderberg aux côtés des gouvernants, des premiers ministres, des directeurs de journaux et de chaînes de télévision, des PDG de banquiers sociaux et des directeurs de plateformes sociales et de multinationales, des banquiers et des directeurs d’agences de notation, des présidents de fondations et des philanthropes autoproclamés. Tous ces gens partagent le même agenda – qu’ils publient sur leurs sites web – et sont si confiants dans leur propre pouvoir qu’ils affirment en toute impunité – comme Soros et Schwab l’ont fait récemment – qu’il est nécessaire de créer un récit à véhiculer par les médias grand public, afin de rendre leurs décisions acceptables pour le peuple. Ils adoptent la censure et la manipulation de masse comme instrumentum regni, et nous en avons eu la preuve tant avec la farce de la pandémie qu’avec la propagande pro-Zelensky en Ukraine.

Nous devons comprendre que nos gouvernants sont des traîtres à la Nation qui se consacrent à l’élimination des populations, et que toutes leurs actions sont menées dans le but de causer le plus grand nombre de dommages aux citoyens. Il ne s’agit pas d’un problème d’inexpérience ou d’incapacité mais plutôt d’une intentio nocendi – une intention délibérée de nuire. Les citoyens honnêtes trouvent inconcevable que ceux qui les gouvernent puissent le faire avec l’intention perverse de les miner et de les détruire, à tel point qu’ils ont beaucoup de mal à le croire. La cause principale de ce très grave problème se trouve dans la corruption de l’autorité et l’obéissance résignée des gouvernés.

L’Église catholique aussi, à partir de la révolution de Vatican II et surtout au cours des neuf dernières années du « pontificat » bergoglien, a connu la même dissonance cognitive : les fidèles et le clergé se sont résignés à obéir à de simples fonctionnaires cyniques – qui ne sont pas moins corrompus et pervertis que leurs homologues de l’État profond – bien qu’il ait été évident que le but des prétendues « réformes » a toujours été la destruction systématique de l’Église par ses plus hauts dirigeants, qui sont des hérétiques et des traîtres. Et je constate que l’Église profonde a eu recours aux mêmes faux arguments pour faire passer la dissolution doctrinale, morale et liturgique : tout d’abord, la fausse affirmation que ces réformes ont été demandées « à partir de la base » et non imposées par la force d’en haut. Tout comme les réformes prévues par le Forum économique mondial, le groupe Bilderberg et la Trilatérale sont adoptées par leurs infiltrés dans les plus hautes sphères des nations et des organismes internationaux, faisant croire que leurs plans sont ratifiés par le consentement populaire.

Et que conseillez-vous, Monseigneur, pour sortir de cette impasse ?

Le respect de l’autorité est connaturel à l’homme civilisé, mais il est nécessaire de distinguer entre l’obéissance et la servilité. Voyez-vous, toute vertu consiste en un juste milieu entre deux vices opposés, sans être un compromis, mais aussi comme le pic entre deux vallées, pour ainsi dire. La désobéissance pèche par défaut, en ne voulant pas se soumettre à un bon ordre d’une autorité légitime ; la servilité, en revanche, pèche par excès, en se soumettant à des ordres injustes ou donnés par une autorité illégitime. Le bon citoyen doit savoir comment désobéir à l’autorité civile, et le bon catholique comment faire de même avec l’autorité ecclésiastique, en désobéissant chaque fois que l’autorité exige l’obéissance à un ordre inique.

De tels propos ne semblent-ils pas un peu révolutionnaires, Monseigneur ?

Loin de là. Les anarchistes et les courtisans ont tous deux une conception déformée de l’autorité : les premiers la nient tandis que les seconds l’idolâtrent. Le juste milieu est la seule voie moralement viable, car elle répond à l’ordre que le Seigneur a imprimé au monde et qui respecte la hiérarchie céleste. Nous devons obéissance à l’autorité légitime dans la mesure où son pouvoir est exercé aux fins pour lesquelles l’autorité a été établie par Dieu : le bien temporel des citoyens dans le cas de l’État et le bien spirituel des fidèles dans le cas de l’Église. Une autorité qui impose le mal à ses sujets est pour cette raison même illégitime et ses ordres sont nuls. N’oublions pas que le vrai Seigneur d’où vient toute autorité est Dieu, et que l’autorité terrestre – tant civile que spirituelle – est toujours vicaire, c’est-à-dire qu’elle est soumise à l’autorité de Jésus-Christ, Roi et Grand Prêtre. Instaurer l’autorité vicaire des dirigeants à la place de l’autorité royale du Seigneur est un geste fou et – oui – révolutionnaire et rebelle.

