Les quatre sermons sur le mariage

Mariage 4 ~ Le sacrement

Mes bien chers Frères,

Je vous ai déjà fait trois sermons sur le mariage en 2018, mais sans vous expliquer en quoi il est un sacrement. Il est temps, maintenant, de mettre en lumière le mariage à la lumière du « mystère du Christ et de l’Église », c’est l’enseignement de saint Paul.

Vous comprendrez ainsi pourquoi je traite du sacrement de mariage juste après le sacrifice eucharistique et l’ordre.

4. Le sacrement de mariage

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Ci-après, le résumé du sermon comme d’habitude, mais d’abord, voici les trois premiers sermons que j’ai déjà donnés sur le mariage. (À l’époque, je ne publiais pas de résumé pour mes sermons.)

Les trois premiers sermons

1. Le mariage chrétien, le mariage est une mission.

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2. L’amour conjugal et son objet.

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3. Pauvreté, chasteté et obéissance dans le mariage

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Résumé

J’ai déjà fait trois sermons sur le mariage en général, mais il faut que j’expose son caractère sacramentel. J’ai pu faire cela, à savoir de parler du mariage avant de parler du sacrement, parce que c’est le mariage que le Christ a élevé à la dignité de sacrement. Le sacrement n’est pas quelque chose de nouveau qui vient sanctifier le mariage, comme le baptême vient sanctifier la vie, non, le mariage lui-même est devenu sacrement. D’où l’importance de tout ce que nous avons dit du mariage en général qui prend, dans la vie chrétienne, une dimension sacrée, nous allons voir laquelle.

Par le mariage, les époux assument une mission. Avant le Christ, celle-ci ne concernait que de loin la croix Jésus-Christ. La croix était implicite dans leur intention. Il s’agissait déjà de faire des adorateurs du vrai Dieu, mais la connaissance du Christ était très voilée. Mais, depuis Jésus-Christ, la mission est directement liée au mystère du Christ et, donc, au mystère de la croix.

C’est la raison pour laquelle je traite du mariage juste après le sacerdoce, alors que, souvent, on en traite en dernier.

Les trois éléments du sacrement de mariage

Le signe seul (sacramentum tantum) : l’échange des consentements par les paroles des deux époux

La réalité qui est encore signe (res et sacramentum) : le lien conjugal

La réalité sacrée (res tantum), c’est la grâce donnée aux époux.

N. B. En raison de la permanence du lien conjugal, les grâces sont données tout au long de la vie des époux. C’est un peu comme les sacrements ayant un caractère, quoique le lien ne soit pas un caractère, la réalité-signe est la source de la grâce.

L’union du Christ et de l’Église, modèle du mariage

En outre, le mariage est sur le modèle d’une réalité extérieure qui lui donne tout son esprit : l’union du Christ et de l’Église. C’est l’enseignement de saint Paul.

Il ne faut pas chercher des choses compliquées : dans les deux cas, c’est l’amour qui se répand et qui communique ses richesses, sa fécondité et son but.

Le but du mariage, désormais, est de former les adorateurs du vrai Dieu par la croix. Retenez bien cela, car c’est le cœur du mariage.

Les époux forment les adorateurs du vrai Dieu, c’est-à-dire les amoureux de la croix. Ils forment les futurs prêtres, les futures vocations religieuses, et même ceux qui n’auront pas la vocation, mais qui seront les bâtisseurs de la chrétienté. Saint Pie X, devenu évêque donne son anneau épiscopal à baiser à sa mère qui, auparavant, lui désigne son alliance en lui disant : « Tu n’aurais pas celui-là si je n’avais pas celui-ci ! » Les bâtisseurs de chrétienté : saint Louis, les Cathelineau, les Cadoudal.

Comment ce modèle marque le mariage

1. En lui communiquant l’indissolubilité, c’est-à-dire l’exclusion du divorce. C’est d’ailleurs le même mot que saint Augustin emploie pour désigner l’indissolubilité : sacrement.

Le mariage des païens est un vrai mariage, mais il n’est pas un sacrement. L’indissolubilité est naturelle, tant par rapport à l’amour d’amitié qui unit les époux, que par rapport à leur lien avec leurs enfants. Mais il peut y avoir des exceptions, par exemple, dans l’Ancien testament, la répudiation ou, de nos jours, des mariages de païens qui peuvent être rompus pour le bien de la foi.

Le mariage chrétien, lui, est rigoureusement indissoluble, car il est lié directement à l’amour du Christ pour l’Église, amour qui ne peut se rompre. Il peut y avoir des mariages sans fidélité, hélas ! Des mariages sans enfants, mais il ne peut y avoir de mariage sans indissolubilité.

 Il est donc très grave que le code de faux droit canonique moderniste favorise la rupture du mariage pour des motifs de pastorale, comme ils disent, c’est-à-dire de commodité personnelle, privée. Cela fait disparaître la véritable mission des époux. la Fraternité St Pie X, en plaçant les mariages sous l’autorité des évêques, ne pourra pas empêcher que le mariage de ses fidèles se dissolve.

2. La fidélité. Elle était déjà naturelle, comme fruit de l’amour des époux, elle est désormais sacralisée.

3. Les enfants. Le but du mariage, désormais, est de former les adorateurs du vrai Dieu par la croix.

4. Influence sur l’acte conjugal. Par sa finalité procréatrice, cet acte est par nature à l’opposé de l’égoïsme. Quant les époux ne trichent pas, leur égoïsme, car il arrive qu’il y en ait, et mené à la générosité, et au bien commun. Par nature, le mariage est une œuvre civilisatrice et donc opposé à l’égoïsme. D’où la gravité de toute triche, y compris de la triche qu’on voudrait propre, mais qui ne l’est pas, la régulation dite naturelle des naissances.

Du fait que le mariage est sacramentel, sur le modèle de l’amour du Christ pour son Église, ce n’est pas seulement la pureté qui élève l’acte conjugal, c’est la chasteté. C’est le rosaire qui vous fera comprendre l’importance de la chasteté dans le mariage, comment elle se pratique. C’est là une source importante, pour ne pas dire principale, de vocations sacerdotales et religieuses.

Conclusion

En période de persécution, le mariage est directement lié au martyr. Il forme ceux qui seront au pied de la croix, c’est-à-dire les martyrs.

Exemples : la mère des sept frères martyrs dans l’Ancien Testament. La mère des Cristeros. La mère du jeune Tonkinois qui n’avait pas confessé sa foi en Jésus-Christ quand il l’aurait dû et qui lui interdit l’entrée de sa maison. Le jeune répare sa faute et est martyrisé.