5e mystère douloureux
La mort de Jésus en Croix


5e mystère douloureux
La mort de Jésus en Croix

Méditation par Dom Guéranger
L’Année liturgique

Après bien des coups Jésus parvient enfin au sommet de ce monticule qui doit servir d’autel au plus sacré et au plus puissant de tous les holocaustes. Les bourreaux s’emparent de la croix et vont l’étendre sur la terre, en attendant qu’ils y attachent la victime. Auparavant, selon l’usage des Romains, qui était aussi pratiqué par les Juifs, on offre à Jésus une coupe qui contenait du vin mêlé de myrrhe. Ce breuvage qui avait l’amertume du fiel, était un narcotique destiné à engourdir jusqu’à un certain point les sens du patient, et à diminuer les douleurs de son supplice. Jésus touche un moment de ses lèvres cette potion que la coutume, plutôt que l’humanité, lui faisait offrir ; mais Il refuse d’en boire, voulant rester tout entier aux souffrances qu’Il a daigné accepter pour le salut des hommes. Alors les bourreaux Lui arrachent avec violence ses vêtements collés à ses plaies et s’apprêtent à Le conduire au lieu où la croix l’attend. L’endroit du Calvaire où Jésus fut ainsi dépouillé, et où on Lui présenta le breuvage amer, est désigné comme la dixième station de la Voie douloureuse. Les neuf premières sont encore visibles dans les rues de Jérusalem, de l’emplacement du prétoire jusqu’au pied du Calvaire ; mais cette dernière ainsi que les quatre suivantes, sont dans l’intérieur de l’église du Saint-Sépulcre qui renferme dans sa vaste enceinte le théâtre des dernières scènes de la Passion du Sauveur.

Jésus est conduit à quelques pas de là par ses bourreaux, à l’endroit où, la Croix étendue par terre marque la onzième station de la Voie douloureuse. Il se couche, comme un agneau destiné à l’holocauste, sur le bois qui doit servir d’autel. On étend ses membres avec violence, et des clous qui pénètrent entre les nerfs et les os, fixent au gibet ses mains et ses pieds. Le sang jaillit en ruisseaux de ces quatre sources vivifiantes où nos âmes viendront se purifier. C’est la quatrième fois qu’il s’échappe des veines du Rédempteur. Marie entend le bruit sinistre du marteau, et son cœur de mère en est déchiré. Madeleine est en proie à une désolation d’autant plus amère, qu’elle sent son impuissance à soulager le Maître tant aimé que les hommes lui ont ravi. Cependant Jésus élève la voix ; Il profère sa première parole du Calvaire : « Père, dit-il, pardonnez-leur ; car ils ne savent ce qu’ils font. » (Luc. 23, 34) Ô bonté infinie du Créateur ! Il est venu sur cette terre, ouvrage des mains, et les hommes L’ont crucifié ; jusque sur la Croix, Il a prié pour eux, et dans sa prière Il semble vouloir les excuser !

La Victime est attachée au bois sur lequel il faut qu’elle expire ; mais elle ne doit pas rester ainsi étendue à terre. Isaïe a prédit que le royal rejeton de Jessé serait arboré comme un étendard à la vue de toutes les nations. (1s. 11, 10). Il faut que le divin crucifié sanctifie les airs infestés de la présence des esprits de malice ; il faut que le Médiateur de Dieu et des hommes, le souverain Prêtre et intercesseur, soit établi entre le ciel et la terre, pour traiter la réconciliation de l’un et de l’autre. À peu de distance de l’endroit où la Croix est étendue, on a pratiqué un trou dans la roche ; il faut que la Croix y soit enfoncée, afin qu’elle domine toute la colline du Calvaire. C’est le lieu de la douzième Station. Les soldats opèrent avec de grands efforts la plantation de l’arbre du salut. La violence du contre-coup vient encore accroître les douleurs de Jésus dont le corps tout entier est déchiré, et qui n’est soutenu que sur les plaies de ses pieds et de ses mains. Le voilà exposé nu aux yeux de tout un peuple, Lui qui est venu en ce monde pour couvrir la nudité que le péché avait causée en nous. Au pied de la Croix, les soldats se partagent ses vêtements ; ils les déchirent et en font quatre parts ; mais un sentiment de terreur les porte à respecter la tunique. Selon une pieuse tradition, Marie l’avait tissée de ses mains virginales. Ils la tirent au sort, sans l’avoir rompue ; et elle devient ainsi le symbole de l’unité de l’Église que l’on ne doit jamais rompre sous aucun prétexte.

