Sermon ~ L’Église à travers l’Apocalypse
212. Le cheval blême, les libéraux, les martyrs

Mes bien chers Frères,

L’Église conciliaire sera la meilleure alliée de l’Antéchrist, sans elle il ne pourrait presque rien faire. Il faut le savoir.

Mais quelle récompense pour ceux qui auront témoigné du Christ !

Telles sont les deux révélations de l’Apocalypse que nous exposerons aujourd’hui.

Prions bien pour la conversion de nos ennemis.

Notre Dame de Fatima, priez pour nous !

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Texte de l’Apocalypse
Résumé du sermon
Saint Augustin
Saint Pie X

Texte sacré de l’Apocalypse

Chapitre 6, suite. Et lorsqu’il eut ouvert le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième animal qui disait : Viens, et vois. Et voici un cheval blême : et celui qui le montait avait nom la mort, et l’enfer le suivait, et il lui fut donné puissance sur les quatre parties de la terre (pour) tuer par le glaive, par la famine, par la mort, et par les bêtes de la terre.

Et lorsqu’il eut ouvert le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été mis à mort à cause du Verbe de Dieu, et du témoignage qu’elles rendaient ; et elles criaient d’une voix puissante, disant : Jusqu’à quand, Seigneur, saint et véridique, ne jugerez-vous point et ne vengerez-vous point notre sang, de ceux qui habitent la terre ? Et il leur fut donné à chacun une robe blanche ; et il leur fut dit de demeurer en paix encore un peu de temps, jusqu’à ce que soit complété (le nombre de) ceux qui servent Dieu avec eux, et de leurs frères qui doivent être mis à mort comme eux. (…)

Résumé du sermon

Le cheval blême

Saint Augustin : « celle qui a enfanté Caïn, Chain, Ismaël, et Ésaü est la même qui fut mère de Dathan, et de leurs semblables dans le même peuple de Dieu ; elle fut aussi la mère de Judas, le pseudo-apôtre, de Simon le magicien et de tous les autres pseudo-chrétiens, obstinément endurcis dans leurs dispositions animales, soit qu’ils se trouvent mêlés dans l’unité, soit qu’ils s’en séparent par une scission ouverte. » (De bapt.  contra Donat., 1, 16-25.)

ce sont les hypocrites, les hommes qui se donnent les dehors extérieurs de la sainteté et qui, grâce au prestige ainsi obtenu, séduisent les ignorants, puis les entraînent à leur perte. Et je vis s’avancer un cheval blême ; et celui qui le montait avait pour nom la Mort ;entendez : le démon. Car il est le père de la plus redoutable des morts, de la vraie, de celle qui consiste à séparer l’âme de Dieu pour toujours. Et lEnfer marchait derrière lui, parce que partout où il passe, il traîne avec lui l’incendie, le désordre et la souffrance. Ce cheval jaune est donc la figure des hypocrites, de ceux qui, menant en apparence une vie sainte et sans tache, engendrent par leur secret orgueil ces innombrables hérésies sournoises, qui renaissent sans cesse sous de nouvelles formes. Ils ont puissance sur les quatre parties de la terre, c’est-à-dire sur les quatre catégories qui se partagent l’huma­nité, sous le rapport de la croyance en Dieu : les chrétiens, les Juifs, les païens et les hérétiques.

Il se trouve, en effet, de ces séducteurs dans toutes les sectes religieuses, mais surtout dans le christianisme. Ils ont le pouvoir de faire périr les âmes par la famine, en leur supprimant la parole de Dieu et les sacrements ; par le glaive, en les traversant de leurs suggestions perfides ; par la mort, en les séparant de la vie de l’Église ; par les bêtes de la terre, en déchaînant secrètement leurs mauvais instincts, qui exercent ensuite de terribles ravages.

Les libéraux

Leur existence

Saint Augustin explique que lorsque les mauvais chrétiens et les pseudo-chrétiens (mali et ficti) seront en nombre suffisant dans l’Église pour former un vaste peuple, alors l’Antéchrist paraîtra. Cité de Dieu, XX, 19.

Saint Augustin : « tant que la Cité de Dieu poursuit son pèlerinage dans le monde, elle compte des hommes qui lui sont unis par la communion des sacrements, alors qu’ils ne partageront pas avec elle l’éternelle destinée des saints. Des uns sont ignorés, les autres sont connus ; il en est qui n’hésitent pas à murmurer contre Dieu, dont ils portent le signe sacré, s’associant à ses ennemis ; tantôt ils remplissent les théâtres avec ceux-ci, tantôt les églises avec nous. … Ces cités [de Dieu et du diable] sont mêlées, enchevêtrées l’une dans l’autre en ce siècle-ci, jusqu’à la discrimination du jugement final. » (De civ. Dei, 1, 35)

La cause de leur libéralisme

L’amour des louanges.

Le libéralisme n’est pas une erreur, mais un vice.

« viendra un temps où ceux qui vous persécuteront croiront rendre un hommage à Dieu. »

Le modernisme, triomphe du cheval blême

Le modernisme donne une apparence de piété à la religion de l’homme.

