Sermon ~ L’Immaculée Conception
pleine de grâce, saluée par l’Ange

Mes Bien Chers Frère,

Profitons de ce que la grande fête de Marie, Immaculée dans sa conception, arrive cette année un dimanche.

Dans ce sermon, je vous inviterai à considérer sa grandeur et à l’honorer en reprenant les paroles du Je vous salue Marie. Cela nous permettra de mieux l’honorer lorsque nous réciterons le chapelet.

Je vous invite à lire le commentaire de Dom Guéranger sur le 8 décembre L’Immaculée Conception de la Très Ste Vierge Marie.

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Sermon de saint Thomas d’Aquin sur le Je vous salue Marie

1. – La salutation angélique comprend trois parties. (à l’époque de saint Thomas d’Aquin, l’Église n’avait pas encore ajouté la fin du Je vous salue Marie : Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, etc.)

L’Ange compose la première.

Voici ses paroles, d’après la Vulgate : Je vous salue, pleine de grâce, Le Seigneur est avec vous, Vous êtes bénie entre les femmes (Luc 1, 28).

La deuxième partieest l’œuvre d’Elisabeth, la mère de saint Jean-Baptiste ; celle-ci s’exprima ainsi : Béni est le fruit de vos entrailles (Luc 1, 42).

L’Église a ajouté la troisième partie : Marie.

L’Ange, en effet, n’a pas dit : Je vous salue, Marie, mais : Je vous salue, pleine de grâce.

Ce nom de Marie, par sa signification, comme on le verra plus loin, s’harmonise avec les paroles de l’Ange Gabriel.

Explication de la salutation de l’ange Gabriel>

JE VOUS SALUE

2. – Dans l’antiquité, l’apparition des Anges aux hommes constituait un événement d’une très grande portée et les hommes tenaient pour un honneur inestimable de pouvoir témoigner aux Anges leur vénération.

Aussi l’Écriture loue-t-elle Abraham d’avoir donné à des Anges l’hospitalité et de les avoir traités avec beaucoup d’honneur.

Mais qu’un Ange se fût incliné devant une créature humaine, on ne l’avait jamais entendu dire, avant que l’Archange Gabriel eut exprimé sa vénération à la Bienheureuse Vierge par ces paroles : Je vous salue.

3. – Si, dans l’antiquité, l’homme révérait l’Ange et l’Ange ne révérait pas l’homme, la raison en était la supériorité de l’Ange par rapport à l’homme.

Cette supériorité se manifeste de trois manières.

Premièrement, l’Ange est supérieur à l’homme en dignité, du fait de sa nature spirituelle.

Il est écrit en effet (Ps. 103, Vers. 4) : D’êtres spirituels (et incorruptibles), Dieu a fait ses Anges.

Mais l’homme, lui, est d’une nature corruptible. C’est pourquoi Abraham disait à Dieu (Gn 18, 27) : Je parlerai à mon Seigneur, moi, cendre et poussière.

Il ne convenait pas qu’une créature spirituelle et incorruptible rendît hommage à une créature corruptible.

En second lieu, l’Ange surpasse l’homme par sa familiarité avec Dieu.

L’Ange, en effet, appartient à la famille de Dieu ; il se tient auprès de lui. Des milliers de milliers d’Anges le servaient et dix milliers de centaines de milliers d’Anges se tenaient en sa présence, est-il écrit au livre de Daniel (7, 10).

Mais l’homme, lui, est comme étranger à Dieu, comme exilé loin de sa face, par le péché, suivant cette parole du Psalmiste (Ps. 54, 8) :

Je me suis éloigné de mon Dieu par la fuite.

Il convient donc que l’homme honore l’Ange, à cause de sa proximité avec la Majesté divine et de son intimité avec elle.

En troisième lieu, l’Ange est élevé au dessus de l’homme, par la plénitude de la splendeur de sa grâce divine. Les Anges, en effet, participent avec la plus grande plénitude à la lumière divine elle-même. Peut-on dénombrer les soldats de Dieu, dit Job (25, 3), et en est-il un seul sur lequel ne se lève sa lumière ? Aussi les Anges apparaissent-ils toujours lumineux.

Les hommes, eux, participent bien à cette lumière de la grâce, mais avec parcimonie et comme dans un clair-obscur.

4. – Il ne convenait donc pas que l’Ange s’inclinât devant l’homme, jusqu’au jour où parut une créature humaine, surpassant les Anges par sa plénitude de grâce (cf. nn° 5 à 10), par sa familiarité avec Dieu (cf. n° 10) et par sa dignité.

Cette créature humaine fut la bienheureuse Vierge Marie.

Pour reconnaître cette supériorité, l’Ange lui témoigna sa vénération par ces paroles : Je vous salue.

