1er mystère joyeux
L’annonciation

« Ave, je vous salue. » C’est un séraphin qui s’incline devant une jeune fille de quinze ans ; c’est la Trinité Sainte elle-même qui prononce la Sa­lutation par son ambassadeur : combien alors convient-il que nous mettions dans nos Ave Maria de vénération et de respect !

« Gratia plena, pleine de grâce. » Ces mots ouvrent font connaître son Immaculée Conception, les prodigalités de Dieu pour Marie, sa cor­respondance unique aux impulsions du Saint- Esprit, l’accroissement prodigieux et pro­digieusement rapide de ses trésors : admirons la beauté « intérieure de la Fille du Roi ».

« Dominus tecum, Le Seigneur est avec vous. » Dieu se plaît en l’âme de Marie incomparablement plus que dans la beauté des anges. Qui dira la joie de la Sagesse divine demeurant en Marie qui se prête à lui faire plaisir si constamment, si délicatement !

« Benedicta tu in mulieribus, Vous êtes bénie entre toutes les femmes. » Après Jésus dans sa nature humaine elle est le plus magnifique des chefs-d’œuvre sorti de la bouche de Dieu.

Et si ces trois louanges sont dues à la petite fiancée de Joseph, qui prie seule en sa chambrette, combien plus le sont-elles à la Mère, depuis le grand jour de l’Annonciation ! Comme elle nous paraît pleine de grâce, elle qu’habite l’Auteur de la grâce ; comme le Seigneur est vraiment avec elle et tout à elle ; comme il la bénit entre les femmes, sa Mère bien aimée ; et comme il est doux à nos cœurs aussi de la bénir entre les femmes, elle qui est devenue, en même temps que l’idéal humain, la maman de chacun de nous !

Fruit du mystère : l’humilité

Nous vous demandons, Seigneur Jésus, par l’intercession de votre sainte Mère, une profonde humilité. Notre orgueil est vivace, jaloux et fait tellement corps avec notre nature blessée que nous ne le voyons même plus. Nous ne cherchons même pas à le voir ! Pourtant il est insensé de s’enorgueillir des dons du Seigneur. S’il est bon d’être fier des grâces fondamentales communes à tous les chrétiens, de l’honneur de notre société intime avec Dieu et de la vie divine qui coule en nos membres, il faut au contraire, à l’égard des faveurs personnelles et de nos vertus acquises, éviter toute complaisance, rester pénétré des responsabilités de notre gratitude, demeurer confus d’avoir apporté tant d’obstacles aux libéralités de Dieu, croire et sentir si possible que, « quoi qu’il nous donne, tout est toujours à lui, et nous sommes toujours pauvres. » Et il faut savoir enfin que ces dons faits à nous ne sont pas seulement pour nous, mais pour le profit de l’Église, et que d’en jouir jalousement nous en rendrait indignes.