Ils sont dangereux, à cause de cela.

Saint Pie X : « Les artisans d’erreurs, il n’y a pas à les chercher aujourd’hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent dans le sein même et au cœur de l’Église, ennemis d’autant plus redouta­bles qu’ils le sont moins ouvertement.

grand nombre de catholiques laïques, et de prêtres qui, sous couleur d’amour de l’Église, se posent, au mépris de toute modestie, comme rénovateurs de l’Église ; qui, en phalanges serrées, donnent audacieu­sement l’assaut à tout ce qu’il y a de plus sacré dans l’œuvre de Jésus-Christ, etc.

Ennemis de l’Église, certes ils le sont, et à dire qu’elle n’en a pas de pires on ne s’écarte pas du vrai. Ce n’est pas du dehors, en effet, c’est du dedans qu’ils trament sa ruine ; le danger est aujourd’hui presque aux entrailles mêmes et aux veines de l’Église ;

Avec cela, et chose très propre à donner le change, une vie toute d’activité, une assiduité et une ardeur singulières à tous les genres d’étu­des, des mœurs recommanda­bles d’ordinaire pour leur sévérité. Enfin, et ceci paraît ôter tout espoir de remède, leurs doctrines leur ont tellement perverti l’âme qu’ils en sont devenus contemp­teurs de toute autorité, impatients de tout frein : prenant assiette sur une conscience faussée, ils font tout pour qu’on attribue au pur zèle de la vérité ce qui est œuvre uniquement d’opiniâtreté et d’orgueil.

Il leur importe de rester au sein de l’Église pour y travailler et y modifier peu à peu la conscience commune.

Il est temps de lever le masque à ces hommes-là et de les montrer à l’Église univer­selle tels qu’ils sont.

Cinquième sceau, les consolations

Pour nous encourager à attendre de pied ferme, saint Jean va maintenant laisser entrevoir quelque chose des consolations réservées à ceux qui auront souffert pour Jésus-Christ : Et lorsqu’il eut brisé le cinquième sceau, je vis sous l’autel, c’est-à-dire étroitement unies au sacrifice du Sauveur, les âmes de ceux qui ont été mis à mort pour avoir rendu témoi­gnage au Verbe de Dieu.

Et elles criaient, mais sans aucune impatience, aucune inquiétude : elles ne tendent qu’à voir le royaume de Dieu prendre le plus tôt possible sa forme achevée et parfaite. Elles criaient donc, d’une voix forte : « Jusqu’à quand attendrez-vous Seigneur, vous qui êtes saint dans toutes vos œuvres et véridique dans vos promesses, pour prononcer votre jugement et pour venger notre sang ? Quand châtierez-vous, enfin, nos persécuteurs, qui demeurent en paix sur la terre, parfaitement heureux, comme s’ils n’avaient rien à se reprocher, et jouissent de tous les biens périssables, sans désirer autre chose ? » Gardons-nous de prêter aux Saints des pensées de vengeance : le châtiment qu’ils appellent sur leurs persécuteurs n’est point la réprobation définitive, mais une épreuve temporelle qui porte ces malheureux à faire pénitence et à éviter ainsi la mort éternelle.

Et il leur fut donné à chacun une robe blanche. Cette robe repré­sente la béatitude dont jouissent dès maintenant les âmes des élus, par la contemplation de l’Être de Dieu, en attendant la joie complète qui résultera pour elles de la réunion à leurs corps glorifiés.

Et il leur fut répondu qu’ils eussent patience encore un peu de temps : un peu, parce que le délai qui nous sépare du Jugement est peu de chose, si nous le comparons à l’éternité ; jusqu’à ce que soit com­plété le nombre de ceux qui servent Dieu avec eux (c’est-à-dire, des confesseurs) et de leurs frères, qui doivent être mis à mort comme eux (c’est-à-dire, des martyrs).

Saint Augustin

« Que (la Cité du Christ-Roi) se souvienne que parmi ses ennemis se cachent de ses futurs citoyens. Ainsi, elle évitera de penser qu’elle doit les supporter comme hostiles jusqu’au jour où ils confesseront la foi. De même, tant que la Cité de Dieu poursuit son pèlerinage dans le monde, elle compte des hommes qui lui sont unis par la communion des sacrements, alors qu’ils ne partageront pas avec elle l’éternelle destinée des saints. Des uns sont ignorés, les autres sont connus ; il en est qui n’hésitent pas à murmurer contre Dieu, dont ils portent le signe sacré, s’associant à ses ennemis ; tantôt ils remplissent les théâtres avec ceux-ci, tantôt les églises avec nous. Mais, tels qu’ils sont, il ne faut pas désespérer de leur redressement, d’autant que parmi nos adversaires les plus déclarés se cachent des amis prédestinés qui s’ignorent eux-mêmes. C’est que ces cités sont mêlées, enchevêtrées l’une dans l’autre en ce siècle-ci, jusqu’à la discrimination du jugement final. » (De civ. Dei, 1, 35.)

