Mgr Viganò : l’encyclique Fratelli tutti est blasphématoire, hérétique, hypocrite, dangereuse

Voici les réponses de Mgr Viganò aux citations de l’encyclique Fratelli tutti qui ont été soumises à son appréciation par Mme Maike Hickson, de LifeSite :

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«Je voudrais souligner que l’indifférentisme religieux, implicitement promu dans le texte Fratelli Tutti, qui définit comme « un bien pour nos sociétés » la présence de toute religion – au lieu de « la liberté et l’exaltation de la Sainte Mère l’Église » – nie en fait les droits souverains de Jésus-Christ, Roi et Seigneur des individus, des sociétés et des nations.

Pie XI, dans son immortelle encyclique Quas Primas, proclame : « Quelle n’est donc pas la surprise que celui que saint Jean appelle le « prince des rois de la terre » apparaisse dans la vision de l’avenir de l’Apôtre comme celui qui « porte sur son vêtement et sur sa cuisse l’inscription ‘Roi des rois et Seigneur des seigneurs’ « . C’est le Christ que le Père « a désigné comme héritier de toutes choses » ; « car il doit régner jusqu’à ce qu’à la fin du monde il ait mis tous ses ennemis sous les pieds de Dieu et du Père ». Et puisque les ennemis de Dieu ne peuvent pas être nos amis, la fraternité des peuples contre Dieu est non seulement ontologiquement impossible, mais théologiquement blasphématoire.

Fratelli tutti n° 277. L’Église estime la manière dont Dieu œuvre dans les autres religions et « ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle a une haute estime pour leur mode de vie et de conduite, leurs préceptes et doctrines qui… reflètent souvent un rayon de cette vérité qui éclaire tous les hommes et toutes les femmes. (Décl. Nostra aetate, 2)

Mgr Viganò : « La référence au document conciliaire Nostra aetate est la confirmation du lien idéologique de la pensée hérétique bergoglienne avec les prémisses précédemment posées par Vatican II. Dans les fausses religions, il n’y a rien de vrai et de saint « ex se » « de soi », puisque tous les éléments de vérité qu’elles peuvent conserver sont de toute façon usurpés et utilisés pour dissimuler l’erreur et la rendre plus nuisible. Aucun respect ne peut être accordé aux fausses religions, dont les préceptes et les doctrines doivent être exclus et rejetés dans leur intégralité. Si donc parmi ces éléments de vérité et de sainteté Bergoglio veut inclure par exemple le concept d’un Dieu unique qui devrait rapprocher les catholiques de ceux qui professent une religion monothéiste, il convient de préciser qu’il existe une différence substantielle et inévitable entre le vrai Dieu Un et Trine et le dieu miséricordieux de l’Islam.»

Fratelli tutti n°277. D’autres boivent d’autres sources. Pour nous, la source de la dignité humaine et de la fraternité est dans l’Évangile de Jésus-Christ.

Mgr Viganò : «La seule source à laquelle il est possible de boire est Notre Seigneur Jésus-Christ, par l’unique Église qu’Il a établie pour le salut des âmes. Ceux qui tentent d’étancher leur soif à partir d’autres sources ne l’étanchent pas et s’empoisonnent presque certainement. Il est également contestable que le concept hétérodoxe de dignité humaine et de fraternité dont parle Fratelli Tutti se retrouve dans l’Évangile, lequel contredit en effet clairement cette vision horizontale, immanentiste et indifférentiste théorisée par Bergoglio. Enfin, la spécification « pour nous » est trompeuse, car elle relativise l’objectivité du message évangélique à une manière personnelle de voir ou d’expérimenter les choses, et par conséquent le prive de son autorité, qui découle de l’origine divine et surnaturelle de la Sainte Écriture.»

Fratelli tutti n°279. […] Dans le chemin vers la fraternité et la paix, il faut ne pas oublier un droit humain fondamental, c’est la liberté religieuse pour les croyants de toutes les religions.

