Mes bien chers Frères,
Nous continuons à faire nôtre la merveille de l’Eucharistie et nous redécouvrons qu’elle est le sacrifice de l’Église avant d’être le nôtre, elle est le nôtre par l’Église. Toute notre vie chrétienne devient autre, plus élevée, plus riche, plus chrétienne, quand on a compris cela.
Nous pouvons dire merci à Mgr Lefebvre de nous avoir communiqué ce vrai sens de la messe.
Voici comme d’habitude mes notes et quelques uns des textes qui m’ont servi.
Résumé du sermon
Concile de Trente
Saint Thomas d’Aquin
Résumé du sermon
Dans le présent sermon, nous allons étudier la res et sacramentum, à savoir le Christ présent et immolé.
L’Eucharistie rend présent le sacrifice du Christ
Il est de la nature e l’Église d’offrir à Dieu constamment un sacrifice digne de lui. Mais il n’y en a pas d’autre que celui de la Croix, le Christ voulut « laisser à l’Église, sa chère épouse, un sacrifice visible tel que la nature des hommes le requérait », il institua la sainte Eucharistie pour perpétuer son sacrifice.
On utilise les termes renouveler, représenter, mémoire, il faut les entendre au sens fort. Par le sacrifice de l’Eucharistie, le sacrifice de la croix est entre les mains de l’Église qui l’offre avec le Christ.
Même sacrifice, car même prêtre et même victime, seule différence : non sanglant.
Même prêtre, car le prêtre-homme parle au nom du Christ. – Même victime, car présente substantiellement. Les apparences touchent au temps, la substance est intemporelle.
C’est à travers le sacrifice de la Croix que tout nous est donné en premier, et communiqué par son renouvellement
La messe nous met dans l’esprit de la Croix. C’est tout l’enseignement de Mgr Lefebvre.
Non seulement entrer en union avec la Trinité à travers notre union au Christ immolé, mais entrer dans ses vues, poursuivre son œuvre, faire nôtres ses préoccupations.
La chrétienté
La croix n’est pas seulement pour les individus, elle est celle de l’Église.
dans le discours après la Cène, Jésus-Christ développe la richesse et les fruits de son sacrifice, or il ne prie pas seulement pour les individus, mais pour toute l’Église.
Offertoire : il est offert pour tous les fidèles. « Recevez, Père Saint, … cette offrande sans tache que … je vous offre pour mes péchés, offenses et négligences sans nombre, et pour tous ceux qui m’entourent, ainsi que pour tous les fidèles chrétiens, vivants et morts pour qu’elle profite à moi et à eux pour le salut dans la vie éternelle. »
« Nous vous offrons … ce calice du salut, en priant votre clémence qu’il monte devant votre face … pour notre salut et celui du monde entier. »
Memento des vivants et memento des morts : le sacrifice est offert même pour les absents.
C’est ainsi que s’est faite la chrétienté, autour de la Croix. Quand Mgr Lefebvre nous parlait de la société chrétienne, c’était très souvent en complément de ce qu’il disait sur la messe.
La disparition du culte public est bien plus grave que la privation personnelle de la messe.
L’amour égoïste de Dieu est un non-sens, ce n’est pas de l’amour.
Les missionnaires en Chine : tant que nous avons demandé aux fidèles de se sanctifier, nous n’avons rien obtenu, quand nous leur avons demandé l’apostolat, nous avons obtenu l’apostolat et leur sanctification.
Lorsque saint Thomas d’Aquin énumère les effets de l’Eucharistie, il montre toujours les effets par la consommation de l’Eucharistie, mais aussi les effets du sacrifice, tant sur les individus qui ne le consomment pas que sur toute l’Église.
Quand on a bien compris ce que fait Notre Seigneur Jésus-Christ dans l’Eucharistie pour l’Église, il est facile de comprendre ce qu’il attend de nous par la messe et la communion.
Petite liste des effets de la messe dans l’Église et, par là, dans les âmes
– faire cesser les péchés et les pardonner
– mettre en possession de la gloire du Ciel
– repousser le péché véniel, c’est-à-dire donner la délicatesse de l’amour de Dieu.
– donner les hommes à son Père
– sa foi qui fait entrer dans la sagesse de Dieu et qui guide
– sa charité qui attire à l’amour de Dieu notamment par les œuvres de miséricorde.
