À propos des liens de Mgr Huonder avec les juifs et d’autres faits importants

Source : Non Possumus

Mgr Huonder, qui va bientôt prendre sa retraite dans une maison de la Fraternité Saint-Pie X, a manifesté au cours de sa vie une préférence particulière pour Israël et le peuple juif. Sa thèse de doctorat , présentée en 1975, s’intitule déjà : « Israël, fils de Dieu : sur l’interprétation d’un thème de l’Ancien Testament dans l’exégèse juive du Moyen Âge ».


Mgr Huonder en audience privée avec François

Durant son épiscopat, il fut président délégué de la Conférence épiscopale suisse pour la « commission de discussion judéo-catholique » (JRGK, en allemand). En 2010, la Commission présente le rapport suivant :

Rapport annuel 2010 de la Commission de discussion judéo-catholique (JRGK)

Mgr Vitus Huonder Président de la Commission susmentionnée (JRGK) au nom de la Conférence épiscopale suisse (SBK, acronyme en allemand)

Thèmes étudiés : En 2010, le JRGK a abordé diverses questions liées aux relations judéo-catholiques et à la liberté de religion en Suisse. L’accent a été mis sur les sujets et tâches suivants :

1. la conception et la préparation du premier Dies Judaicus en Suisse le deuxième dimanche de Carême, le 20 mars 2011, où la tâche principale du JRGK était de préparer tous les documents nécessaires pour le Dies Judaicus, qui seront ensuite traduits en français par le SBK. [Dies Judaicus : Jour du judaïsme. Le premier eut lieu en Suisse en 2011, puis a été étendu à d’autres pays. Note du site Non Possumus]


Le « jour du judaïsme », qui s’est superposé au deuxième dimanche du carême, existe grâce aux efforts de Mgr Huonder et de ses amis juifs

Dit et fait. Le premier Dies Judaicus fut célébré en Suisse le 20 mars 2011, pour lequel Mgr Huonder a publié les mots suivants (extraits) :

Les dons et l’appel sont irrévocables
Message de Mgr Vitus Huonder à l’occasion du Dies Judaicus 2011.

Le deuxième dimanche de Carême, 20 mars 2011, la Conférence épiscopale suisse a établi le Dies Judaicus, le jour du peuple juif.

Si le premier objectif des Dies Judaicus est de revenir sur le passé, en considérant le peuple des douze tribus et l’origine de la foi chrétienne, la réalité effective de la solidarité avec le peuple juif nous rappelle la responsabilité permanente et toujours présente de l’Église envers le peuple juif.

Les terribles agressions perpétrées contre ce peuple au cours de la Seconde Guerre mondiale ont amené l’Église à renouveler cette responsabilité et à faire ces déclarations que nous pouvons lire dans le document conciliaire Nostra Aetate.

Compte tenu du fait que l’antisémitisme s’est à nouveau répandu au cours des dernières années, l’Église a ressenti le besoin de demander la solidarité de notre pays avec le peuple juif. Compte tenu des craintes et des besoins de nombreux Juifs, il est du devoir de prendre position contre « toutes les expressions de haine, de persécution et les manifestations d’antisémitisme »…

Le cadeau permanent de la grâce

Je voudrais souligner ici la parole de saint Paul, qui fait référence à nos frères et sœurs juifs : « Parce que les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables » (Rm 11,29). Si les dons et l’appel sont irrévocables par Dieu, cela ne peut signifier qu’une chose : que le Dieu et Père de tous les hommes poursuit son plan de salut pour Israël. Dieu continue également aujourd’hui son plan de salut avec le peuple élu. Ne trichez pas avec ce peuple. Dieu le conduit encore aujourd’hui

À partir de ce moment, nous voulons prier pour que cette grâce et cet appel irrévocables d’Israël portent leurs fruits, encore aujourd’hui, afin de promouvoir la justice et le respect mutuel, et de contribuer ainsi à l’unité et à la paix entre tous les peuples. »

En 2009, cette même commission de discussion judéo-catholique s’est réunie à la Synagogue de Berne pour discuter des sujets suivants :

