Le libéralisme est un péché
Leçon 1 ~ En politique

Leçon[1] 1 En politique.

Avertissement

Les sites ou média cités dans ces articles ne sont pas pour moi une fréquentation habituelle ni encore moins des recommandations. Ils résultent de recherches effectuées dans le seul but d’appuyer une démonstration.

Dans notre premier article, en traitant de la question N° 1 Existe-t-il de nos jours quelque chose de connu sous le nom de libéralisme ? nous avions mis en évidence la banalisation du libéralisme, un mal bien plus avancé qu’à l’époque de Dom Félix, disions nous.

Dès lors, où est le deuxième camp désigné par Dom Sarda y Sylva ? « En revanche, on nomme antilibéralisme, cléricalisme, réaction, ultramontanisme, tout ce qui est opposé à la signification donnée au mot libéral ».

En effet, tyrannie douce[2], les principes du libéralisme sont devenus la norme, s’imposent par le « politiquement correct », même et y compris chez ceux qui sont considérés comme conservateurs ou traditionalistes ou qui se targuent de l’être. Inutile de dire que ceux qui ont le courage d’affirmer leur antilibéralisme ne sont pas légion. Tout au plus est-il de bon ton chez certains essayistes d’affirmer leur appartenance à la « droite hors les murs », voire leur qualité de réactionnaire, mais mais, même au sein de « l’Église en France » on ne soutient les dires et les faits du Pape que lorsque ceux ci s’inscrivent bien dans la ligne libérale ; certainement pas par « cléricalisme ou ultramontanisme » au sens donnés par Dom Sarda.

Fourberie de Satan, duplicité du libéralisme, le débat ne se situe plus aujourd’hui sur un plan philosophique ou religieux. Le libéralisme, particulièrement en France[3], dans l’opinion générale, est présenté comme une théorie économique qui apparaît surtout comme un marqueur de droite, même si, depuis une vingtaine d’année, il a gagné du terrain à gauche. Il ne constitue plus un facteur clivant qu’en période électorale et uniquement aux deux extrêmes de l’échiquier. C’est l’honneur de Dom Sarda de l’avoir révélé et d’affirmer en une formule lapidaire mais très juste : « Il convient donc de dire que le libéralisme dans lordre des idées est lerreur absolue et dans lordre des faits l’absolu désordre ».

I Sur le plan des idées le désordre absolu

« Les principes libéraux sont : la souveraineté absolue de l’individu, dans une entière indépendance de Dieu et de son autorité ; la souveraineté absolue de la société, dans une entière indépendance de ce qui ne procède pas d’elle-même ; la souveraineté nationale, c’est-à-dire le droit reconnu au peuple de faire des lois et de se gouverner, dans l’indépendance absolue de tout autre critère que celui de sa propre volonté exprimée d’abord par le suffrage et ensuite par la majorité parlementaire… »

Ces principes sont aujourd’hui diffusés, intentionnellement ou de « bonne foi » (Question 16) par toute sorte de propagandistes, essayistes, journalistes, de « droite » comme de gauche ou « d’ailleurs », et par l’ensemble des média. Et cela dans une convergence qui n’étonne que ceux qui n’en connaissent pas les origines occultes.

Prenons par exemple la présentation par le site RT[4] en français du 15 mars 2016 de l’ouvrage de Jacques Sapir[5] : Souveraineté, démocratie, laïcité.

 « Qu’ils soient de droite ou de gauche, des amateurs de Jean Jaurès ou de Jacques Bainville « Il y a là une convergence entre une vision de gauche et une vision de droite », qui reconnaît comme essentielle la nécessité de la souveraineté de la nation estime Jacques Sapir qui affirme que le concept de souveraineté est absolument central aux sociétés humaines. Pour lui la question de la souveraineté «est absolument essentielle à l’existence de la démocratie. Le véritable souverain est le peuple. »

« Enfin pour parler du troisième pilier de l’ouvrage, la laïcité, Jacques Sapir écrit que « c’est bien dans une exclusion de la place publique des revendications religieuses et identitaires que pourra se construire la paix civile. » La question de la religion, pour lui, c’est une question qui est « éminemment individuelle ». C’est donc pour cela que la laïcité est un équilibre entre le pouvoir publique et les libertés individuelles».

