La Chine leader mondialiste

La Chine est officiellement le modèle du mondialisme, notamment grâce à son contrôle des populations. C’est ce que déclarent les « élites » mondiales, je vous en donnerai la preuve une autre fois. En attendant, voici une nouvelle intéressante. Si la Chine domine dans la mondialisation, elle apportera, en même temps que son dynamisme dans la production, son contrôle des populations et sa religion collectiviste.


Donald Trump, n’a pas encore quitté la Maison-Blanche que la mondialisation fait un retour en force. La Chine a signé avec quatorze autres pays d’Asie un traité commercial qui est tout sauf anecdotique.

Lancées en 2011, les négociations ont été conclues dimanche à Hanoï (Vietnam). Les dirigeants de quinze pays d’Asie et du Pacifique ont donc lancé le Partenariat économique régional global (RCEP). Objectif : réduire les tarifs douaniers des biens échangés dans la région, et par là renforcer la compétitivité extérieure de ces économies.

Avantage commercial

Quinze pays sont concernés : les dix membres de l’Asean – le Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, les Philippines, la Thaïlande, Singapour et le Vietnam –, auxquels il faut ajouter l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, la Corée du Sud et, donc, la Chine.

Ce bloc est gigantesque. Il représente 30 % du PIB et 30 % de la population mondiale, soit deux milliards de consommateurs. À côté, les marchés américain et européen font pâle figure avec respectivement 330 et 446 millions d’habitants.

Avoir associé dans un même ensemble commercial la Chine et le Japon est un véritable exploit tant les contentieux sont nombreux entre les deux puissances. Mais l’intérêt pour ces deux économies, tout comme pour la Corée du Sud, est très élevé. « La Chine, le Japon et la Corée du Sud pourraient bénéficier de cet accord plus que les autres signataires. En effet, aucun accord de libre-échange n’était [à ce jour] établi concernant les relations commerciales bilatérales Chine-Japon et Corée du Sud-Japon, ce qui est désormais le cas avec le RCEP », soulignent les économistes d’Euler Hermes. En revanche, le RCEP consolide les accords de libre-échange qui existaient déjà entre l’Asean et ses partenaires économiques.

L’accord met en place une « règle commune d’origine » qui permet de réduire les barrières non tarifaires. Leurs coûts sont estimés par les économistes entre 1,4 % et 5,9 % des exportations, selon les régions dans le monde. Les experts d’Euler Hermes imaginent que, dans ce cas précis, les économies réalisées entre ces partenaires permettraient à leurs exportations d’augmenter de quelque 90 milliards de dollars américains chaque année. Pour ordre de grandeur, cette estimation ne représente que 4 % du commerce de marchandises entre ces pays l’an passé.

Victoire politique

Cet accord est également une victoire politique de la Chine, qui affirme sa puissance et sa volonté d’organiser toute la région autour d’elle. Pékin multiplie les projets d’ampleur depuis des années pour asseoir son autorité régionale, comme les fameuses routes de la soie.

C’est aussi un pied de nez au président américain sortant. Pour isoler Pékin, Washington avait signé avec Tokyo, le 4 février 2016, avant l’élection de Donald Trump donc, un accord de libre-échange transpacifique (TPP). Mais l’administration américaine a ensuite décidé de se retirer de ce pacte finalement entré en vigueur fin 2018 sans les États-Unis (avec le Canada, le Mexique, l’Australie et certains pays asiatiques). « Mené tambour battant par l’administration Obama, ce projet de zone de libre-échange intercontinental devait englober près de 40 % du PIB mondial et contrebalancer l’influence grandissante de la… Chine », rappellent les économistes de Mirabaud Securities. Son poids, qui ne comprend donc pas les États-Unis, n’est que de 15 % du commerce international, 13 % du PIB de la planète et 7 % de la population mondiale contre respectivement 27 %, 29 % et 30 % pour le RCEP. Seul l’accord commercial passé entre le Japon et l’Union européenne fait jeu égal avec le RCEP avec des poids respectifs de 37 %, de 28 % et de 8 %.

Renforcement de la mondialisation

Cette nouvelle “Union européenne” asiatique est le signe du retour de la mondialisation après quatre années d’“Amérique d’abord”. Si le RCEP est crucial et majeur pour les pays signataires la Chine devrait rapidement passer devant les États-Unis en tant que première puissance mondiale.