Exorcisme de Léon XIII contre Satan et ses anges rebelles

Historique
Prière à saint Michel archange
Texte français
Texte latin

 Historique

La vision de Léon XIII

Il existe plusieurs récits de cette vision. Voici celle figurant dans le livre de Dom Amorth Un exorciste raconte (annexe 1) :

Dans un article publié en 1955 dans la revue Ephemerides Liturgicae, le père Domenico Penchenino, écrit :

« Je ne me souviens pas exactement de l’année [c’était le 13 octobre 1884]. Un matin, le grand Pontife Léon XIII célébra la sainte messe puis assista, comme d’habitude, à une autre cérémonie en remerciement. Tout à coup, on le vit redresser la tête et fixer intensément quelque chose au-dessus de l’officiant. Il regardait fixement, sans battre des cils, comme envahi d’un sentiment de terreur et d’émerveillement, et les traits de son visage changèrent de couleur. Quelque chose d’étrange, de grand, se produisait en lui.
Finalement, comme s’il reprenait ses esprits, il se redressa en s’appuyant sur sa main d’un mouvement léger mais énergique. On le vit se diriger vers son bureau privé. Ses proches, anxieux, le suivirent et lui demandèrent à voix basse : “Saint-Père, vous ne vous sentez pas bien ? Avez-vous besoin de quelque chose ?” Il répondit : “Non, de rien.”
Une demi-heure après, il appela le Secrétaire de la Congrégation des rites et, en lui tendant une feuille, lui ordonna de l’imprimer et de l’envoyer à tous les Ordinaires [les évêques] du monde. Que contenait-elle ? La prière que nous récitons à la fin de la messe avec les fidèles et qui contient la supplication de la Sainte Vierge, l’invocation ardente du prince des milices célestes, et l’imploration de Dieu pour qu’Il repousse Satan en enfer. »

Voici un autre récit tiré de la revue L’appel du Ciel, n°25 de septembre 2010, complété avec quelques précisions d’un récit quasiment identique publié par la revue de l’ordre séculier de Saint Augustin de décembre 1941 :

Le 13 octobre 1884, après que le pape Léon XIII eût terminé de célébrer la messe dans la chapelle vaticane, entouré de quelques cardinaux et membres du Vatican, il s’arrêta soudainement au pied de l’autel. Il se tint là environ dix minutes comme en extase, son visage blanc de lumière. Puis, partant immédiatement de la chapelle à son bureau, il composa la prière à saint Michel Archange avec instructions pour qu’elle soit dite partout après chaque messe basse.
Lorsqu’on lui demanda ce qui était arrivé, il expliqua qu’au moment où il s’apprêtait à quitter le pied de l’autel, il entendit soudainement des voix :

« Après la Messe, j’entendis deux voix, une douce et bonne, l’autre gutturale et dure ; il semblait qu’elles venaient d’à côté du tabernacle. Il s’agissait du démon qui s’adressait au Seigneur, comme dans un dialogue. Voici ce que j’ai entendu
– La voix gutturale, la voix de Satan dans son orgueil, criant au Seigneur : “Je peux détruire ton Église.”
– La voix douce du Seigneur : “Tu peux ? Alors, fais le donc.”
– Satan : “Pour cela, j’ai besoin de plus de temps et de pouvoir.”
– Notre Seigneur : “Combien de temps ? Combien de pouvoir ?”
– Satan : “75 à 100 ans et un plus grand pouvoir sur ceux qui se mettent à mon service.”
– Notre Seigneur : “Tu as le temps, tu auras le pouvoir. Fais avec cela ce que tu veux.

Puis, j’ai eu une terrible vision de l’enfer : j’ai vu la terre comme enveloppée de ténèbres et, d’un abîme, j’ai vu sortir une légion de démons qui se répandaient sur le monde pour détruire les œuvres de l’Église et s’attaquer à l’Église elle-même que je vis réduite à l’extrémité. Alors, Saint Michel apparut et refoula les mauvais esprits dans l’abîme. Puis, j’ai vu Saint Michel Archange intervenir non à ce moment, mais bien plus tard, quand les personnes multiplieraient leurs prières ferventes envers l’Archange. »

La description de la vision se trouve également dans le livre de Mgr Henri Delassus La conjuration antichrétienne (tome III, p 879 dans l’édition de Desclée, de Brouwer et Cie de 1910).

