Sermon ~ La communion
Communion sacramentelle, communion spirituelle
Privation de la communion sacramentelle
Conditions pour communier

Mes bien chers Frères,

Voici notre dernier sermon sur la sainte Eucharistie.

Que Dieu vous bénisse !

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Résumé du sermon
Concile de Trente
Saint Thomas d’Aquin
Saint Ignace
Catéchisme de saint Pie X

Résumé du sermon

Les deux manières de communier

Les deux manières de communier : sacramentelle et spirituelle.
La communion sacramentelle n’est parfaite que si elle fait atteindre la communion spirituelle.

La communion spirituelle peut exister sans la communion sacramentelle
essentiellement car elle est permanente par nature, alors que la communion sacramentelle est passagère.
mais aussi parce que toute union dans la charité, surtout l’union à travers la croix, est une union spirituelle.

La communion spirituelle n’est pas un succédané de la communion sacramentelle.
importance de ne pas faire de la communion sacramentelle le but et de la communion spirituelle une simple préparation.

Le confinement et l’impossibilité de recevoir les sacrements
la malice du confinement est d’abord dans la privation du culte public.
Ensuite, dans les dangers de la privation des sacrements.
les avantages du confinement.

Pourquoi est-on privé de communion sacramentelle ?

1ère raison : ne pas banaliser les choses saintes, d’où une seule communion par jour.

Raisons données par saint Ignace

Châtiment. Celui qui néglige Dieu ou ses dons, ne peut entrer dans la consolation spirituelle.

Épreuve. Dieu veut éprouver ce que nous pouvons, et jusqu’à quel point nous sommes capables de nous avancer dans son service et de travailler à sa gloire, privés de ces consolations abondantes et de ces faveurs spéciales.

Leçon. Découvrir que tout est un don de Dieu – En découvrir la grandeur et la noblesse – En découvrir que cela n’est pas sensible

Exemples :
les malades qui auraient plus besoin que d’autres, semble-t-il, des sacrements
les vieillards qui s’approchent du Ciel
les ermites
Mgr Thuan

Les conditions pour bien communier

L’état de grâce ou, au moins, la contrition.
nécessité de la confession préalable des péchés mortels sauf rare exception

L’intention droite, c’est-à-dire l’amour de Dieu

Disposition corporelle : être à jeun.

Concile de Trente

De la manière de recevoir cet admirable Sacrement

Pour ce qui est de l’usage, nos pères ont justement et sagement distingué trois manières de recevoir ce saint sacrement. Ils ont enseigné que certains ne le reçoivent que sacramentellement en tant que pécheurs. D’autres ne le reçoivent que spirituellement : ce sont ceux qui, mangeant par le désir le pain céleste qui leur est offert avec cette « foi vive qui opère par la charité » Ga 5,6, en ressentent le fruit et l’utilité. D’autres, enfin, le reçoivent à la fois sacramentellement et spirituellement: ce sont ceux qui s’éprouvent et se préparent de telle sorte qu’ils s’approchent de cette table divine après avoir revêtu la robe nuptiale Mt 22,11-14.

Dans la réception sacramentelle, l’usage a toujours été dans l’Église de Dieu que les laïcs reçoivent la communion des prêtres et que les prêtres qui célèbrent se communient eux-mêmes ; cette coutume, en tant que venant de la tradition apostolique, doit être maintenue à juste titre et à bon droit.

Enfin, avec une affection paternelle, le saint concile avertit, exhorte, demande et conjure, « par les entrailles de la miséricorde de Dieu » Lc 1,78 , tous et chacun de ceux qui portent le nom de chrétiens de se retrouver enfin désormais ne formant qu’un seul cœur, dans ce « signe », dans ce « lien de la charité », dans ce symbole de l’accord des cœurs ; se souvenant de la majesté si grande et de l’amour si admirable de notre Seigneur Jésus Christ, qui a donné sa chère vie pour prix de notre salut et sa chair pour que nous la mangions Jn 6,48-58 qu’ils croient et vénèrent les saints mystères de son Corps et de son Sang avec une foi si constante et ferme, avec un cœur si dévot, avec une piété et un respect tels qu’ils puissent recevoir fréquemment ce pain supersubstantiel Mt 6,11 . Qu’il soit vraiment la vie de leur âme et la santé perpétuelle de leur esprit ; que, fortifiés par sa vigueur 1R 19, 8 , ils soient à même de terminer le chemin de leur malheureux pèlerinage pour entrer dans la patrie céleste, où ils seront nourris sans aucun voile par ce pain des anges Ps 77,25 qu’ils mangent seulement sous des voiles sacrés.