« celle qui a enfanté Caïn, Chain, Ismaël, et Ésaü est la même qui fut mère de Dathan, et de leurs semblables dans le même peuple de Dieu ; elle fut aussi la mère de Judas, le pseudo-apôtre, de Simon le magicien et de tous les autres pseudo-chrétiens, obstinément endurcis dans leurs dispositions animales, soit qu’ils se trouvent mêlés dans l’unité, soit qu’ils s’en séparent par une scission ouverte. » (De bapt.  contra Donat., 1, 16-25.)

« Un peuple, c’est l’association d’une multitude raisonnable, mue dans la participation commune au bien qu’il aime. Pour savoir ce qu’est un peuple, il n’est que d’examiner ce qu’il aime. » (De civ. Dei, 19, 24.)

Saint Pie X, encyclique Pascendi

Ce qui exige surtout que Nous parlions sans délai, c’est que, les artisans d’erreurs, il n’y a pas à les chercher aujourd’hui parmi les ennemis déclarés.

Ils se cachent et c’est un sujet d’appréhen­sion et d’angoisse très vives, dans le sein même et au cœur de l’Église, ennemis d’autant plus redouta­bles qu’ils le sont moins ouvertement.

Nous parlons, Vénérables Frères, d’un grand nombre de catholiques laïques, et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres, qui, sous couleur d’amour de l’Église, absolument courts de philoso­phie et de théologie sérieuses, impré­gnés au contraire jusqu’aux moelles d’un venin d’erreur puisé chez les adversaires de la foi catholique, se posent, au mépris de toute modestie, comme rénovateurs de l’Église ; qui, en phalanges serrées, donnent audacieu­sement l’assaut à tout ce qu’il y a de plus sacré dans l’œuvre de Jésus-Christ, sans respecter sa propre personne, qu’ils abaissent, par une témérité sacrilège, jusqu’à la simple et pure humanité.

Ces hommes-là peuvent s’étonner que Nous les rangions parmi les enne­mis de l’Église. Nul ne s’en étonnera avec quelque fondement qui, mettant leurs intentions à part, dont le jugement est réservé à Dieu, voudra bien exami­ner leurs doctrines, et, conséquemment à celles-ci, leur manière de parler et d’agir.

Ennemis de l’Église, certes ils le sont, et à dire qu’elle n’en a pas de pires on ne s’écarte pas du vrai. Ce n’est pas du dehors, en effet, on l’a déjà noté, c’est du dedans qu’ils trament sa ruine ; le danger est aujourd’hui presque aux entrailles mêmes et aux veines de l’Église ; leurs coups sont d’autant plus sûrs qu’ils savent mieux où la frapper. Ajoutez que ce n’est point aux rameaux ou aux rejetons qu’ils ont mis la cognée, mais à la racine même, c’est-à-dire à la foi et à ses fibres les plus profondes. Puis, cette racine d’immor­telle vie une fois tranchée, ils se donnent la tâche de faire circuler le virus par tout l’arbre : nulle partie de la foi catholique qui reste à l’abri de leur main, nulle qu’ils ne fassent tout pour corrompre. Et tandis qu’ils poursuivent par mille chemins leur dessein néfaste, rien de si insidieux, de si perfide que leur tactique : amal­ga­­mant en eux le rationaliste et le catholi­que, ils le font avec un tel raffine­ment d’habileté qu’ils abusent facilement les esprits mal avertis. D’ailleurs, consom­més en témérité, il n’est sorte de conséquences qui les fasse reculer, ou plutôt qu’ils ne soutiennent hautement et opiniâtre­ment.

Avec cela, et chose très propre à donner le change, une vie toute d’activité, une assiduité et une ardeur singulières à tous les genres d’étu­des, des mœurs recommanda­bles d’ordinaire pour leur sévérité. Enfin, et ceci parait ôter tout espoir de remède, leurs doctrines leur ont tellement perverti l’âme qu’ils en sont devenus contemp­teurs de toute autorité, impatients de tout frein : prenant assiette sur une conscience faussée, ils font tout pour qu’on attribue au pur zèle de la vérité ce qui est œuvre uniquement d’opiniâtreté et d’orgueil. Certes, Nous avions espéré qu’ils se raviseraient quelque jour : et, pour cela, Nous avions usé avec eux d’abord de douceur, comme avec des fils, puis de sévérité : enfin, et bien à contrecœur, de réprimandes publiques. Vous n’ignorez pas, Vénérables Frères, la stérilité de Nos efforts ; ils courbent un moment la tête, pour la relever aussitôt plus orgueilleuse. Ah ! s’il n’était question que d’eux, Nous pourrions peut-être dissimuler ; mais c’est la religion catholique, sa sécurité qui sont en jeu.

Trêve donc au silence, qui dé­sormais serait un crime ! Il est temps de lever le masque à ces hommes-là et de les montrer à l’Église univer­selle tels qu’ils sont.


[1] Mt 24, 24