3e article
Le communisme, le modernisme, rapprochements entre la Chine, le Vatican et la Fraternité Saint Pie X
par M. l’abbé Pivert

Le pape Pie XI interdit TOUTE collaboration avec les communistes, même une simple collaboration. Et il en donne la raison, c’est que la perversité du communisme est intrinsèque. Le bien que l’on pourrait trouver dans le communisme n’est qu’une illusion, car celui-ci est une véritable religion, diabolique. J’ai connu une personne, heureusement convertie, qui me déclara avoir été au service de la cause communiste comme une religieuse l’est au service de Dieu, avec pauvreté, chasteté et obéissance totale.

On peut en dire autant du modernisme qui, lui aussi, est une inversion totale de la religion, celle des droits de l’homme. Le récent film de Wim Wenders Le pape François, un homme de parole, nous apprend que le Pape ne croit pas au péché originel, ni au caractère historique des premiers chapitres de la Genèse qui seraient des mythes exprimant que l’homme cherche la liberté et la connaissance. Affirmer que l’acte d’Adam et Ève fut une recherche de la liberté et de la connaissance, c’est légitimer la proclamation du démon « Vous serez comme des dieux ». C’est le messianisme des ennemis héréditaires de Dieu et de son Christ, messianisme dont l’une des formes est précisément le communisme. D’où la facilité avec laquelle le pape prend à son compte toutes les revendications de la gauche et du communisme.

Par conséquent, l’accord de Mgr Fellay avec les modernistes, est dans les mêmes proportions que celui du pape François avec les communistes. Fellay/modernisme = François/communisme.

Et qu’on ne dise pas qu’il n’y eut pas d’accord. Dans les deux cas il y a reconnaissance de la pratique, même si, évidemment, il ne peut y avoir reconnaissance officielle de la doctrine. Le Pape reconnaît les évêques communistes et leur donne la juridiction, il reconnaît les sacrements des prêtres de la Fraternité Saint Pie X et leur donne juridiction.

Mais pourquoi donc le cardinal Zen demande-t-il la démission du secrétaire d’État et se refuse-t-il à demander celle du Pape ? Ne s’agit-il pas de la foi dans les deux cas, la foi qui est un principe premier et supérieur tant aux cardinaux qu’aux papes ? Pourquoi a-t-il peur de la réaction des bons catholiques chinois ? Pourquoi affirme-t-il que leur réaction serait de la rébellion, alors qu’elle ne serait que fidélité ? Pourquoi son courage trouve-t-il brusquement une limite ? C’est par une fausse conception de l’Église. Pour lui comme pour tant d’autres, s’en prendre au pape, c’est s’en prendre à l’Église, alors que le catéchisme définit l’Église par la foi dont le pape n’est que le serviteur. Le résultat, c’est que le cardinal Zen condamne par avance les plus fermes et courageux défenseurs de la foi, alors qu’il a parfaitement vu clair sur la situation.

Ainsi fit Mgr de Galarreta. En septembre 2011 il mettait en garde Mgr Fellay contre un accord qui diviserait la Fraternité Saint Pie X, mais, une fois l’accord passé dans les faits, il demande à tous de se soumettre par respect de l’autorité. Pourtant, l’unité se fait-elle sur la vérité, sur l’idéal, sur la foi, ou bien sur un homme, fût-il le chef, fut-il le pape ?

Les héroïques catholiques de l’Église chinoise fidèle – dite Église souterraine – vont se diviser. Les uns, sans être d’accord, mais pour obéir au pape, vont recevoir les sacrements des évêques toujours communistes. Comme le proclame Chen Guangcheng, ce ne sera pas insulter, mais humilier le nom de Dieu. Les autres, authentiquement fidèles, exalteront le nom de Dieu et seront traités de rebelles.

Notre Seigneur l’a annoncé : « Ils vous excluront des synagogues ; et même l’heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu. » S. Jean 16, 2

« Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, qui changent l’amertume en douceur, et la douceur en amertume ! Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, Et qui se croient intelligents !… » Isaïe, 5, 19 « Qui disent aux voyants : Ne voyez pas ! Et aux prophètes : Ne nous prophétisez pas des vérités, Dites-nous des choses flatteuses, Prophétisez des chimères ! » Isaïe, 30, 10.

« Celui qui absout le coupable et celui qui condamne le juste sont tous deux en abomination à l’Eternel. » Proverbes 17, 15

« Si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres ! » S. Mathieu, 6, 23.