Et la convergence apparaît. J Sapir classé plutôt à la « gauche de la gauche », même si ces derniers temps il s’est rapproché des « souverainistes »[6], est en effet rejoint par François Fillon dans sa « Lettre aux évêques de France » : « Attention, à vouloir faire voter des lois pour durcir encore davantage les règles de la laïcité, nous risquerions de porter atteinte à la liberté religieuse, ce qui n’est pas acceptable à mes yeux. »

Tous en effet se cramponnent à leur « sacro-sainte » laïcité (Question 39) qui peut être modérée, raisonnable ou au contraire radicale[7] Mais, souligne notre abbé, « Son dernier mot, (au libéral) celui qui en est le résumé et la synthèse, c’est la sécularisation, c’est-à-dire la non-intervention de la religion dans les actes de la vie publique, quels qu’ils soient, véritable athéisme social qui est la dernière conséquence du libéralisme. Le laïcisme, cette épouvantable secte, comme on l’a nommée, et qui a eu en ces derniers temps le singulier privilège d’attirer l’attention publique »,

Liberté, égalité, fraternité voilà la nouvelle table des lois revêtues des ornements de la chrétienté.

« La liberté, l’égalité, la fraternité sont des valeurs chrétiennes ! La France peut être laïque parce qu’elle est chrétienne à l’origine », déclarait Mme Le Pen[8] à « Famille Chrétienne ». « Il faut rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César. Donc il n’existe pas de signe ostentatoire de la religion catholique » en se pensant aussi en accord avec « la doctrine sociale de l’Église. »

Sur l’autre bord, « C’est la raison pour laquelle le président de la République a voulu marquer le coup. Il vient saluer une maçonnerie qui a été un vecteur de promotion des valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité. Les francs-maçons ont puissamment contribué à l’enracinement des pratiques et des valeurs démocratiques dans notre pays. » (Fdesouche, 28 02 2017)

Le Libéralisme est un péché fait justice de cet amalgame : « Par conséquent le fait d’être libéral ou anti-libéral n’a rien à voir avec l’horreur naturelle que doit professer tout homme pour l’arbitraire et la tyrannie (voilà pour la Liberté) ni avec le désir de l’égalité civile entre tous les citoyens ; bien moins encore, avec l’esprit de tolérance et de générosité qui, dans leur acception légitime (et la Fraternité), sont des vertus chrétiennes.

II Sur le plan des faits l’absolu désordre

Les révélations fracassantes d’un ancien grand maître franc-maçon Aleteia[9] 5 mai 2015 :

« Des lois comme l’avortement, l’euthanasie ou le mariage homosexuel ont été étudiées et mûries dans les loges avant d’être votées par les députés » confirme Serge Abad-Gallardo, ancien franc-maçon, Vénérable Maître qui, en 24 ans, a accédé aux plus hauts grades de la F.M.

A-t-elle réellement le pouvoir que lui prête sa légende ?
S. A.-G. : Oui, ce pouvoir, elle l’a ! En France, depuis 2012, une majorité de ministres du gouvernement sont maçons. Les grands maîtres du Grand Orient, du Droit Humain ou de la Grande Loge veulent changer la société. Des lois comme l’avortement, l’euthanasie ou le mariage homosexuel correspondent aux idées maçonniques d’émancipation de l’individu qui n’en réfère plus qu’à lui même, sans autre limite morale que celle qu’il se fixe. Un grand maître de la Grande Loge de France, Pierre Simon, a avoué que toutes ces lois étaient pensées et mûries en loges avant même d’être débattues par les députés.