À l’issue de cette vision, Léon XIII rédigea deux documents : des prières à réciter après les messes basses et un petit exorcisme. Voici ce que dit Dom Amorth, toujours dans son livre Un exorciste raconte :

Pour confirmer ce que le père Pechenino rapporte, nous disposons du témoignage irréfutable du cardinal Nasalli Rocca [1872-1952] qui, dans sa Lettre Pastorale pour le Carême diffusée à Bologne en 1946, écrit :

« Léon XIII a lui-même rédigé cette prière. La phrase : “Satan et ses légions d’esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes” trouve une explication historique que son secrétaire particulier, Mgr Rinaldo Angeli, nous a été plusieurs fois racontée. Léon XIII a vraiment eu la vision d’esprits infernaux qui se rassemblaient autour de la ville éternelle (Rome) ; et c’est de cette expérience qu’est née la prière qu’il a voulu faire réciter à toute l’Église. Cette prière, il la récitait d’une voix vibrante et puissante : nous l’avons si souvent entendue dans la basilique du Vatican.

Et ce n’est pas tout. Il a également écrit de ses propres mains un exorcisme spécial figurant dans le Rituel romain (édition 1954, tit. XII, c. III, pages 863 et suivantes). Il recommandait aux évêques et aux prêtres de réciter souvent ces exorcismes dans les diocèses et les paroisses. Il le faisait lui-même à longueur de journée. »

L’histoire de ces deux textes est riche d’enseignement.

Les prières après la messe (ou prières léonines)

Les prières que Léon XIII ordonna de réciter après chaque messe basse, sont les suivantes : trois Ave Maria, le Salve regina suivi d’une oraison et enfin la « Prière à saint Michel Archange » que voici :

« Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat. Soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu lui fasse sentir son empire, nous vous le demandons en suppliant. Et vous, Prince de la milice céleste, repoussez en enfer par la force divine, Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes. Ainsi soit-il. »

Le 19 juin 1904, soit moins d’un an après son élection au pontificat, saint Pie X demanda d’ajouter 3 fois l’invocation : Cœur sacré de Jésus, ayez pitié de nous, confirmant ainsi l’instruction de son prédécesseur. Le 20 juin 1913, il décida également que ces prières pouvaient être omises aux messes basses revêtant une certaine solennité, notamment les messes chantées ou avec orgue, les messes avec sermon, les messes de mariage, etc.

Au cours de son allocution du 30 juin 1930, après avoir rappelé la persécution religieuse sévissant en Russie ainsi que les prières pour la Russie qu’il avait sollicitées le 19 mars précédent, Pie XI demanda que les prières prescrites par Léon XIII soient dites pour la Russie, confirmant ainsi à nouveau l’instruction de son prédécesseur :

Et pour que tous puissent sans fatigue et sans peine poursuivre cette sainte croisade, nous décidons que les prières que notre bien-aimé prédécesseur Léon XIII a ordonné aux prêtres et aux fidèles de réciter après la messe, soient dites dans cette intention spécifique, à savoir pour la Russie. Que les évêques et le clergé séculier et régulier prennent soin d’informer les fidèles et ceux qui assistent au Saint Sacrifice, et qu’ils ne manquent pas de leur rappeler ces prières.

Ainsi, non seulement cette prière à saint Michel Archange fut rédigée un 13 octobre, 33 ans jour pour jour avant la dernière apparition de Fatima et le miracle du soleil, mais le pape Pie XI demanda qu’elle soit spécifiquement récitée pour la Russie. Il y a donc un lien très fort entre la vision de Léon XIII et la demande de Notre-Dame figurant dans le secret du 13 juillet 1917.

