Sermon ~ L’ordre 4
La vocation sacerdotale

Mes bien chers Frères,

Un sermon sur la vocation sacerdotale n’intéressera-t-il que les jeunes hommes ? Non, bien évidemment, il vous concerne tous, premièrement car Jésus-Christ nous demande à tous de prier pour avoir des prêtres, ensuite car il vous donnera l’estime du sacerdoce et, surtout, car la vocation est le fruit d’une œuvre commune qu’il vous revient à vous tous d’accomplir, chacun à votre place.

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Résumé du sermon
Saint Thomas d’Aquin

Résumé du sermon

Il ne s’agit pas dans ce sermon de parler des états de perfection, mais des qualités requises, des conditions pour entrer dans l’état sacerdotal et de la manière de discerner si on doit entrer dans cet état ou non.

Ce sermon convient pas seulement aux jeunes hommes, mais à tout chrétien et aussi aux femmes, car il donnera l’estime du sacerdoce, et parce qu’un prêtre ne se fait pas tout seul, il est le fruit de toute une société.

Vocation sacerdotale et vocation religieuse

Elles se distinguent selon leur objet.

Sacerdoce —> pouvoir sur le corps du Christ, y compris sur son corps mystique
il faut donc les qualités appropriées pour recevoir ce pouvoir et cette responsabilité.
ainsi, un médecin, un avocat, doivent connaître leur profession avant de l’exercer.
Ils doivent aussi avoir du cœur, car il leur faut souvent blesser pour guérir.

Vie religieuse —> acquérir la perfection
On peut entrer dans la vie religieuse parce qu’on aime beaucoup Dieu et qu’on voudrait l’aimer à la folie, mais aussi parce qu’on se sent faible et qu’on voudrait être aidé, voire parce qu’on se sait pécheur et qu’on veut une conversion durable et persévérante.

Première conséquence : qui prend la décision ?

Par rapport au sacerdoce, ce ne peut être que le responsable des prêtres, c’est-à-dire l’évêque.

Définition du chanoine Lahitton : la vocation consiste dans l’appel de l’évêque.

Certes, le jeune homme se propose, mais c’est l’évêque qui décide et qui appelle et le jeune homme qui accepte.

Quant à la vie religieuse, c’est l’inverse, le jeune homme – ou la jeune fille – décide, et le supérieur religieux accepte.

Première qualité : science nécessaire

Science = profondeur de la pénétration du mystère divin et non étendue des connaissances.

Curé d’Ars patron des prêtres, il est donc la référence, y compris pour la science.

Jugement sur la situation présente, dans l’Église et dans la société.

La vertu morale

Vie en état de grâce, fuite du péché véniel de propos délibéré (ce qui devrait être le cas de tout homme, même non prêtre, au moins ceux ayant des responsabilités.

Surtout, grand amour de Dieu et désir de perfection, pour soi et pour les autres.

Dévouement total à l’Église

L’aptitude au ministère

Il y a une aptitude que chacun constate ou non – je n’ai pas dit ressent ou non. Il y en a qui savent qu’ils feront ou qu’ils ne feront pas un bon médecin, ou un bon avocat, de même il y en a qui savent qu’ils feront un bon prêtre ou non. Voilà pourquoi on ne peut forcer personne, ce qui ne veut pas dire que chacun fasse à son gré.

J’ai connu un jeune qui était beaucoup trop timide pour pouvoir prêcher comme prêtre. Mais il s’est fait capucin ! C’est que, prêcher en prenant ses propres responsabilités comme prêtre séculier, n’est pas la même chose que de prêcher en se cachant derrière sa barbe pour délivrer une prédication commune avec le soutien très présent de la communauté et du supérieur.

N.B. Il n’est pas permis d’entrer chez des religieux qui n’ont pas compris la crise dans l’Église. 