Que veut obtenir l’élite ? Elle nous promet la paix, la sécurité, la prospérité, le travail, mais il y a actuellement plus de cinquante conflits armés dans le monde ; nos villes sont invivables, pleines de criminels, plongées dans la décadence et dominées par des minorités de déviants.

C’est le troisième élément indiscutable qu’il ne faut pas négliger : la pandémie a été planifiée comme un instrument pour l’établissement d’un régime totalitaire, conçu par des technocrates non élus et dépourvus de tout sens de la représentation démocratique.

La même chose se produit avec la crise ukrainienne : la majorité des citoyens n’est absolument pas favorable à l’envoi d’armes en Ukraine et à l’imposition de sanctions contre la Fédération de Russie, et pourtant les chefs de gouvernement agissent comme s’ils avaient le soutien total de leurs propres nations, soutenus par des falsifications embarrassantes de la réalité par les médias grand public. Et dans certains pays, comme l’Italie, cela se passe dans une situation de complicité troublante de tous les pouvoirs de l’État, aussi bien pour légitimer la violation des droits fondamentaux par les règlements anti-covins que pour ratifier la participation à un conflit, alors même que le Parlement italien n’a jamais délibéré pour y entrer, et que même le Président de la République, garant de la Constitution, approuve et encourage, sous les applaudissements des technocrates européens. Dans ce cas également, les gouvernants n’obéissent pas à la volonté du peuple et ne poursuivent pas le bien commun, mais suivent les ordres qui leur sont transmis par des entités supranationales ayant leurs propres intérêts, dont nous savons qu’ils sont subversifs.

Lorsqu’ils parlent de « transformation des biens en services », d’« économie du partage » grâce au secteur numérique, ils entendent exproprier les citoyens de leur propriété privée : « Vous ne posséderez rien et vous serez heureux ». Et lorsqu’ils imposent la privatisation de biens ou de services étatiques, ils veulent s’approprier les bénéfices en laissant les coûts sur les épaules de la collectivité. Mais comme tous les pays ne sont pas prêts à faire cette « remise à zéro », ils les forcent à l’accepter en provoquant des crises économiques, des pandémies et des guerres. C’est de la haute trahison et de la subversion.

La nature préméditée de cette subversion est évidente, tout comme la conscience des conséquences désastreuses des décisions sociales, économiques et sanitaires qui ont été prises, tant en ce qui concerne la pandémie que la crise ukrainienne. Bergoglio l’a également admis : un chef d’État lui a révélé, des mois avant l’opération militaire de Poutine en Ukraine, que l’OTAN et l’Union européenne provoquent délibérément la Fédération de Russie, après avoir ignoré pendant des années le nettoyage ethnique mené par Kiev contre la minorité russophone du Donbass et de la Crimée. Le but de cette provocation est de déclencher un conflit qui servirait de couverture pour légitimer l’imposition de sanctions contre la Fédération de Russie et forcer les nations occidentales à entreprendre la « transition verte. » Et dans le même temps, elle prosternerait l’économie des nations au profit de quelques fonds d’investissement internationaux et de la spéculation boursière. En substance, on retrouve les mêmes prémisses que celles qui ont été faites pour justifier les Enclosure Acts en Angleterre[1] et plus tard l’Holodomor en Ukraine[2] afin de transformer les masses paysannes en main-d’œuvre à bas prix pour l’industrialisation des grandes villes. Si la guerre devait être évitée, l’OTAN n’aurait pas dû être élargie en violation des traités, et la protection de la minorité russophone en Ukraine aurait dû être assurée, comme le demande le protocole de Minsk de 2014.

