Mes bien chers Frères,
« Je ne suis pas venu abolir la loi et les prophètes, mais les accomplir », proclame Jésus-Christ.
« Les anciens Pères, [de l’Ancien Testament] étaient portés vers le Christ par la même foi et le même amour qui nous portent nous-mêmes vers lui. Ils appartenaient donc bien, comme nous, au corps de l’Église. » Voilà ce qu’affirme saint Thomas d’Aquin.
Commençons par un bref survol de ce que nous avons déjà étudié, cela vous le remémorera et, surtout, vous en montrera la logique.
1 et 2 Sermons d’introduction. La crise actuelle nous rappelle l’importance de connaître l’Église.
3. L’Église est une société, donc une amitié. L’Église, c’est les amis de Dieu.
4. Le premier de tous les amis, c’est le Christ.
5. Premier objet de cette amitié, la foi.
6. Deuxième objet, la charité. Charité fraternelle envers Jésus-Christ.
7. Noël : Jésus fonde son Église.
8. Le Saint-Esprit, âme de l’Église.
Le Saint-Esprit à l’œuvre :
9. Qui appartient à l’âme, qui appartient au corps de l’Église.
10. Qui n’appartient pas à l’Église.
11. L’Église dans l’Ancien Testament.
12. L’Église triomphante et l’Église souffrante. (sermon à venir).
13. L’activité de l’Église : honorer, louer, servir Dieu
Honorer Dieu. Les saints.
14. Louer, Dieu. Le culte, la messe
15. Servir. Établir le règne du Christ.
16. La hiérarchie dans l’Église.
17. 18. Développements
19. L’Église modèle de toute société. La chrétienté.
20.Les erreurs. La démocratie. La « synodalité ». Le papisme et ses origines.
Résumé du sermon
« Je ne suis pas venu abolir la loi et les prophètes, mais les accomplir. »
« Partant de Moïse et de tous les Prophètes, Jésus leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. » (Luc 24, 27)
« Abraham a vu mon jour. »
Même foi en le Christ Sauveur, même charité, même espérance
Foi dans le Christ à venir. Depuis la promesse de Dieu à Adam et Ève lorsqu’il s’adresse au serpent : je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta descendance et son descendant. Tu le mordras au talon (le descendant) et il t’écrasera la tête. C’était la promesse du Sauveur.
Une Vierge concevra et enfantera un fils qui sera nommé Emmanuel. Un petit enfant nous est né, un fils nous a été donné et il portera sur ses épaules la marque de sa principauté. (Isaïe)
La passion de Jésus est décrite avec plus de précision dans l’Ancien Testament que dans l’Évangile, car celui-ci voulait mettre en valeur la divinité du Christ plus que ses souffrances.
Foi donc révélation avec un magistère (les prophètes) un enseignement (la synagogue)
Même charité. Sacrifice d’Abraham. Moise intercédant pour le salut de son peuple. Judith, Ester, Tobie.
Charité, donc loi. Plus pointilleuse que la loi évangélique, car elle s’adresse à des enfants dans la foi.
Charité, d’où même séparation du monde. Abraham : sors de ton pays. Peuple élu, séparé des païens.
Même espérance du salut. Psaume 23 Levez-vous portes éternelles pour que le Roi de gloire entre avec tous ses fidèles.
Sacrements préfigurés. Rites préfiguraient les mystères de l’Évangile.
Caractéristiques de l’Église de l’Ancien Testament
L’Ancien Testament était parfait, mais n’était pas accompli.
L’Ancien Testament est par rapport au Nouveau Testament comme l’éducation de l’enfant par rapport à l’âge viril. L’enfant ne comprend que progressivement, découvre les vérités à travers l’expérience, mais dès le début il vit d’une intimité avec Dieu. De même Israël. Cette intimité est frappante dans tout l’AT. Depuis Dieu parlant à Adam dans la brise du soir, Dieu présent par l’Arche d’Alliance. Dieu parle aux Patriarches, aux prophètes, à son peuple à travers eux.
Les « grands » avaient une connaissance profonde et vive des mystères du Christ : Abraham, Moise, David, les prophètes…
Elle était corps et âme. Visible et corps mystique du Christ.
Elle avait un culte et donc un sacerdoce.
Elle était militante. Elle était un témoignage au milieu des nations et, cela, Dieu en était très jaloux.
L’Église en dehors du peuple juif
Il y avait une Église du Christ en dehors du peuple juif, soit des païens qui avaient connaissance de l’Ancien Testament et reconnaissaient Dieu avec foi, espérance et amour (charité). Soit des païens que Dieu avait illuminés directement, comme il peut le faire aujourd’hui, qui alors, appartenaient à l’âme de l’Église.
Mais, comme aujourd’hui, l’ignorance de la foi était souvent le châtiment des péchés des hommes, Dieu ne se révélant pas aux orgueilleux, aux haineux, aux impudiques, et, surtout, à ceux qui adhéraient volontairement à l’idolâtrie.
Modèles de vie chrétienne
Abraham, Isaac, Jacob, Joseph. Les épouses : Rébecca choisie par Dieu pour Isaac, Rachel.
Job sur son fumier refuse de faire des reproches à Dieu. Tobie père et Tobie fils.
Judith, Esther.
Même David, fidèle, puis pénitent.
Samuel, les trois enfants dans la fournaise et principalement Daniel.
Saint Thomas d’Aquin
3a q. 8 a. 3 ad 3. Les saints Pères ne s’arrêtaient pas aux sacrements de l’ancienne loi comme à des réalités, mais comme à des images et à des ombres de ce qui devait venir. Or, c’est par le même sacrement que l’on se porte et sur l’image en tant que telle, et sur la réalité qu’elle représente, comme le montre Aristote. C’est pourquoi les anciens Pères, en observant les sacrements de l’ancienne loi, étaient portés vers le Christ par la même foi et le même amour qui nous portent nous-mêmes vers lui. Ils appartenaient donc bien, comme nous, au corps de l’Église.