Mes bien chers Frères,
Il n’est pas étonnant que saint Jean Bosco recommande la communion à ses jeunes, mais il faut prêter grande attention à l’esprit dans lequel il les fait communier, au soin qu’il y apporte. La communion n’est pas un moyen automatique d’amour de Dieu, c’est un moyen si divin qu’il suppose un grand respect, une grande attention pour être fructueux. Vous découvrirez dans ce sermon qu’elle est la condition pour pouvoir communier fréquemment.
Si cela manque, ce ne sont pas seulement des communions mauvaises, ce sont des vies dans le péché.
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Textes de saint Jean Bosco
Résumé du sermon
La communion, pilier de la vie chrétienne
Saint Jean Bosco : « Si, parmi ceux qui liront ce petit livre, il en est qui doivent encore faire leur première communion, je voudrais leur recommander vivement de prendre pour modèle le jeune Savio. Et je recommande aussi de toutes mes forces aux pères et aux mères de famille, et à tous ceux qui exercent quelque autorité sur la jeunesse, de donner la plus grande importance à cet acte religieux. Soyez persuadés qu’une première communion bien faite constitue un solide fondement moral pour toute la vie. Et il est rare de trouver quelqu’un qui, ayant bien accompli ce devoir solennel, n’ait pas mené ensuite une vie bonne et vertueuse. Au contraire, il y a des milliers de garçons pervertis qui désolent leurs parents et ceux qui s’occupent d’eux. Cherchez la racine du mal, vous verrez que le début de leur mauvaise conduite coïncide avec une première communion peu ou aucunement préparée. Il vaut mieux la renvoyer à plus tard ou même ne pas la faire du tout que de la mal faire.
La communion crée l’amitié entre Dieu et le chrétien.
Maman Marguerite : « Dieu a vraiment pris possession de ton cœur. » Par la communion, nous nous donnons à Dieu et non Dieu se donne à nous. Ne pas tomber d l’erreur du personnalisme.
Par elle, Dieu se révélera au rythme de l’enfant et le fera entrer dans son intimité. Le récit par Don Bosco de la découverte de la vie intérieure, de ses premières messes, permet de comprendre ce qu’est la communion.
Mgr Lefebvre lors d’un sermon d’ordination sacerdotale : « je suis certain que vous vous rappelez votre première communion. »
L’amitié suppose le respect
La première communion doit être préparée avec grand soin, piété, recueillement, délicatesse d’âme.
« Celui qui reconnait par expérience que la communion quotidienne le fait crohre dans l’amour de Dieu, doit communier tous les jours. » A sa façon, il manifestait encore par là son esprit religieux et chrétien. Aucun progrès n’ est pensable en dehors de Dieu et du Christ. L’Incarnation exige de chercher le Christ dans les sacrements, et surtout dans le sacrement majeur, « le plus grand prodige de la puissance divine», par lequel « Dieu trouva le moyen de donner à nos âmes un aliment proportionné et spirituel, c’est-à-dire sa propre divinité. »
Saint Pie X : il faut communier avec une intention droite.
Conclusion
Résolutions prises par moi, Dominique Savio, en 1849, quand j’ai fait ma première communion à sept ans.
1. Je me confesserai très souvent et je communierai toutes les fois que mon confesseur me le permettra.
2. Je veux sanctifier les jours de fête.
3. Mes amis seront Jésus et Marie.
4. La mort, mais pas de péchés »
Cette résolution est la suite de la précédente : puisque Jésus et Marie sont mes amis, je ne pourrai pas leur déplaire.
À ces résolutions, étonnantes de profondeur et de force pour un enfant de sept ans, Don Bosco lui-même reconnaît une valeur de programme pour toute la vie. De fait, le 8 décembre 1854, Dominique reprendra les deux dernières dans sa consécration à Marie. Et il redira la troisième, la plus intime et décisive, sur son lit de mort. Don Bosco lui-même n’aurait pas inspiré à Dominique des résolutions plus pertinentes.
Remarque : beaucoup de familles catholiques donnent une réelle importance à la première communion, mais la considèrent comme l’acte le plus saint de la vie, même de la vie d’
Textes de saint Jean Bosco
La première communion de saint Dominique Savio
A sept ans. Première rencontre décisive : le Christ dans l’eucharistie[1]
Chap. III. — …Ce jour, il ne l’oubliera jamais. On peut l’appeler le véritable début ou mieux la suite naturelle d’une vie qui peut servir de modèle à tout bon chrétien. Des années après, quand on le faisait parler de sa première communion, on voyait une joie très vive éclairer son visage. « Oh ! celui- là, disait-il souvent, ce fut pour moi le plus beau jour et un grand jour. »
Il écrivit quelques résolutions qu’il conservait jalousement dans un livre de prières et relisait souvent. J’ai pu les avoir en mains et je les transcris ici dans leur simplicité originale. Elles étaient ainsi conçues :
« Résolutions prises par moi, Dominique Savio, en 1849, quand j’ai fait ma première communion à sept ans.
- — Je me confesserai très souvent et je communierai toutes les fois que mon confesseur me le permettra.
- — Je veux sanctifier les jours de fête.
- — Mes amis seront Jésus et Marie.
- — La mort, mais pas de péchés ».
Ces résolutions, qu’il répétait souvent, furent pour ainsi dire la règle de ses actions jusqu’à la fin de sa vie.
