Sermon pour le Christ-Roi

Mes bien chers Frères,

Voici mon sermon pour la fête du Christ-Roi.

J’y ajoute une très belle lettre de Mgr Lefebvre sur le doux règne du Christ.

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Voici le texte de la lettre de Mgr Lefebvre :

Éminence Révérendissime,

Je ne puis croire que vous ne compreniez pas les motifs exacts de mon attitude qui est celle de milliers de catholiques et de nom­breux prêtres parmi les plus fidèles à l’Église catholique et à la Papauté.

Le problème de fond de notre persé­vé­rance dans la Tradition, malgré les ordres donnés par Rome pour l’abandonner, c’est un problème de grave et profond change­ment dans le rapport de l’Église avec le monde.

Notre-Seigneur et l’Église à sa suite se sont situés par rapport au monde d’une manière très précise. Il faut convertir et baptiser le monde pour le soumettre au doux Règne de Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est la seule et unique voie de salut. « Allez, enseignez toutes les nations… » C’est clair. Il faut envoyer des apôtres à toutes les nations afin qu’elles devien­nent catholi­ques et acceptent le Règne de Notre-Seigneur.

Mais il y a dans ce monde des forces enne­mies de Notre-Seigneur, de son Règne. Satan et tous les auxi­liaires de Satan, con­scients ou incons­cients, refu­sent ce Règne, cette voie de salut et militent pour la destruc­tion de l’Église.

Ainsi l’Église est engagée avec son Divin Fondateur dans un gigantesque combat. Tous les moyens ont été et sont employés par Satan pour triompher.

L’un des derniers stratagèmes extrême­ment efficace est de ruiner l’esprit com­batif de l’Église en la per­suadant qu’il n’y a plus d’ennemis, qu’il faut donc déposer les armes et entrer dans un dialogue de paix et d’entente. Cette trêve fallacieuse permettra à l’enne­mi de péné­trer aisément partout et de cor­rom­pre les forces adverses.

Cette trêve, c’est l’œcu­mé­nisme libéral, ins­trument diabolique de l’auto­destruction de l’Église.

Cet œcu­mé­nisme libéral exigera la neutra­lisa­tion des armes, qui sont la Liturgie avec le Sacrifice de la Messe, les Sacre­ments, le Bréviaire, les Fêtes liturgi­ques, la neutrali­sation et l’arrêt des Séminaires : plus besoin de com­battants puisqu’il n’y a plus de com­bat. L’œcu­mé­nisme dans l’ensei­gne­ment, c’est la recherche théologique, les dogmes mis en doute.

C’est aussi le pluralisme appliqué aux États catho­liques et donc leur suppres­sion pour deve­nir des États œcu­mé­ni­ques.

C’est aussi l’arrêt du combat dans les mo­nastè­res, les sociétés religieuses, qui étaient les avant-gardes. C’est par le fait même leur arrêt de mort.

À cette entreprise diabolique inaugurée au Concile spécialement par les documents sur « les religions non chrétiennes », « l’Église dans le monde », « la Liberté Religieuse », et continuée sans cesse depuis le Concile, nous opposons un refus formel. Nous ne voulons pas devenir œcuménistes libéraux, et ainsi trahir la cause du règne de Notre-Seigneur et la cause de l’Église, nous vou­lons demeurer catholiques.

Qui est l’instigateur de ce faux œcu­mé­nisme dans l’Église, le responsable, ou quels sont les responsables ? Nous préférons ne pas le savoir. Dieu le sait.

Mais on peut nous frapper de tous les inter­dits et de toutes les censures que l’on voudra, nous entendons, avec la grâce de Dieu et l’assistance de la Vierge Marie, demeurer dans la foi catholi­que et nous refusons de collaborer à la destruc­tion de l’Église.

Nous demandons une chose très simple et très légi­time : que l’on recon­naisse à ce qui a été l’Église de toujours et celle de notre enfance le droit de continuer. C’est un droit fondé sur l’Écriture, la Tradition, le Magis­tère de l’Église et toute l’histoire de l’Église.

Je pense avoir été assez clair.

Je vous prie, Éminence, d’agréer mes sen­ti­ments très respectueux et frater­nel­lement dévoués in Xto et Maria.[1]

[1] Lettre de Mgr L. au card. Seper, 13 avril 1978