PLEINE DE GRÂCE

5. – Premièrement, la Bienheureuse Vierge surpassa tous les Anges, par sa plénitude de grâce.

Pour manifester cette prééminence, l’Archange Gabriel s’inclina devant elle et lui adressa ces paroles : Vous êtes pleine de grâce, ce quirevenaità lui dire : Je vous révère, parce que vous me surpassez par votre plénitude de grâce.

6. – On peut envisager la plénitude de grâce de la Bienheureuse Vierge de trois manières.

Enpremier lieu, son âme possède toute la plénitude de la grâce.

Dieu donne la grâce pour deux motifs, à savoir pour faire le bien et pour éviter le mal.

À ce double point de vue, la Bienheureuse Vierge fut favorisée de la grâce la plus parfaite.

Car elle évita le péché, mieux que tout autre saint, après le Christ.

Le péché en effet est soit originel, soit actuel mortel ou, véniel. La Vierge fut préservée du péché originel, dès le premier instant de sa conception, et elle demeura toujours étrangère à tout péché mortel ou véniel.

Aussi est-il dit à son sujet dans le Cantique des Cantiques (4, 7) : Vous êtes toute belle, mon amie, et sans tache aucune.

« Hormis la Sainte Vierge, dit saint Augustin dans son livre de la nature et de la grâce, tous les saints et les saintes, durant leur vie terrestre à la question suivante : « êtes-vous sans péché ? » se seraient écriés d’une voix unanime : « Si nous disions : Nous sommes sans péché (cf. 1 Jn 1, 8), nous nous tromperions nous-mêmes et la vérité ne serait pas en nous. » La Vierge sainte, elle, fait exception. Pour l’honneur du Seigneur, quand il s’agit du péché, je veux qu’il ne soit jamais question d’Elle. Nous le savons en effet, à elle il fut donné une grâce plus abondante pour triompher complètement du péché. Elle mérita de concevoir Celui qui assurément ne fut souillé d’aucune faute. »

Mais le Christ surpassa la Bienheureuse Vierge.

Sans doute, l’un et l’autre furent conçus et naquirent sans le péché originel. Mais Marie, contrairement à son Fils, y était soumise de droit. Et si elle en fut de fait totalement préservée, ce fut par une grâce et un privilège singulier du Dieu Tout-Puissant, et en vue des mérites de son Enfant, Jésus-Christ, Sauveur du genre humain.

7. – La Vierge accomplit également les œuvres de toutes les vertus.

Les autres saints excellèrent en quelques-unes d’entre elles. Celui-ci fut humble, celui-là fut chaste, cet autre miséricordieux. Aussi les offre-t-on comme modèles de ces vertus particulières. Par exemple, on présente saint Nicolas comme modèle de la miséricorde.

Mais la Bienheureuse Vierge, elle, est le modèle et l’exemplaire de toutes les vertus. En Elle, vous trouvez un modèle d’humilité. Ecoutez ses paroles (Luc 1, 38) : Voici la servante du Seigneur. Et encore (Luc 1, 48) : Le Seigneur a regardé la bassesse de sa servante. Elle est aussi un modèle de chasteté ; de son propre aveu en effet elle ne connaît pas d’homme (cf. Luc 1, 34). Et comme il est facile de le constater, elle donne l’exemple de toutes les vertus.

La Bienheureuse Vierge est donc pleine de grâce et pour faire le bien et pour éviter le mal.

8. – En deuxième lieu, la plénitude de grâce de la Vierge sainte se manifeste dans le rejaillissement de la grâce de son âme sur sa chair et sur tout son corps.

Que les saints jouissent d’une grâce suffisante pour la sanctification de leur âme, c’est déjà un grand bienfait.

Mais l’âme de la Bienheureuse Marie, elle, possède une plénitude de grâce telle qu’elle rejaillit de son âme sur sa chair, et que, de cette même chair, elle conçut le Fils de Dieu.

« Parce que l’amour du Saint-Esprit, dit Hugues de Saint-Victor, brûlait dans le cœur de la Vierge avec une ardeur singulière, il opérait clans sa chair des merveilles si grandes, que d’Elle naquit un Homme-Dieu, conformément au message de l’Ange à cette Vierge sainte (Luc 1, 35) : Un Enfant saint naîtra de vous et sera appelé Fils de Dieu.

9. – En troisième lieu, la Bienheureuse Vierge fut pleine de grâce, au point de répandre de sa plénitude sur tous les hommes.

Que chacun des saints possède une grâce suffisante au salut de beaucoup d’hommes, c’est chose considérable. Mais si un saint était doté d’une grâce capable de sauver toute l’humanité, il jouirait d’une abondance de grâce insurpassable.

Or une telle plénitude existe dans le Christ et dans la Bienheureuse Vierge.

