Fête du Sacré-Cœur ~ Les sacrifices pour la conversion des pécheurs
Fatima, Sœur Josepha Menendez

La conversion des pécheurs rend plus de gloire à Dieu que la création elle-même et elle sera aussi le triomphe du Cœur Immaculé de Marie.

D’où l’importance de mettre en pratique – et donc de réciter souvent – la prière enseignée par Notre-Dame le 13 juillet 1917 : « Ô mon Jésus, c’est par amour pour vous, pour la conversion des pécheurs et en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie », prière à laquelle Jacinthe ajoutait : « et pour le Saint-Père ».

Il est frappant de voir que trois ans plus tard, à Poitiers, Notre-Seigneur dit exactement la même chose à sœur Josepha Ménendez (elle eut des visions de Notre-Seigneur et Notre-Dame au couvent des Feuillants pendant les trois dernières années de sa vie, entre 1920 et 1923). Ainsi, le 23 mars 1921, Notre-Seigneur lui confia :

« — Écoute Josepha. Il y a des âmes chrétiennes et même pieuses qu’une attache suffit parfois à ralentir dans le chemin de la perfection. Mais l’offrande qu’une autre Me fait de ses actions, unies à mes Mérites infinis, leur obtient de sortir de cet état et de reprendre leur course en avant.

« Beaucoup d’autres aussi vivent dans l’indifférence et même le péché. Aidées de la même manière, elles retrouvent la grâce et se sauveront un jour.

« D’autres encore, et bien nombreuses, sont obstinées dans le mal et aveuglées par l’erreur. Elles se damneraient si les supplications d’une âme fidèle n’obtenaient que la grâce touche enfin leur cœur. Mais leur faiblesse est si grande qu’elles risqueraient de retomber dans leur vie de péché : celles-là, Je les prends sans tarder pour l’éternité et c’est ainsi que Je les sauve.

« Je Lui demandai comment je pourrais Lui en sauver beaucoup.

« — Unis toutes tes actions aux miennes, soit que tu travailles, soit que tu te reposes. Unis à mon Cœur tes respirations et jusqu’aux battements du tien. Que d’âme tu gagnerais ainsi ! »

Un peu plus tard, le 27 septembre de l’année suivante, Notre-Seigneur dit à Josepha : « Il y a des âmes qui souffrent pour obtenir à d’autres la force de ne point céder au mal. »

Et le 20 octobre : « Lorsqu’une âme est assez généreuse pour Me donner tout ce que Je lui demande, elle amasse des trésors pour elle et pour les âmes, et les arrache en grand nombre au chemin de la perdition. »

C’est parfaitement conforme à ce que disait Notre-Dame le 19 août 1917 : « Beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’elles n’ont personne qui se sacrifie et prie pour elles », ce qui peut se comprendre aussi de la façon suivante : beaucoup d’âmes seront sauvées si d’autres âmes se sacrifient et prient pour elles. C’est exactement le sens des paroles de Notre-Seigneur à sœur Josepha.

À Fatima, Notre-Dame a clairement demandé de prier, non pas pour les âmes du purgatoire, mais pour les âmes des pécheurs. Voici le dialogue qu’eut le chanoine Barthas avec sœur Lucie à ce sujet :

Je me permis de demander à sœur Lucie de préciser le sens du mot « alminhas », âmes [dans la prière Ô bon Jésus] :

— Dans ces âmes qui ont besoin du secours divin, lui dis-je, faut-il voir les âmes du purgatoire ou bien celles des pécheurs ?

— Dos peccadores [des pécheurs], répondit-elle sans hésiter.

— Pourquoi le pensez-vous ?

— Parce que la Sainte Vierge nous a toujours parlé des âmes des pécheurs. Elle ne nous a jamais parlé des âmes du purgatoire.

— Pour quelle raison, à votre avis, Notre-Dame vous a-t-elle particulièrement intéressés aux âmes des pécheurs plutôt qu’à celles du purgatoire ?

— Sans doute parce que les âmes du purgatoire sont déjà sauvées, se trouvant comme dans le vestibule du Ciel, tandis que les âmes des pécheurs sont sur les pentes qui conduisent à la damnation.

Et le 18 mai 1941, sœur Lucie écrivit au père Gonçalvès : « Je crois que Notre-Dame voulait parler des âmes qui se trouvent en plus grand péril de damnation ». Une fois encore, c’est en parfaite conformité avec ce que Notre-Seigneur enseigna à sœur Josepha : Il lui demanda de s’offrir pour les pécheurs. Et la complémentarité entre les paroles de Notre-Dame à Lucie et celles de Notre-Seigneur à Josepha est remarquable.