« En ce moment, ceux qui réalisent le mieux la doctrine sociale de l’Église sont les Chinois, »
affirme Mgr Sánchez Sorondo, chancelier de l’Académie pontificale des sciences au Vatican

« En ce moment, ceux qui réalisent le mieux la doctrine sociale de l’Église sont les Chinois. » Mgr Marcelo Sánchez Sorondo, évêque argentin et chancelier de l’Académie pontificale des sciences, l’a déclaré convaincu. Il y a quelques mois, il a visité Pékin pour la première fois et est retourné à Rome enthousiasmé. Son témoignage est une preuve tangible du changement de perspective sur ce géant asiatique qui fait son chemin dans la Curie romaine. Un nouvel air qui jette un regard positif sur un accord de plus en plus proche (et potentiellement historique) entre le Saint-Siège et la Chine.

« Ils (les Chinois) recherchent le bien commun, subordonnent les choses au bien général », a insisté Mgr Sánchez Sorondo, dans un entretien avec Vatican Insider. Il se rend compte que, dans un certain sens, ses paroles sont politiquement incorrectes, mais elles révèlent, sans aucun doute, un nouveau regard.

Pékin et le Vatican sont sur la route de la convergence. Après des décennies d’opposition et de méfiance, ils sont sur le point de faire le premier pas vers la restauration des relations diplomatiques bilatérales, brisées depuis l’époque de la révolution culturelle de Mao Tse Tung. Les sources ecclésiastiques qualifient d ‘ »imminent » un accord bilatéral pour la nomination des évêques, l’obstacle le plus important à la réconciliation institutionnelle.

Bien que la réconciliation ne soit pas « institutionnelle » elle est cependant bien réelle. De même pour la Fraternité Saint Pie X : sans accord institutionnel que serait la prélature personnelle, la réconciliation est bien réalisée. Note de l’abbé Pivert.

C’est un « dégel », fruit d’un long chemin commencé il y a des années, mais qui a connu un fort essor grâce à la volonté du pape François. Beaucoup de gestes ont été accomplis en signe de cette approche, entre autres ce qu’on a appelé la « diplomatie de l’art » soutenue par les musées du Vatican et les organisations culturelles chinoises. Dans ce contexte, Mgr Sánchez Sorondo s’est rendu à Pékin.

« J’ai trouvé une Chine extraordinaire; ce que les gens ne savent pas, c’est que le principe central chinois est le travail, le travail, le travail. Il n’y en a pas d’autre, au fond, c’est ce que disait saint Paul : celui qui ne travaille pas, qu’il ne mange pas. Vous n’avez pas de bidonvilles, vous n’avez pas de drogue, les jeunes n’ont pas de drogue. Il y a une conscience nationale positive, ils veulent montrer qu’ils ont changé, ils acceptent déjà la propriété privée « , a-t-il dit.

Saint Paul dit surtout : « La colère de Dieu éclate sur ceux qui retiennent la vérité captive. » (Rom. 1, 18). Voir en fin de cet article. Note de l’abbé Pivert.

Il a noté de nombreux points d’accord entre le Saint-Siège et Pékin. Pékin qui « défend la dignité de la personne », qui suit, plus que d’autres pays, l’Encyclique du pape François « Laudato Si » sur le souci de la maison commune, qui se place parmi les défenseurs les plus actifs de l’accord Cop 21 (la conférence des Nations Unies pour limiter les émissions de gaz responsables du réchauffement climatique). « En ce sens, Pékin assume un leadership moral que les autres ont abandonné », a-t-il poursuivi.

« L’économie ne domine pas la politique comme c’est le cas aux Etats-Unis, disent les Américains eux-mêmes. Comment est-il possible que les multinationales pétrolières gèrent Donald Trump ? Quand, nous le savons, cela fait du tort à la terre, selon l’encyclique et selon ce que disent les scientifiques. La pensée libérale a fait disparaître la notion de bien commun, elle ne veut même pas en tenir compte, elle affirme que c’est une idée vide, sans intérêt. Au contraire, les Chinois proposent le travail et le bien commun « , a-t-il déclaré.