En tout péril, en effet, vous pouvez obtenir le salut de cette glorieuse Vierge. C’est pourquoi l’Epoux, dans le Cantique des Cantiques (4, 4), lui chante : Votre cou est pareil à la tour de David, bâtie pour serrer les armes ; mille boucliers, c’est-à-dire mille remèdes contre les dangers, y sont suspendus.

En toute action vertueuse également, vous pouvez bénéficier de son aide. Car en moi, dit-elle, vous trouverez toute l’espérance de la vie et de la vertu (Ecclésiastique 24, 25).

MARIE

10. – La Vierge, pleine de grâce, surpasse donc les Anges, par sa plénitude de grâce.

C’est pourquoi elle est appelée Marie à juste titre. Ce nom signifie en effet « illuminée intérieurement ». Aussi à Marie s’appliquent parfaitement les paroles d’Isaïe (58, 11) : Dieu remplira votre âme de ses splendeurs.

Le nom de Marie veut dire également « illuminatrice des autres » dans tout l’univers. C’est pourquoi Marie est à bon droit comparée au soleil et à la lune (cf. Cant 6, 9).

LE SEIGNEUR EST AVEC VOUS

11. – b) En second lieu, la sainte Vierge surpasse les Anges par son intimité avec le Seigneur.

L’Archange Gabriel reconnut cette supériorité, lorsqu’il lui adressa ces paroles : Le Seigneur est avec vous. C’était dire à la Vierge : Je vous vénère et je confesse que vous êtes plus proche de Dieu, que je ne le suis moi-même : Le Seigneur, en effet, est avec vous.

Le Seigneur Père est avec Marie, puisqu’il ne se sépare pas de celui qui est son Fils et que Marie le posséda comme nulle créature, fût-elle angélique. Dieu en effet lui envoya dire par l’Archange Gabriel (Luc 1, 35) : L’Enfant saint qui naîtra de vous sera appelé Fils de Dieu.

Le Seigneur Fils est avec Marie, puisqu’il repose en son sein.

Aussi on peut lui appliquer, à elle, mieux qu’à toute autre créature, ces paroles d’Isaïe (12, 6) : Exultez, Maison de Sion ; le saint d’Israël ! En effet, est grand au milieu de vous.

Le Seigneur ne demeure donc pas de la même manière avec la Bienheureuse Vierge et avec les Anges. Il est avec elle, comme son Fils ; avec eux, il demeure, comme leur Seigneur.

Le Seigneur Esprit-Saint est avec Marie, comme dans le Temple, où il opère. L’Archange lui avait annoncé (Luc 1, 35) : L’EspritSaint viendra sur vous. Marie conçut donc par l’effet du Saint-Esprit ; aussi nous l’appelons : « Temple du Seigneur » et « Sanctuaire de l’Esprit-Saint » (cf. Liturgie des fêtes de Notre-Dame).

La bienheureuse Vierge Marie jouit donc d’une intimité plus grande avec Dieu que la créature angélique.

Avec elle, en effet, est le Seigneur Père, le Seigneur Fils, le Seigneur Esprit-Saint, là Trinité toute entière.

C’est pourquoi la sainte Église lui chante : « Vous êtes le digne Trône de toute la Trinité. »

Assurément cette parole : Le Seigneur est avec vous est la parole la plus noble, la plus louangeuse, qui puisse être adressée à la Vierge.

MARIE

12. – La Vierge est, en effet, la Mère du Souverain Seigneur, et donc elle-même Souveraine.

Aussi ce nom de Marie qui, en syriaque, signifie précisément Souveraine, lui convient-il parfaitement.

13. – En troisième lieu, la Vierge a surpassé les Anges en pureté.

Non seulement, en effet, elle posséda en elle-même la pureté, mais encore elle procura la pureté aux autres.

Et d’autre part, elle fut parfaitement pure et de tout péché, car cette Vierge fut préservée du péché originel et elle ne commit aucun péché mortel ou véniel, et de toute peine, elle fut pure.

Explication de la salutation de sainte Elisabeth

14. – Trois malédictions furent en effet, à cause du péché, portées par Dieu contre les hommes.

La première fut prononcée contre la femme.

En vertu de cette malédiction, celle-ci devait porter ses enfants avec peine et les enfanter dans la douleur.

Mais la Bienheureuse Vierge ne fut pas soumise à ces peines. Elle conçut en effet le Sauveur sans corruption, le porta allègrement et l’enfanta dans la joie. À Elle s’applique excellemment la parole d’Isaïe (35, 2) : La terre germera, elle exultera, elle chantera des louanges.

15. – La deuxième malédictionfut prononcée contre l’homme : en voici la teneur(Gn 3, 19) : A la sueur de ton visage, tu mangeras ton pain.