Au-dessus de la tête du Rédempteur est écrit en hébreu, en grec et en latin : Jésus de Nazareth, Roi des Juifs. Tout le peuple lit et répète cette inscription ; il proclame ainsi de nouveau, sans le vouloir, la royauté du fils de David. Les ennemis de Jésus l’ont compris ; ils courent demander à Pilate que cet écriteau soit changé ; mais ils n’en reçoivent d’autre réponse que celle-ci : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit ». (Jn 19, 22). Une circonstance que la tradition des Pères nous a transmise, annonce que ce Roi des Juifs, repoussé par son peuple, n’en régnera qu’avec plus de gloire sur les nations de la terre qu’Il a reçues de son Père en héritage. Les soldats, en plantant la Croix dans le sol, l’ont disposée de sorte que le divin crucifié tourne le dos à Jérusalem, et étend ses bras vers les régions de l’occident. Le Soleil de la vérité se couche sur la ville déicide et se lève en même temps sur la nouvelle Jérusalem, sur Rome, cette fière cité, qui a la conscience de son éternité, mais qui ignore encore qu’elle ne sera éternelle que par la Croix.

L’arbre de salut, en plongeant dans la terre, a rencontré une tombe ; et cette tombe est celle du premier homme. Le sang rédempteur coulant le long du bois sacré descend sur un crâne desséché ; et ce crâne est celui d’Adam, le grand coupable dont le crime a rendu nécessaire une telle expiation. La miséricorde du Fils de Dieu vient planter sur ces ossements endormis depuis tant de siècles le trophée du pardon, pour la honte de Satan, qui voulut un jour faire tourner la création de l’homme à la confusion du Créateur. La colline sur laquelle s’élève l’étendard de notre salut s’appelait le Calvaire, nom qui signifie un Crâne humain ; et la tradition de Jérusalem porte que c’est en ce lieu que fut enseveli le père des hommes, le premier pécheur. Les saints Docteurs des premiers siècles ont conservé à l’Église la mémoire d’un fait si frappant ; saint Basile, saint Ambroise, saint Jean Chrysostome, saint Épiphane, saint Jérôme, joignent leur témoignage à celui d’Origène, si voisin des lieux ; et les traditions de l’iconographie chrétienne s’unissant à celles de la piété, on a de bonne heure adopté la coutume de placer, en mémoire de ce grand fait, un crâne humain au pied de l’image du Sauveur en croix.

Mais levons nos regards vers cet Homme-Dieu, dont la vie s’écoule si rapidement sur l’instrument de son supplice. Le voilà suspendu dans les airs, à la vue de tout Israël, « comme le serpent d’airain que Moïse avait offert aux regards du peuple dans le désert » (Joan. 3, 14) ; mais ce peuple n’a pour Lui que des outrages. Leurs voix insolentes et sans pitié montent jusqu’à lui : « Toi qui détruis le temple de Dieu, et le rebâtis en trois jours, délivre-toi maintenant ; si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix, si tu peux. » (Mt. 17, 40) Puis les indignes pontifes du judaïsme enchérissent encore sur ces blasphèmes : « Il est le sauveur des autres, et il ne peut se sauver lui-même ! Allons ! Roi d’Israël, descends de la croix, et nous croirons en toi, ! Tu as mis ta confiance en Dieu ; c’est à lui de te délivrer. N’as-tu pas dit : Je suis le Fils de Dieu ? » (Mt. 27, 42-43) Et les deux voleurs crucifiés avec lui s’unissaient à ce concert d’outrages.