Le monde moderne a créé chez beaucoup des blessures qui rendent le sacerdoce impossible, d’où l’importance de l’éducation dans les familles encore catholiques dont le souci devrait être de fournir à l’Église le plus de bons prêtres possible. Cependant, certains jeunes, même blessés par le monde moderne, pourront faire de bons prêtres – avec une aide convenable – parce qu’ils seront plus aptes à comprendre les blessures de leurs contemporains et à les prendre en pitié.

Le goût

Ne pas confondre sentiment et raison. Le goût sentimental n’est pas nécessaire. Le goût raisonnable vient à qui le veut.

Saint Alphonse de Liguori : les vocations de raison sont pénibles, mais plus profondes et plus solides.

Le Père Barrielle voulait être prêtre à deux ans, mais sa vocation de prédicateur des retraites fut une vocation de raison.

Le jeune qui voulait abandonner sa vocation et qui se fit gifler par une religieuse.

Y a-t-il péché à ne pas suivre sa vocation ?

Certains disent qu’il n’y a péché que si on met son salut en danger. Mais cela ne vaut que pour les vocations religieuses et encore, la formulation n’est pas bonne, car on a toujours l’obligation de faire ce que la raison montre.

L’obligation de la vocation sacerdotale vient – du devoir de servir l’Église : le bien commun passe avant le bien particulier. – de la nécessité de sauver des âmes. Notre Dame à Fatima : sacrifices pour les pécheurs, devenir prêtre, c’est le plus beau sacrifice pour le salut des pécheurs. – de l’amour de Dieu : l’amour est conquérant.

Saint Thomas d’Aquin : tout jeune homme doit se poser d’abord la question de la vocation. Si la réponse est positive, il n’y a pas à examiner d’autres possibilités, car on n’examine pas le moins parfait quand on peut accomplir le plus parfait.

Beaucoup de bons prêtres feraient de bons pères de famille, ce n’est pas une raison pour choisir le mariage plutôt que le sacerdoce.

Objection : si c’est cela, tous les hommes devraient se faire prêtres ! Réponse : non, car tous n’ont pas l’aptitude. Cependant, tous les auteurs disent que beaucoup sont appelés à un état de perfection. Saint Jean Bosco : un jeune sur trois ou quatre est appelé (à la vie sacerdotale ou religieuse).

Comment avoir de bons prêtres ?

La recommandation essentielle de Notre Seigneur : prier pour avoir des prêtres. « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. »

Éduquer au dévouement, faire pratiquer les œuvres de miséricordes corporelles et spirituelles.

Et encore ? Faire pratiquer les œuvres de miséricorde et éduquer au dévouement.

Mais aussi ? Donner le goût de se soulager la misère pour la gloire de Dieu, pas les œuvres de miséricorde tant corporelle que spirituelles.

Ce langage est dur !

Je sais très bien que le présent sermon donnera du courage et de la paix aux bons et à ceux qui cherchent la volonté de Dieu.

Au contraire, beaucoup trouveront mon discours trop rationnel et donc trop raide. C’est qu’ils n’ont pas compris – ou veulent ne pas comprendre – que la raison domine la sensibilité. Ils sont dans la situation du jeune homme riche, ils fuient. Encore heureux s’ils ne cherchaient pas à justifier leur fuite en critiquant les exigences du Christ, et en critiquant les prêtres qui ont le courage de transmettre la lumière, ce qui cause du scandale grave. Ils en rendront compte au jugement de Dieu. Malheur à ceux qui se marieront avec de telles dispositions d’esprit et de cœur, parce qu’ils auront fui le bien que Dieu leur demandait. Leur famille ne tiendra pas, car on ne peut pas transmettre d’idéal quand on le fuit.

Trois fois malheur aux « traditionalistes » qui en profiteront pour faire l’amalgame et condamner les positions de la Fidélité Catholique.

Saint Thomas d’Aquin

Par l’ordre sacré, le clerc se trouve député aux ministères les plus dignes qui soient, parce qu’il sert le Christ dans ce sacrement de l’autel qui requiert une sainteté supérieure à celle que demande l’état religieux lui-même. 2-2 184, 8