Sermon ~ Le sacrement de l’ordre
La participation au sacrifice Eucharistique

Mes bien chers Frères,

Voici un sermon dont j’espère que vous aurez autant de satisfaction à l’écouter que j’en ai eu à le prêcher. « Oh, qu’il et bon le Bon Dieu ! » disait notre bon Père Barrielle que j’ai tant estimé.

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Résumé du sermon
Saint Thomas d’Aquin
Concile de Trente

Résumé du sermon

Pourquoi en traiter maintenant, alors que saint Thomas d’Aquin en traite après les sacrements de pénitence et d’extrême-onction.

1. le pouvoir sur le corps du Christ

le sacrement de l’ordre se définit principalement comme un caractère donnant un pouvoir sur le corps du Christ.

Le sacrement de l’ordre a pour fin le sacrement de l’Eucharistie, le sacrement des sacrements, selon l’expression de Denys.

Entre l’Eucharistie et la croix il y a identité, nous l’avons vu, même prêtre, même victime, même offrande. Même victime : réalisé par la présence réelle. Même offrande en raison de l’identité, seul le caractère sanglant ou non faisant la différence. Même prêtre : à travers le sacrement de l’ordre par lequel Dieu confère au prêtre ministériel de parler en son nom : « Ceci est MON corps ».

La raison : sagesse de Dieu qui communique à des créatures de diriger les inférieurs.

2. Pouvoir sur le corps mystique

Ce pouvoir sur le corps physique du Christ est accompagné du pouvoir sur le corps mystique.

À ce titre, la fonction du prêtre est de mener les âmes au pied de la Croix à travers la messe.

Pour cela, il enseigne, il donne les autres sacrements avant de distribuer l’Eucharistie, il dirige et enseigne à se diriger.

3. Se laisser prendre par Dieu

Dieu est le premier acteur de l’œuvre du salut, le prêtre par la célébration du sacrifice eucharistique fait que cette action atteint les lieux et les époques dans le monde entier. Par son ministère, il dispose les âmes à entrer dans cette œuvre de Dieu. En distribuant la communion, il parachève cette œuvre et la rend aussi parfaite que possible sur terre.

Tel est le prêtre voulu par Mgr Lefebvre.

Beaucoup de prêtres modernes sont des animateurs socio-spirituels. Les prêtres dits traditionalistes mais ralliés considèrent l’Eucharistie essentiellement à travers le rite et négligent de disposer les âmes à la croix. Tout le problème du sacerdoce est en réalité un problème de l’Eucharistie.  

4. Le Padre Pio

Une illustration de cette doctrine : le Padre Pio. Grande union à Dieu – importance de la célébration de la messe – y plonger les âmes : son confessionnal n’était pas que le lieu où les péchés sont remis, mais le lieu où l’on était comme lancé vers la messe et l’amour du Christ en croix.

Saint Thomas d’Aquin

Question 34 Pourquoi le sacerdoce ministériel des hommes

Entre ses œuvres et lui, Dieu a voulu pousser la ressemblance aussi loin que pos­sible, pour les faire parfaites et pouvoir, par elles, être connu. Afin donc de manifester dans ses œuvres non seulement les perfections de son essence, mais celles de son action sur les créa­tures, il a imposé à tout être cette loi de nature que les êtres inférieurs seront conduits et poussés à leur perfection par des êtres intermédiaires ; ceux-ci à leur tour par des êtres supérieurs. Pour que cette harmonie ne manquât pas à l’Église, il établit un ordre en elle : certains dispenseraient les sacrements aux autres, en cela imitant Dieu à leur manière, collaborant en quelque sorte avec Dieu : ainsi dans le corps vivant certains organes communiquent-ils la vie aux autres

Définition

« L’ordre, dit-il, est un signe par lequel l’Église confère un pouvoir spirituel à celui qui est ordonné ».

Le mot signe n’indique pas ici un caractère intérieur, mais bien l’action extérieure qui est le symbole du pouvoir intérieur et sa cause. Et c’est ainsi qu’il faut entendre le mot caractère dans l’autre définition.

Mais il n’y aurait pas d’inconvénient à entendre par signe un caractère intérieur. Car ces trois éléments ne sont pas à proprement parler parties intégrales du sacrement : la réalité pure n’est pas de l’essence du sacrement ; le signe est transitoire, on dit pourtant que le sacrement demeure. D’où l’on doit conclure que le caractère intérieur constitue essentiellement et principalement le sacrement de l’Ordre.

Commentaire : « L’affirmation de S. Thomas est de grande portée et sera expliquée plus loin : la grâce sanctifiante(qui est la réalité pure) n’est pas de l’essence du sacrement de l’Ordre ; par conséquent ce dernier n’est pas conféré d’abord pour la sanctification de celui qui le reçoit, mais pour lui conférer des pouvoirs spirituels. Voir aussi la réponse qui suit, où l’on fait la distinction entre les sacrements qui ont pour but principal de sanctifier, comme le baptême, et celui de l’Ordre. »

2. Le baptême confère bien le pouvoir spirituel de recevoir les autres sacrements, et c’est en raison de ce pouvoir qu’il imprime un caractère. Mais ce n’est pas là son principal effet qui est la purification de l’âme. Cette purification justifie l’institution du baptême même à défaut de la première raison alléguée. L’ordre au contraire implique principalement le pouvoir : aussi le caractère, qui est un pouvoir spirituel, entre-t-il dans sa définition et non dans celle du baptême.