Saint Thomas d’Aquin

Deux manières de manger le Corps du Christ : spirituellement et sacramentellement

Le texte de S. Paul (1 Co 11, 29) : « Celui qui mange et boit indignement, etc. » est ainsi commenté par la Glose : “Nous disons qu’il y a deux manières de manger : l’une est sacramentelle, et l’autre spirituelle.”

Corpus. Dans la manducation de ce sacrement, deux choses sont à considérer : le sacrement en lui-même, et son effet. Nous avons déjà parlé des deux. La manière parfaite de manger ce sacrement est celle où on le reçoit de telle façon qu’on perçoit son effet. Mais il arrive parfois, nous l’avons dit, qu’on soit empêché de percevoir l’effet de ce sacrement ; et cette manière de le manger est imparfaite. La manducation sacramentelle, par laquelle on consomme le sacrement sans obtenir son effet, est distinguée, par opposition, de la manducation spirituelle par laquelle on perçoit l’effet de ce sacrement, lequel unit spirituellement au Christ par la foi et la charité.

2. La manducation sacramentelle qui produit la manducation spirituelle ne se distingue pas de celle-ci par opposition, mais elle y est incluse. La manducation sacramentelle, qu’on distingue par opposition de la manducation spirituelle, est celle qui n’atteint pas son effet.

3. Comme on l’a dit déjà, un homme peut percevoir l’effet du sacrement s’il possède celui-ci par vœu, bien qu’il ne le reçoive pas en réalité.

C’est ainsi que certains sont baptisés du “baptême d’Esprit” avant d’être baptisés du baptême d’eau ; et de même, certains mangent spirituellement ce sacrement avant de le consommer sacramentellement. la manducation sacramentelle n’est pas inutile ; car la réception même du sacrement produit l’effet du sacrement avec plus de plénitude que le simple désir, comme on l’a vu plus haut à propos du baptême.

Q 79, a. 3, ad 2 La passion du Christ ne produit pas son effet chez ceux qui ne se comportent pas envers elle comme ils le doivent ; de même, ce sacrement ne procure pas la gloire à ceux qui ne le reçoivent pas comme il faut. Ce qui fait dire à S. Augustin : “Le sacrement est une chose, et la vertu du sacrement en est une autre. Beaucoup participent à l’autel et y trouvent la mort. Mangez donc spirituellement le pain du ciel : présentez-vous à l’autel avec innocence.” Il n’y a donc pas à s’étonner si ceux qui ne gardent pas l’innocence n’obtiennent pas l’effet de ce sacrement.

3. On appelle sacrement ce qui contient quelque chose de sacré. Et une chose peut être sacrée de deux façons : en elle-même, absolument, ou bien par relation à autre chose. Or il y a cette différences, entre l’eucharistie et les autres sacrements qui ont une matière sensible, que l’eucharistie contient quelque chose de sacré en elle-même, absolument, à savoir le Christ lui-même ; tandis que l’eau du baptême contient quelque chose de sacré par relation à autre chose, c’est-à-dire qu’elle contient une vertu capable de sanctifier l’âme ; et il en est de même pour le chrême et les éléments analogues. C’est pourquoi le sacrement de l’eucharistie est pleinement réalisé dans la consécration même de la matière, tandis que les autres sacrements ne sont pleinement réalisés que dans l’application de la matière à l’homme qu’il s’agit de sanctifier. De là résulte une autre différence : dans le sacrement de l’eucharistie, ce qui est réalité et signe réside dans la matière elle-même, mais ce qui est réalité seulement, c’est-à-dire la grâce conférée, réside en celui qui reçoit l’eucharistie. Dans le baptême, au contraire, l’un et l’autre résident dans le sujet du sacrement : le caractère, qui est réalité et signe, la grâce de la rémission des péchés, qui est réalité seulement. On retrouve la même structure dans les autres sacrements.