Autrement dit, tout ce qui est possible à un être humain, peut et doit lui être permis. La morale découle du pacte social et pas de la loi naturelle voulue par Dieu. Sans enfer ni paradis, sans jugement dernier ni rédemption, il n’y a pas d’autre mode de vie possible que l’hédonisme : le plaisir et le bonheur en cette vie sont l’unique but à poursuivre. Le Salut éternel n’existe pas, il faut jouir de la vie présente.

« Le libéralisme n’est donc pas seulement une idée, une doctrine, une œuvre : c’est de plus une secte » qui a finalement infecté l’ensemble de nos sociétés mais alors que faire ? Dom Sarda y Salvany répond à nos questions et nous fournit ses remèdes :

33 Remèdes les plus efficaces et les plus opportuns qu’il convient d’appliquer aux populations dominées par le libéralisme

34 Signe très apparent auquel on reconnaîtra facilement ce qui procède de l’esprit vraiment catholique, et ce qui procède de l’esprit entaché de libéralisme ou radicalement libéral

35 Quels sont les bons, quels sont les mauvais journaux ; ce qu’il faut penser du bien qui se trouve dans les mauvais et du mal qui se trouve dans les bons.

36 S’il est bon quelquefois que catholiques et libéraux s’unissent pour une fin commune, et dans quelle condition ?

40 S’il est plus convenable de défendre in abstracto les doctrines catholiques contre le libéralisme que de les défendre au moyen d’un groupe ou parti qui les personnifie ?

41 Y a-t il exagération à ne reconnaître comme parti parfaitement catholique qu’un parti radicalement anti-libéral ?…

 Il semble que les situations qu’il vise et les réponses qu’il apporte, sont finalement trop datées, mais comme j’ai essayé de le démontrer, elles sont marquées du sceau de la Vérité donc intemporelles. Ce sera également le cas pour le libéralisme catholique comme nous le verront dans notre prochain article.

Serge ICIAR

[1]    Lecture ou Chacune des interprétations offertes par les différentes copies ou les différents éditeurs d’un texte. Larousse en ligne.

[2]    Selon Alexis de Tocqueville 1805 1859 la démocratie peut se transformer en douce tyrannie sous l’effet de l’atomisation du corps social et de la passivité et de la médiocrité de citoyens individualistes et dépolitisés qu’un pouvoir politique « bienveillant » maintient sous tutelle.

[3]    Dans les pays anglo-saxons les partis libéraux sont des partis de gauche « libertariens ».

[4]    RT, auparavant Russia Today, est une chaîne de télévision d’information internationale en continu, financée par l’État russe, lancée le 10 décembre 2005 par l’agence de presse RIA Novosti qui l’abrite dans ses locaux moscovites

[5]    Jacques Sapir, né le 24 mars 1954 à Puteaux, est un économiste français. Il a enseigné à l’université de Paris-X Nanterre, puis il est devenu directeur d’études à l’EHESS en 1996, après y être entré comme maître de conférences en 1990. Il dirige depuis 1996 le Centre d’études des modes d’industrialisation (CEMI-EHESS) ; il a été le responsable de la formation doctorale « Recherches comparatives sur le développement » de 1996 à 2006.

[6]    Il est une référence dans le programme économique du FN pour ses thèses favorables à la sortie de l’Euro.

[7]    Jusqu’à devenir la religion de la République pour M Peillon Une religion pour la République: la foi laïque de Ferdinand Buisson (Seuil), 2011 « Déisme humain, humanisation de Jésus, religion sans dogme ni autorité ni Église, toute l’opération de la laïcité consiste à ne pas abandonner l’idéal. »

[8]    Attention il ne s’agit pas ici de délivrer des brevets de libéralisme, mais au contraire de démontrer la contamination totale de nos sociétés qui ont fini par faire du libéralisme, dont il n’ont pas la première notion une vertu rangeant les antilibéraux, pour autant qu’il en reste ; au rang de grands sauriens en voie de disparition.

[9]    Aleteia est un site d’actualités générales et de spiritualité, décliné en 7 langues, lancé le 20 septembre 2012 par la Fondation pour l’évangélisation par les médias, instance de l’ Église catholique.