C’est le sacrifice de l’Eucharistie qui a inspiré le dévouement des missionnaires, prêtres, religieux et religieuses.
Concile de Trente
Chapitre 1er De l’institution du saint sacrifice de la messe
« Parce que sous l’ancien Testament, selon le témoignage de l’apôtre saint Paul, il n’y avait rien de parfait ni d’accompli à cause de la faiblesse et de l’impuissance du sacerdoce lévitique, il a fallu, Dieu le Père des miséricordes l’ordonnant ainsi, qu’il se soit levé un autre prêtre selon l’ordre de Melchisédech, savoir Notre-Seigneur Jésus-Christ, lequel pût rendre accomplis et conduire à une parfaite justice tous ceux qui devaient être sanctifiés. Or quoique Notre-Seigneur Dieu dût une fois s’offrir lui-même à Dieu son Père, en mourant sur l’autel de la croix pour y opérer la rédemption éternelle, néanmoins, parce que son sacerdoce ne devait pas être éteint par la mort, pour laisser à l’Église, sa chère épouse, un sacrifice visible tel que la nature des hommes le requérait, par lequel ce sacrifice sanglant, qui devait s’accomplir une fois en la croix, fût représenté, la mémoire en fût conservée jusqu’à la fin des siècles, et la vertu si salutaire en fût appliquée pour la rémission des péchés que nous commettons tous les jours ; dans la dernière cène, la nuit même qu’il fut livré, se déclarant prêtre établi pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech, il offrit à Dieu le Père son corps et son sang, sous les espèces du pain et du vin, et sous les symboles des mêmes choses, les donna à prendre à ses apôtres, qu’il établissait dès lors prêtres du nouveau Testament ; et par ces paroles : Faites ceci en mémoire de moi, leur ordonna, à eux et à leurs successeurs dans le sacerdoce, de les offrir, ainsi que l’Église catholique l’a toujours entendu et enseigné. Car après avoir célébré l’ancienne pâque, que l’assemblée des enfants d’Israël immolait en mémoire de la sortie d’Égypte, il établit la pâque nouvelle, se laissant lui-même pour être immolé par les prêtres au nom de l’Église, sous des signes visibles, en mémoire de son passage de ce monde à son Père, lorsqu’il nous racheta par l’effusion de son sang, nous arracha de la puissance des ténèbres, et nous transféra dans son royaume. C’est cette offrande pure, qui ne peut être souillée par l’indignité ni par la malice de ceux qui l’offrent, que le Seigneur a prédit par Malachie (cap. l) devoir être en tous lieux offerte toute pure à son nom, qui devait être grand parmi les nations. C’est la même que l’apôtre saint Paul, écrivant aux Corinthiens, a marquée assez clairement, quand il dit que ceux qui sont souillés par la participation de la table des démons, ne peuvent être participants de la table du Seigneur ; entendant en l’un et en l’autre lieu l’autel par le nom de table. C’est elle enfin qui, au temps de la nature et de la loi, était figurée et représentée par diverses sortes de sacrifices, comme renfermant tous les biens qui n’étaient que signifiés par les autres, dont elle était la perfection et l’accomplissement. »
Saint Thomas d’Aquin
« [ce sacrement profite à ceux qui le consomment.] Mais aux autres, qui ne le consomment pas, il profite par mode de sacrifice, en tant qu’il est offert pour leur salut ; aussi dit-on, au canon de la messe : “Souvenez-vous, Seigneur, de vos serviteurs et de vos servantes … pour qui nous vous offrons, ou qui vous offrent eux-mêmes ce sacrifice de louange pour eux et pour tous les leurs, afin d’obtenir leur propre rédemption, la sécurité et le salut dont ils ont l’espérance.” Et le Seigneur a manifesté ce double profit lorsqu’il a dit en S. Matthieu (26, 28) : “qui pour vous” qui le consommez, “et pour beaucoup” d’autres, “sera répandu en rémission des péchés”. »
Je ne vous donne pas d’autres textes de saint Thomas d’Aquin. Il suit de près la richesse de l’Eucharistie, ce qui donne une étude très fouillée et vous vous y perdriez d’autant plus que beaucoup restent souvent sur une fausse compréhension de saint Thomas et ont du mal à débrouiller l’écheveau. C’est pour cela que je vous donne des sermons…