Sermon ~ Réagir à la persécution
La lutte de Jacob avec l’Ange, la puissance de la prière

Mes bien chers Frères,

La lutte de Jacob avec l’Ange est très instructive. Elle nous montre les conditions de la vie chrétienne, qui est une lutte toute la nuit, et elle nous enseigne ce qu’est la prière.

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Résumé du sermon
Le récit biblique

Résumé du sermon

Jacob et Esaü, l’annonce de la condition chrétienne

L’opposition entre Jacob et Esaü est l’annonce de la condition des chrétiens et de l’Église. Esaü ayant vendu son droit d’aînesse pour un plat de lentilles est l’annonce du peuple choisi par Dieu qui préfère les biens d’ici-bas aux biens divins. Jacob est choisi par Dieu pour recueillir l’héritage divin. Mais ce sera désormais une lutte farouche d’Esaü contre Jacob, du peuple initialement choisi par Dieu contre l’Église et les chrétiens.

Jacob est obligé de fuir et, dans sa fuite, est réconforté par la vision d’une échelle qui relie la terre au ciel. Annonce de l’incarnation, de l’Église, de la contemplation de Dieu qui est l’âme de la vie ici-bas et qui permet de tenir dans les luttes.

Au retour de son exil, il sait qu’il doit affronter son frère Esaü. Il est alors arrêté par un ange, envoyé spécial de Dieu, qui le provoque à la lutte et contre lequel il lutte toute la nuit. L’ange n’a pas le dessus et, au petit matin, Jacob lui demande sa bénédiction. L’ange la lui donne. Le premier effet de cette bénédiction et d’adoucir Esaü qui se réconciliera avec son frère.

Mais, en même temps, qu’il donna la bénédiction divine, l’ange blessa Jacob à la cuisse. Ceci est une figure de la prière et de la lutte de la vie chrétienne. La bénédiction est reçue par les bons chrétiens et ils en font leur profit, la blessure est reçue par les mauvais chrétiens.

Nécessité de la prière

La prière n’a évidemment pas pour but d’influencer Dieu, ni d’obtenir de lui quelque chose qu’il ne voulait pas donner.

Elle a pour but 1. de faire comprendre que la vie chrétienne est une lutte, 2. de faire prendre conscience de nos faiblesses et même de notre incapacité à tout bien, 3. de nous faire saisir que Dieu intervient en notre faveur dès que nous nous entrons par la prière dans la lutte du Christ contre Satan, et que nous portons sa croix.

Les conditions de la prière

Elle doit être faite
       avec foi,
       en vue du salut de l’âme, c’est-à-dire principalement pour obtenir la vertu et la grâce,
       avec confiance
       avec persévérance (c’est pourquoi Jacob dut lutter toute la nuit).

Les fruits de la prière

Elle donne la victoire sur les ennemis du Christ, soit en faisant cesser leur opposition, soit en nous donnant de la supporter dans une plus grande union à Dieu.

C’est ainsi qu’on voit à Lourdes, quelques miracles de guérison, mais beaucoup plus de grâces spéciales pour porter chrétiennement la maladie et même la mort.

Application à la lutte des derniers temps et sa répétition présente

Nous savons tous que ce sont les héritiers spirituels du peuple qui a refusé le Christ qui poursuivent la lutte contre le Christ, contre l’Église et contre les chrétiens, avec à leur tête Satan et ses anges.

Dieu ne nous demande qu’une chose : nous remettre entre ses mains, nous unir à sa passion et à sa croix, ce qui est la vraie lutte que nous avons à mener.

Il se charge alors de la suite, soit en faisant disparaître l’épreuve, soit en nous donnant d’en profiter spirituellement pour gagner le Ciel et pour sa plus grande gloire.

Du haut du Ciel, nous contemplerons la défaite des ennemis du Christ et de sa croix, soit par leur conversion – comme pour Esaü – soit par leur châtiment.

Le récit biblique

Genèse 32. Le retour de Jacob

Jacob envoya devant lui des messagers à Esaü, son frère, au pays de Séir, dans le territoire d’Edom.… Les messagers revinrent auprès de Jacob, en disant : Nous sommes allés vers ton frère Esaü ; et il marche à ta rencontre, avec quatre cents hommes. Jacob fut très effrayé, et saisi d’angoisse. Il partagea en deux camps les gens qui étaient avec lui, les brebis, les bœufs et les chameaux ; et il dit : Si Esaü vient contre l’un des camps et le bat, le camp qui restera pourra se sauver.

Jacob dit : Dieu de mon père Abraham, Dieu de mon père Isaac, Eternel, qui m’as dit : Retourne dans ton pays et dans ton lieu de naissance, et je te ferai du bien ! Je suis trop petit pour toutes les grâces et pour toute la fidélité dont tu as usé envers ton serviteur ; car j’ai passé ce Jourdain avec mon bâton, et maintenant je forme deux camps. Délivre-moi, je te prie, de la main de mon frère, de la main d’Esaü ! car je crains qu’il ne vienne, et qu’il ne me frappe, avec la mère et les enfants. Et toi, tu as dit : Je te ferai du bien, et je rendrai ta postérité comme le sable de la mer, si abondant qu’on ne saurait le compter.

C’est dans ce lieu-là que Jacob passa la nuit. Il prit de ce qu’il avait sous la main, pour faire un présent à Esaü, son frère : deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers, trente femelles de chameaux avec leurs petits qu’elles allaitaient, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânes. Il les remit à ses serviteurs, troupeau par troupeau séparément, et il dit à ses serviteurs : Passez devant moi, et mettez un intervalle entre chaque troupeau. Il donna cet ordre au premier : Quand Esaü, mon frère, te rencontrera, et te demandera : A qui es-tu ? où vas-tu ? et à qui appartient ce troupeau devant toi ? tu répondras : A ton serviteur Jacob ; c’est un présent envoyé à mon seigneur Esaü ; et voici, il vient lui-même derrière nous. Il donna le même ordre au second, au troisième, et à tous ceux qui suivaient les troupeaux : C’est ainsi que vous parlerez à mon seigneur Esaü, quand vous le rencontrerez. Vous direz : Voici, ton serviteur Jacob vient aussi derrière nous. Car il se disait : Je l’apaiserai par ce présent qui va devant moi ; ensuite je le verrai en face, et peut-être m’accueillera-t-il favorablement. Le présent passa devant lui ; et il resta cette nuit-là dans le camp.

Il se leva la même nuit, prit ses deux femmes, ses deux servantes, et ses onze enfants, et passa le gué de Jabbok. Il les prit, leur fit passer le torrent, et le fit passer à tout ce qui lui appartenait.

Jacob demeura seul. Alors un homme [un ange ayant apparnce d’homme] lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore. Voyant qu’il ne pouvait le vaincre, cet homme le frappa à l’emboîture de la hanche ; et l’emboîture de la hanche de Jacob se démit pendant qu’il luttait avec lui. L’homme lui dit : Laisse-moi aller, car l’aurore se lève. Et Jacob répondit : Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni. Il lui dit : Quel est ton nom ? Et il répondit : Jacob. Il dit encore : ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur. Jacob l’interrogea, en disant : Fais-moi je te prie, connaître ton nom. Il répondit : Pourquoi demandes-tu mon nom ? Et il le bénit là. Jacob appela ce lieu du nom de Peniel : car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée. Le soleil se levait, lorsqu’il passa Peniel. Jacob boitait de la hanche.