L’avent
2e semaine

Dom Guéranger ~ L’année liturgique
2e semaine de l’avent

Le lundi de la deuxième semaine de l’avent

Le Roi qui doit venir, le Seigneur, venez, adorons-le.

Du prophète Isaïe. Chap. 13

Prophétie contre Babylone révélée à Isaïe fils d’Amos. Levez l’étendard sur la montagne couverte de nuages ; haussez la voix, étendez la main, et que les princes entrent par les portes de Babylone. J’ai donné mes ordres à ceux qui me sont dévoués ; j’ai appelé mes guerriers dans ma colère, ceux que ma gloire fait bondir de joie. Voix de la multitude sur les montagnes, voix éclatante des rois et des nations rassem­blées. Le Seigneur des armées a commandé à sa milice belli­queuse ; il l’a fait venir depuis les confins de la terre jusqu’aux extrémités du ciel. C’est le Seigneur ; il a avec lui les vases de sa fureur pour exterminer toute cette terre. Hurlez ; car le jour du Seigneur est proche : le Seigneur va tout dévaster. C’est pourquoi tout bras sera abattu, tout cœur d’homme séchera et sera brisé. Ils se tordront dans l’angoisse et gémiront comme la femme en travail. Ils se regarderont l’un l’autre dans la stupeur ; leur visage sera desséché comme par le feu. Voici que le jour du Seigneur viendra, jour cruel, plein d’indignation, de colère et de fureur, pour réduire la terre en solitude et broyer les pécheurs qui l’habitent. Les étoiles du ciel les plus éclatantes ne répandront plus leur lumière ; le soleil s’obscurcira dès son lever, et la lune ne brillera plus de sa clarté. Et je visiterai les crimes du monde et l’iniquité des impies ; je mettrai un terme à l’orgueil des infidèles, et j’humilierai l’arrogance des puissants.

L’Église nous remet encore aujourd’hui sous les yeux l’effrayant spectacle du dernier Avènement de Jésus-Christ. Cette Babylone pécheresse dont parle Isaïe, c’est le monde vieilli dans ses crimes ; ce jour cruel, plein d’indignation et de colère, c’est celui où le Messie reviendra et fera briller son étendard sur la nuée. Les paroles qu’emploie le prophète pour peindre la consternation des habitants de Babylone sont si expressives, qu’elles glacent d’effroi ceux qui les méditent sérieusement. Ô vous donc qui, en cette seconde Semaine de préparation à la naissance du Sauveur, hési­teriez encore sur ce que vous avez à faire pour le jour où il va venir, réfléchissez sur l’enchaînement des deux Avènements. Si vous ouvrez au Sauveur dans le premier, vous pourrez être sans inquiétude sur le second ; si au contraire vous dédaignez le premier, le second fondra sur vous comme sur une proie ; et les cris de votre désespoir ne vous sauveront pas. Le Juge viendra à l’improviste, au milieu de la nuit, au moment précis où vous vous flatterez qu’il est loin encore.

Et ne dites pas que la fin des temps n’est pas venue pour le monde, que le genre humain n’a pas accompli ses destinées. Il s’agit ici, non du genre humain, mais de vous. Sans doute, le jour du Seigneur apparaîtra effroyable, quand ce monde sera brisé comme un vase fragile, et que les débris de la création seront la proie d’un affreux incendie ; mais, avant ce jour de terreur uni­verselle, viendra pour vous en particulier celui de l’Avènement du Juge inexorable. Vous aurez à vous trouver en face de lui sans défense, et l’arrêt qu’il rendra alors demeurera à jamais : Avène­ment terrible, quoique ses résultats demeurent secrets jusqu’au dernier et solennel Avènement. Comprenez donc que l’effroi du dernier jour ne sera si grand, que parce que, en ce jour-là même, on entendra confirmer avec solennité ce qui aura été jugé déjà irrévocablement, quoique sans éclat ; comme aussi la voix amie qui conviera les amis de Dieu au festin éternel ne fera que répéter, devant l’Assemblée des anges et des hommes, ce qui déjà aura été résolu dans l’heureuse entrevue du Seigneur et de ses bien-aimés, au moment de leur sortie de ce monde. Donc, ne comptez plus sur des siècles, ô chrétiens ! cette nuit on redemandera votre âme[1]. Le Seigneur vient : hâtez-vous d’aller au-devant de lui dans la confusion de votre visage, dans la contrition de votre cœur, dans la conversion de vos œuvres.