La récitation de cette prière à saint Michel Archange à la fin des messes basses fut obligatoire jusqu’en 1964. À cette date, elle fut supprimée de la façon suivante. Par le motu proprio Sacram liturgiam du 25 janvier 1964, le pape Paul VI créa une commission chargée de mettre en application la constitution sur la liturgie du concile Vatican II Sacro sanctum concilium du 4 décembre 1963. Cette commission, présidée au début par le cardinal Lercaro, archevêque de Bologne, et dont le secrétaire était Mgr Bugnini, élabora le Novus Ordo Missae promulgué le 6 avril 1969. Mais, dès la première année de son fonctionnement, la commission  émit une première instruction, l’instruction Inter œcumenici, que le pape signa le 26 septembre 1964. Cette instruction supprimait les prières au bas de l’autel avant et après la messe. En effet, dans le n° 48, il est dit : « En attendant que soit entièrement restauré l’Ordo de la messe, on observera déjà ce qui suit : (…) c) Dans les prières du bas de l’autel, au début de la messe, on omet le psaume 42. (…)  j) On omet le dernier Évangile ; les prières de Léon XIII sont supprimées. »

Ainsi, au moment où le communisme était à son apogée, quatre ans après que Kroutchev ait déclaré 1960 an 1 du communisme, l’Église demandait de cesser de prier pour la Russie à la fin de chaque messe. Padre Pio ne fut absolument pas d’accord avec cette décision et continua à réciter ces prières jusqu’à sa mort en 1968.

Le petit exorcisme de Léon XIII

Léon XIII composa également un exorcisme, connu sous le nom de « Petit exorcisme de Léon XIII », qu’il fit envoyer à chaque évêque. Cet exorcisme est précédé d’une supplique à saint Michel Archange. Le texte complet rédigé par Léon XIII figure dans les actes du Saint-Siège années 1890-1891, parmi les textes de la sacrée congrégation pour la Propagation de la Foi. Il figure également dans le Rituel romain, dans sa version de 1903 publiée l’année de la mort de Léon XIII. Or, quelques années plus tard, cette supplique a été tronquée, notamment dans du Rituel romain édité sous Pie XI, Par exemple, la version diffusée en 1922 avec l’imprimatur du Cardinal Dubois est une version tronquée. Voici le passage supprimé :

Maintenant encore, vous-même saint Michel et toute l’armée des Anges bienheureux, combattez le combat du Seigneur, tout comme antan, vous avez lutté contre Lucifer, le choryphée de la superbe, et contre ses anges apostats. « Et voici, ils ne purent vaincre, et leur lieu même ne se trouva plus dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, l’antique serpent, celui qui est appelé le diable ou Satan, le séducteur du monde entier, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. » (Apoc. XII, 8-9)
Or, voici que cet antique ennemi, « 
homicide dès le principe » (Jn. VIII, 44), s’est dressé avec véhémence, « déguisé en ange de lumière » (II Cor. XI, 14), ayant pour escorte la horde des esprits pervers, c’est en tout sens qu’il parcourt la terre, et partout s’y insère : en vue d’y abolir le nom de Dieu et de Son Christ, en vue de dérober, de faire périr et de perdre dans la damnation sans fin, les âmes que devait couronner la gloire éternelle. Le dragon maléfique transfuse, dans les hommes mentalement dépravés et corrompus par le cœur, un flot d’abjection : le virus de sa malice, l’esprit de mensonge, d’impiété et de blasphème, le souffle mortel du vice, de la luxure et de l’iniquité universalisée.
L’Église, épouse de l’Agneau Immaculé, la voici saturée d’amertume et abreuvée de poison, par des ennemis très rusés ; ils ont porté leurs mains impies sur tout ce qu’elle désire de plus sacré. Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l’impiété ; en sorte que le pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé. Ô saint Michel, chef invincible, rendez-vous donc présent au peuple de Dieu qui est aux prises avec l’esprit d’iniquité, donnez-lui la victoire et faites le triompher.

Initialement, Léon XIII souhaitait que le petit exorcisme soit récité par les fidèles et par les clercs. La version diffusée en 1922 avec l’imprimatur du Cardinal Dubois, rappelle cette disposition en bas de la première page :

Cette prière composée pour mettre le démon en fuite, peut préserver de grands maux la famille et la société, en particulier, elle est récitée avec ferveur, même par les simples fidèles. On s’en servira spécialement dans les cas où l’on peut supposer une action du démon se manifestant soit par la méchanceté des hommes, soit par des tentations, des maladies, des tempêtes, des calamités de toutes sortes.

