Sermon ~ L’extrême-onction 2

Mes bien chers Frères,

Voici le deuxième et dernier sermon sur l’extrême-onction, avec quelques belles histoires édifiantes.

Notre Dame de la bonne mort, priez pour nous !

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Résumé du sermon

Les effets de l’extrême-onction

La rémission des péchés ?

L’effet propre du sacrement : agir sur les restes des péchés. L’extrême-onction est donnée par mode de médicament. « L’extrême-onction n’est pas donnée contre ce qui détruit la vie spirituelle, c’est-à-dire contre le péché originel et le péché mortel, mais contre ce qui affaiblit spirituellement l’homme, en sorte qu’il n’a plus toute la vigueur nécessaire pour accomplir les actes de la vie de la grâce ou de la gloire. Or ces défauts ne sont pas autre chose qu’une certaine faiblesse ou débilité que laisse en nous après lui le péché tant actuel qu’originel : c’est contre cette faiblesse que l’homme se trouve affermi par l’extrême-onction.

Par rapport à la faute : « Mais comme cet effet fortifiant est produit par la grâce, et que la grâce ne peut se trouver associée au péché, il s’ensuit que, si ce sacrement trouve en face de lui un péché, mortel ou véniel, il l’ôte, par voie de conséquence, quant à la coulpe, si du moins celui qui le reçoit n’y met point d’empêchement. C’est pourquoi S. Jacques ne mentionne que conditionnellement la rémission des péchés : « S’il a des péchés, dit-il, ils lui seront pardonnés », quant à la coulpe. Ainsi l’extrême-onction ne détruit pas toujours le péché, pour la raison qu’elle n’en trouve pas toujours ; mais elle subvient toujours à cet état de faiblesse que quelques-uns appellent « les restes du péché ». S’il remet la faute, c’est qu’il n’y a pas eu contrition parfaite, mais seulement un désir de contrition. L’extrême-onction transforme alors cette contrition imparfaite en contrition parfaite.

Diminution de la peine due aux péchés

Mais l’effet principal reste de redonner des forces.

La guérison corporelle ?

La guérison corporelle n’est qu’un effet secondaire, qui n’est accordé qu’autant que peut l’exiger la guérison de l’âme qui est l’effet principal.

Ainsi donc, la guérison corporelle n’apparaît pas comme un effet simplement juxtaposé à l’effet spirituel de guérison de l’âme, mais comme un effet relatif à cette guérison, et qui lui est ordonné. Le ch. 73 du livre IV du Contra Gentes montre mieux comment s’unifie à un point de vue supérieur cette double finalité de l’extrême-onction.        C’est comme effet du péché, et comme un effet capable de paralyser la vie spirituelle, que l’infirmité corporelle intéresse le sacrement. Il ne s’agit donc pas de guérir médicalement ou miraculeusement un malade pour le guérir, mais de remédier aux misères de son corps en tant qu’elles sont un obstacle pour la vie de l’âme, et comme faisant elles-mêmes partie de ces « restes du péché » que vise essentiellement le sacrement. Le soulagement apporté au corps se trouve ainsi déterminé et mesuré par le bien spirituel de l’âme. (Commentaire de la Revue des Jeunes)

Un caractère ?

On pourrait le croire : consécration de l’état de malade, mais non, car il n’y a pas députation à un acte de culte. Il y a cependant un effet durable que nous verrons pour terminer.

Le ministre

Le prêtre seul,

À qui doit-on donner l’extrême-onction

Pas aux bien-portant, ni même aux malade ordinaires, car ils ne sont pas dans l’ultime combat. Donc pas à ceux qui vont subir une opération chirurgicale, car leur corps n’est pas affaibli comme celui des mourants. Ni à un condamné à mort, car il est en bonne santé et, même s’il doit subir la mort, il le fait dans les conditions d’un bien-portant et non d’un malade.

À ceux qui ont l’usage de la raison. « Pour que ce sacrement soit reçu avec fruit, comptent pour beaucoup et la dévotion de celui qui le reçoit, et le mérite personnel de celui qui le confère, et le mérite général de toute l’Église : le mode sous forme de prière de la forme de ce sacrement le montre bien. C’est pourquoi on ne doit pas le conférer à ceux qui sont incapables de le recevoir en connais­sance de cause et avec dévotion ; »

Toutefois, on peut la donner à ceux qui en ont eu le désir au moins implicite. Ils n’en profitent pas autant que s’ils avaient l’usage de la raison, mais elle détruit les restes du péché, voir même le péché dans sa coulpe si le sujet avait au moins la contrition imparfaite.

Conclusion : s’il ne faut la donner qu’aux malades dans leur dernière maladie, il faut la leur donner dès le début de cette maladie.

Elle ne peut pas être réitérée dans le même danger de mort. Si le malade guérit, on peut la réitérer dans un nouveau danger de mort. La raison : ce sacrement, comme tous les autres, produit une « res et sacramentum » c’est-à-dire une réalité intermédiaire qui n’est déjà plus un signe et qui mène  à la grâce sacramentelle. Ici, c’est une dévotion intérieure qui va continuer à agir après la collation du sacrement jusqu’à la mort. Ou bien une plus grande configuration au Christ mourant sur la croix et qui développe les effets du sacrement.

Comparer avec Lourdes qui donne la grâce d’accepter la maladie et de l’offrir. Mon cousin à qui la sainte Vierge réapprend le Je vous salue Marie. Autre histoire.