Chant du jugement dernier
(C’est le Répons Libera, interpolé dans les 15e et 16e siècles)

R/. Délivrez-moi, Seigneur, de la mort éternelle, en ce jour redoutable ; * Quand les cieux et la terre seront ébranlés ; * Lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu. V/.Les anges et les Archanges seront épouvantés : et les impies, où seront-ils ? * Quand les cieux et la terre seront ébranlés. V/. Que dirai-je ? que ferai-je, moi malheureux, qui n’ai rien de bon à présenter devant un si grand juge ? * Lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu. V/. À peine le juste sera-t-il sauvé, et moi, infortuné, où serai-je ? * Quand les cieux et la terre seront ébranlés. V/. Lumière sans nuage, sauvez-moi des ténèbres ; empêchez que je ne tombe dans les flammes obs­cures de l’enfer ; * Lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu. V/. Toutes les nations de la terre pleureront sur elles-mêmes ; * Quand les cieux et la terre seront ébranlés. V/. Alors, une voix des cieux : Ô vous, morts qui êtes étendus dans les sépulcres, levez-vous, et venez au jugement du Sau­veur ; * Lorsque vous viendrez, Seigneur, juger le siècle par le feu. V/. Ô mon âme, loue le Seigneur ! Je louerai le Seigneur durant ma vie, et je mériterai de voir Dieu dans ma chair ; * Lorsque vous viendrez, Seigneur, juger le siècle par le feu. V/. Quand le Dieu, fils de la Vierge, viendra juger le monde, il dira aux justes placés à sa droite : Approchez, mes fils bien-aimés ; c’est à vous que j’ai résolu de donner mon Royaume. Ô heureuse parole ! heureuse promesse ! Heureux bienfai­teur ! heureux bienfait ! * Quand les cieux et la terre seront ébranlés. V/. Ensuite, il dira à ceux qui seront à la gauche : Sectateurs du péché, je ne vous connais pas. La gloire du siècle vous a séduits : descendez au fond des enfers, avec le diable et ses ministres. Ô douleur ! ô tristesse ! ô deuil ! ô soupirs ! * Lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu. V/. Déjà le Roi se prépare pour le jugement ; le jour affreux va éclater ; dans cette extrémité, quel sera notre refuge ? Nous n’en avons point d’autre que la Vierge Mère, l’espoir univer­sel : qu’elle daigne pour nous supplier son fils ! Ô Roi Jésus ! exaucez nos prières, et nous serons sauvés ; * Quand les cieux et la terre seront ébranlés. V/. Créateur de toutes choses, ô Dieu ! qui m’avez formé du limon de la terre, et m’avez racheté de votre propre sang, par un admirable amour ; vous qui devez, au jour du Jugement, faire sortir du sépulcre mon corps qui est à la veille de tomber en pourriture, exaucez-moi, exaucez-moi, et daignez ordonner que mon âme soit placée au sein du patriarche Abraham ; * Lorsque vous viendrez juger le siècle par le feu.

Prière de la liturgie ambrosienne
(Dans la troisième semaine de l’avent)

Christ tout-puissant, Fils de Dieu, venez, dans votre miséri­corde, sauver votre peuple, au jour de votre Nativité, et dai­gnez, avec votre bénignité accoutumée, nous délivrer de toute inquiétude et de toute crainte temporelle. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles.

 

Le mardi de la deuxième semaine de l’avent

Le Roi qui doit venir, le Seigneur, venez, adorons-le.

Du prophète Isaïe. Chap. 14

Le temps où il doit venir est proche, et les jours n’en sont pas éloignés. Car le Seigneur aura pitié de Jacob, et il choisira des hommes dans Israël, et il les fera demeurer paisiblement dans leur terre. L’étranger se joindra à eux et s’unira à la mai­son de Jacob. Et les peuples les prendront et les introduiront dans leur pays ; et la maison d’Israël aura ces peuples pour serviteurs et pour servantes dans la terre d’Israël. Ceux qui les avaient assujettis seront leurs captifs, et ils s’assujettiront ceux qui les avaient dominés. En ce jour-là, quand le Sei­gneur aura mis fin à tes travaux, à l’oppression et à la dure servitude que tu souffrais auparavant, tu entonneras ce Can­tique contre le roi de Babylone. et tu diras : « Comment a disparu le tyran ? Comment a cessé le tribut qu’il nous impo­sait ? Le Seigneur a brisé le bâton des impies, la verge des dominateurs, qui, dans son indignation, frappait les peuples d’une plaie incurable, s’assujettissait les nations dans sa fureur, les persécutait avec cruauté. Comment es-tu tombé du ciel, ô Lucifer ! toi qui te levais le matin avec tant d’éclat ? Tu as été renversé sur la terre, toi qui couvrais de plaies les na­tions ; qui disais dans ton cœur : Je monterai au ciel, j’élève­rai mon trône au-dessus des astres de Dieu, je m’asseye­rai sur la montagne de l’alliance, aux côtés de l’aquilon ; je monterai au-dessus des nuées, je serai sembla­ble au Très-Haut. Et te voilà précipité dans l’enfer, jusqu’au plus profond de ses abîmes. »