Si cela n’a pas été fait, c’est parce que le but réel qu’ils ont voulu atteindre n’a rien à voir avec le but apparent qu’ils ont publiquement déclaré. Et je note qu’il ne s’agit pas de spéculations abstraites mais de faits concrets qui ont été anticipés et planifiés il y a des décennies par les théoriciens du Great Reset, dans le but de forcer un changement social que personne ne souhaite, en faisant repartir l’économie et la finance du monde occidental à zéro – comme on redémarre un ordinateur.

Le fait que cela provoque la misère, la faillite, l’échec des entreprises, le chômage, l’instabilité sociale et l’élargissement du fossé entre les riches et les pauvres, la baisse du taux de natalité et la réduction des services essentiels est considéré comme un détail négligeable, dans le seul but d’endoctriner les masses avec de faux arguments en faveur de la guerre ou du contrôle de chaque détail de la vie des gens, en criminalisant quiconque s’oppose et en le désignant comme l’ennemi du peuple. Il me semble que ce récit est en train de sombrer sous le poids des mensonges de l’élite et de ses complices.

Pouvez-vous nous donner un exemple, Monseigneur ?

L’exemple le plus évident est de découvrir que Richard Kalergi, l’un des pères fondateurs de l’Union européenne, voulait mener des politiques d’ingénierie sociale visant à modifier les sociétés nationales européennes par l’immigration et le métissage, en poussant les vagues migratoires grâce à l’attrait d’une main-d’œuvre moins chère. Le fait de voir la méchante obstination avec laquelle on continue à accueillir les vagues d’immigrants illégaux, même lorsque l’impact que ce phénomène a sur la sécurité des villes et sur le taux de criminalité général et l’identité des populations nationales est évident, démontre que le plan initial a été réalisé en grande partie, et qu’il faut agir pour empêcher son achèvement.

Et pourtant, ce ne sont pas des choses qui arrivent par hasard : ils nous l’ont dit.

Vous avez tout à fait raison : ce qui me déconcerte, c’est de constater avec quelle impudence les promoteurs de l’Agenda 2030 nous ont dit bien à l’avance quels projets criminels ils entendaient nous imposer contre notre gré ; malgré cette évidence, il y a ceux qui s’étonnent qu’après des années d’infiltration imparable, ils soient en train de réaliser leurs plans sous nos yeux, alors même qu’ils nous accusent d’être des « théoriciens de la conspiration ». Il y a bien une conspiration, mais ceux qui doivent être jugés sont ceux qui l’ont mise en œuvre, pas ceux qui la dénoncent.

Jœ Biden rejette la responsabilité de la crise sur Vladimir Poutine. Êtes-vous d’accord avec ce jugement ?

Les Américains savent bien que le prix de l’essence avait augmenté bien avant la crise russo-ukrainienne, et qu’il a encore augmenté en raison des sanctions – réelles ou supposées – de la communauté internationale contre la Fédération de Russie. Nous savons aujourd’hui que les sanctions – comme il était prévisible – n’ont pas affecté Poutine le moins du monde, mais le motif derrière elles est qu’elles étaient censées frapper les nations occidentales, et en particulier les nations européennes, afin de provoquer une crise économique et énergétique au moyen de laquelle légitimer la transition écologique, les rations, le contrôle de la population et la censure de l’information.

Poutine n’a pas mordu à l’hameçon que lui offraient les provocations de l’État profond, se limitant à intervenir uniquement si nécessaire pour assurer la sécurité et la protection du Donbass russophone. Et il a pris d’assaut l’usine sidérurgique Azovstal, qui cachait l’un des biolabs américains secrets ayant produit des armes bactériologiques et mené des expériences sur le SRAS-CoV-2. D’autre part, la famille Biden avait tout intérêt à ce qu’il y ait une guerre en Ukraine, afin de couvrir les affaires de corruption impliquant Hunter Biden et de détourner l’attention des gens des scandales imminents qui menacent Obama et Hillary Clinton pour le Russiagate et l’État profond pour les fraudes électorales commises contre Trump.