Une centaine d’années après sa rédaction, la récitation de l’exorcisme fut interdite aux fidèles par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi par un décret en date du 24 septembre 1985 :

Il n’est pas permis aux fidèles d’employer la formule d’exorcisme contre Satan et les anges déchus, qui est tirée de la formule publiée par mandat du Souverain Pontife Léon XIII, et encore moins d’employer le texte intégral de cet exorcisme. Les évêques doivent en avertir les fidèles si cela est nécessaire.

Cette interdiction était motivée par des abus qu’il convenait effectivement de faire cesser.

Récitation de l’exorcisme par les laïcs

Pour éviter tout abus, même si l’on s’en tient à ce que demandait Léon XIII, les laïcs ne peuvent réciter l’exorcisme que contre les démons en général, pour la protection de l’Église et du monde, jamais sur une personne possédée, ni contre une infestation, car cela est réservé à des prêtres spécialement autorisés par l’Église.

Il n’appartient pas aux laïcs, ni même aux prêtres sans mandat spécial, de déclarer qu’une personne ou un lieu est possédé ou infesté par le démon.

Mgr Lefebvre rappelait que le meilleur exorcisme était le saint sacrifice de la messe.

En outre la simple lecture de l’exorcisme montre bien que celui qui le récite commande avec autorité au démon, ce qui n’est possible qu’aux représentants officiels de Dieu et de l’Église – les évêques – et aux prêtres délégués par eux, à moins que ce soit une récitation purement privée.

Il est au contraire recommandé aux fidèles de réciter la prière à saint Michel archange, qui est faite pour eux :

Prière à saint Michel archange

« Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat. Soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu lui fasse sentir son empire, nous vous le demandons en suppliant. Et vous, Prince de la milice céleste, repoussez en enfer par la force divine, Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes. Ainsi soit-il. »

Texte français

Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. Ainsi soit-il.

Psaume LXVII

Que Dieu Se lève, et que Ses ennemis soient dispersés ; et que fuient devant Sa face ceux qui le haïssent.
Comme se dissipe la fumée, dissipez-les ; comme la cire se fond au feu, que les pécheurs disparaissent devant Dieu.

Psaume XXIV

Seigneur, jugez ceux qui me veulent du mal, triomphez de ceux qui m’assaillent.
Qu’ils soient confondus et rougissent de honte ceux qui en veulent à ma vie,
Qu’ils reculent et soient confondus ceux qui méditent ma perte.
Qu’ils soient comme la poussière au souffle du vent, et que l’Ange du Seigneur les chasse devant lui,

Que leur voie soit ténébreuse et glissante, et que l’Ange du Seigneur les poursuive.
Car, sans cause, ils ont caché leur filet pour ma ruine, c’est sans fondement qu’ils ont porté blâmecontre moi.
Que la ruine tombe sur lui à l’improviste, que le filet qu’il a caché le saisisse ; qu’il y tombe et périsse.
Et mon âme exultera dans le Seigneur, elle goûtera l’allégresse dans Son salut.
Gloire soit au Père, au Fils et au Saint Esprit,
Comme il était au commencement, maintenantet toujours et dans tous les siècles des siècles.Ainsi soit-il.

Supplique à Saint Michel Archange

Très glorieux prince de la milice céleste, saint Michel Archange, défendez-nous dans la lutte et le combat que nous devons affronter contre les principes et les puissances qui ourdissent dans ce monde de ténèbres, contre tous les esprits pervers « qui errent dans l’atmosphère ». Venez en aide aux hommes que Dieu avait créés vierges de toute errance, « forgés à l’image de sa propre nature », et rachetés « à si grand prix » de la tyrannie exercée par le démon.

Maintenant encore, vous-même saint Michel et toute l’armée des Anges bienheureux, combattez le combat du Seigneur, tout comme antan, vous avez lutté contre Lucifer, le choryphée de la superbe, et contre ses anges apostats. « Et voici, ils ne purent vaincre, et leur lieu même ne se trouva plus dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, l’antique serpent, celui qui est appelé le diable ou Satan,le séducteur du monde entier, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui ».