1. La nouvelle version de la prière du vendredi saint du pape Benoît XVI « Pour les Juifs » du 4 mars 2009.

2. La levée de l’excommunication contre quatre évêques de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X par le pape Benoît XVI le 21 janvier 2009, et , avant tout, le déni public de l’Holocauste par l’un de ces évêques, Richard Williamso ; ainsi que les relations de la Fraternité Saint-Pie X avec la déclaration du concile « Nostra aetate » Ces événements sont devenus un défi et un fardeau pour le dialogue judéo-catholique. [On comprend maintenant mieux pourquoi la Fraternité Saint-Pie X s’est débarrassée de Mgr Williamson et accueille Mgr Huonder. Note du site Non Possumus] La principale préoccupation duJRGK était de maintenir la confiance et les fondements du dialogue entre catholiques et juifs, en particulier à la lumière des réalisations des soixante dernières années et des tâches communes à venir. Tous les membres du JRGK se sont battus ouvertement pour parvenir à un accord sur des questions critiques… Enfin, il est clair que le dialogue judéo-chrétien en Suisse doit se poursuivre…. Cependant, une vraie conversation sur un pied d’égalité exige l’acceptation absolue de l’autre religion et son plein respect.

3. En ce qui concerne l’avenir du dialogue judéo-catholique, il existe d’autres défis tels que la béatification du pape Pie XII

4. Le JRGK a atteint un objectif important avec l’introduction de Dies judaicus en Suisse depuis 2011… À partir de 2011, le Dies iudaicus sera célébré le deuxième dimanche de Carême. La Conférence épiscopale demande au JRGK de fournir aux paroisses un matériel adapté à la coopération liturgique du Dies judaicus.

Dans le rapport annuel 2013 , il est écrit :

Les sujets suivants ont été abordés : la création de paroisses spéciales avec une messe tridentine par l’ancien président catholique du JRGK, Mgr Vitus Huonder, et les problèmes du dialogue entre catholiques et juifs ; la relation entre le Vatican et la Fraternité Saint-Pie X

Pourquoi la Commission pour le dialogue judéo-catholique devrait-elle discuter à la Synagogue de Berne des relations entre la Fraternité Saint-Pie X, Rome et la création de paroisses avec la messe tridentine ? Qu’est ce que cela ? On se demande s’il existe un plan convenu entre le pape et la synagogue, plan qui serait actuellement mis en œuvre en ce qui concerne Mgr Huonder et la Fraternité Saint-Pie X.

Le rapport annuel 2016 de la Conférence épiscopale suisse nous informe :

« 27.06.2016, la Commission pontificale Ecclesia Dei proroge le mandat de Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire, pour poursuivre les discussions théologiques et pastorales avec les cercles liés à la Fraternité Saint-Pie X. »

Est-ce la raison pour laquelle François a également prorogé Mgr Huonder dans sa charge d’évêque de Coire ? Tout semble l’indiquer. Le 17 décembre de la même année, Mgr Huonder a été reçu en audience privée par le pape François. Moins d’un an plus tard, le 4 mai 2017, la Conférence épiscopale suisse publia le communiqué annonçant la prolongation du mandat de Mgr Huonder :

« Le pape François a décidé de ne pas donner suite à la demande de démission de Mgr Vitus Huonder et de la rendre effective à Pâques 2019. Le président de la Conférence des évêques suisses, Mgr Charles Morerod, a réagi comme suit : “Nous avons eu connaissance de cette décision et nous la respectons, bien sûr.” Fribourg, le 4 mai 2017 Conférence épiscopale suisse Walter Müller, responsable de l’information. »

Le 3 mai, Mgr Huonder a publié son propre communiqué dans lequel il faisait connaître la décision de François et dans lequel il déclarait : « Je vous remercie de m’avoir donné la possibilité de mener à bien et de m’occuper des travaux qui n’ont pas encore abouti dans le diocèse, comme dans d’autres domaines. »

Est-ce pour cela que, depuis plusieurs années, la Fraternité Saint Pie X prépare la réception de Mgr Huonder dans l’une de ses maisons, en publiant abondamment des articles en sa faveur ?
De son côté, le père Nay, fondateur et administrateur du site Gloria TV, a affirmé en mai 2017 ce qui suit au sujet de la prorogation du mandat de Mgr Huonder par le pape François (extrait) :