La guerre par procuration des États-Unis contre l’invasion russe est en réalité une guerre de l’État profond contre une nation qui a refusé d’accepter d’être engloutie par les délires des technocrates mondialistes et qui dispose aujourd’hui des preuves des crimes commis par l’État profond. Mais si l’UE peut faire chanter les nations européennes, en liant le versement de fonds et les taux d’intérêt des prêts à la mise en œuvre de « réformes » – puisque ces nations ont une souveraineté monétaire et fiscale limitée – il n’en va pas de même pour la Russie, qui est une nation souveraine et indépendante, ainsi qu’autosuffisante en termes de matières premières, d’énergie et de ressources alimentaires agricoles.

Cette vision bipolaire, qui repropose la confrontation de la guerre froide entre les États-Unis et l’URSS, n’est-elle plus valable ?

La gauche hégémonique a établi une division manichéenne entre le bien et le mal : gauche contre droite, libéralisme contre fascisme, globalisme contre souverainisme, vaccinisme contre No-vax. Les « bons » sont évidemment ceux de gauche : libéraux mais solidaires, mondialistes, inclusifs, œcuméniques, résilients et durables. Les « méchants » sont tout aussi évidemment les patriotes, les chrétiens, les gens de droite, les souverainistes et les hétérosexuels.

Qu’est-ce qui distingue la structure actuelle des pays occidentaux du passé ?

La fusion du pire du libéralisme avec le pire du socialisme collectif. Nous voyons aujourd’hui, après deux ans de farce pandémique, comment le libéralisme mondialiste s’est servi des méthodes communistes et dictatoriales pour s’imposer avec sa Grande Reset, et comment les régimes communistes utilisent les méthodes libérales pour enrichir les hautes sphères du parti sans perdre le contrôle total de la population. Cela démontre que l’équilibre géopolitique évolue vers une vision multipolaire et que le bipolarisme alimenté par l’État profond est en déclin.

Y a-t-il une analogie avec ce qui se passe dans l’Église catholique sous le pontificat de Jorge Mario Bergoglio ?

L’Église profonde est une émanation de l’État profond, dans un certain sens. C’est pourquoi nous ne devons pas nous étonner d’assister à la démolition de la Foi et de la Morale au nom de l’œcuménisme et de la synodalité, en appliquant les erreurs libérales dans le domaine théologique ; et d’autre part à la transformation de la Papauté et de la Curie romaine en un politburo dans lequel l’autorité ecclésiastique est à la fois absolue et libérée de sa fidélité au Magistère, selon les modalités de l’exercice du pouvoir dans une dictature de type communiste. La loi n’est plus fondée sur la Justice mais plutôt sur la commodité et l’utilité de ceux qui l’appliquent : il suffit de voir avec quelle sévérité le clergé et les fidèles qui sont traditionnels sont traités par le Vatican, et d’autre part avec quelle indulgence le Vatican fait l’éloge de militants pro-avortement notoires (je pense à Biden et Pelosi parmi les cas les plus frappants) ainsi que des propagandistes de l’idéologie LGBTQ et de la théorie du genre. Ici aussi, le libéralisme et le communisme ont formé une alliance pour démolir l’institution de l’intérieur, comme cela s’est produit dans la sphère civile. Mais nous savons que contra legem fit, quod in fraudem legis fit – ce qui contourne la loi est fait contre la loi.

Monseigneur, comment pensez-vous que les choses peuvent changer aux États-Unis dans un avenir proche ?

Le retour éventuel de Donald Trump à la Maison Blanche permettrait de véritables négociations de paix, une fois que l’État profond aura été éradiqué de l’administration et des agences gouvernementales. Mais la reconstruction nécessitera certainement la collaboration et les sacrifices de chacun, ainsi qu’une solide vision spirituelle qui inspire la reconstruction du tissu social. Si tout cela est arrivé à travers la fraude électorale démontrée de la dernière élection présidentielle, la victoire de Trump serait encore plus frappante et aurait de fortes répercussions sur les ramifications de l’État profond en Europe et en particulier en Italie.

En tout cas, les élections de mi-mandat pourraient permettre aux Républicains d’avoir une majorité à la Chambre et au Sénat, une fois que les serviteurs de l’État profond – dont en premier lieu les « néo-cons » – auront été évincés.