Or, voici que cet antique ennemi, « homicide dès le principe », s’est dressé avec véhémence, « déguisé en ange de lumière », ayant pour escorte la horde des esprits pervers, c’est en tout sens qu’il parcourt la terre, et partout s’y insère : en vue d’y abolir le nom de Dieu et de Son Christ, en vue de dérober, de faire périr et de perdre dans la damnation sans fin, les âmes que devait couronner la gloire éternelle. Le dragon maléfique transfuse, dans les hommes mentalement dépravés et corrompus par le cœur, un flot d’abjection : le virus de sa malice, l’esprit de mensonge, d’impiété et de blasphème, le souffle mortel du vice, de la luxure et de l’iniquité universalisée.

L’Église, épouse de l’Agneau Immaculé, la voici saturée d’amertume et abreuvée de poison, par des ennemis très rusés ; ils ont porté leurs mains impies sur tout ce qu’elle désire de plus sacré. Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l’impiété ; en sorte que le pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé. O saint Michel, chef invincible, rendez-vous donc présent au peuple de Dieu qui est aux prises avec l’esprit d’iniquité, donnez-lui la victoire et faites le triompher.

La Sainte Église vous vénère comme étant son Gardien et son Protecteur ; elle vous rend gloire comme étant son Défenseur contre toutes les puissances nuisibles, sur terre et dans les enfers ; à vous le Seigneur a confié de conduire les âmes des rachetés dans le lieu de la suprême félicité. Priez le Dieu de la Paix qu’Il écrase Satan sous nos pieds, afin qu’il ne puisse plus, ni retenir les hommes captifs, ni nuire à l’Église. Offrez nos prières en présence du Très-Haut, afin que « surviennent en nous au plus vite les miséricordes du Seigneur », et que vous saisissiez le dragon, l’antique serpent qui est le diable ou Satan, et que, lié dans l’abîme, il ne séduise plus les nations ».

Ainsi nous fiant à votre protection et à votre patronage, de par l’autorité sacrée de notre mère la Sainte Église, c’est en toute confiance que nous entreprenons de refouler, au nom de Jésus-Christ, notre Dieu et Seigneur, les infestations de l’astuce diabolique.

V. Voici la Croix du Seigneur, fuyez, puissances ennemies.
R. Il a vaincu le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David.

V. Que votre miséricorde, Seigneur, soit sur nous.
R. Selon la mesure même où nous espérons en Vous.

V. Seigneur, exaucez ma prière.
R. Et que mon cri monte jusqu’à Vous. (Les laïcs omettent le verset et le répons suivants)

V. Le Seigneur soit avec vous.
R. Et avec votre esprit.

Oraison

Dieu et Père de Notre Seigneur Jésus Christ, nous invoquons votre Saint Nom ; et, suppliants, nous réclamons très instamment votre clémence, par l’intercession de la Vierge immaculée, Mère de Dieu, de saint Michel Archange, de saint Joseph, époux de Marie, des saints Apôtres Pierre et Paul et de tous les Saints, daignez nous octroyer secours contre Satan et tous les autres esprits impurs, qui parcourent le monde en vue de nuire au genre humain et de perdre les âmes.

Ainsi-soit-il.

Exorcisme

Nous t’exorcisons, qui que tu sois, esprit immonde, puissance satanique, horde de l’infernal ennemi, légion démoniaque, toute assemblée et secte diabolique ; au nom et par la « Vertu » de Jésus-Christ + Notre Seigneur, sois extirpé et chassé par l’Église de Dieu, des âmes créées à l’image de Dieu et rachetées par le précieux Sang du Divin Agneau +. Désormais, n’aies plus l’audace, perfide serpent, de tromper le genre humain, de persécuter l’Église de Dieu, de secouer et de « cribler comme le froment » les élus de Dieu +.

Il te le commande, le Dieu Très Haut + à qui, en ton grand orgueil, tu prétends encore être semblable, Lui qui veut que « tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la Vérité ».
Il te le commande, Dieu le Père +.
Il te le commande, Dieu le Fils +.
Il te le commande, Dieu le Saint Esprit +.
Il te le commande, le Christ en majesté, Verbe éternel de Dieu fait chair +, qui, pour le salut de notre race, perdue par ta jalousie, « s’est humilié lui-même et s’est fait obéissant jusqu’à la mort », qui a édifié son Église, sur le « Roc », et promis que « les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle », puisq’Il demeurera avec Elle jusqu’à la consommation des siècles ».
Il te le commande, le signe sacré de la Croix †, et la vertu inhérente à tous les mystères de la foi chrétienne +.