Ta ruine est en effet consommée, ô Lucifer ! Tu refusas de t’abaisser devant Dieu et tu fus précipité. Ton orgueil ensuite cherchant à s’étourdir sur l’humiliation d’une chute si profonde, tu causas la ruine du genre humain, en haine de Dieu et de son œuvre. Tu réussis à inspirer au fils de la poussière ce même orgueil qui avait été cause de ta dégradation. Par toi, le péché en­tra dans ce monde, et par le péché la mort ; le genre humain sem­blait une proie dévouée à ta rage éternelle. Forcé de renoncer à tes espérances d’une royauté céleste, tu pensais du moins régner sur l’Enfer et dévorer la création à mesure qu’elle sortirait des mains de Dieu. Mais tu es vaincu aujourd’hui. Ton règne était dans l’orgueil ; à lui seul tu aurais dû ta cour et tes sujets ; or, voici que le souverain Seigneur de toutes choses vient saper ton empire par les fondements, en enseignant lui-même l’humilité à sa créature ; et il vient l’enseigner, non par des lois promulguées avec l’appa­reil éclatant du Sinaï, mais en la pratiquant lui-même sans bruit, cette divine humilité qui seule peut relever ceux qui sont tombés par la superbe. Tremble, Lucifer ! ton sceptre va se briser entre tes mains.

Dans ta fierté, tu dédaignes cette humble et douce Vierge de Nazareth, qui garde silencieuse le mystère de ta ruine et de notre salut. Tu dédaignes par avance l’Enfant qu’elle porte dans son sein et qu’elle mettra bientôt au jour. Sache que Dieu ne le dédai­gne pas ; car il est Dieu aussi, cet Enfant qui n’a pas vu le jour encore ; et un seul des actes d’adoration et de dévouement qu’il pratique à l’égard de son Père, au sein de Marie, apporte plus de gloire à la Divinité, que tout ton orgueil, croissant à jamais dans l’éternité, ne lui en pourrait ravir. Instruits désormais par les leçons d’un Dieu sur la puissance du grand remède de l’humilité, les hommes sauront y avoir recours. Au lieu de s’élever comme toi, dans un fol et criminel orgueil, ils s’abaisseront avec joie et amour ; et plus ils seront humbles, plus Dieu prendra plaisir à les élever ; plus ils se confesseront pauvres, plus il aimera à les rassa­sier. C’est la Vierge divine qui nous le dit dans son beau Cantique. Gloire à elle, si douce mère à ses enfants, et si terrible à toi, Luci­fer ! qui te débats en vain sous son pied victorieux.

Prose pour le temps de l’avent
(11e siècle, anciens missels romains-français)

Prêt à recevoir celui qui règne dans les siècles éternels,

Peuple chrétien, chante-le dévotement, rends hommage à ton Créateur.

C’est lui que bénissent avec jubilation les milices célestes, enivrées de sa vue

C’est lui qu’attendent toutes les choses terrestres, pour com­paraître devant lui,

Sévère en ses jugements,

Clément en sa puissance.

O Christ ! sauvez-nous par votre clémence, vous qui souffrîtes pour nous une cruelle passion.

Soulevez-nous jusqu’aux brillantes étoiles des cieux, vous qui effacez les souillures des siècles ;

Rosée du ciel, Sauveur véritable, chassez nos périls ;

Faites que tout soit pur, et donnez-nous la paix ;

Afin que, sauvés ici-bas par votre miséricorde, nous puis­sions, après cette vie, monter joyeux aux célestes royaumes :

Vous qui régnez dans les siècles infinis. Amen.

Prière du sacramentaire gallican
(En la messe de la vigile de Noël)

Dieu miséricordieux et clément, par la volonté et la munifi­cence duquel Jésus-Christ notre Seigneur s’est humilié, pour élever le genre humain tout entier, et est descendu au plus bas pour exalter ce qui était misérable, en sorte que Dieu est né homme au moyen d’une Vierge, afin que la ressemblance céleste que l’homme avait perdue fût rétablie en lui ; faites que votre peuple s’attache à vous, et qu’après que vous l’avez racheté par votre bienfait, il vous soit toujours agréable par sa dévote servitude.

 

Le mercredi de la deuxième semaine de l’avent

Le Roi qui doit venir, le Seigneur, venez, adorons-le.

Du prophète Isaïe. Chap. 16

Envoyez, Seigneur, l’Agneau qui doit régner sur la terre ; qu’il s’élance de la pierre du désert jusqu’à la montagne de la fille de Sion : et comme l’oiseau qui s’enfuit, comme les petits qui s’envolent de leur nid, ainsi seront les filles de Moab au pas­sage d’Arnon. Prends conseil, forme une assemblée, prépare en plein midi une ombre aussi noire que la nuit même ; cache les fuyards et ne trahis point les vagabonds ; ô Moab ! sois leur asile, devant la face du tyran. Mais la pous­sière se dis­sipe, le misérable n’est plus ; celui qui foulait la terre a dis­paru. Un trône sera préparé dans la miséricorde, et l’Agneau Dominateur s’asseyera dessus dans la vérité, sous la tente de David ; il jugera et cherchera l’équité, et il rendra prompte­ment ce qui est juste.

