Mes bien chers Frères,
Ne croyez pas que le monde moderne se désintéresse de l’existence de Dieu et de ses perfections. Il ne mettrait pas tant d’ardeur à les nier si elles n’avaient une importance fondamentale pour tout homme, pour toute situation, si elles n’engageaient pas profondément tout homme en tout lieu et en tout temps.
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Saint Ignace de Loyola
Résumé du sermon
Le Dieu des modernes
Le devenir – la liberté – l’étranger – l’utilitarisme – le romantisme
Le devenir est déifié : évolutionnisme des espèces, progrès des sciences, etc. c’est oublier que tout progrès ne peut se définir que par rapport à une vérité ou un être stable. C’est lui qui communique de nouvelles perfections parce qu’il les possède sans aucun changement en lui
La liberté : c’est oublier la dernière preuve de l’existence de Dieu. Un intelligence suprême a mis de l’ordre par rapport à une fin, et cette fin, c’est la sagesse par laquelle elle gouverne.
L’étranger : c’est oublier la quatrième preuve par le degré des êtres : tout ce qui est est une participation à une perfection divine.
Dieu, demi étranger parmi les catholiques et même les traditionalistes. Manque d’esprit de foi.
L’utilitarisme : Dieu est une idée utile.
Le romantisme : Dieu une idée vague.
Dieu pour les chrétiens
Le principe et fondement : l’homme a été créé pour honorer, louer et servir Dieu et par ce moyen sauver son âme. Et toutes les choses qui sont sur la terre n’ont été créées que pour lui servir à honorer, louer et servir Dieu. D’où il suit que nous ne devons user des choses que dans la mesure où elles servent notre salut et les mépriser pour le reste, et surtout ne pas en juger de notre point de vue, ni selon nos préférences, ni par rapport à ce monde qui passe.
Les mystères joyeux de la vie du Christ sont une école pour remettre les choses à leur place.
Cela s’achèvera au Calvaire où tout sera ramené à Dieu seul. « Père, entre vos mains je remets mon âme. »
Saint Ignace de Loyola
Principe et Fondement
L’homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu, Notre Seigneur, et, par ce moyen, sauver son âme.
Et les autres choses qui sont sur la terre sont créées à cause de l’homme et pour l’aider dans la poursuite de la fin que Dieu lui a marquée en le créant.
D’où il suit qu’il doit en faire usage autant qu’elles le conduisent vers sa fin, et qu’il doit s’en dégager autant qu’elles l’en détournent. Pour cela, il est nécessaire de nous rendre indifférents à l’égard de tous les objets créés, en tout ce qui est laissé au choix de notre libre arbitre et ne lui est pas défendu ; en sorte que, de notre côté, nous ne voulions pas plus la santé que la maladie, les richesses que la pauvreté, l’honneur que le mépris, une longue vie qu’une vie courte, et ainsi de tout le reste ; désirant et choisissant uniquement ce qui nous conduit plus sûrement à la fin pour laquelle nous sommes créés.
Contemplation pour obtenir l’amour divin
Commençons par reconnaître deux vérités : la première, que l’on doit faire consister l’amour dans les œuvres bien plus que dans les paroles. 231 ‹ La seconde, que l’amour réside dans la communication mutuelle des biens. D’un côté, la personne qui aime donne et communique à celle qui est aimée ce qu’elle a, ou de ce qu’elle a, ou ce qu’elle peut donner et communiquer ; de l’autre, la personne qui est aimée agit de même à l’égard de celle qui l’aime. Si l’une a de la science, elle la communique à celle qui n’en a pas ; j’en dis autant des honneurs et des richesses, et réciproquement.
L’oraison préparatoire ordinaire. Le premier prélude est la composition de lieu. Dans la contemplation présente, je me considérerai en la présence de Dieu, notre Seigneur, sous les yeux des anges et des saints qui intercèdent pour moi. Le second est la demande de la grâce que l’on veut obtenir. Ici, je demanderai la connaissance intime de tant de bienfaits que j’ai reçus de Dieu, afin que dans un vif sentiment de gratitude, je me consacre sans réserve au service et à l’amour de sa divine Majesté.
Dans le premier point, je rappellerai à ma mémoire les bienfaits que j’ai reçus : ceux qui me sont communs avec tous les hommes, la création, la rédemption, et ceux qui me sont particuliers, considérant très affectueusement tout ce que Dieu, notre Seigneur, a fait pour moi, tout ce qu’il m’a donné de ce qu’il a, et combien il désire se donner lui-même à moi, autant qu’il le peut, selon la disposition de sa divine Providence. Puis, faisant un retour sur moi-même, je me demanderai ce que la raison et la justice m’obligent de mon côté à offrir et à donner à sa divine Majesté, c’est-à-dire toutes les choses qui sont à moi et moi-même avec elles ; et, comme une personne qui veut faire agréer un don, je dirai du fond de l’âme :
« Prenez, Seigneur, et recevez toute ma liberté, ma mémoire, mon entendement et toute ma volonté, tout ce que j’ai et tout ce que je possède. Vous me l’avez donné, Seigneur, je vous le rends ; tout est à vous, disposez-en selon votre bon plaisir. Donnez-moi votre amour ; donnez-moi votre grâce : elle me suffit. »
Dans le second point, je considérerai Dieu présent dans toutes les créatures. Il est dans les éléments, leur donnant l’être ; dans les plantes, leur donnant la végétation ; dans les animaux, leur donnant le sentiment ; dans les hommes, leur donnant l’intelligence ; il est en moi-même de ces différentes manières, me donnant tout à la fois l’être, la vie, le sentiment et l’intelligence. Il a fait plus : il a fait de moi son temple ; et, dans cette vue, il m’a créé à la ressemblance et à l’image de sa divine Majesté. Ici encore je ferai un retour sur moi-même, comme il a été dit dans le premier point, ou de toute autre manière qui me paraîtrait plus convenable : ce qui doit s’observer dans les points suivants.
Dans le troisième point, je considérerai Dieu agissant et travaillant pour moi dans tous les objets créés, puisqu’il est effectivement dans les lieux, dans les éléments, dans les plantes, dans les fruits, dans les animaux, etc., comme un agent, leur donnant et leur conservant l’être, la végétation, le sentiment, etc. Puis je ferai, comme dans les points précédents, un retour sur moi-même. Dans le quatrième point, je contemplerai que tous les biens et tous les dons descendent d’en haut : ma puissance limitée dérive de la puissance souveraine et infinie qui est au-dessus de moi ; de même la justice, la bonté, la compassion, la miséricorde, etc. ; comme les rayons émanent du soleil, comme les eaux découlent de leur source, etc. Ensuite, je réfléchirai sur moi-même, comme il a été dit, et je terminerai par un colloque suivi de l’Oraison dominicale.