Elle te le commande, la très auguste Mère de Dieu, la Vierge Marie + qui, dès le premier instant de son Immaculée Conception, a, par son humilité, écrasé ta tête trop orgueilleuse.
Elle te le commande la Foi des saints Apôtres Pierre et Paul et des autres Apôtres +.
Il te le commande le sang des martyrs et la pieuse intercession de tous les Saints et les Saintes +. Ainsi donc, maudit dragon et toute légion diabolique, nous t’adjurons par le Dieu + vivant, par le Dieu + vrai, par le Dieu + Saint, par ce Dieu qui a tant aimé le monde au point de lui donner Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle.

Cesse de tromper les humaines créatures et de leur verser le poison de la damnation éternelle. Cesse de nuire à l’Église et d’entraver sa liberté. Arrière Satan, inventeur et maître de toute tromperie, ennemi du salut des hommes. Cède ta place au Christ en qui tu n’as rien trouvé de tes œuvres. Cède la place à l’Église, une, sainte, catholique et apostolique, que le Christ a acquise au prix de Son Sang. Incline toi sous la main puissante de Dieu, tremble et fuis à l’invocation que nous faisons du saint et redoutable Nom de ce Jésus qui fait trembler les enfers, à qui sont soumises les vertus des Cieux et les Puissances et les Dominations, que les Chérubins et les Séraphins louent dans un concert sans fin, disant : Saint, Saint, Saint est le Seigneur, Dieu des armées.

V. Seigneur, exaucez ma prière.
R. Et que mon cri s’élève jusqu’à vous. (Les laïcs omettent le verset et le répons suivants)
V. Le Seigneur soit avec vous.
R. Et avec votre esprit.

Oraison

Dieu du ciel, Dieu de la terre, Dieu des Anges, Dieu des Archanges, Dieu des Patriarches, Dieu des Prophètes, Dieu des Apôtres, Dieu des Martyrs, Dieu des Confesseurs, Dieu des Vierges, Dieu qui avez le pouvoir de donner la vie après la mort, le repos après le travail, parce qu’il n’y a pas d’autre Dieu que Vous, et qu’il ne peut y en avoir si ce n’est Vous, le Créateur de toutes choses visibles et invisibles, Vous dont le règne n’aura point de fin : nous supplions humblement Votre Glorieuse Majesté d’user de Sa Puissance pour nous délivrer de toute tyrannie des esprits infernaux, de leurs pièges, tromperies, méchancetés, et de nous conserver indemnes de tout mal.

Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

V. Des embûches du démon.
R. Délivrez-nous, Seigneur.

V. Que Votre Église Vous serve dans la liberté, l’ordre et la paix ;
R. Nous Vous en prions, écoutez-nous, Seigneur.

V. Que les ennemis de Votre Sainte Église soient humiliés et convertis ;
R. Nous Vous en supplions, Seigneur, exaucez-nous.

Seigneur, ne Vous souvenez pas de nos fautes, ni de celles de nos parents, et ne tirez point vengeance de nos péchés ; ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal. Ainsi soit-il.

Asperger d’eau bénite les personnes présentes et les quatre coins de la salle.

Texte latin

Exorcismus jussu Leonis XIII, Pont. Max. editus

In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen.

Psalmus LXVII

Exsurgat Deus et dissipentur inimici ejus : et fugiant qui oderunt eum a facie ejus.
Sicut deficit fumus, deficiant ; sicut fluitcera a facie ignis, sic pereant peccatores afacie Dei.

Psalmus XXXIV

Judica Domine nocentes me expugna impugnantes me.
Confundantur et revereantur quærentes animam meam.
Avertantur retrorsum et confundantur cogitantes mihi mala.
Fiant tamquam pulvis ante faciem venti : et Angelus Domini coarctans eos.

Fiat via illorum tenebræ, et lubricum : et Angelus Domini persequens eos.
Quoniam gratis absconderunt mihi interitum laquei sui : supervacue exprobraverunt animam meam.
Veniat illi laqueus quem ignorat ; et captio quam abscondit, apprehendat eum : et in laqueum cadat in ipsum.
Anima autem mea exsultabit in Domino : et delectabitur super salutari suo.
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto,
Sicut erat in principio, et nunc et semper, et in sæcula sæculorum. Amen.