Mgr Viganò : «La liberté de religion pour les croyants de toutes les religions n’est pas un droit humain, mais un abus dépourvu de tout fondement théologique et, même avant cela, elle n’est ni philosophique ni logique. Ce concept de liberté religieuse remplace la liberté de l’unique religion – à savoir la « liberté de la religion catholique d’exercer sa mission » et la « liberté des fidèles d’adhérer à l’Église catholique sans entrave de l’État » – par la licence d’adhérer à n’importe quelle croyance indépendamment de sa crédibilité et de ce qu’elle demande de croire. Une telle liberté est hérétique et inconciliable avec la doctrine immuable de l’Église. L’être humain n’a pas droit à l’erreur : l’absence de contrainte magistralement expliquée par Léon XIII dans l’encyclique Libertas praestantissimum n’élimine pas l’obligation morale de n’adhérer librement qu’au bien, puisque de la liberté de cet acte dépend sa moralité, c’est-à-dire, sa capacité à mériter une récompense ou une punition. L’État peut tolérer l’erreur dans certaines situations, mais il ne peut jamais légitimement placer l’erreur sur le même plan que la vérité, ni considérer toutes les religions comme équivalentes, ni considérer qu’elles ne le concernent pas : l’indifférentisme religieux est condamné par le Magistère, tout comme le relativisme religieux. L’Église a la mission de convertir les âmes à la vraie foi, en les arrachant aux ténèbres de l’erreur et du vice. Théoriser un prétendu droit à l’erreur et sa diffusion est aussi une offense à Dieu et une trahison de l’autorité qui a été remise Pasteurs Sacrés. Ils doivent l’exercer dans le but pour lequel elle a été établie, et non pour répandre l’erreur et discréditer l’Église du Christ. Il est incroyable que le Vicaire du Christ (j’oubliais : Bergoglio a renoncé à ce titre !) puisse reconnaître un quelconque droit aux fausses religions, puisque l’Église est l’Épouse de l’Agneau, et il serait blasphématoire de penser que Notre Seigneur pourrait avoir d’autres épouses. »

Fratelli tutti n°281. […] « Dieu ne voit pas avec ses yeux, Dieu voit avec son cœur. Et l’amour de Dieu est le même pour tout le monde, sans tenir compte de sa religion. Même s’ils sont athées, son amour est le même. Quand le dernier jour arrivera, et qu’il y aura suffisamment de lumière pour voir les choses telles qu’elles sont vraiment, nous allons nous trouver très surpris. (Tiré du film Pape François : Un homme de sa parole, de Wim Wenders (2018))

Mgr Viganò : « L’utilisation d’expressions frappantes manquant de clarté est l’un des moyens utilisés par les novateurs pour insinuer les erreurs sans les formuler clairement. La proposition « Dieu ne regarde pas avec ses yeux, Dieu regarde avec son cœur » peut être au mieux une expression émouvante, mais dénuée de toute valeur doctrinale. Au contraire, cela nous amène à croire qu’en Dieu la connaissance et l’amour sont dissociés, que l’amour de Dieu est aveugle et que, par conséquent, l’orientation de nos propres actions n’a aucune valeur à ses yeux.

La proposition « L’amour de Dieu est le même pour chaque personne, quelle que soit sa religion » est gravement équivoque et trompeuse, plus insidieuse qu’une hérésie flagrante. Cela mène à croire que la réponse libre de l’homme et son adhésion à l’amour de Dieu n’ont aucun rapport avec sa destinée éternelle.

Dans l’ordre naturel, Dieu crée chaque personne par un acte d’amour gratuit : l’amour de Dieu s’étend à toutes ses créatures. Mais toute personne humaine est créée en vue de l’adoption filiale et de la gloire éternelle. Dieu accorde à chaque personne les grâces surnaturelles nécessaires pour que chacun puisse le connaître, l’aimer, le servir, obéir à sa loi inscrite dans le cœur, et ainsi parvenir à embrasser la foi.

Dans l’ordre surnaturel, l’amour de Dieu pour une personne est proportionnel à son état de grâce, c’est-à-dire à la mesure selon laquelle cette âme correspond au don de Dieu par la foi et les œuvres, méritant la récompense éternelle. Dans les plans de la Providence, l’amour pour le pécheur – y compris l’hérétique, le païen et l’athée – peut consister à accorder de plus grandes grâces touchant son cœur et le conduisant à la repentance et à l’adhésion à la vraie foi.

« Quand le dernier jour arrivera et qu’il y aura suffisamment de lumière sur terre pour que nous puissions voir les choses telles qu’elles sont, nous aurons plusieurs surprises » : cette proposition suggère que ce que l’Église enseigne peut en quelque sorte être réfuté le jour du Jugement dernier. En réalité, parmi ceux qui auront « plusieurs surprises », il y aura ceux qui croient pouvoir adultérer la Foi et l’Ordre Moral avec les délires des modernistes et l’adhésion aux idéologies perverses du siècle, et on verra que ce que le l’Église a toujours prêché, et ce que l’anti-église nie obstinément, correspond exactement à ce que Notre Seigneur a enseigné aux Apôtres.»

+ Carlo Maria Viganò, archevêque