Il a noté que, même dans le domaine du don d’organes en Chine « s’est considérablement améliorée », abandonnant les prélèvements forcés (pratique qu’elle a reconnue, mais a abolie en 2005) et mettant en marche un système « très intéressant » qui lie numériquement les donateurs et les receveurs d’organes dans tout le pays. Il a assuré que c’est la « meilleure méthode » qu’il a vue car on considère les donneurs comme des héros et même des cimetières spéciaux leur sont réservés.

Sur ce sujet et d’autres, le rapprochement du Vatican avec le gouvernement chinois a été sévèrement critiqué. De grands débats et même plusieurs reportages ont provoqué la présence d’une délégation officielle de ce pays à la première réunion sur le don et le trafic d’organes convoquée par l’Académie pontificale des Sciences en février 2017.

Lors de ce sommet, les Chinois eux-mêmes ont ratifié l’engagement du gouvernement de leur pays contre le trafic et ont exposé à des spécialistes du monde entier leur nouvelle politique qui interdit les prélèvements forcés d’organes. En réponse à cette invitation, Mgr Sanchez Sorondo a été invité à Pékin avec le Docteur américain Frank Delmonico, l’un des membres permanents de l’Académie, considérée comme un éminent spécialiste dans le domaine de la transplantation et l’un des militants les plus importants dans la lutte contre le trafic.

Le « dégel » Chine-Vatican a également souffert d’un « tir ami », avec l’un des plus fervents critiques en la personne du cardinal Joseph Zen ze Kiun. Il s’oppose fermement à un accord sur la nomination des évêques et a même averti que les négociateurs papaux «bradent l’Église». Aucune de ces critiques et de l’opposition ne semble être assez forte pour empêcher l’accord mutuel, qui pourrait être signé sous peu.

Au-delà de tout, Mgr Sánchez Sorondo est certain que « le Pape aime le peuple chinois » et « aime son histoire ». Et il a souligné que les habitants de ce pays, à ce moment, « ont une qualité morale qui ne se trouve pas dans de nombreux endroits. » Pour cette raison, il a insisté pour souligner : « L’impression est que la Chine évolue très bien. On m’a demandé comment étaient les relations entre la Chine et le Vatican, j’ai répondu qu’en ce moment il n’y a pas de relations formelles puisqu’il n’y a pas d’ambassadeurs, ni de nonces, mais qu’il y a beaucoup de points d’accord. Le monde est dynamique et évolue. Vous ne pouvez pas penser que la Chine d’aujourd’hui est la Chine connue par Jean-Paul II ou la Russie de la guerre froide. « 

Source

Saint Paul :

« La colère de Dieu éclate du haut du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes, qui, par leur injustice, retiennent la vérité captive; 19 car ce qui se peut connaître de Dieu, est manifeste parmi eux: Dieu le leur a manifesté. 20 En effet ses perfections invisibles, son éternelle puissance et sa divinité sont, depuis la création du monde, rendues visibles à l’intelligence par le moyen de ses œuvres. Ils sont donc inexcusables, 21 puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces; mais ils sont devenus vains dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence s’est enveloppé de ténèbres. 22 Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous; 23 et ils ont échangé la majesté du Dieu incorruptible pour des images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. 24 Aussi Dieu les a-t-il livrés, au milieu des convoitises de leurs cœurs, à l’impureté, en sorte qu’ils déshonorent entre eux leurs propres corps, 25 eux qui ont échangé le Dieu véritable pour le mensonge, et qui ont adoré et servi la créature de préférence au Créateur, (lequel est béni éternellement. Amen!) 26 C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions d’ignominie: leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature; 27 de même aussi les hommes, au lieu d’user de la femme selon l’ordre de la nature, ont, dans leurs désirs, brûlé les uns pour les autres, ayant hommes avec hommes un commerce infâme, et recevant dans une mutuelle dégradation, le juste salaire de leur égarement. 28 Et comme ils ne se sont pas souciés de bien connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens pervers pour faire ce qui ne convient pas, 29 étant remplis de toute espèce d’iniquité, de malice, [de fornication], de cupidité, de méchanceté, pleins d’envie, de pensées homicides, de querelle, de fraude, de malignité, semeurs de faux bruits, 30 calomniateurs, haïs de Dieu, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, 31 sans intelligence, sans loyauté, [implacables], sans affection, sans pitié. 32 Et bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les font. » (Épître aux Romains 1, 18)