Ad s. Michaleum archangelum precatio

Princeps gloriosissime cœlestis militiæ, sancte Michael Archangele, defende nos in prœlio et colluctatione, quæ nobis est adversus principes et potestates, adversus mundi rectores tenebrarum harum, contra spiritualia nequitiæ, in cœlestibus (Ephes. VI,12). Veni in auxilium hominum ; quos Deus creavit inexterminabiles, et ad imaginem similitudinis suæ fecit, et a tyrannide diaboli emit pretio magno (Sap. II, 23 – I Cor. VI, 20).

Prœliare hodie cum beatorum angelorum exercitu prœlia Domini, sicut pugnasti olim contra ducem superbiæ luciferum et angelos ejus apostaticos ; et non valuerunt, neque locus inventus est eorum amplius in cœlo. Sed projectus est draco ille magnus, serpens antiquus, qui vocatur diabolus et satanas, quiseducit universum orbem ; et projectus est in terram, et angeli ejus cum illo missi sunt (Apoc. XII, 8-9).

En antiquus inimicus et homicida vehementer erectus est. Transfiguratus in angelum lucis, cum tota malignorum spirituum caterva, late circuit et invadit terram, ut in ea deleat nomen Dei et Christi ejus, animasque ad æterna gloriæ coronam destinatas furetur, mactet ac perdat in sempiternum interitum. Virus nequitiæ suæ, tamquam flumen immundissimum, dracomaleficus transfundit in homines depravatosmente et corruptos corde ; spiritum mendacii, impietatis et blasphemiæ ; halitumque mortiferum luxuriæ, vitiorum omnium et iniquitatum.

Ecclesiam, Agni immaculati sponsam, vaferrimi hostes repleverunt amaritudinibus, inebriarunt absinthio ; ad omnia desiderabilia ejus, impias miserunt manus. Ubi sedes beatissimi Petri et Cathedra veritatis ad lucem gentium constituta est, ibi thronum posuerunt abominationis impietatis suæ ; ut percusso pastore, et gregem disperdere valeant. Adesto, itaque, Dux invictissime, populo Dei contra irrumpentes spiritales nequitias, et fac victoriam.

Te custodem et patronum sancta veneratur Ecclesia ; te gloriatur defensorem adversus terrestrium et infernorum nefarias potestates ; tibi tradidit Dominus animas redemptorum in superna felicitate locandas. Deprecare Deum pacis, ut conterat satanam sub pedibus nostris, ne ultra valeat captivos tenere homines, et Ecclesiæ nocere. Offer nostras preces in conspectu Altissimi, ut cito anticipent nos misericordiæ Domini (Ps. LXXVIII, 8), et apprehendas draconem serpentem antiquum, qui est diabolus et satanas, ac ligatus mittas in abyssum, ut nonseducat amplius gentes (Apoc. XX, 3).

Hinc tuo confisi præsidio ac tutela, sacra Sanctæ Matris Ecclesiæ auctoritate, ad infestationes diabolicæ fraudis repellendas in nomine Jesus-Christi Dei et Domini nostri fidentes et securi aggredimur.

V. Ecce Crucem Domini, fugite partes adversæ.
R. Vicit leo de tribu Juda, radix David.

V. Fiat misericordia tua, Domine, super nos.
R. Quemadmodum speravimus in te.

V. Domine, exaudi orationem meam.
R. Et clamor meus ad te veniat.

V. Dominus vobiscum.
R. Et cum spiritu tuo.

Oremus.
Deus et Pater Domini nostri Jesu Christi, invocamus nomen sanctum tuum, etclementiam tuam supplices exposcimus : ut per intercessionem immaculatæ semper Virginis Dei Genitricis Mariæ, beati Michaelis Archangeli, beati Joseph ejusdem beatæ Virginis Sponsi, beatorum Apostolorum Petri et Pauli et omnium sanctorum, adversus satanam, omnesque alios alios irnmundos spiritus,qui ad nocendum humano generi animasque perdendas pervagantur in mundo, nobis auxilium præstare digneris. Per eumdem Christum Dominum nostrum.
R. Amen.