3. Le baptême confère une puissance spirituelle pour recevoir les sacrements. De ce fait, cette puissance est en quelque sorte une puissance passive. Le pouvoir, au contraire, implique une puissance active, à laquelle est jointe une prééminence quelconque, aussi cette définition ne convient-elle pas au baptême.

Le sacrement de l’ordre confère la grâce sanctifiante

L’ordre est un sacrement, or les sacrements, selon leur définition, sont causes de la grâce.

Corpus. « Les œuvres de Dieu sont parfaites ». Si Dieu confère un pouvoir à quelque créature, il lui donne en même temps ce qui est nécessaire pour exercer convenablement ce pouvoir. On le voit même dans l’ordre naturel et animal..

Mais la grâce sanctifiante est nécessaire à quiconque veut recevoir dignement les sacrements, et de même à qui doit les distribuer. Le baptême, qui permet de recevoir les sacrements, confère la grâce sanctifiante ; ainsi l’ordre qui donne le pouvoir de les dispenser.

ad 1. Ce n’est pas une personne, mais toute l’Église que l’ordre a pour but de guérir. Aussi, dire que l’ordre est l’antidote de l’ignorance ne signifie pas que celui qui reçoit ce sacrement est par là même délivré de l’ignorance, mais qu’il est désigné pour délivrer de l’ignorance la foule des fidèles.

3. Pour exercer convenablement le ministère de l’ordre ce n’est pas seulement une vertu quelconque qui est requise, mais bien une vertu éminente. Ceux qui reçoivent le sacrement de l’ordre sont, de ce fait, mis à la tête des fidèles ils doivent aussi être les premiers par le mérite de leur sainteté. En ce sens, il faut supposer chez les ordinands la grâce, qui leur mérite d’être comptés au nombre des fidèles du Christ, mais, en recevant l’ordre, ils reçoivent un don de grâce plus abondant, qui les rend capables de plus grandes œuvres.

q. 35 a. 2 Tous les ordres impriment un caractère

N. B. Le sacrement de l’ordre se distingue en sept degrés, cependant ces sept degrés ne forment avec le sacerdoce qu’un seul et unique sacrement, saint Thomas le démontre ailleurs. La question est ici : chacun de ces degrés imprime-t-il un caractère ?

Corpus. Trois opinions sont en présence :

Les uns ont dit que l’ordre sacerdotal seul imprimait un caractère. Ce qui est inexact : car les fonctions de diacre ne peuvent être légitimement exercées que par un diacre. Le diacre possède donc un certain pouvoir spirituel que les autres n’ont pas dans !administration des sacrements.

Aussi d’autres ont-ils prétendu que les ordres sacrés impriment bien un caractère, à l’exception pourtant des ordres mineurs. Ce qui ne peut se soutenir, car celui qui reçoit un ordre, quel qu’il soit, jouit d’une supériorité sur les autres répondant au degré de puissance qu’il a reçu pour administrer les sacrements.

Il reste donc que le caractère, étant une marque distinctive, doit se retrouver dans tous les ordres. La preuve en est d’ailleurs que les ordres subsistent toujours et ne peuvent être reçus plus d’une fois. Telle est la troisième opinion qui est la plus commune.

2. Le retour pour un clerc à l’état laïc ne supprime pas en lui le caractère, qui demeure. La preuve en est que s’il rentre dans le clergé, il n’a pas à recevoir de nouveau l’ordre qu’il a déjà reçu une fois.

Le sacrement de l’ordre a pour fin le sacrement de l’Eucharistie, le sacrement des sacrements, selon l’expression de Denys. Comme le temple, l’autel, les vases et les vêtements, les ministres de l’Eucharistie ont besoin d’une consécration : cette consécration est le sacrement de l’ordre.

q. 37 a. 1 les sept degrés du sacrement de l’ordre

2. La division de l’ordre n’est pas celle d’un tout intégral en ses parties, ni celle d’un tout universel, mais celle d’un tout potentiel ; telle est la nature de ce tout que l’une de ses divisions réalise pleinement sa définition, les autres n’en sont que des participations. C’est le cas de ce sacrement, dont la plénitude est dans un seul ordre, le sacerdoce ; les autres n’en sont qu’une participation. Ceci nous est signifié par ces paroles de Dieu à Moïse. « Je prendrai de l’esprit qui est sur toi et je le mettrai sur eux, afin qu’ils portent avec toi la charge du peuple ». Ainsi tous les ordres ne sont-ils qu’un sacrement.

Le sacrement de l’ordre a pour fin le sacrement de l’Eucharistie, le sacrement des sacrements, selon l’expression de Denys. Comme le temple, l’autel, les vases et les vêtements, les ministres de l’Eucharistie ont besoin d’une consécration : cette consécration est le sacrement de l’ordre.  

Concile de Trente

« Si quelqu’un affirme que dans le Nouveau Testament il n’est pas un sacerdoce extérieur et visible, ou qu’il n’est pas un pouvoir de consacrer et d’offrir le vrai corps et le sang du Seigneur, de remettre et de retenir les péchés, qu’il existe seulement un office, un simple ministère de la prédication de l’Évangile, ou que ceux-là qui ne prêchent pas ne sont en conséquence aucunement prêtres ; qu’il soit anathème ».