Adresse aux membres du chapitre général de la Fraternité Saint Pie X

Messieurs les abbés,

Avez-vous l’amour des opprobres ?

Vous prêchez les exercices de saint Ignace dont la méditation-clef nous trace le programme des vrais serviteurs de Dieu face au programme des serviteurs de Satan. C’est pauvreté, amour des opprobres, humilité et de là, affirme saint Ignace, découlent toutes les autres vertus.

La pauvreté ne semble pas être une marque distinctive de la Fraternité Saint Pie X…

Et l’amour des opprobres non plus : vous recherchez l’approbation de la Rome apostate ! Vous voulez être reconnus par ceux que vous devriez dénoncer et combattre ! Vous pleurnichez devant eux pour quémander quelques miettes de reconnaissance. Vous ne voulez pas voir qu’ils sont eux-mêmes à la remorque du monde et des Bilderbeg.

Vous soumettez les mariages de vos fidèles au comportement du monde et non à la rigueur de l’évangile, car c’est bien cela : le faux droit de Vatican II favorise les divorces sous couvert de nullités, tandis que les sages exigences du code de saint Pie X forment les adorateurs du vrai Dieu.

Quant à l’humilité, je ne vous dirai qu’une chose : vous êtes des bourgeois et des aumôniers de bourgeois. Les musulmans n’ont-ils pas d’âme que vous ne cherchiez pas à les convertir ? Que vous n’envoyiez pas vos religieuses vivre au milieu d’eux comme le suppliait le Père de Foucauld ?

L’Apocalypse va tomber sur notre pauvre monde et vous ne formez pas les chrétiens pauvres, amoureux des opprobres et humbles qui seuls pourront résister à la puissance de l’argent, à la vanité de la technique,  à l’orgueil de la Révolution.

Vous avez un mot à la bouche, un mot sort de vos plumes : obéissance ! Et vous ne voulez pas voir que vos jeunes vous échappent, happés par le monde.

 

Ah, Messieurs, il n’est plus temps de vous demander de revenir trente ans en arrière, c’est-à-dire à l’enthousiasme des sacres de 1988 par lesquels Mgr Lefebvre méprisant la fausse sagesse du monde, la fausse prudence de Rome, donnait au monde la seule réponse qu’il méritait : des missionnaires de la foi.

Car, depuis, vous avez jeté hors de la Fraternité Saint Pie X Mgr Williamson comme un malpropre, vous avez jeté comme une peste contagieuse des prêtres et des fidèles serviteurs de Dieu ! Vous avez prouvé par là, comme l’a dit l’abbé de Cacqueray, qu’ils n’avaient plus leur place dans la Fraternité Saint Pie X. Effectivement, notre place n’est plus au milieu de vous et, voudriez-vous nous réintégrer dans ce que vous avez fait de la Fraternité Saint Pie X, nous le refuserions.

Nous vous avons tant de fois tendu la main, mais vous nous avez méprisés et calomniés, alors, solennellement, appuyés sur la puissance de l’Évangile, par respect pour la majesté de Dieu, nous vous adjurons de revenir de vos errements, de demander pardon à Dieu de vos lâchetés. Des prêtres jureurs l’ont fait avant vous, pourquoi pas vous ? Vous demanderez à l’humble Vierge Marie de vous obtenir de Dieu, par une humble pénitence, par un humble apostolat auprès des plus pauvres, cachés au milieu des persécutés du monde moderne que vous avez aimé, vous lui demanderez l’honneur de l’humble confession de la foi. Et, le jour où le monde vous haïra, où il vous traitera comme le pire de ses ennemis, vous saurez que vous êtes pardonnés.

Abbé François Pivert
Prêtre de Jésus-Christ