Jamais la terre, depuis quatre mille ans, n’avait reçu de Dieu un bienfait comparable à celui qu’Il daignait lui accorder à cette heure ; et jamais non plus l’insulte à la majesté divine n’était montée vers elle avec tant d’audace.

Nous chrétiens, qui adorons Celui que les Juifs blasphèment, offrons-Lui en ce moment la réparation à laquelle Il a tant de droits. Ces impies Lui reprochent ses divines paroles, et les tournent contre Lui ; rappelons-Lui à notre tour celle-ci qu’Il a dite aussi, et qui doit remplir nos cœurs d’espérance : « Lorsque Je serai élevé de terre, J’attirerai tout à Moi. » (Jn 12, 32) Le moment est venu, Seigneur Jésus, de remplir votre promesse ; attirez-nous à Vous. Nous tenons encore à la terre ; nous y sommes enchaînés par mille intérêts et par mille attraits ; nous y sommes captifs de l’amour de nous-mêmes, et sans cesse notre essor vers Vous en est arrêté ; soyez l’aimant qui nous attire et qui rompe nos liens, afin que nous montions jusqu’à Vous, et que la conquête de nos âmes vienne enfin consoler votre Cœur oppressé.

Cependant on est arrivé, au milieu du jour ; il est la sixième heure, celle que nous appelons midi. Le soleil qui brillait au ciel, comme un témoin insensible, refuse tout à coup sa lumière ; et une nuit épaisse étend ses ténèbres sur la terre entière. Les étoiles paraissent au ciel, les mille voix de la nature s’éteignent et le monde semble prêt à retomber dans le chaos.

Un phénomène si imposant, témoignage trop visible du courroux céleste, glace de crainte les plus audacieux blasphémateurs. Le silence succède à tant de clameurs. C’est alors que celui des deux voleurs, dont la croix était à la droite de celle de Jésus, sent le remords et l’espérance naître à la fois dans son cœur. Il ose reprendre son compagnon avec lequel tout à l’heure il insultait l’innocent : « Ne crains-tu point Dieu, lui dit-il, toi non plus qui subis la même condamnation ? Pour nous, c’est justice ; car nous recevons ce que nos actions méritent ; mais celui-ci, il n’a rien fait de mal. » Jésus défendu par un voleur, en ce moment où les docteurs de la loi juive, ceux qui sont assis dans la chaire de Moïse, n’ont pour lui que des outrages ! Rien ne fait mieux sentir le degré d’aveuglement auquel la Synagogue est arrivée. Dymas, ce larron, cet abandonné, figure en ce moment la gentilité qui succombe sous le poids de ses crimes, mais qui bientôt se purifiera en confessant la divinité du crucifié. Il tourne péniblement sa tête vers la Croix de Jésus, et s’adressant au Sauveur : « Seigneur, dit-il, souvenez-vous de moi quand vous serez entré dans votre royaume. » Il croit à la royauté de Jésus, à cette royauté que les prêtres et les magistrats de sa nation tournaient tout à l’heure en dérision. Le calme divin, la dignité de l’auguste victime sur le gibet, lui ont révélé toute sa grandeur ; il Lui donne sa foi, il implore d’elle avec confiance un simple souvenir, lorsque la gloire aura succédé à l’humiliation. Quel chrétien la grâce vient de faire de ce larron !