Seigneur, envoyez-nous l’Agneau ; « c’est l’Agneau qu’il nous faut, et non le Lion, s’écrie Pierre de Celles dans son 3e Sermon de l’Avent, l’Agneau qui ne s’irrite point, et dont la mansuétude ne se trouble jamais ; l’Agneau qui nous donnera sa laine blanche comme la neige pour réchauffer ce qui en nous est froid, pour couvrir ce qui en nous est nu ; l’Agneau qui nous donnera sa chair à manger, de peur que nous ne périssions de faiblesse dans le chemin. Envoyez-le plein de sagesse, car dans sa divine prudence il vaincra l’esprit superbe ; envoyez-le plein de force, car il est dit que le Seigneur est fort et puissant dans le combat ; envoyez-le plein de douceur, car il descendra comme la rosée sur la toison ; envoyez-le comme une victime, car il doit être vendu et immolé pour notre rachat ; envoyez-le, non pour exterminer les pécheurs, car il doit venir les appeler, et non les justes ; envoyez-le enfin digne de recevoir la puissance et la divinité, digne de délier les sept sceaux du livre scellé, savoir l’ineffable mystère de l’Incarnation. » Vous êtes donc Roi, divin Agneau ! Vous êtes, dès le sein de votre Mère, le souverain Dominateur. Ce sein virginal est un trône de miséricorde sur lequel vous siégez dans l’humilité, prêt à nous rendre justice et à confondre notre cruel ennemi. Ô Roi chéri ! si nos yeux ne vous aperçoivent pas encore, notre cœur vous a senti. Il sait que c’est pour lui que vous revêtez une si étonnante royauté. Laissez-le s’approcher de vous, et vous rendre foi et hommage, pendant que le nuage vous voile encore. Bientôt les bras de Marie seront un second trône pour votre Majesté, et toute la terre verra le Salut qui lui est envoyé.

Hymne tirée de l’anthologie des grecs
(au 20 décembre)

Grotte, prépare-toi : voici venir la Brebis qui porte le Christ en son sein ; Crèche, reçois celui qui d’une parole ineffable nous délivre, nous enfants de la terre ; Bergers, qui veillez la nuit, publiez le prodige ; Mages, accourez de la Perse, appor­tez au Roi l’or, l’encens et la myrrhe ; car le Seigneur est apparu, né d’une Vierge-mère qui s’abaisse comme une hum­ble servante, toute mère qu’elle est, l’adore et dit, le tenant en ses bras : Comment as-tu été produit, comment as-tu été en­gendré dans mes entrailles, mon Sauveur et mon Dieu ?

Écoute, ô ciel ! terre, prête l’oreille ; car voici le Fils et le Verbe du Dieu Père, qui s’avance pour naître d’une Vierge qui n’a pas connu l’homme, et qui enfante sans douleur par la vertu du Saint-Esprit. Bethléhem, prépare-toi ; Éden, ouvre tes portes : Celui qui Est devient celui qui n’était pas ; celui qui du limon forma toute créature reçoit lui-même une forme, apportant au monde une grande miséricorde.

Nature immense, Christ Roi, comment pourra vous recevoir une chétive étable ? comment la crèche vous pourra-t-elle contenir, ô Jésus ! fils d’une mère intacte, qui vous êtes fait étranger dans votre propre domaine, pour sauver ceux qui vous donneraient l’hospitalité !

Auguste Princesse, nouveau ciel, de votre sein, ainsi que d’un nuage, hâtez-vous de faire sortir le Christ, Soleil de gloire : que dans la grotte il apparaisse avec notre chair, et répande jusqu’aux extrémités du monde le vif éclat de ses splendeurs par une immense miséricorde.

Vous savez nos douleurs et nos misères, ô Christ débonnaire ! et vous ne nous dédaignez pas ; mais vous vous anéantissez avant même de sortir de votre mère, fixant votre demeure au sein virginal de celle qui, dans la grotte, vous enfantera sans douleur, revêtu de notre chair.

Monts et collines, vallées et plaines, peuples et tribus, nations de la terre et tout ce qui respire, poussez des cris de victoire : voici venir la plénitude de joie divine, la Rédemption de tous approche, le Verbe de Dieu qui ne connaît point de temps, soumis au temps par sa miséricorde.

Elle approche, la vigne céleste sur laquelle a mûri la grappe incorruptible ; elle vient enfanter le vin d’allégresse qui, comme une vive source, étanchera notre soif, à nous qui lui chanterons : Vous êtes béni, ô notre Dieu !

Le vase de divins parfums qui renferme le parfum d’excellence, s’avance pour répandre en la grotte de Bethlé­hem celui qui remplit de sa mystique odeur ceux qui lui chantent : Vous êtes béni, ô le Dieu de nos pères !