Exercices de saint Ignace

322 La désolation a trois causes principales. Premièrement, elle peut être un châtiment. Notre tiédeur, notre paresse, notre négligence dans nos exercices de piété, éloignent de nous la consolation spirituelle. Secondement, elle est une épreuve. Dieu veut éprouver ce que nous pouvons, et jusqu’à quel point nous sommes capables de nous avancer dans son service et de travailler à sa gloire, privés de ces consolations abondantes et de ces faveurs spéciales. Troisièmement, elle est une leçon. Dieu veut nous donner la connaissance certaine, l’intelligence pratique et le sentiment intime qu’il ne dépend pas de nous de faire naître ou de conserver dans nos cœurs une dévotion tendre, un amour intense accompagné de larmes, ni aucune sorte de consolation spirituelle ; mais que tout est un don et une grâce de sa divine bonté ; il veut nous apprendre à ne point placer trop haut notre demeure, en permettant à notre esprit de s’élever et de se laisser aller à quelque mouvement d’orgueil ou de vaine gloire, nous attribuant à nous-mêmes les sentiments de la dévotion et les autres effets de la consolation spirituelle.

Catéchisme de saint Pie X

La manière d’assister a la sainte messe

Combien de choses sont nécessaires pour entendre bien et avec fruit la sainte Messe ?

Pour entendre bien et avec fruit la sainte Messe deux choses sont nécessaires : 1° la modestie extérieure ; 2° la dévotion du cœur.

En quoi consiste la modestie extérieure ?

La modestie extérieure consiste spécialement à être modestement vêtu, à observer le silence et le recueillement, et à se tenir autant que possible à genoux, excepté pendant les deux évangiles qu’on entend debout.

En entendant la sainte Messe, quelle est la meilleure manière de pratiquer la dévotion du cœur ?

La meilleure manière de pratiquer la dévotion du cœur en entendant la sainte Messe est la suivante :

1° Unir dès le commencement son intention à celle du prêtre, offrant à Dieu le saint sacrifice pour les fins pour lesquelles il a été institué ;

2° Suivre le prêtre en chacune des prières et des actions du sacrifice ;

3° Méditer la passion et la mort de Jésus-Christ, et détester de tout son cœur les péchés qui en ont été la cause

4° Faire la Communion sacramentelle, ou au moins la Communion spirituelle pendant que le prêtre communie.

Qu’est-ce que la Communion spirituelle ?

La Communion spirituelle est un grand désir de s’unir sacramentel­lement à Jésus-Christ, en disant, par exemple : « Mon Seigneur Jésus-Christ, je désire de tout mon cœur de m’unir à Vous maintenant et pour toute l’éternité » ; et en faisant les mêmes actes qu’on fait avant et après la Communion sacramentelle.

La récitation du Rosaire ou d’autres prières pendant la sainte Messe empêche-t-elle de l’entendre avec fruit ?

La récitation de ces prières n’empêche pas d’entendre la Messe avec fruit, pourvu qu’on tâche le plus possible de suivre les cérémonies du saint sacrifice.

Fait-on bien de prier aussi pour les autres en assistant à la sainte Messe ?

On fait bien de prier aussi pour les autres en assistant à la sainte Messe, et même le temps de la sainte Messe est le meilleur pour prier à l’intention des vivants et des morts.

Que faudrait-il faire quand la Messe est finie ?

Quand la Messe est finie, il faudrait remercier Dieu de la grâce qu’il nous a faite en nous donnant d’assister à ce grand sacrifice, et lui demander pardon des fautes que nous avons commises en y assistant.

Les dispositions nécessaires pour bien communier

Le sacrement de l’Eucharistie produit-il toujours en nous ses merveil­leux effets ?

Le sacrement de l’Eucharistie produit en nous ses merveilleux effets quand il est reçu avec les dispositions nécessaires.

Combien de choses sont nécessaires pour faire une bonne Commu­nion ?

Pour faire une bonne communion trois choses sont nécessaires : 1° être en état de grâce ; 2° être à jeun depuis minuit jusqu’au moment de la Communion ; 3° savoir ce qu’on va recevoir et s’approcher de la sainte Communion avec dévotion.

