Le pape François vient d’envoyer un Message aux catholiques chinois et à l’Église universelle, le 26 septembre 2018. Il y déclare :
« J’ai décidé d’accorder la réconciliation aux sept Évêques « officiels » restant, ordonnés sans mandat pontifical et, ayant supprimé toute sanction canonique relative à leurs cas, de les réadmettre dans la pleine communion ecclésiale. En même temps, je leur demande d’exprimer, par des gestes concrets et visibles, l’unité retrouvée avec le Siège apostolique et avec les Églises répandues dans le monde, et de s’y maintenir fidèles malgré les difficultés. En la sixième année de mon Pontificat, que j’ai mis depuis ses premiers pas sous le signe de l’Amour miséricordieux de Dieu, j’invite en conséquence tous les catholiques chinois à se faire artisans de réconciliation, se rappelant avec une passion apostolique toujours renouvelée les paroles de Paul : « Dieu nous a réconciliés avec lui par le Christ et nous a confié le ministère de la réconciliation » (Deuxième Lettre aux Corinthiens, 5, 18). »
« L’accord du Vatican équivaut à vendre la maison de Dieu au diable », avait déjà déclaré Chen Guangcheng, célèbre militant anticommuniste, dans un éditorial publié sur Radio Free Asia le 20 février. (Voir l’article suivant.) « En concluant un accord avec le diable qu’est le Parti communiste chinois, le Vatican ne fera que s’humilier et ternir l’Église de Dieu qu’il représente », a déclaré Chen Guangcheng.
L’accord qui vient d’être conclu par le Vatican avec le Parti Communiste Chinois était déjà en grande partie réalisé, comme nous l’avions fait savoir ici-même. Il est maintenant complet, il ne s’agit plus d’un accord de circonstance, mais d’une véritable et totale union.
Le cardinal Zen, de Hong Kong, qui a mené l’opposition au rapprochement du Vatican avec la Chine, a appelé jeudi à la démission de la secrétaire d’État du pape, le cardinal Pietro Parolin estimant que tout accord avec Pékin équivaut à une trahison de la foi catholique. « Ils donnent le troupeau dans la gueule des loups. C’est une trahison incroyable », a-t-il déclaré.
Il a décrit le cardinal Parolin, le plus haut responsable, après le pape, de la diplomatie vaticane, comme quelqu’un qui méprise les héros de la foi. « Je ne pense pas qu’il a la foi. Il est juste un bon diplomate au sens très séculier et profane. »
Il n’ose cependant pas appeler à la démission du Pape, ni même s’opposer à lui : « Je ne sortirais pas pour combattre le Saint-Père. » Mais il affirme : « Les conséquences seront tragiques et durables, non seulement pour l’Église en Chine, mais pour toute l’Église. »
Le cardinal Zen a dit qu’il croyait que seulement la moitié de l’Église « souterraine » en Chine accepterait un accord et était préoccupé par la réaction du reste. « J’ai peur qu’ils fassent quelque chose d’irrationnel, ils risquent de faire de la rébellion », a-t-il déclaré..
« C’est une reddition complète. C’est une trahison (de notre foi). Je n’ai pas d’autres mots. » conclut-il.
Ci-dessous, le cardinal Zen remet au Pape un rapport contre le rapprochement avec les communistes chinois.