Marie, vous êtes semblable à l’instrument que vit autrefois Isaïe entre les mains de l’ange : comme lui vous portez en vous le divin charbon, le Christ qui consume toute matière de péché et illumine les âmes des fidèles.

Les chants des prophètes ont cessé : car Celui qu’ils ont annoncé devoir venir en la plénitude des temps, va paraître ; il est présent, ayant pris un corps dans la chaste Vierge : allons le recevoir avec des cœurs purs.

Prière du missel mozarabe
(Au second dimanche de l’avent)

Seigneur, la terre est dans la joie, et tressaille de plaisir ; car le Verbe fait chair habite dans le sein de la Vierge sacrée. À son avènement, la terre entière est affranchie de la captivité, après avoir été si longtemps captive dans une noire prison, par suite de la transgression d’Adam. Que maintenant la mer s’ébranle et tous les êtres qu’elle renferme ; que les monta­gnes bondissent ; que les arbres des forêts soient dans la jubilation ; car Dieu, se faisant homme, daigne venir du ciel en ce monde, en passant par le sein de la bienheureuse Vierge Marie. Nous vous supplions donc, ô Dieu tout-puissant ! d’affranchir des liens du péché la fragilité de notre chair et de recevoir avec miséricorde votre famille ici présente qui vient à vous.

 

Le jeudi de la deuxième semaine de l’avent

Le Roi qui doit venir, le Seigneur, venez, adorons-le.

Du prophète Isaïe. Chap. 19

Prophétie contre l’Égypte. Voici que le Seigneur montera sur un nuage léger, et il entrera dans l’Égypte, et devant sa face les idoles de l’Égypte seront ébranlées, et le cœur de l’Égypte se desséchera au milieu d’elle ; et je ferai que les Égyptiens s’élèveront contre les Égyptiens, et le frère combattra contre le frère, l’ami contre l’ami, la cité contre la cité, le royaume contre le royaume.

Cette Égypte que le Seigneur vient visiter, dont il va renverser les idoles et bouleverser l’empire, est la Cité de Satan qui doit crouler et faire place à la Cité de Dieu. Admirons l’entrée pacifi­que du triomphateur ; c’est sur un nuage, et sur un nuage léger, qu’il monte en guise de char. Que de mystères en peu de mots ! « Il y a trois nuages, dit Pierre de Blois dans son 2e Sermon de l’Avent : l’obscurité des Prophéties, la profondeur des divins Conseils, la merveilleuse fécondité de la Vierge. » En effet, il est de l’essence de toute Prophétie d’être enveloppée d’une certaine obscurité, afin que la liberté des hommes demeure intacte ; mais le Seigneur arrive sous le nuage, et le jour de l’accomplissement révèle toutes choses. Ainsi en fut-il du premier Avènement ; ainsi en sera-t-il du second. Les desseins de Dieu ne se rendant visibles pour l’ordinaire que dans les causes secondes, il arrive presque tou­jours, et il arriva en particulier dans le grand événement de l’Incarnation, que l’extrême simplicité des moyens employés par la Sagesse divine trompa la prévoyance des hommes. Ils auraient cru volontiers que, pour rétablir le monde tombé, il serait besoin d’un déploiement de puissance égal au moins à celui de la pre­mière création ; et on leur dit simplement : Vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche. Ô toute-puissance de Dieu, que vous reluisez admirablement à travers ce nuage ! que vous êtes forte dans cette apparente faiblesse ! Mais le troisième nuage est la Vierge Marie ; nuage léger ; « car, dit saint Jérôme, ni la concupiscence, ni le fardeau du mariage terrestre, ne l’appesantissent » ; nuage fécond en rosée rafraîchis­sante, puisqu’il contient le Juste qui doit pleuvoir sur nous pour éteindre nos ardeurs sensuelles et fertiliser le champ de notre vie. Qu’il est doux l’éclat de la majesté de notre divin Roi, quand nous le contemplons à travers le nuage de Marie ! Ô Vierge incompara­ble ! toute l’Église vous reconnaît dans ce nuage mystérieux que, des sommets du Carmel, le prophète Élie aperçut s’élevant de la mer, petit d’abord comme le pas d’un homme, mais bientôt montant à l’horizon, et envoyant sur la terre une pluie si abon­dante, qu’elle suffit à désaltérer tout Israël. Donnez-nous bientôt cette rosée divine qui est en vous ; nos péchés ont rendu le ciel d’airain sur notre tête : vous seule êtes juste et pure, ô Marie ! Priez le Seigneur, dont vous êtes le Trône miséricordieux, de venir bientôt terrasser nos ennemis et nous apporter la paix.

Hymne de l’avent
(Bréviaire mozarabe, au 1er dimanche de l’avent)

Le tout-puissant Roi de toutes choses venant sauver le monde, a pris un corps formé à notre ressemblance.

