Léon XIII et Mgr Williamson :
L’importance du Rosaire pour notre époque

Le Rosaire est prié depuis de nombreux siècles, 
Et jamais aucun saint ne lui a fait obstacle

16 septembre 2023

Au mois d’octobre de l’année dernière, et suivant l’exemple d’un prêtre de la FSSPX en France, ces Commentaires ont présenté une vue d’ensemble des 13 encycliques sur le Rosaire écrites entre 1883 et 1898 par le Pape Léon XIII (1878–1903). Ces encycliques proposaient le Rosaire comme remède à une Église et à un monde qui allaient toujours plus s’éloigner de Dieu lors du siècle des deux guerres mondiales. Maintenant nous sommes au 21e siècle, et ces encycliques peuvent se révéler plus précieuses que jamais si nous y prêtons attention.

Voici un bref résumé de Lætitiæ Sanctæ (1893) ; le pape y montre comment les mystères joyeux, douloureux et glorieux du Rosaire tour à tour nous éclairent, nous consolent et nous soutiennent parmi les misères de notre époque. Les considérations générales de Léon XIII peuvent trouver de nombreuses applications particulières lorsque l’on prie le Rosaire.

Mystères joyeux La société moderne est menacée par un croissant mépris des devoirs et des vertus domestiques qui font la beauté d’une vie humble. C’est à cette cause que l’on peut attribuer, dans les foyers, la disposition des enfants à se soustraire à l’obligation naturelle d’obéir à leurs parents, et leur impatience à l’égard de toute forme de traitement qui ne favorise pas leur laisser-aller et leur amollissement. * Contre de tels maux, cherchons un remède dans les mystères joyeux du Rosaire. Installons-nous devant le foyer terrestre et divin de la sainteté, la Maison de Nazareth. Nous y trouvons la simplicité et la pureté de la conduite, le respect mutuel et l’amour, non pas celui qui est faux et éphémère, mais celui qui trouve à la fois sa vie et son charme dans le dévouement à servir.

Mystères douloureux Une deuxième caractéristique néfaste de notre époque se trouve dans la répugnance à souffrir et l’empressement à échapper à tout ce qui est dur ou pénible à supporter. Le plus grand nombre rêve d’une civilisation chimérique dans laquelle tout ce qui est désagréable sera supprimé et tout ce qui est agréable sera à disposition. Ce désir effréné de vivre une vie de jouissances affaiblit l’esprit des hommes et, s’ils ne succombent pas entièrement, ils se découragent et sombrent devant les difficultés de la vie. * Un moyen puissant de renouveler notre courage sera sans aucun doute de s’attarder sur les mystères douloureux de la vie de Notre Seigneur. Nous y voyons le Christ accablé de tristesse, au point que des gouttes de sang coulent de ses veines comme de la sueur. Nous le voyons flagellé, couronné d’épines, cloué sur la croix et condamné par la voix de la multitude comme méritant la mort. Ici encore, nous contemplons la douleur de notre très sainte Mère, dont l’âme a été transpercée par un glaive de douleur. En voyant ces exemples de force d’âme, qui ne sentira pas son cœur s’échauffer du désir de les imiter ?

Mystères glorieux Le troisième mal est celui qui est le plus caractéristique de l’époque dans laquelle nous vivons. Les hommes de notre temps poursuivent les faux biens de ce monde, de telle sorte que la pensée de leur vraie Patrie est non seulement mise de côté mais bannie et entièrement effacée de leur mémoire. Les hommes charnels, qui n’aiment rien d’autre qu’eux-mêmes, perdent complètement de vue le monde futur, et tombent jusqu’au dernier degré de l’avilissement. * C’est de ce danger que seront heureusement sauvés ceux qui garderont présents à leur esprit les Mystères glorieux. C’est là seulement que nous découvrons la véritable relation entre le temps et l’éternité, entre notre vie sur terre et notre vie au ciel ; et c’est ainsi que se forment les caractères forts et nobles.

Conclusion de Léon XIII — Ainsi, au milieu des multiples maux qui assaillent la société moderne et qui pèsent sur nos vies, le Saint Rosaire est comme taillé sur mesure pour nous éclairer, nous consoler et nous soutenir sur le chemin du Ciel. Que Marie, Mère de Dieu et des hommes, Elle-même auteur du Rosaire, et Celle même qui nous l’enseigne, nous en procure l’heureux accomplissement.

Kyrie eleison