Et cette grâce, qui oserait dire qu’elle n’a pas été demandée et obtenue par la Mère de miséricorde, en ce moment solennel où elle s’offre dans un même sacrifice avec son fils ? Jésus est ému de rencontrer dans un voleur supplicié pour ses crimes cette foi qu’Il a cherchée en vain dans Israël ; Il répond à son humble prière : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui même tu seras avec Moi dans le Paradis. » (Luc 23, 43) C’est la deuxième parole de Jésus sur la croix. L’heureux pénitent la recueille dans la joie de son cœur ; il garde désormais le silence et attend, dans l’expiation, l’heure fortunée qui doit le délivrer.

Cependant Marie s’est approchée de la Croix sur laquelle Jésus est attaché. Il n’est point de ténèbres pour le cœur d’une mère qui l’empêchent de reconnaître son fils. Le tumulte s’est apaisé depuis que le soleil a dérobé sa lumière, et les soldats ne mettent pas obstacle à ce douloureux rapprochement. Jésus regarde tendrement Marie, Il voit sa désolation ; et la souffrance de son cœur, qui semblait arrivée au plus haut degré, s’en accroît encore. Il va quitter la vie ; et sa mère ne peut monter jusqu’à Lui, Le serrer dans ses bras, Lui prodiguer ses dernières caresses ! Madeleine est là aussi, éplorée, hors d’elle-même. Les pieds de son Sauveur qu’elle aimait tant, qu’elle arrosait encore de ses parfums il y a quelques jours, ils sont blessés, noyés dans le sang qui en a jailli et qui déjà se fige sur les plaies. Elle peut encore les baigner de ses larmes ; mais ses larmes ne guériront pas. Elle est venue pour voir mourir celui qui récompensa son amour par le pardon. Jean le bien-aimé, le seul Apôtre qui ait suivi son maître jusqu’au Calvaire, est abîmé dans sa douleur ; il se rappelle la prédilection que Jésus daigna lui témoigner, hier encore, au festin mystérieux ; il souffre pour le fils, il souffre pour la mère ; mais son cœur ne s’attend pas au prix inestimable dont Jésus a résolu de payer son amour. Marie de Cléophas a accompagné Marie près de la Croix ; les autres femmes forment un groupe à quelque distance. (Matth. 27, 55)

Tout à coup, au milieu d’un silence qui n’était interrompu que par des sanglots, la voix de Jésus mourant a retenti pour la troisième fois. C’est à sa mère qu’Il s’adresse : « Femme, lui dit-il ; car il n’ose l’appeler sa mère afin de ne pas retourner le glaive dans la plaie de son cœur ; Femme, voilà votre fils. » Il désignait Jean par cette parole. Puis Il ajoute, en s’adressant à Jean lui-même : « Fils, voilà votre mère. » (Joan. 19, 26) Échange douloureux au cœur de Marie, mais substitution fortunée qui assure pour jamais à Jean, et en lui à la race humaine, le bienfait d’une mère. Acceptons ce généreux testament de notre Sauveur qui par son incarnation nous avait procuré l’adoption de son Père céleste, et dans ce moment nous fait don de sa propre mère.

Déjà la neuvième heure (trois heures de l’après-midi) approche ; c’est celle que les décrets éternels ont fixée pour le trépas de l’Homme-Dieu. Jésus éprouve en son âme un nouvel accès de ce cruel abandon qu’Il a ressenti dans le jardin. Il sent tout le poids de la disgrâce de Dieu qu’Il a encourue en se faisant caution pour les pécheurs. L’amertume du calice de la colère de Dieu, qu’il Lui faut boire jusqu’à la lie, Lui cause une défaillance qui s’exprime par ce cri plaintif : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! pourquoi M’avez-Vous abandonné ? » (Mt. 27, 46) C’est la quatrième parole ; mais cette parole ne ramène pas la sérénité au ciel. Jésus n’ose plus dire : « Mon Père ! » On dirait qu’Il n’est plus qu’un homme pécheur, au pied du tribunal inflexible de Dieu. Cependant une ardeur dévorante consume ses entrailles, et de sa bouche haletante s’échappe à grand-peine cette parole qui est la cinquième : « J’ai soif. » (Joan. 19, 28) Un des soldats vient présenter à ses lèvres mourantes une éponge imbibée de vinaigre ; c’est tout le soulagement que Lui offre dans sa soif brûlante cette terre qu’Il rafraîchit chaque jour de sa rosée, et, dont Il a fait jaillir les fontaines et les fleuves.