Qu’est-ce qu’être en état de grâce ?

Être en état de grâce, c’est avoir la conscience pure de tout péché mortel.

Que doit faire, avant de communier, celui qui sait être en état de péché mortel ?

Celui qui sait être en état de péché mortel, doit, avant de communier, faire une bonne confession ; car l’acte de contrition parfaite, sans la confession, ne suffit pas à celui qui est en état de péché mortel pour communier comme il faut.

Pourquoi l’acte de contrition parfaite ne suffit-il pas, quand on est en état de péché mortel, pour pouvoir communier ?

Parce que l’Église a établi, par respect pour ce sacrement, que celui qui est coupable de péché mortel n’aille pas faire la sainte Communion si, auparavant, il ne s’est pas confessé.

Celui qui communierait en état de péché mortel recevrait-il Jésus-Christ ?

Celui qui communierait en état de péché mortel recevrait Jésus-Christ, mais il ne recevrait pas sa grâce ; il commettrait même un sacrilège et encourrait la sentence de damnation.

Quel est le jeûne requis avant la Communion ?

Le jeûne requis avant la Communion est le jeûne naturel, qui est rompu par la moindre chose prise par manière d’aliment ou de breuvage.

N’est-il jamais permis de communier sans être à jeun ?

Communier sans être à jeun est permis aux malades qui sont en danger de mort, et à ceux qui ont obtenu une permission spéciale du pape en raison d’une maladie qui se prolonge. La Communion faite par les malades en danger de mort s’appelle Viatique, parce qu’elle les soutient dans le voyage qu’ils font de cette vie à l’éternité.

Que veulent dire ces mots : savoir, ce qu’on va recevoir ?

Savoir ce qu’on va recevoir, veut dire : connaître ce qu’enseigne la Doctrine chrétienne au sujet de ce sacrement et le croire fermement.

Que veut dire : communier avec dévotion ?

Communier avec dévotion, c’est s’approcher de la sainte Commu­nion avec humilité et modestie, dans sa personne comme dans ses habits, et faire la préparation avant la sainte Communion et l’action de grâces après.

En quoi consiste la préparation avant la Communion ?

La préparation avant la Communion consiste à s’arrêter quelques instants à considérer qui nous allons recevoir et qui nous sommes ; et à faire des actes de foi, d’espérance, de charité, de contrition, d’adoration, d’humilité et de désir de recevoir Jésus-Christ.

En quoi consiste l’action de grâces après la Communion ?

L’action de grâces après la Communion consiste à rester dans le recueillement, honorant la présence du Seigneur en nous et renouvelant les actes de foi, d’espérance, de charité, d’adoration, de remerciement, d’offrande et de demande, demandant surtout les grâces qui nous sont le plus nécessaires à nous et à ceux pour lesquels nous sommes obligés de prier.

Que doit-on faire le jour de la Communion ?

Le jour de la Communion on doit se tenir le plus possible dans le recueillement, s’occuper à des œuvres de piété et remplir avec un plus grand soin les devoirs de son état.

Combien de temps Jésus-Christ reste-t-il en nous après la sainte Communion ?

Après la sainte Communion Jésus-Christ reste en nous par sa grâce aussi longtemps que nous ne péchons pas mortellement ; et par sa présence réelle il reste tant que les espèces sacramentelles ne sont pas consommées.

La manière de communier

Comment faut-il se tenir au moment de recevoir la sainte Communion ?

Au moment de recevoir la sainte Communion, il faut être à genoux, tenir la tête médiocrement levée, les yeux modestement tournés vers la sainte Hostie, la bouche suffisamment ouverte et la langue un peu avancée sur la lèvre inférieure.

Quand doit-on avaler la sainte Hostie ?

Nous devons faire en sorte d’avaler la sainte Hostie le plus tôt possi­ble, et nous abstenir de cracher pendant quelque temps.

Si la sainte Hostie s’attachait au palais, que faudrait-il faire ?

Si la sainte Hostie s’attachait au palais, il faudrait la détacher avec la langue, et jamais avec le doigt.