« Les suppositions sur les raisons de la prorogation ont commencé rapidement. Pourquoi Rome n’est-elle pas pressée de se débarrasser de l’évêque de Coire, alors que le pape François aurait pour lui peu de sympathie ? La réponse : parce que Rome a des choses à faire à la hâte. Quoi ? La régularisation de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X. Qu’est-ce que cela a à voir avec Huonder ? Plus que l’on pourrait penser. La Maison générale de la Fraternité n’est pas située dans le diocèse de Coire, mais très proche de celui-ci. Huonder est, comme on pourrait le dire dans le jargon de gauche, le plus important « porteur d’espoir » suisse pour la Fraternité.

Depuis des années, Huonder – quelle qu’en soit la raison – célèbre la messe tridentine. Il a également visité les maisons de la Fraternité Saint Pie X (les médias n’en n’ont pas rendu compte). Cela impressionne la Fraternité. Huonder est l’évêque suisse le plus proche de l’évêque suisse Bernard Fellay. La prorogation de Huonder dans ses fonctions est sans aucun doute un signe encourageant pour Mgr Fellay. Il l’encourage dans son opinion (je ne plaisante pas) que le pape François est, malgré tout, « bien disposé » envers sa Fraternité, même s’il décrit couramment les « Pie X » (et d’autres) comme des pharisiens aux vues étroites.

Dans ce contexte, la prorogation de Huonder est donc une mesure de renforcement de la confiance (ou une mesure tactique).

Dans le diocèse de Coire, François n’a pas à s’inquiéter. Les choses ne sont pas si mauvaises là-bas. La formation de prêtres à l’école supérieure théologique n’a jamais été aussi misérable qu’aujourd’hui.

Depuis que Huonder est entré en fonction – m’a-t-on dit – dix prêtres catholiques ont quitté le diocèse. Les homosexuels, eux, sont restés. Les prêtres, qui vivent avec une concubine déclarée publiquement, célèbrent sous les yeux de Huonder lors de la messe à l’occasion de son jubilé sacerdotal. Les libéraux ne devraient pas craindre Huonder. C’est pourquoi le hurlement de gauche à propos de Huonder n’est pas vraiment compréhensible. »

C’est une démonstration claire de ce qu’est devenue la Fraternité Saint-Pie X qu’elle ait expulsé un évêque catholique pour « déni de l’holocauste » et soit prête à recevoir, dans quelques jours, un évêque conciliaire, œcuménique et libéral, un défenseur moderniste de l’amitié judaïque de « Nostra Aetate » :

« La déclaration (Nostra Aetate) ne doit pas être considérée comme une trahison de la foi chrétienne. Elle est amicale, elle est pacifique. Elle est ouverte. Elle est de bonne foi, bienveillante… » Extrait de ce sermon de Mgr Huonder.

En tant que libéral parfait, Mgr Huonder est également un ami des mahométans. Selon le rapport annuel 2017 de la Conférence épiscopale suisse, au sein du Département du dialogue interreligieux, dans le secteur « Religions non chrétiennes, Commission pour le dialogue avec les musulmans et Groupe de travail sur les religions asiatiques et africaines AG AAR », Mgr. Huonder sert comme « correspondant «.

Et un dernier fait sur la position de cet évêque en matière de moralité : il faut savoir que le 15 mars 2013, Mgr Huonder a retiré la mission canonique à l’abbé Reto Nay, en punition d’une vidéo de GloriaTV en laquelle il dénonçait les évêques allemands qui ont autorisé l’utilisation de la pilule du lendemain dans « certains cas ».

La contradiction typique du catholique libéral : utiliser la devise de saint Pie X « Tout restaurer dans le Christ » et faire exactement le contraire.

« C’est formidable de pouvoir offrir un foyer à un évêque comme celui-là. »
Déclaration de l’abbé Firmin Suter, de la Fraternité Saint Pie X,
Directeur de l’Institut Sancta Maria, Wangs, Suisse.