Le moment est enfin venu où Jésus doit rendre son âme à son Père. Il parcourt d’un regard les oracles divins qui ont annoncé jusqu’aux moindres circonstances de sa mission ; Il voit qu’il n’en est pas un seul qui n’ait reçu son accomplissement, jusqu’à cette soif qu’Il éprouve, jusqu’à ce vinaigre dont on L’abreuve. Proférant alors la sixième parole, Il dit : « Tout est consommé. » (Jn 19, 30) Il n’a donc plus qu’à mourir, pour mettre le dernier sceau aux prophéties qui ont annoncé sa mort comme le moyen final de notre rédemption. Mais il faut qu’Il meure en Dieu. Cet homme épuisé, agonisant, qui tout à l’heure murmurait à peine quelques paroles, pousse un cri éclatant qui retentit au loin et saisit à la fois de crainte et d’admiration le centurion romain qui commandait les gardes au pied de la Croix. « Mon Père ! s’écrie- t-il, Je remets mon esprit entre vos mains. » (Lc 23, 46) Après cette septième et dernière parole, sa tête s’incline sur sa poitrine d’où s’échappe son dernier soupir.

À ce moment terrible et solennel, les ténèbres cessent, le soleil reparaît au ciel ; mais la terre tremble, les pierres éclatent, la roche même du Calvaire se fend entre la Croix de Jésus et celle du mauvais larron ; la crevasse violente est encore visible aujourd’hui. Dans le Temple de Jérusalem, un phénomène effrayant vient épouvanter les prêtres juifs. Le voile du Temple qui cachait le Saint des Saints se déchire de haut en bas, annonçant la fin du règne des figures. Plusieurs tombeaux où reposaient de saints personnages s’ouvrent d’eux-mêmes et les morts qu’ils contenaient vont revenir à la vie. Mais c’est surtout au fond des enfers que le contre-coup de cette mort qui sauve le genre humain se fait sentir. Satan comprend enfin la puissance et la divinité de ce juste contre lequel il a imprudemment ameuté les passions de la Synagogue. C’est son aveuglement qui a fait répandre ce sang dont la vertu délivre le genre humain, et lui rouvre les portes du ciel. Il sait maintenant à quoi s’en tenir sur Jésus de Nazareth, dont il osa approcher au désert pour le tenter. Il reconnaît avec désespoir que ce Jésus est le propre Fils de l’Éternel, et que la rédemption refusée aux anges rebelles vient d’être accordée surabondante à l’homme, par les mérites du sang que lui-même Satan a fait verser sur le Calvaire.

Fils adorable du Père, nous vous adorons expiré sur le bois de votre sacrifice. Votre mort si amère nous a rendu la vie. Nous frappons nos poitrines, à l’exemple de ces Juifs qui avaient attendu votre dernier soupir, et qui rentrent dans la ville émus de componction. Nous confessons que ce sont nos péchés qui Vous ont arraché violemment la vie ; daignez recevoir nos humbles actions de grâces pour l’amour que Vous nous avez témoigné jusqu’à la fin. Vous nous avez aimés en Dieu ; désormais, c’est à nous de Vous servir comme rachetés par votre sang. Nous sommes en votre possession, et Vous êtes notre Seigneur. Marie, votre mère, demeure au pied de la Croix ; rien ne la peut séparer de votre dépouille mortelle. Madeleine est enchaînée à vos pieds glacés par la mort ; Jean et les saintes femmes forment autour de vous un cortège de désolation. Nous adorons encore une fois votre corps sacré, votre sang précieux, votre Croix qui nous a sauvés.