Celui qui règne avec le Très-Haut entre au sein d’une Vierge, pour naître dans la chair et briser les liens de la mort.

Les nations étaient dans les ténèbres ; elles verront l’éclat de la lumière, quand le Sauveur sera venu racheter ceux qu’il a créés.

Celui que les prophètes ont chanté dans leurs oracles sur l’avenir, le voici qui vient entouré de gloire : c’est pour guérir nos plaies.

Réjouissons-nous maintenant dans le Seigneur, réjouissons-nous ensemble dans le Fils de Dieu, nous préparant à le rece­voir, dans la gloire de son Avènement. Amen.

Prière du bréviaire ambrosien
(Au 6e dimanche de l’avent, préface)

C’est une chose digne et juste, équitable et salutaire de vous rendre grâces, Seigneur Dieu tout-puissant, et de joindre à l’invocation de votre force la mémoire solennelle de la bien­heureuse Vierge Marie ; c’est elle dont les entrailles ont pro­duit ce Fruit qui a daigné nous rassasier du Pain des anges. Ève avait dévoré un fruit dans sa désobéissance ; Marie nous a rendu un Fruit de salut. Bien différente est l’œuvre du serpent de celle de la Vierge. L’un a versé les poisons qui nous ont mis en péril ; de l’autre sont sortis les mystères du Sauveur. D’un côté a paru l’iniquité du tenta­teur ; de l’autre, la Majesté du Rédempteur est venue au secours. Rédemp­teur, il est né, et il a connu la mort ; Créa­teur, il est ressus­cité ; et par lui l’humaine nature a vu cesser son esclavage et a recouvré sa liberté, retrouvant dans le Christ, son créateur, ce qu’elle avait perdu en Adam, son premier père.

 

Le vendredi de la deuxième semaine de l’avent

Le Roi qui doit venir, le Seigneur, venez, adorons-le.

Du prophète Isaïe. Chap. 24

Voici que le Seigneur rendra déserte la terre : il la dépouil­lera, il en désolera la face, et il en dispersera les habitants. Et alors le prêtre sera comme le peuple ; le seigneur comme l’esclave ; la maîtresse comme la servante ; celui qui vend comme celui qui achète ; celui qui prête comme celui qui em­prunte ; celui qui redemande ce qu’il a prêté comme le débi­teur. La terre sera bouleversée et livrée au pillage ; car c’est le Seigneur qui a parlé. La terre a pleuré, elle s’est fondue, elle est tombée en défaillance. L’univers s’est dissous ; la gran­deur des peuples est tombée en décadence. Et la terre a été infectée par ses habitants : car ils ont transgressé les lois, changé le droit, rompu l’alliance éternelle. À cause de cela, la malédiction dévorera la terre ; ceux qui l’habitent s’abandonneront au péché ; ceux qui la cultivent seront insensés ; et il n’y demeurera qu’un petit nombre d’hommes. Le vin a pleuré, la vigne a langui ; ils ont gémi, tous ceux qui avaient la joie dans le cœur. L’allégresse des tambours a cessé, le bruit des réjouissances s’est reposé, la douceur de la harpe s’est tue. Ils ne boivent plus de vin en chantant : amer sera le breuvage à ceux qui le boivent : la cité du faste a été brisée : toutes ses maisons sont fermées : et personne n’y entre plus. Il y aura un cri dans les rues, parce qu’il n’y a plus de vin : tout divertissement est abandonné ; la joie est bannie de la terre. La solitude est dans la ville, et la calamité en a brisé les portes. Et voilà ce qui restera au milieu de la terre, au milieu des peuples : il y aura comme quelques olives qui demeurent sur l’olivier, après qu’on l’a secoué, et encore, comme quelques grappes, après que la vendange est finie. Ceux-là élèveront leurs voix et ils chanteront des cantiques de louanges ; ils jetteront de grands cris de dessus la mer, quand le Seigneur aura été glorifié. C’est pourquoi, glorifiez le Sei­gneur selon la science : célébrez le Nom du Seigneur Dieu d’Israël dans les îles de la mer. Nous avons entendu des ex­trémités de la terre des louanges : elles célébraient la gloire du Juste.

Ainsi était désolée la terre au jour où le Messie la vint délivrer et sauver. Les vérités étaient si fort diminuées chez les enfants des hommes, que le genre humain penchait à sa ruine. La connais­sance du vrai Dieu allait s’obscurcissant de plus en plus ; l’idolâtrie embrassait toute la création dans les objets de son culte adultère ; une morale hideuse était la conséquence d’une si gros­sière religion ; l’homme était sans cesse armé contre l’homme ; et l’ordre social n’avait d’autres garanties que l’esclavage et l’extermination. Au milieu de tant de peuples, on avait peine à trouver quelques hommes qui cherchassent Dieu ; ils étaient rares sur la terre, comme les olives oubliées sur l’arbre après la récolte, comme les grappes que le vendangeur néglige sur le cep ; tels furent, dans le Judaïsme, ces vrais Israélites que le Sauveur prit pour disciples, et tels, dans la Gentilité, les Mages qui vinrent d’Orient demander le Roi nouveau-né, et plus tard Corneille le Centurion que l’ange du Seigneur envoya vers saint Pierre. Mais avec quelle fidélité et quelle joie ils reconnurent le Dieu incarné ! Quels cris d’allégresse ils firent éclater, quand ils connurent qu’ils avaient été réservés pour voir de leurs yeux le Sauveur promis !