La Bienheureuse Vierge fut exempte de cette peine. Comme le dit l’Apôtre, en effet (1 Co 7, 32-34) : Les Vierges sont affranchies des soucis de ce monde ; elles vaquent à Dieu seul.

16. – La troisième malédictionfut commune à l’homme et à la femme. En vertu de cette malédiction, l’un et l’autre doivent retourner à la poussière.

La Bienheureuse Vierge en a été également préservée ; elle fut en effet enlevée au ciel avec son corps. Nous croyons en effet qu’elle a été ressuscitée après sa mort et emportée au ciel. Aussi lui applique-t-on très justement ces paroles (Ps, 131, vers. 8) : Levez-vous, Seigneur, pour le lieu de votre repos, vous et l’arche de votre sainteté.

VOUS ÊTES BÉNIE ENTRE TOUTES LES FEMMES

17. – La Vierge fut donc exempte de toute malédiction et Bénie entre les femmes (Luc 1, 28 et 42). Elle seule, en effet, leva la malédiction, apporta la bénédiction et ouvrit les portes du paradis.

À ce titre le nom de Marie lui convient. Marle signifie en effet « Etoile de la mer ». Comme les navigateurs, par l’étoile de la mer, sont conduits vers le port, ainsi, par Marie, les chrétiens sont conduits vers la gloire.

LE FRUIT DE VOS ENTRAILLES EST BÉNI

18. – Le pécheur cherche parfois dans quelque chose ou quelqu’un ce qu’il ne peut obtenir, mais que le juste, lui, obtient. La richesse du pécheur est gardée pour le juste, disent les Proverbes (13, 22). Ainsi Eve rechercha un fruit, sans trouver en lui la satisfaction de ses désirs.

La Bienheureuse Vierge, au contraire, trouva dans son fruit tout ce qu’Eve désira.

19. – Eve, en effet, désira dans son fruit trois choses.

Elle désira y trouver d’abord sa déification et celle d’Adam, promise mensongèrement par le diable. Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal, lui dit ce menteur (Gn 3, 5). Le diable mentit, parce qu’il est menteur et père du mensonge (cf. Jn 8, 44). Et par la manducation du fruit, Eve, loin de devenir semblable à Dieu, lui devint dissemblable. Par son péché, en effet, elle s’éloigna de Dieu, son Sauveur, et c’est pourquoi elle fut expulsée du paradis.

La Vierge bienheureuse, au contraire, trouva sa déification dans le fruit de ses entrailles. Par le Christ, en effet, nous nous unissons à Dieu et lui devenons semblables. Lorsque Dieu se manifestera, dit saint Jean (1 Jean 3, 2), nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est.

20. – Eve, en second lieu, désira trouver dans son fruit la joie de la délectation, car, dit la Genèse (3, 6), ce fruit était bon à manger. Mais elle ne l’y trouva pas ; dès qu’elle l’eut mangé en effet, elle prit conscience de sa nudité et la douleur entra dans sa vie.

Dans le fruit de la Vierge, au contraire, nous trouvons la suavité et le salut. Celui qui mange ma chair, dit en effet le Seigneur (Jn 6, 5), possède la vie éternelle.

21. – En troisième lieu, enfin, le fruit d’Eve était séduisant à voir (Gn 3, 6).

Mais combien plus beau est le fruit de la Vierge, sur lequel les Anges désirent plonger leur regard (cf. 1 Pierre, 1, 12). C’est le plus beau des fils des hommes, dit le Psalmiste (Ps 44, 3), parce qu’il est, déclare saint Paul (He 1, 3), la splendeur de la gloire de son Père.

Eve ne put donc trouver dans son fruit ce qu’aucun pécheur ne trouvera dans ses péchés.

Aussi tout ce que nous pouvons désirer, recherchons-le dans le fruit de la Vierge.

22. – Ce fruit de la Vierge Marie est béni de Dieu. Dieu, en effet, l’a tellement rempli de grâce, que sa venue à nous rend déjà honneur à Dieu. Béni soit Dieu et le Père de Notre Seigneur Jésus Christ, déclare saint Paul (Eph 1, 3), dans le Christ, il nous a bénis de toutes les bénédictions spirituelles.

Ce fruit de la Vierge est béni des Anges.

L’Apocalypse (7, 11-12) nous montre, en effet, les Anges, tombant la face contre terre et adorant le Christ, par ces chants : La louange, la gloire, la sagesse, [‘action de grâces, l’honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu dans les éternités d’éternités. Amen.

Le fruit de Marie est aussi béni des hommes ; car, dit l’Apôtre, toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. (Cf. Phil 2, 11).

Et le Psalmiste lui-même (Ps. 117, 26) le salue en ces termes : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.

Ainsi donc la Vierge est bénie, mais son fruit l’est encore bien davantage.