Exorcismus

Exorcizamus te, omnis immunde spiritus, omnis satanica potestas, omnis incursio infernalis adversarii, omnis legio, omnis congregatio et secta diabolica, in nomine et virtute Domini nostri Jesu + Christi, eradicare et effugare a Dei Ecclesia, ab animabus ad imaginem Dei conditis ac pretioso divini Agnis sanguine redemptis +. Non ultra audeas, serpens callidissirne, decipere humanum genus, Dei Ecclesiam persequi, ac Dei electos excutere et cribrare sicut triticum +.

lmperat tibi Deus altissimus +, cui in magna tua superbia te similem haberi adhuc præsumis ; qui omnes homines vult salvos fieri, et ad agnitionem veritatis venire (I Tim. II, 4).
lmperat tibi Deus Pater + ;
imperat tibi Deus Filius + ;
imperat tibi Deus Spiritus Sanctus +.
lmperat tibi majestas Christi, æternum Dei Verbum caro factum +, qui pro salute generis nostri tua invidia perditi, humiliavit semetipsum factus obediens usque ad mortem (Phil. II, 8) ; qui Ecclesiam suam edificavit supra firmam petram, et portas inferi adversus eam numquam esse prævalituras edixit, cum ea ipse permansurus omnibus diebus usque ad consummationem sæculi (Math. XXVIII, 20.).
Imperat tibi sacramentum Crucis +, omniumque christianæ fidei Mysteriorum virtus +.
Imperat tibi excelsa Dei Genitrix Virgo Maria + quæ superbissimum caput tuum a primo instanti Immaculatæ suæ Conceptionisin sua humilitate contrivit.
Imperat tibi fides sanctorum Apostolorum Petri et Pauli, et ceterorum Apostolorum +.
lmperat tibi Martyrum sanguis, ac pia Sanctorum et Sanctarum omnium intercessio +.


Ergo, drago maledicte et omnis legio diabolica, adjuramus te per Deum + vivum, per Deum + verum, per Deum + sanctum, per Deum qui sic dilexit mundum, ut Filium suum unigenitum daret, ut omnis qui credit in eumnon pereat, sed habeat vitam æternam (Jo.III, 15) : cessa decipere humanas creaturas, eisque æternæ perditionis venenum propinare : desine Ecclesiæ nocere et ejus libertati laqueos injicere. Vade satana, inventor et magister omnis falIaciæ, hostis humanæ salutis. Da locum Christo, in quo nihil invenisti de operibus tuis ; da locum Ecclesiæ uni, sanctæ, catholicæ, etapostolicæ, quam Christus ipse acquisivit sanguine suo. Humiliare sub potenti manu Dei ; contremisce et effuge, invocato a nobis sancto et terribili nomine Jesu, quem inferi tremunt, cui Virtutes cœlorum et Potestateset Dominationes subjectæ sunt ; quem Cherubim et Seraphim indefessis vocibus laudant dicentes : Sanctus, Sanctus, Sanctus Dominus Deus Sabaoth.

V. Domine, exaudi orationem meam.
R. Et clamor meus ad te veniat.

V. Dominus vobiscum.
R. Et cum spiritu tuo.

Oratio

Oremus.
Deus cœli, Deus terræ, Deus Angelorum, Deus Archangelorum, Deus Patriarcharum, Deus Prophe-tarum, Deus Apostolorum, Deus Martyrum, Deus Confessorum, Deus Virginum, Deus qui potestatem habes donarevitam post mortem, requiem post laborem ; quia non est Deus præter te, nec esse posset esse nisi tu creator omnium visibilium et invisibilium, cujus regni non erit finis : humiliter majestati gloriæ tuæ supplicamus, ut ab omni infernalium spirituum potestate, laqueo, deceptione et nequitia nos potenter liberare, et incolumes custodire digneris.

Per Christum Dominum nostrum. Amen.

V. Ab insidiis diaboli,
R. Libera nos Domine.

V. Ut Ecclesiam tuam secura tibi faciaslibertate servire ;
R. Te rogamus, audi nos.

V. Ut inimicos sanctæ Ecclesiæ humiliare digneris ;
R. Te rogamus, audi nos.

Et aspergatur locus aqua benedicta.

LEO XIII, PP