Or, tout ceci se renouvellera à l’approche des jours où le Messie devra reparaître. La terre sera désolée de nouveau, la race hu­maine sera dans l’abaissement. Les hommes corrompront encore leurs voies, et avec une malice d’autant plus grande, que le Verbe de vie aura lui à leurs yeux. Cependant, une grande tris­tesse, une impuissance de vivre saisira les nations ; elles se senti­ront vieillir avec la terre qui les porte ; et il ne leur viendra pas en pensée que les destinées du monde touchent à leur fin. Il y aura de grands scandales : les Étoiles du ciel, c’est-à-dire plusieurs de ceux qui étaient Docteurs en Israël, feront défaut, et leur lumière se chan­gera en ténèbres. Il y aura des jours d’épreuve, et la foi dimi­nuera ; en sorte qu’au moment où le Fils de l’homme para­îtra, il aura peine à en trouver encore sur la terre. Gardez-nous, Seigneur, de voir ces jours de tentation, ou fortifiez dans nos cœurs la docilité envers votre sainte Église, qui sera le seul fanal de vos fidèles au milieu d’une si éclatante défection. Donnez-nous, ô Sauveur ! d’être du nombre de ces olives choisies, de ces grappes de prédilection par lesquelles vous compléterez l’heureuse récolte qui doit remplir vos celliers durant l’éternité. Gardez en nous le dépôt de la foi que vous y avez placé ; que le contact des nouveautés ne l’altère point ; que notre œil soit tou­jours fixé vers cet Orient que nous indique la sainte Église, et où vous paraîtrez tout d’un coup avec gloire. À l’aspect de votre triomphe, nous pousserons des cris d’allégresse, et bientôt, sem­blables à des aigles qui se rassemblent autour d’une proie, nous volerons au-devant de vous à travers les airs, comme parle votre Apôtre ; et nous serons toujours avec vous[2]. C’est alors qu’on entendra retentir la gloire du Juste jusqu’aux extrémités de cette terre qu’il vous plaira de conserver, jusqu’à ce que les arrêts de votre miséricorde et ceux de votre justice aient reçu leur pleine exécution. Ô Jésus ! sauvez l’œuvre de vos mains, et soyez-nous propice en ce grand jour.

Hymne de l’avent
(Bréviaire mozarabe, en la 2e semaine de l’avent)

Fils unique du Père, vous descendez à nous par la Vierge, pour nous bénir de la rosée baptismale, et nous régénérer tous par la foi.

Parti des hauteurs du ciel, un Dieu a pris la forme d’un homme, pour retourner ensuite, vainqueur de la mort, en nous laissant les joies d’une vie nouvelle.

C’est pourquoi nous vous prions, ô Rédempteur ! Descendez dans votre miséricorde, et répandez en nos cœurs les clartés de la lumière déifiante.

Gloire soit à Dieu le Père, à son Fils unique, et à l’Esprit consolateur, dans les siècles éternels.

Amen.

Prière du missel gallican
(In Adventu Domini, Collecta)

Dieu tout-puissant, daignez faire que nos âmes soient enflammées de votre Esprit, suivant le désir qu’elles en ont ; afin que, rassasiés du don céleste, nous puissions, comme des lampes brillantes, luire en présence de Jésus-Christ votre Fils, qui va bientôt paraître.

 

Le samedi de la deuxième semaine de l’avent

Le Roi qui doit venir, le Seigneur, venez, adorons-le.

Du prophète Isaïe. Chap. 25

Seigneur, vous êtes mon Dieu : je vous exalterai et je confes­serai votre Nom ; parce que vous avez fait des choses mer­veilleuses, et rempli avec fidélité vos antiques desseins. Amen. Car vous avez réduit toute une ville en un tombeau ; cette ville si forte n’est plus qu’une ruine, la demeure des étrangers ; elle ne sera plus ville, et on ne la rebâtira jamais. C’est pourquoi un peuple puissant vous louera ; la cité des nations robustes vous craindra : car vous êtes devenu la force de l’indigent dans sa tribulation, l’espoir dans la tempête, l’ombrage contre la chaleur. Et le Seigneur des armées fera à tous les peuples, sur cette montagne, un festin de viandes délicieuses, un festin de vins exquis, de viandes pleines de suc et de moelle, d’un vin pur sans aucune lie. Et il brisera sur cette montagne la chaîne qui était serrée sur tous les peuples, et la toile que l’ennemi avait ourdie sur toutes les nations. Il précipitera la mort à jamais ; et le Seigneur Dieu séchera les larmes de tous les yeux, et il effacera l’opprobre de son peu­ple de dessus la terre : car c’est le Seigneur qui a parlé. Et son peuple dira en ce jour-là : C’est là vraiment celui qui est notre Dieu ; nous l’avons attendu, et il nous sauvera : il est le Seigneur ; nous avons supporté ses délais ; nous tressaille­rons et nous nous réjouirons dans le Salut qu’il vient opérer.