Importance de la première communion
Si, parmi ceux qui liront ce petit livre, il en est qui doivent encore faire leur première communion, je voudrais leur recommander vivement de prendre pour modèle le jeune Savio. Et je recommande aussi de toutes mes forces aux pères et aux mères de famille, et à tous ceux qui exercent quelque autorité sur la jeunesse, de donner la plus grande importance à cet acte religieux. Soyez persuadés qu’une première communion bien faite constitue un solide fondement moral pour toute la vie. Et il est rare de trouver quelqu’un qui, ayant bien accompli ce devoir solennel, n’ait pas mené ensuite une vie bonne et vertueuse. Au contraire, il y a des milliers de garçons pervertis qui désolent leurs parents et ceux qui s’occupent d’eux. Cherchez la racine du mal, vous verrez que le début de leur mauvaise conduite coïncide avec une première communion peu ou aucunement préparée. Il vaut mieux la renvoyer à plus tard ou même ne pas la faire du tout que de la mal faire.
François Besucco
Francesco Besucco s’écria, quand il fut sur le point de recevoir le viatique : « Si Jésus est mon ami et mon compagnon, je n’ai plus rien à craindre. N’ai-je pas tout à espérer de sa grande miséricorde ? »
La première communion de saint Jean Bosco
- « Dieu a pris possession de ton cœur. »
J’étais âgé de onze ans quand je fus admis à la première communion. Je savais tout le petit catéchisme, mais, en général, jamais personne n’était admis à faire sa première communion avant douze ans. En raison de notre éloignement de l’église, le curé du village ne me connaissait même pas[4]. En fait de religion je devais donc m’en tenir presque uniquement aux leçons de ma bonne mère. Désireuse cependant de ne pas me laisser grandir sans accomplir cet acte essentiel de notre sainte religion, elle s’appliqua à m’y préparer elle-même du mieux qu’elle pouvait et qu’elle savait. Durant le carême, elle m’envoya chaque jour au catéchisme. Puis je passai mon examen. Je le réussis et l’on fixa la date où tous les enfants devraient faire leurs Pâques.
Au milieu de cette bande (de gamins) il était impossible d’éviter la dissipation. Aussi ma mère voulut-elle m’aider pendant plusieurs jours. Durant le carême, elle m’avait déjà mené trois fois à confesse. « Mon petit Jean, me dit-elle à différentes reprises, Dieu te réserve une bien grande faveur ; fais de ton mieux pour t’y bien préparer, pour te confesser et ne rien cacher à confesse. Avoue bien tout, regrette tout et promets à Dieu de mieux te conduire à l’avenir ». Je promis tout cela. Si, dans la suite, je suis resté fidèle, Dieu le sait. Au logis, elle me faisait prier, lire un bon livre et me donnait tous les conseils qu’une mère avisée sait utilement prodiguer à ses petits enfants.
Le matin (du grand jour), elle ne me laissa parler à personne. Elle m’accompagna à la Sainte Table, fit avec moi la préparation et l’action de grâces que le doyen, l’abbé Sis- mondi, dirigeait avec ferveur, à haute voix et en nous faisant répéter après lui. Ce jour-là elle voulut que je ne m’occupe d’aucun travail matériel mais que je le passe à lire et à prier. Entre autres recommandations ma mère me dit : « Mon chéri, c’est un bien grand jour pour toi. Je suis sûre que Dieu a vraiment pris possession de ton cœur. Promets-lui de faire tout ton possible pour rester bon jusqu’à la fin de tes jours. A l’avenir, va souvent communier ; mais surtout pas de sacrilèges ! Dis toujours tout en confession. Obéis toujours bien, assiste volontiers au catéchisme et aux prédications ; mais, pour l’amour de Dieu, fuis comme la peste ceux qui tiennent de mauvaises conversations. »
J’ai retenu ces conseils de ma pieuse mère et je me suis efforcé de les mettre en pratique. Il me semble qu’à partir de ce jour ma vie s’améliora quelque peu : en particulier je devins plus docile, plus soumis aux autres, ce qui me répugnait fort. Je ne voulais agir que selon mes caprices d’enfant et repoussais qui me donnait ordres ou bons conseils.[5]
(éd. Céria, 31-33)
[1] L’habitude était alors d’admettre les enfants à la première communion à onze ou douze ans. Il faut savoir gré au chapelain de Morialdo, Don Zucca, d’avoir tenu compte de l’instruction précoce et de la faim eucharistique de Dominique pour l’admettre à sept ans, lui ouvrant ainsi le chemin vers la sainteté.
[4] Le jansénisme avait pénétré en Piémont, où presque tous les braves curés s’en tenaient, en fait de sacrements, aux règles les plus strictes.
[5] Ici encore l’intervention maternelle est décisive. Maman Marguerite, convaincue de l’importance de l’eucharistie dans la vie spirituelle d’un enfant, obtient du curé que la date de la première communion de Jean soit anticipée ; elle l’y prépare, l’y accompagne, le maintient dans le recueillement de ce grand jour, lui fait comprendre que sa vie doit en être améliorée… Nul doute que la mère ait contribué à donner au fils ce sens du rôle décisif des sacrements qui sera l’un des traits de la spiritualité salésienne.
Notons le fruit « particulier » de cette première communion : Jean devient plus obéissant et plus humble. Il avait une forte personnalité, un caractère indépendant, des capacités naturelles de chef et d’entraîneur, une tendance à l’orgueil et à la domination d’autrui. Tout cela, purifié par un patient effort d’humilité et d’obéissance, deviendra excellent instrument au service du dessein de Dieu : il reçoit son Dieu comme le Seigneur à qui il donne son cœur pour toujours.