La spiritualité du martyre
5. Prisonnier avec l’Eucharistie

MON PROTECTEUR, LE DÉTECTIVE

Je supportais difficilement la lumière éblouissante, quand je fus conduit à travers de nombreux corridors vers une petite chambre. Le gardien resta dehors à la porte. Peu après entrèrent deux détectives : un grand maigre et un petit trapu. Ils me regardèrent longuement et fixement, puis s’assirent à un bureau. Ils ne prononcèrent pas un mot, tandis qu’ils feuilletaient toute une liasse de papiers.

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La spiritualité du martyre
4. Prisonnier avec l’Eucharistie

Épisode précédent

Début de ce récit.

SEUL DANS LA CELLULE DE PRISON

Dimanche ! Quel triste dimanche : sans messe, sans communion, sans église, sans bréviaire. C’est aujourd’hui le dernier dimanche d’octobre, donc la fête du Christ-Roi. D’un seul coup, je suis debout, mais je tombe de nouveau sur mon bas lit de planches, titubant et affaibli par la faim. Avec peine, j’arrive à m’asseoir sur le bord de la planche, la tête dans mes mains.

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La spiritualité du martyre
3. Prisonnier avec l’Eucharistie

Voir le début de ce récit.

DANS LES MAINS DE LA POLICE SECRÈTE

Budapest n’est pourtant pas à une distance trop longue, mais il me sembla que nous roulions depuis très longtemps et que le chemin n’en finissait pas. Finalement, après une longue route, sans parler, nous arrivâmes au célèbre n8.., de la rue A…. Je fus d’abord soigneusement fouillé. Je n’avais rien d’autre avec moi que mon bréviaire, le Nouveau Testament et un chapelet. Naturellement, ils m’ont pris ces objets, qui, bien que de peu de valeur, m’étaient si chers. Je dus même donner mes chaussettes et mon linge de corps. Quand un de mes détectives remarqua la chaînette du scapulaire autour de mon cou, il l’arracha avec un rire brutal.

“Qu’est-ce que cela ?”, demanda-t-il.

— C’est, répondis-je simplement, l’habit de Notre-Dame.

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La spiritualité du martyre
2. Prisonnier avec l’Eucharistie chapitre 1

Vous trouverez ci-dessous un récit passionnant. Il est d’actualité, non pas en ce que nous sommes prisonniers comme ce prêtre, mais il nous brosse le tableau d’un prêtre fidèle et zélé face à des prêtres plus ou moins lâches. Dans les mêmes circonstances, de quel côté serions-nous ? C’est dès maintenant que nous devons tremper notre caractère et notre âme. Une telle énergie est le fruit de la grâce… liée à un travail exigeant de vie intérieure.

Subsidiairement, la tactique communiste est bien dévoilée. La parade mise en œuvre par ce prêtre est la seule efficace : aucune compromission quoi qu’il en coûte. (Il en coûterait beaucoup plus d’ailleurs à se compromettre).

Ce récit complète utilement celui, parallèle, du Cardinal Minsdzenty dans ses Mémoires que tout le monde devrait avoir lus, car il est très important de bien connaître la tactique communiste envers les catholiques. Il s’agit là d’un récit absolument authentique de la captivité d’un prêtre hongrois. Des raisons de sécurité obligent à garder secrète l’identité du prêtre, héros et auteur de ce récit. C’est ce que garantissent les traducteurs, dont l’un a rencontré personnellement l’auteur.

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La spiritualité du martyre
1. Vouloir mourir à la place d’un autre

Tout en tête de l’examen de conscience « de mes péchés cachés, délivrez-moi Seigneur » j’ai posé la question « Ai-je inspiré à mes enfants le désir du martyre, meilleur moyen de proclamer la foi à la face d’un monde indifférent à Dieu ? Leur ai-je inspiré le désir du martyre pour imiter Jésus-Christ qui s’est fait obéissant jusqu’à la mort ? »

C’est pour illustrer cette proposition surprenante que je me propose de publier quelques récits de martyrs. Voici le premier récit qui se passe dans la nuit du 24 au 25 mai 1871, à la prison de la Roquette, à Paris, sous la Commune.

Le P. Guerrin, des Missions étrangères, occupait la cellule 22, qui communiquait avec la cellule 21, où se trouvait un des otages laïques, marié et père de famille, M. Chevriot, proviseur au lycée de Vanves. Après lui avoir prodigué toutes les consolations et tous les encouragements de la charité la plus affectueuse, le P. Guerrin, dans la nuit qui suivit l’assassinat de l’archevêque et des cinq autres victimes, fit observer à son compagnon que l’appel des condamnés s’était fait et se ferait probablement encore sans contrôler leur identité ; que, par suite, une substitution de personnes serait chose facile, et que, si l’on procédait par fournées, les survivants auraient quelque chance de recevoir en temps utile le secours des libérateurs qu’il était encore permis d’espérer. Le hasard avait fait que le P. Guerrin se trouvait vêtu d’habits bourgeois au moment de son arrestation ; il avait laissé pousser en prison sa barbe et ses moustaches, et son extérieur n’avait en ce moment rien qui pût révéler un membre du clergé. Se fondant sur toutes ces circonstances heureusement réunies, dit-il avec une touchante simplicité, le P. Guerrin proposa à son voisin de répondre pour lui et de prendre sa place, si, lors du premier appel, le nom de ce père de famille était prononcé le premier.

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