Encore un peu de temps, et le triomphateur de la mort va para­ître, et nous dirons, dans la joie de notre cœur : C’est là notre Dieu ; nous l’avons attendu, et il nous sauvera ; nous avons sup­porté ses délais, et nous nous réjouirons maintenant dans le Salut qu’il vient opérer. Préparons donc la voie du Seigneur, pour le recevoir dignement ; et dans cette œuvre de préparation, aidons-nous du secours de Marie. Ce jour du samedi lui est consacré ; elle nous y accordera d’autant plus volontiers sa faveur. Considérons-la pleine de grâce, portant en elle celui que nous désirons aussi porter en nous. Si nous lui demandons par quel moyen elle a pu se rendre digne d’une si haute distinction, elle nous dira qu’en elle a été simplement accomplie la Prophétie que l’Église redit plusieurs fois au temps de l’Avent : Toute vallée sera remplie. L’humble Marie a été la vallée bénie du Seigneur ; vallée fraîche et fertile, en laquelle Dieu a semé le divin froment, Jésus notre Sauveur : car il est écrit dans le Psaume que les vallées seront abondantes en froment[3]. O Marie ! c’est par votre humi­lité que vous avez attiré les regards de votre Créateur. Si, du haut du ciel où il habite, il eût aperçu une vierge plus humble dans son amour, il l’eût choisie de préférence à vous : mais vous avez ravi son cœur, ô divine vallée toujours verdoyante et émaillée de la fleur des vertus ! Que ferons-nous, pécheurs, collines altières ? Il nous faut nous abaisser, par amour et par reconnaissance, devant le Dieu qui s’abaisse lui-même. Marie, obtenez-nous cette grâce. Faites que nous disions désormais à toutes les volontés du Sei­gneur notre Dieu ce que vous avez dit vous-même : Nous sommes les serviteurs du Seigneur ; qu’il nous soit fait selon son bon plaisir.

Prose en l’honneur de la Sainte Vierge

(Tirée du missel de Cluny de 1523)

Gabriel, envoyé des cieux, fidèle messager de la parole, converse en un saint langage avec la Vierge bienheureuse.

Sa parole bonne et suave se répand en la sainte demeure : et le nom d’Eva, se changeant sur ses lèvres, devient Ave, Salut !

Donc, selon le pacte nouveau, voici que le Verbe se fait chair ; mais toujours demeure intact le sein pudique de la Vierge.

Celle qui enfante n’a point vu le père ; et sans que l’homme l’ait ternie, sans souffrance et sans labeur, elle met au jour un fils.

Écoute : c’est un signe nouveau ; crois seulement, et c’est assez ; il n’est pas de notre faiblesse de percer un si profond mystère.

C’est un signe grand et sublime ; c’est le prodige du buisson enflammé ; que nul indigne n’en approche sans déposer sa chaussure.

C’est la verge stérile, qui, sans rosée, d’une façon nouvelle et inouïe, a produit le fruit avec la fleur. Ainsi enfanta la Vierge.

Béni est un fruit si doux ; fruit de joie et non de deuil ; non, Adam ne sera pas séduit, s’il ose le porter à sa bouche.

Notre Jésus, le bon Jésus, pieux fardeau d’une Mère si ten­dre, Jésus, qui dans le ciel a son trône, va naître dans une étable.

C’est pour nous qu’il prendra naissance ; qu’il daigne effacer nos péchés ; car notre pèlerinage s’écoule parmi les périls.

Amen.

Prière du bréviaire mozarabe

(Au vendredi de la troisième semaine de l’avent)

Qui pourra, ô Fils de Dieu, scruter vos voies ? dire les sentiers par lesquels vous êtes entré dans la Vierge de laquelle vous devez naître, et ceux par lesquels vous remonterez au ciel ? Mais parce que vous seul connaissez toutes choses, vous dont le Nom demeure au-dessus des bornes de l’univers : donnez-nous de toujours concevoir et dire à votre sujet des choses exemptes d’erreur ; afin que vous qui descendez des sommets de votre force, pour secourir ce qu’il y a de plus humble, vous nous rendiez dignes de vos bienfaits. Amen.

[1]     s. Luc 12,20.

[2]     1 Thess. 4, 16.

[3]     74, 14.