L’échec de l’effort visant à rendre Trump responsable de la farce de l’assaut du Capitole devrait dissuader ses organisateurs – parmi lesquels on ne peut manquer de compter Nancy Pelosi – d’essayer de reproduire la scène la prochaine fois, ce qui tomberait dans le grotesque, en plus d’être un cas de déjà vu.

Le Great Reset a-t-il donc échoué ? Pouvons-nous chanter un chant de victoire ?

Un chant de victoire ne peut être chanté que lorsque la guerre a été gagnée. Le Great Reset est ontologiquement destiné à l’échec, car il est inspiré par des principes inhumains et diaboliques. Mais sa fin, aussi inévitable soit-elle, peut encore prendre un certain temps, en fonction de notre capacité à nous y opposer et aussi de ce qui est contenu dans les plans de la Providence divine.

Si le Seigneur veut nous accorder une trêve, une période de paix après que nous ayons compris l’horreur de l’enfer sur terre que les ennemis de Dieu et de l’homme désirent, alors nous devons nous engager à reconstruire – non pas « reconstruire en mieux », mais tout le contraire – oui, reconstruire ce qui a été détruit : la famille, le lien du mariage, l’éducation morale des enfants, l’amour de la patrie, le dévouement au travail, la charité fraternelle, surtout envers les plus démunis et les plus nécessiteux. Nous devons réaffirmer le caractère sacré et intouchable de la vie, de la conception à la mort naturelle ; défendre la complémentarité des deux sexes contre la folie de l’idéologie du genre, protéger les enfants de la corruption et garantir l’innocence à laquelle ils ont droit. Nous devons enfin mettre de côté la logique du profit – typique de la mentalité libérale – pour retrouver la fierté d’accomplir notre devoir même lorsque personne ne nous regarde, de produire ce que nous faisons de manière professionnelle et de le vendre à un prix honnête. Et nous devons cesser de nous considérer comme inférieurs simplement parce que quelqu’un a décidé que dans son modèle de société dystopique impie, être honnête, loyal, sincère et craignant Dieu est quelque chose dont il faut avoir honte. Ceux qui devraient avoir honte, au contraire, sont ceux qui appellent au meurtre des enfants et des personnes âgées, à l’extermination planifiée de la population par le biais de méchantes campagnes de vaccination, à la stérilisation massive, à la sodomie, à la pédophilie et à toutes les aberrations les plus déviantes.

Monseigneur, croyez-vous que le monde peut revenir à Dieu ?

Le monde peut et doit revenir à Dieu : c’est une nécessité dictée par l’ordre divin que le Créateur a imprimé à la création. Il doit revenir à Dieu, car ce n’est que là où règne le Christ qu’il peut y avoir une véritable justice et une véritable paix. Et le monde peut le faire, mais non pas dans une vision collectiviste ou communautaire dans laquelle les individus disparaissent dans la masse, mais plutôt dans une vision personnelle et individuelle, dans laquelle chacun de nous reconnaît librement que rien ne peut être meilleur que ce que notre Père céleste a préparé pour nous, puisqu’il nous aime et veut nous faire participer à sa gloire.

Si nous revenons tous à Dieu, nos Nations reconnaîtront également Sa Seigneurie et conformeront leurs lois à Sa Loi. Prions donc pour que ce que chante le psalmiste se réalise : Laudate Dominum omnes gentes ; laudate eum omnes populi (Ps 116,1) – Louez le Seigneur, vous toutes les nations, louez-le vous tous les peuples. Quoniam confirmata est super nos misericordia ejus ; et veritas Domini manet in æternum (Ps 116,2) – Car sa Miséricorde est confirmée sur nous, et la Vérité du Seigneur demeure à jamais.

Carlo Maria Viganò, Archevêque

21 juin 2022
Saint Louis Gonzague


[1] À partir du XVIIe siècle, les Enclosure Acts ont aboli le système d’agriculture de plein champ en Angleterre et ont permis aux capitalistes de s’approprier les terres dans un but de rentabilité en en chassant les agriculteurs dont ils firent des prolétaires. Ce fut la Révolution Industrielle.

[2] La famine artificielle de 1932-1933 par laquelle l’Union soviétique de Staline a tué des millions d’Ukrainiens.